On entre dans la quatrième dimension, décalé et iconoclaste,
Solomon Kugel, sa femme, son fils et sa mère mourante vienne de s'installer dans une vielle ferme dans la petite ville de Stockton, dans l'Etat de New York, « vierge de tout passé encombrant, sans histoire ».
Sauf que, en ville sévit un pyromane s'en prenant à toutes les anciennes maisons construite par la famille précédente, des américains venus d'Allemagne.
Sauf que des bruits étranges et des odeurs épouvantables viennent du grenier. S'attendant à trouver des souris, Solomon découvre une vieille femme décrépite qui lui dit être Anne Frank. La cohabitation va s'avérer difficile.
Incapable de virer de chez lui ce symbole de l'Holocauste, mais aussi de cohabiter avec ce fantôme acariâtre... Difficile d’appeler la police ou de la dénoncer quand on est juif…
Tout aussi difficile pour la précédente famille d'origine allemande, même si cette locataire si particulière est entrée en fraude et sans papier en Amérique.
« Personne ne voulait d’Anne Frank vivante. Les gens voulaient une martyre, car c’était la preuve que le point de non-retour avait été atteint, la preuve que ça allait mieux parce que ça ne pouvait pas être pire »
Autre personnage intéressant :
la mère de Salomon : une Américaine, née à Brooklyn en 1945, mais qui porte en elle tous les stigmates de la douleur et de la souffrance. Tous les matins, elle se réveille en hurlant parce qu'elle a lu que les rescapés des camps agissent ainsi. Elle ne se sépare jamais d’une lampe, trésor de son intérieur, incarnation de sa mémoire, dont elle dit qu’il s’agit de son père, comme une savonnette serait tout ce qui reste de sa grand-mère. Quand Kugel fait remarquer à sa mère que la lampe porte la mention « Made in Taiwan », l’actrice du grand cinéma historique lui rétorque, cinglante, « ils n’allaient pas mettre Made in Buchenwald, quand même ? ».
Ayant adoré La lamentation du prépuce et Attention Dieu méchant, lire un autre livre de cet auteur me semblait indispensable. Bien la raison pour laquelle j'ai postulé à l'offre de Masse critique avec enthousiasme. Si le thème m'a séduit, j'avoue pourtant avoir trouver quelques longueurs à ce livre, et surtout pas retrouvé son humour dévastateur. Malgré tout, reste un livre intéressant qui force à réfléchir.
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