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Critiques de Shalom Auslander (175)
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Maman pour le dîner

Grâce à une opération Masse critique, j'ai enfin eu la chance de retrouver Shalom Auslander, dont j'avais lu toutes les œuvres. J'attendais avec impatience depuis quelques années son prochain roman. Il faut savoir être patient pour obtenir de la qualité.

Un peu à la Philip Roth (la comparaison s'arrêtera là), cet auteur a le talent de nous happer dès les premières pages, en nous abreuvant de mille informations, au point qu'on se demande ce qu'il aura encore à nous raconter dans les 230 pages qu'il reste.

Résultat : au moins une idée d'une grande originalité par page. Pas de pause. Dans l'humour non plus, surtout dans les dialogues.



C'est l'histoire d'une mère, de sa progéniture et de leur Onclissime. Il ne s'agit pas de n'importe quelle famille : ils sont adeptes (ou devraient l'être) d'une religion soit disant disparue car interdite, mais se battant discrètement pour survivre : les can-am, c'est à dire les cannibales américains. Donc, le titre est bien à prendre au premier degré.

Shalom Auslander est tellement doué qu'il arrive à nous expliquer l'histoire de cette religion et la justifier, ce qui la rend presque crédible !

Le but de cette mère : perpétuer la tradition de sa religion en ayant douze enfants, tous des garçons, pour qu'ils se reproduisent et ainsi gagner la guerre contre les autres religions par le nombre de pratiquants.

Pour cette mère détestable et débectante (jeu de mots), rien ne s'est bien sûr passé comme elle l'avait prévu. Certains ont pris fait et cause pour elle et les autres la haïssent.



Mais peut-on demander à nos enfants d'être ce qu'ils ne sont pas et de faire ce qu'ils ne veulent pas faire ? Est ce que l'amour inconditionnel qu'on leur porte "instinctivement" ne devrait pas nous pousser naturellement à les accepter comme ils sont ?



C'est ainsi que nous suivons plus particulièrement le destin de Septième Seltzer (ce nom ne serait pas une allusion à un produit qui aide à la digestion, surtout après avoir ingéré une mère amère ?), le septième né de la fratrie, qui a du mal à lutter contre cette mère envahissante, voire dévorante (re-jeu de mots, désolée) et ce qu'elle lui demande de faire après sa mort (comme à ses autres enfants) : Comment dire ? Suivre la tradition quoi... La manger !

Là, je ne dévoile à peine que les 40 premières pages (et la quatrième de couverture).

La mort de sa mère le mettra en quête de son identité. Qu'est-ce qui qualifie une personne ? Ses origines, sa religion, sa couleur de peau, son statut social, sa profession, son genre, son penchant en matière de sexualité et j'en passe...?



Je suis à nouveau entièrement entrée dans l'univers à l'humour noir et mordant (re-désolée, je ne peux pas m'en empêcher, trop tentant) de Shalom Auslander. Tout le monde en prend pour son grade (surtout Jack Nicholson). Les habitués ne devraient pas être déçus. Les autres, je vous encourage à tenter l'expérience Auslander et à déguster ce livre :-). Le suspense nous tient jusqu'au bout.



De plus, derrière ces apparences d'humour caustique et "délicieux", ce récit aborde des thèmes universels comme l'appartenance à sa famille (que l'on ne choisit pas, c'est l'évidence même), une culture, des traditions.

Mais également le rapport des enfants aux parents, notre loyauté envers eux, la culpabilité qui peut nous poursuivre si on les déçoit, la difficulté de se détacher d'eux, de leur influence quelque soit notre âge. Et le rapport des parents à leurs enfants, l'acceptation de ce qu'ils sont sans se poser de questions, sans vouloir les changer et sans les renier une fois qu'ils suivent leur voie.



Un roman qui nous rappelle aussi ce qu'est l'humanité au-delà de l'importance que l'on donne aux apparences des autres, leur physique, leur couleur, leur religion... Il dénonce l'absurdité de nos pseudo différences. Une leçon d'humanité et de tolérance pleine de bon sens.



Je cite:

"La couleur de peau est malheureusement un des principaux marqueurs d'identité du genre humain. Il ne fait aucun doute que ce soit un marqueur primitif et affligeant, mais peut-être fallait-il s'y attendre aussi dans la mesure où nous ne sommes, malgré la haute opinion injustifiée que nous avons de nous, mêmes, qu'une espèce animale parmi d'autres, en lutte pour sa survie. Pour le zèbre, le lion est la mort, et personne ne ferait la morale au zèbre pour avoir réduit le roi de la jungle à cette définition. Il n'empêche, on ne peut qu'imaginer les hauteurs que nous humains atteindrions si des caractéristiques plus essentielles comme la gentillesse et l'intelligence étaient aussi immédiatement détectables et évaluées que les rayures et les taches de nos pelages. Il est douloureux et dégradant d'être jugé sur sa couleur de peau, comme le savent ceux qui en sont victimes. Mais il y a pire : être jugé sur la couleur de peau de tout le monde. Et pourtant, c'est la terrible situation dont les Cannibales souffrent aujourd'hui car ils n'ont la peau ni noire ni blanche, ni claire ni foncée, ni orientale ni occidentale. Du fait d'avoir fui puis de s'être intégrés et d'avoir fui encore à de si nombreuses reprises au cours de leur histoire tourmentée, ils sont parvenus à un zéro racial absolu en termes de traits. Ce qui les caractérise est précisément de n'avoir aucune caractéristique et, en raison de la nuance particulièrement ambiguë de leur peau, on les prend - et on les hait à cause de cela pour toutes les races et tous les peuples de toutes les nations du monde."
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La lamentation du prépuce

Shalom Auslander est dans la trentaine. Sa femme est enceinte d'un petit garçon. La question est : faut-il le circoncire ? La réponse n'est pas simple pour Shalom, car il entretient un rapport très complexe avec Dieu. Élevé dans une famille orthodoxe new-yorkaise, il haït Dieu, mais on ne passe pas outre des milliers d'années de tradition aussi facilement. Malgré son mépris pour son éducation orthodoxe, il possède dans ses valeurs un drôle d'atavisme qui le pousse à bout même quand il se croit définitivement libéré du joug religieux.



Quand Shalom Auslander raconte sa vie de gamin orthodoxe, c'est à hurler de rire. Il a non seulement un plume trempée dans l'acide mais un contexte familial et religieux en or pour faire jaillir des moments de pure cynisme. D'un côté, sa famille est très disfonctionnelle, avec un père colérique et une mère obsédée par l'avenir rabbinique de son fils. Mais il y a surtout cet héritage religieux oppressant qui l'enferme dans la folie. Un Dieu vengeur, colérique et moqueur qui exige des rites quotidiens tous plus étranges les uns que les autres. Des bénédictions à toutes les sauces, une culpabilité permanente, une volonté farouche de ne surtout pas s'intégrer au reste du monde pour ne pas perdre son identité. Il arrive à rendre tout cela comique, mais on rit jaune devant ce que l'auteur surnomme de la "maltraitance spirituelle".



Pour contrebalancer cette vie de tabous, Shalom fait tous les excès possibles et imaginables : sexe, drogue et cheeseburger. Il pousse au bout la logique du rapport de force qui l'oppose à ce Dieu sadique. Cette transgression est jubilatoire, mais on en revient toujours à Dieu, surtout quand on essaye de le défier. Shalom a beau avoir conscience d'avoir été élevé comme un veau dans une orthodoxie qui n'est qu'un "immobilisme intellectuelle", il ne peut pas pour autant se déprogrammer. D'où la question du prépuce de son fils.



Le livre est bien évidemment une charge contre l'orthodoxie juive, mais on peut aisément remplacer la Torah par la Bible, le Coran ou le Capital. Il ne suffit pas de dire "Dieu est mort" pour s'en débarrasser. Il y a un travail de deuil à faire. Et quand débarque la génération suivante, on se demande bien ce qu'on va pouvoir lui raconter pour en faire un être humain libre à un tel point qu'il aura le droit de renoncer à cette liberté pour la sacrifier sur l'autel de Jehovah, Ganesh ou Lady Gaga.



Futur parent, athée curieux, apostasié militant ou simplement en quête de rire, tout le monde trouvera quelque chose qui le touche dans cette lamentation du prépuce. Parce que c'est terriblement vrai mais en plus raconté avec une férocité rare, de l'intérieur.



À lire le samedi, en écoutant du hard rock et en mangeant des trucs pas casher. Obligé.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Maman pour le dîner

Prenez une couverture et un titre alléchant, inventez une famille ou les enfants portent des numéros, faites de la publicité pour un fameux sandwich et vous obtenez « un pas-si-grand roman machin-américain »

En tout cas , cette accumulation n’a pas fonctionné pour moi. J’arrête !
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Maman pour le dîner

C'est l'histoire d'une famille.

Mudd, la mère, est énorme.

225 kg.

Depuis 3 ans , en prévision de sa mort prochaine, elle se goinfre quotidiennement de douze Whoppers bien gras de chez Burger King. En effet, Mudd fait partie du peuple cannibalo-américain (en voie d'extinction) et sa famille devra procéder au cérémonial des Victuailles, dès qu'elle aura passé l'arme à gauche.

Les Victuailles, comme le veut la tradition funéraire cannibale, consistent en 4 étapes de base : le Drainage (du sang), la Purge (des organes), la Répartition (du corps) et la Consommation (de la viande). Après la mort, les Cannibales ont deux heures pour Drainer le sang du corps, suivies de 24 heures pendant lesquelles ce dernier doit être être Consommé. Merde.

Parmi les treize enfants de Mudd, certains l'aimaient profondément et d'autres la détestaient. Ce sur quoi ils doivent se mettre d'accord, c'est ce qu'ils vont faire d'elle. Vont-ils la manger ou l'enterrer ?



Prendre la voie du repli identitaire ou celle de l'assimilation, telle est la question que nous pose Shalom Auslander. Ainsi, dans ce roman corrosif, on évoque des personnes qui se définissent comme Afro-Américano-féministe-progressiste-démocrate-baptiste-dominatrice, ou bien même comme nymphomane-Américano-militariste-orthodoxe-néo-conservatrice-juive, etc., etc.



L'auteur ridiculise et fustige l'importance attribuée aux préceptes des Anciens et aux religions plurimillénaires, comme le démontrent ces quelques lignes que je cite :

« Je n'ai jamais compris la fascination des hommes pour la tradition, dit Zéro. On ne sait quel crétin portait jadis tel chapeau ou mangeait tel plat ou faisait telle guerre ou mourait sur telle croix. Alors ? Alors, on porte le chapeau qu'il portait et on mange le plat qu'il mangeait et on arbore une petite croix autour du cou sans réfléchir une seconde au fait que ces anciens que nous imitons n'avaient pas la plus petite idée de la marche du monde. Un enfant de sept ans en sait davantage aujourd'hui que ces anciens. »



Je rajouterais que, tout comme les can-am (cannibalo-américains), les catholiques mangent le corps du Christ et boivent son sang, par le biais magique de la transsubstantiation. Quelle drôle de coutume que de communier avec son Dieu en le mangeant ! Philip.K.Dick, en son temps, dans une nouvelle intitulée « Le cas Rautavaara », s'était frotté à cette problématique.



Je remercie bien sûr Babelio et les Éditions BELFOND pour cet excellent livre (et savoureusement iconoclaste) qu'ils m'ont offert.
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La lamentation du prépuce

Au début de ce livre autobiographique nous apprenons que la femme de Shalom est enceinte de leur premier enfant, mais que va-t-il leur arriver ? Il a peur que Dieu se venge encore…

Shalom Auslander nous raconte en longue et en large son enfance dans sa famille juive ultra-orthodoxe à New York. Avec humour il raconte comment il a fait face aux règles strictes imposées par la religion et comment il a essayé de débarrasser de ce Dieu et ses « lois » sans y parvenir.



Bien que le ton soit humoristique, j’ai trouvé qu’à un moment donné il devenait hystérique et lassant. Ça tourne un peu en rond et cela ne m’amusait plus.



Néanmoins l’histoire d’Auslander donne aussi une idée comment la religion et ses soi-disant « règles » peuvent influencer et conditionner l’être humaine pendant toute sa vie.



Challenge Multi-défis

Challenge ABC

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La lamentation du prépuce

L’auteur qui est aussi le héros du roman, est complètement traumatisé par une éducation juive ultra orthodoxe. Comme lui dit sa femme lorsqu’il se demande ce qui ne va pas chez lui : « tu as été victime de violences théologiques. »

Pendant toute son enfance, ses parents et ses professeurs lui ont décrit un Dieu vengeur, violent, qu’il fallait craindre à tout prix.

Toutes les actions qu’il entreprend sont sujettes à un débat intérieur très drôle, qui lui font imaginer les pires conséquences (décès de sa femme, de son enfant... etc) et le rendent complètement paranoïaque.

Depuis l’enfance, il se rebelle contre le Dieu de ses ancêtres en faisant toutes sortes d’expériences interdites. Il est vrai que dans son monde tout ou presque est interdit surtout le jour de sabbat qu’il déteste pardessus tout.

C’est un livre drôle et amer en même temps. Shalom Auslander réussit à décrire des situations tragiques de façon comique. On a l’impression de se trouver la plupart du temps dans un asile psychiatrique.

Il se pose surtout la question de savoir si l’on doit à tout prix éduquer nos enfants comme nous l’avons été nous-mêmes, leur inculquer les mêmes valeurs alors qu’on en a souffert et qu’on en souffre encore.

Un livre intelligent, drôle mais à lire avec une boite de calmants à portée de main, ne serait-ce que pour en proposer à ce personnage qui en aurait bien besoin.
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Attention Dieu méchant

Je n'ai pas grand souvenir de la lecture des Lamentations du prépuce mais j'avais retenu le nom de l'auteur et lors d'un desherbage de la médiathèque de Cahors, je suis tombée sur ce titre un peu moins étonnant.

Plein de petites histoires sans queue ni tête, certaines m'ont fait rire, d'autres m'ont échappé. Est-ce de l'humour juif? C'est iconoclaste , souvent blasphématoire.

J'ai retenu l'histoire des deux petits hamsters...mais ce dieu méchant ne m'a pas trop inspirée...
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La lamentation du prépuce

De la difficulté de savoir quoi faire du prépuce de son fils... quand on sait que Dieu surveille tous vos faits et gestes, bien planqué sur son gros nuage! 😬



Shalom, 35 ans, élevé dans une famille juive très pratiquante et ayant fait une partie de sa scolarité dans une yeshiva ultra-orthodoxe, s'est forgé au fil du temps une image très personnelle du "Tout-Puissant". Persuadé qu'au moindre faux pas ce Dieu pas cool pour un sou lui fera les pires vacheries, jusqu'à (peut-être!) assassiner sa famille entière, Shalom finit pourtant par se rebeller et provoquer cet Être Suprême à ses risques et périls. Mais entre dégustation de hot-dogs, voyage en taxi durant le shabbat et autres lectures sous la couette de magazines pornos, notre pauvre "Shal" doit bien se rendre à l'évidence: il ne se passe rien!! Quelques petits signes, peut-être, qui le poussent à detruire ses écrits pourtant quasiment achevés les uns après les autres... mais pas de grands malheurs contrairement à tout ce qu'on lui a toujours répété. Alors voilà, quand sa femme, Orli, tombe enceinte et que l'échographie confirme qu'ils attendent un fils, Shalom est totalement paumé! Déchiré entre tradition et envie d'émancipation, Shalom n'a plus qu'une question en tête: doit-il faire ou non circoncire son garçon?! 🥴



Le texte de Shalom Auslander est absolument drôlissime! Un modèle d'humour et d'autodérision. Caustique mais jamais méchant!



Une très très belle découverte!!
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La lamentation du prépuce

Si vous faites partie de ceux qui pensent qu'on a le droit de rire de tout ( ou presque ) alors lisez ce livre.

Personnellement, j'ai beaucoup ri, tout haut parfois, sous le regard incompréhensif de mon mari et de mes enfants ;-)



Doit-on imposer à nos enfants la religion que nos parents nous ont donnée ?

Tel est le questionnement du narrateur tout au long de ce livre.

Alors qu'il est élevé dans la plus pure orthodoxie juive, Shalom se révolte contre cette religion qu'il juge extrême et fait tout pour provoquer ses parents et ...Dieu.

Il brave les interdits, blasphème , jure en attendant le châtiment ... qui ne viendra pas.

Et lorsqu'il apprend qu'il va être père d'un petit garçon, se pose pour lui la question de la circoncision.

Le livre est construit en croisements de chapitres alternant sa vie d'aujourd'hui notamment durant les mois de grossesse de sa femme et sa vie d'avant, relatant ses souvenirs d'enfance.

C'est avec un humour à prendre au second degré bien sûr que Shalom nous parle de la religion juive. C'est grinçant, décapant, déjanté parfois.



Le livre démarre ainsi ( ce qui donne bien le ton de la suite )

Et le seigneur dit à Moïse :

"Voici la terre que je t'ai promise, mais tu n'y entreras point.

Et vlan dans l'os ! "

Et Moïse mourut.



Citation:

"Les sages nous disent que la Torah nous dit Dieu nous met à l'épreuve chaque jour, à tout instant.

Parfois, c'est sous la forme de pizza non cachère, parfois c'est la tentation de parler mal d'autrui et parfois c'est une revue intitulée asiatiques épilées.

J'ai lâché la branche et je suis parti en courant."



On en apprend évidemment beaucoup concernant cette religion et l'expression " non non c'est shabbat aujourd'hui " prend tout son sens après avoir lu ce livre.

Moi qui suis une grande adepte des films " la vérité si j'mens "

Je comprends encore mieux maintenant pourquoi allumer la télé (entre autre) pour shabbat c'est péché ;-)
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Attention Dieu méchant

Ce livre est un recueil de nouvelles qui se moque tout en douceur de la religion et de ses petits travers! Sur l'ensemble, l'avis est plutôt bon, mais je trouve que certaines nouvelles n'étaient pas à la hauteur de certaines d'entre elles, vraiment pertinentes et drôles. Il est vrai que l'auteur, complètement déjanté et impertinent, fait preuve d'un humour sans limite! Alors lorsque le ton est un peu en dessous, ça se remarque tout de suite. En tout cas, je ne regrette pas d'avoir ouvert ce recueil. Il est intéressant de voir que les religions peuvent être un peu malmenées (ici la religion juive) sans que cela ne provoque un scandale ou bien une émeute. Il ne faut pas oublier que nous pouvons, voire même que nous devons, rire de sujets « sérieux », et percevoir les petits travers des croyances de chacun d'entre nous, sources inépuisables de situations drôles et cocasses!
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La lamentation du prépuce

Le livre le plus drôle sur la religion, le rapport peur/culpabilité envers la transgression, et l'un des livres les plus touchants sur le rapport au père...
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La lamentation du prépuce

La lamentation du prépuce ou comment en savoir un peu plus sur les traditions des juifs orthodoxes de manière humoristique...

Un adulte qui vient d'être papa revient sur sa vie d'enfant et d'adolescent dans une famille qui ne vit qu'au travers de sa religion et se pose la question pour lui du devenir du prépuce de son fils...

Livre à lire pour son aspect humoristique mais aussi pour les questions qu'il soulève .
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Maman pour le dîner

On pourrait croire que le titre n'est pas à prendre au sens littéral, or c'est l'inverse, il est bien sujet d'une famille "can-am" (cannibalo-américaine) et d'enfants qui vont passer leur mère à la casserole comme le veut leur tradition lors du décès d'un proche. Heureusement que l'éditeur nous précise en préambule qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction, on ne sait jamais.

Un livre loufoque et original, c'est le moins qu'on puisse dire. Le narrateur raille à peu près tout: les traditions, les religions, la compétition victimaire, les revendications identitaires, la mère juive ou pas d'ailleurs, les éditeurs désabusés, les auteurs sans idées, les psychiatres etc.

On rit souvent, il cite Montaigne, raconte l'américanisation des immigrés depuis deux siècles et cette particularité du fameux grand "melting-pot". Il imagine un Jack Nicholson can-am ce qui est tout à fait plausible lorsqu'on pense à sa tête dans Shining. Je recommande la lecture de ce livre!
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La lamentation du prépuce





La lamentation du prépuce.

Shalom AUSLANDER



Shalom va être papa !

Et pendant 1 seconde il va être ravi puis les 9 mois suivants il va être inquiet, déboussolé, tourmenté.

Parce qu’à 35 ans Shalom n’a jamais pu se délivrer du poids, des obligations et interdits de sa religion.

Il a coupé les ponts avec ses parents, il continue à défier un Dieu auquel il ne croit pas (croit-il) et à subir la peur du châtiment.

Et pire encore : le bébé de Shalom est un garçon !

Alors l’inévitable question se pose : circoncision ou non ?



✡ Shalom est un sacré numéro et ce roman une sacrée rigolade.

Shalom passe son temps à négocier avec son Dieu parce qu’il sait que ce dernier l’attend au tournant.

Il le redoute tout autant qu’il l’emmerde. Si si...

Lui promet de faire mieux tout en n’y croyant pas.

Le roman alterne entre le présent et sa future paternité et le passé pour nous expliquer comment il en est arrivé là : culpabilisation, intimidation et omniprésence de l’interdit.

Bien sûr le trait est forcé pour mon plus grand plaisir mais pas en toute innocence...

Je pense que la vérité se trouve quelque part entre les lignes de ce livre.
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La lamentation du prépuce

Des terres d’Égypte au Mur des Lamentations, en passant par Monsey, par Manhattan également, « La lamentation du prépuce »...ou quand la religion dicte de ses dents acérées la voie à emprunter, où le précepte de peur fait un pied d’nez aux principes d’égalité, de mitzvah, de bonté. En quête de réponses, d’approbation, d’identité, mais sans cesse affligé du poids de toute sa culpabilité (ou comme lui-même le nomme si bien, de maltraitance théologique), des tourments inculqués par ces 613 commandements, ces 39 catégories d’activités prohibées durant Shabbat, c’est d’une verve habile, mais désopilante à la fois soit dit en passant, que Shalom Auslander nous guide au travers ses tumultes, vents et marées, la venue d’un enfant, d’un garçon et de son prépuce par surcroît, lui permettant enfin d’y voir plus clair, sinon tourné vers un jour meilleur ! D’une note de 4.5 sur 5, sa lecture en sera tout autant accaparante, son plaisir, lui, garanti !
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La lamentation du prépuce

Un récit tout à la fois instructif, sidérant, furieusement drôle......et par moments vaguement répétitif.

- Instructif, tendance sidérant, parce qu'à travers les émois de conscience d'un jeune Juif orthodoxe on est amené à connaître dans toutes leurs subtilités les multiples restrictions, interdictions, appréhensions, pour ne pas dire terreurs , qui structurent la religion juive. Pas facile , en effet, de respecter à la lettre les 613 (!) commandements de la Torah quand on est aussi un adolescent américain immergé dans la société de consommation.

- Récit néanmoins légèrement répétitif par moments, il m'est même arrivé de décrocher. Les questionnements casuistiques qui torturent ce jeune garçon, puis futur père, puis père... au bout d'un moment, ça lasse un peu.



J'ignore si tous les Juifs orthodoxes partagent cette conception d'un "Dieu méchant", toujours en colère, acharné à leur tendre des pièges pour les punir de leurs innombrables fautes. Et s'ils éprouvent eux aussi l'espèce de paranoïa théologique sur laquelle le narrateur a construit sa propre vision du monde.

Peut-être Shalom Auslender a-t-il forcé le trait? On l'espère pour lui, pour eux...

Mais cette vision sèche et désespérante du "sens de la vie" est compensée ici par un humour féroce. En définitive c'est par l'ironie, par l'auto-dérision, par l'outrance comique, que Shalom Auslender emporte le morceau, et brillamment!



Certes, je me garderai bien de recommander ce livre à ceux qui n'éprouvent aucune curiosité pour la culture et la religion juives, ou pour les religions en général. Néanmoins, et malgré les quelques passages où j'ai senti mon intérêt chanceler, j'ai passé au final un très bon moment de lecture.
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La lamentation du prépuce

Autobiographique ou pas, le récit de Shalom Auslander est écrit à la première personne. Le personnage principal va être père. Et il part dans ce qui ressemble à un délire. Il imagine dieu le punissant à travers la mort de son enfant, ou de la mère, ou des deux.



Il s'adresse à dieu, dans une sorte de dialogue, où il insulte, culpabilise, s'excuse, re-insulte, encense, etc. le divin. Comment être un père serein quand on porte la culpabilité et l'obéissance bien ancrées en soi.



Puis Shalom Auslander opère un flashback. Son enfance de juif orthodoxe dans des quartiers chics. Les transgressions à manger "trief", non cachère, en cachette. Puis culpabiliser, puis remanger, vomir, et encore et encore.



En grandissant, les plaisirs s'érotisent. Revues porno, masturbation, et toujours la même rengaine de culpabilité. Sans même mentionner le rôle du père qu'il soit géniteur ou divin.



On se croit très souvent dans un film de Woody Allen. Cette rhétorique, le dialogue soumis avec dieu, ces paradoxes, l'idée de faute, de châtiment divin... c'est incroyable.



Indescriptible.



Les transgressions démarrent comme des private jokes, histoire de voir cette toute-puissance divine. Voir s'il peut tuer cette famille que le personnage principal déteste. Puis, cela devient une sorte de jeu, de test, de défi que Shalom Auslander lance à dieu.



Mais peu à peu le comique s'efface, à mesure que les années passent. Car on assiste à une sorte de course à l'autodestruction. Il y a une passion morbide pour la transgression.



Le psy n'est jamais loin. Via Woody Allen, on a l'impression que les psys ne vivent que pour soigner les juifs dépressifs, ce qui ressemble un peu, beaucoup, à un pléonasme.



Et l'enfant paraît. La circoncision est décidée, mais en dehors des rites religieux. Ce qui signe la rupture définitive entre Shalom et sa famille. Surtout quand on sait que l'enfant s'appelle Pax... ce qui a la même signification que Shalom...



Les dernières pages sont trempées dans le vitriol. Règlement de comptes, remise des pendules à l'heure... c'est dur, vindicatif, d'une intransigeance, mais aussi d'une justesse imparable, tout en restant drôle, comme un Pierrot peut l'être...



Pour ces 20 dernières pages, ce roman vaut la peine. Le final est une grosse baffe, une claque aux religions et à la manière dont elles nous pourrissent la vie et celle de nos enfants.
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La lamentation du prépuce

Aie aie aie

La religion juive en prend pour son grade et c'est assez drôle.

Qu'en ont pensé les purs et durs à la sortie de ce livre ? Pas du bien je pense...



Pauvre Shalom, quel dilemme permanent : ce n'est pas une vie ! Mais son humour est sa sauvegarde. Et on rit de sa révolte.
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La lamentation du prépuce

Dans ce roman autobiographique, l'auteur qui est issu d'une famille juive orthodoxe new-yorkaise, se demande, à la veille d'être père, s'il va, comme lui ordonne la tradition, faire circoncire son fils. Derrière cette simple interrogation se cache une révolte qu'il réprime depuis longtemps. Prisonnier de son ambivalence chronique, entre crainte du châtiment divin et un irrépressible désir de se soustraire à la loi, c'est avec un humour corrosif, souvent blasphématoire, une auto dérision salvatrice, que le narrateur nous livre sa jeunesse spirituellement mouvementée.

Dès les premières pages, ce livre étonnamment drôle et irrévérencieux, ne laisse pas de répit au lecteur. La structure répétitive du récit contribue à nous plonger dans les méandres de sa conscience. Coincé entre un père qui préfère se saouler le shabbat et une mère dont le principal centre d’intérêt n'est autre que la décoration intérieure, le jeune Shalom n'aura de cesse d'interpeller et d'invectiver son créateur. Comme il l'écrit "Je crois en Dieu, c'est un gros problème pour moi." Arrivera t-il un jour, à régler ses comptes avec lui ? A l'évidence, la partie est loin d'être finie. Pour ma part il m'a été difficile de résister à l'humour ravageur de l'auteur. Pour ce névrosé, concentré 1ère pression à froid, même l'écriture semble devenir un autre mode de dialogue avec son Dieu si envahissant soit-il. A force de négocier avec lui, il se pourrait bien que celui ci lui lâche un peu la bride, même momentanément. C'est tout le bien qu'on lui souhaite. Le mode répétitif sert peut-être aussi à cela : trouver des solutions, un espace où chacun puisse cohabiter, sans remettre en cause l'alliance.
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L'espoir, cette tragédie

La famille Kuget vient tout juste de s’installer dans une jolie ferme de la campagne new-yorkaise. Afin de rembourser une partie du crédit, ils décident de louer les chambres qui ne leur sont pas utiles dans l’immédiat. Malheureusement, la mère de Solomon à l’article de la mort vient s’installer avec eux. Fini donc la petite vie tranquille entre un locataire exigent, une mère qui se lamente sans cesse sur une Shoah qu’elle n’a pas vécu et une femme qui l’accable de reproche. Mais le comble est atteint quand suite à de drôles de bruits, il découvre Anne Franck cachée dans son grenier. Anne Franck qui tente d’écrire le roman qui fera oublier son si célèbre journal. Comment ne pas sombrer dans la folie avec tout cela !

On retrouve ici les thèmes chers à Auslander : la religion et la famille. Mais cette fois-ci les choses sont tournées en dérision et font beaucoup moins sourire que dans ces précédents ouvrages.

Le questionnement constant sur l’Holocauste, le devoir de mémoire, la mort et surtout sur les dernières paroles prononcées gâche un peu le coté comique qui se cache dans ce roman.



J’ai eu beaucoup de mal au début, j’ai trouvé cela original au milieu et la fin m’a complétement déçue. Avis très mitigé donc.

Merci toutefois à Entrée Livres pour cet envoi.

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