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Critiques de Shalom Auslander (175)
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Attention Dieu méchant

Qu'y a-t-il à lire dans ce livre ?



Un couple s'ingénie à se pourrir la vie. Un chimpanzé accède à la conscience et découvre la honte et la culpabilité. Dieu, Lucifer et la Mort n'arrivent pas liquider un pauvre type. Un gamin découvre la masturbation, et son chien le juge. Deux hamsters attendent le retour de Joe, leur dieu absolu et omnipotent. Des chiffres et des faits sur l'Holocauste font passer du rire grinçant à l'horreur totale. De nouvelles tablettes pourraient remettre en question les trois grandes religions occidentales. Un juif se réveille dans le corps d'un goy. Un homme est lassé d'entendre Dieu lui parler et lui ordonner d'accomplir des faits à sa gloire. Dieu est une marque et il a droit à son plan marketing au sein d'une prestigieuse agence de communication. Charlie Brown, Snoopy et ses amis s'affrontent dans une partie de baseball et discutent d'une éventuelle solution finale envers les citrouilles. Dieu est un volatile.



L'humour ici est noir et cynique. Il ne fait pas que flirter avec le blasphème : il l'investit pleinement et c'est proprement jubilatoire. Chaque nouvelle parle de la condition humaine et de son besoin de croire. C'est aussi drôle et féroce que c'est profond et spirituel. Bref, ce recueil est indispensable.
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Attention Dieu méchant

Cet auteur est un grand malade, aucune limite, aucun tabou ; une espèce de Bukowski religieux !

La lecture de chaque nouvelle est ponctuée (dans l'ordre) de 'Nooon!', 'Ooooooooh!', 'il ne va pas oser!', 'Oh m*rde !', 'il est complètement barré', 'ce type est un génie'.



Passé le premier degré hautement blasphématoire, chaque nouvelle me faisait cogiter comme rarement un texte peut le faire.

Je vis dans un pays où on a collé un procès à une chaine TV pour avoir diffusé Persepolis. Si les gens lisaient plus souvent ce genre de livre qui oblige à se poser de vraies questions sur l'interprétation qu'on fait des religions, peut être que ca ouvrirait un peu plus l'esprit de certains.



(Mention spéciale à l'Ayatollah Khomeyni avec son mac mandarine et son fichier fatwa.doc)
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Maman pour le dîner

Septième Seltzer est éditeur à New-York. Dans sa communauté, la coutume est de manger le corps de la mère lorsqu’elle décède. Rassurez-vous, je n’ai pas spoilé, nous découvrons ces informations dès les premières pages de l’ouvrage (ainsi qu’en 4ème de couverture).



Il est donc question de relations familiales et de gastronomie dans ce roman.

Le propos se veut satirique, et drôle. Malheureusement seule la couverture l’est, avec un joli croquis très expressif.



Ce roman m’a d’emblée beaucoup déplu, par la prétention de son ton qui tranche avec la vacuité du propos.

J’ai donc abandonné cette lecture après quelques dizaines de pages.



Si le cannibalisme vous fascine, lisez plutôt « Cadavre exquis » de l’argentine Agustina Bazterrica, qui lui recèle une réelle réflexion sur nos rapports à l’alimentation et à autrui.



Merci tout de même à l’éditeur Belfond pour ce partenariat.

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La lamentation du prépuce

Dieu a créé le juif rien que pour l'emmerder.



Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants, les mémoires d'un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe.



Entre Chaïm Potok, Woody Allen et Philip Roth, un régal de drôlerie et d'émotion, un vrai morceau de bravoure contre tous les fondamentalismes religieux.



j'avais repéré ce livre en lisant l'article d'Alliance... et je dois dire que je ne suis pas déçue ! jubilatoire !



J'ai pris un tel plaisir a la lecture des "lamentations du prépuce" que je n'ai plus qu'une hate... lire le deuxième livre de Shalom Auslander... vite, très vite...



je termine donc l'année sur un livre qui comptera parmi les meilleurs de l'année 2009...



espérons que 2010 sera du même niveau...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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L'espoir, cette tragédie

j'attendais mon second roman de ma chronique du jour, l'espoir cette tragédie, avec énormémement impatience car je connaissais le romancier Salomon Auslander pour avoir été séduit comme tant d'autres lecteurs par ses lamentations du prépuce qui n'était pas un roman, mais un récit autobiographique de sa vision de la judaicité.



Profondément original, déroutant et surtout presque constamment hilarant, ce livre très attachant m'avait fait entrer avec délice dans l'univers de ce juif new yorkais, à l'humour proche comme beaucoup l'avaient fait remarquer à l'époque , d'un Woody Allen, et j'attendais donc avec grande impatience ses prochains écrits.



Deux ans aprés son carton, il revient en ce début d'année 2013 avec un livre tout aussi encensé par la critique et qui s'appelle l'espoir cette tragédie,



Contrairement à son précédent, il ne s'agit plus d'une autobiographie mais bien d'une fiction. L’histoire, complétement farfelue, est en effet celle d’un homme obsédé par la mort et juif qui découvre, après avoir acheté une ferme où il s’est installé avec sa femme, son fils et sa mère (qui lui en font voir de toutes les couleurs), qu’Anne Franck en personne, vit dans son grenier.



On voit bien que le propos d'Auslander est extremement ambitieux : réussir dans une fiction à portée humoristique, à parler de thèmes très profonds et très intelligents (la légitimité de l'art après l'Holocauste, le devoir de mémoire et les ravages causés dans le monde par le nazisme).



Le livre commence d'ailleurs très fort : l'esprit du premier livre est présent, à savoir ce style corrosif, percutant et surtout vraiment drole, entre Allen donc mais également une pincée de Philip Roth, mais en plus barré, séduit toujours au départ, mais, malheureusement le charme n'opère plus passé les 100 premières pages.



On a l'impression qu' Auslander ne sait plus par quel bout prendre son histoire et du coup verse dans le grotesque et même le ridicule et du coup, l'humour cinglant du début semble vain et artificiel.



Dès lors, on ne croit plus vraiment à sa farce et au potentiel comique de son histoire... A force d'aborder un sujet vraiment brulant, Shalom Auslander semble s'y être un peu brulé les doigts et s'y être emmelé les pinceaux...



Visiblement, l'autobiographie lui sied mieux que la fiction, mais on attendra peut être sa nouvelle tentative de roman, avant se prononcer totalement.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La lamentation du prépuce

Shalom a été élevé dans la plus pure tradition juive orthodoxe : on respecte tous les interdits alimentaires, et les prescriptions du Shabbat à la lettre. On lui apprend dès son plus jeune âge que Dieu surveille tous ses faits et gestes, et qu'il sera puni tôt ou tard pour ses transgressions. On évoque même que cela pourrait tuer ses parents, puisque les fautes des enfants retombent sur le père avant ses treize ans. Pourtant, Shalom va transgresser une à une les règles qu'on lui a si soigneusement inculquées : il va "travailler" pendant le Shabbat, regarder des magazines porno, consommer de la nourriture non-cachère, du porc et de la drogue.



Malgré tout, l'image du Dieu vengeur et sadique est ancrée définitivement dans sa tête. À chaque transgression, Shalom est persuadé qu'il va retrouver sa maison en feu, ou ses proches morts dans un terrible accident. S'enchaînent alors les phases de défi des commandements divins, de culpabilisation et de strict respect des règles, et des tentatives de négociation. Le doute se fait de plus en plus aigü sur la question de la circoncision de son fils : faut-il sacrifier à une tradition à laquelle il ne croit plus, ou prendre le risque de déchaîner la colère divine sur sa famille ?



À la fois drôle et terrifiant, ce livre constitue un blasphème à lui tout seul.
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La lamentation du prépuce

Le narrateur est un jeune juif du New Jersey élevé dans la crainte de Dieu et convaincu que le Tout-Puissant le persécute et fait tout pour le rendre malheureux. « Je vis avec lui chaque jour et regardez, Il est toujours furieux, toujours assoiffé de vengeance, toujours – éternellement – en pétard. » (p. 6) Toujours convaincu du pire, le jeune homme regarde sans cesse par-dessus son épaule, s’attendant à voir tomber la justice divine. Il faut dire qu’enfant et adolescent, Shalom a tout fait pour agacer Dieu : transgressions en tout genre, vols, provocations, parfois jusqu’au blasphème. Devenu adulte, marié et futur papa, il se débat avec l’écriture d’un texte racontant sa relation avec le Seigneur. « J’ai en effet remarqué qu’à chaque fois que je commence à bien avancer dans mon livre sur Dieu, les attaques contre Israël s’intensifient, ce qui me fait me sentir coupable, et m’oblige à arrêter. » (p. 23) Et pas uniquement à s’arrêter : il efface des centaines de pages et reprend de zéro l’écriture d’un ouvrage aux allures de punition infernale. Rongé d’une angoisse continuelle, ce pauvre Shalom se torture l’esprit pour décider s’il doit ou non circoncire son fils à naître et en faire une nouvelle victime offerte à Dieu.

Humour grinçant en approche !!! J’ai tellement ri avec ce texte ! Voir ce pauvre Shalom Auslander – oui, c’est un texte fortement autobiographique – se débattre entre sa terreur de Dieu et sa curiosité pour les choses non cachères est hilarant ! « La propension de Dieu à me mettre à l’épreuve, qui était aussi acharnée que mon besoin de fauter Le conduisait à des stratagèmes d’une complexité parfois sidérante. » (p. 287) De cet auteur, j’avais déjà beaucoup apprécié Attention, Dieu méchant, qui développe les mêmes idées catastrophistes.

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Maman pour le dîner

Je m’attendais à mieux de Shalom Auslander qui m’avait séduite avec son récit autobiographique La malédiction du prépuce. L’humour, omniprésent et salutaire dans son premier ouvrage, prend ici plutôt un goût potache et grotesque que j’ai trouvé indigeste et vaguement écoeurant, pour rester dans la thématique alimentaire.

Jusqu’au milieu du livre, j’ai espéré qu’un tournant philosophique sauverait le récit d’une débandade assurée, mais la fin m’a autant déçue que le début. Il est vrai que ce ne sont pas quelques citations de Montaigne saupoudrées ça et là, sans réelle cohésion avec le reste, qui suffisent à donner du souffle à une histoire. Ce n’est pas drôle, c’est platement écrit et à la limite, barbant.

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Maman pour le dîner

Beaucoup de second degré dans ce roman qui a des allures d'ethnologie et qui est une belle leçon sur les besoins de fonder une culture et de ne pas se dépêtrer des traditions abhorrées.

L'auteur évoque Mikhaïl Bakhtine et Montaigne et cela ne suffit pas pour lui pardonner l'excentricité de sa loufoquerie, mais rassure sur l'opportunité de trouver de bons passages dans cette histoire très typée et peu typique.

Liberté nous est donnée de nous moquer de cette catégorie de personnes, tout en se disant que nous avons tous quelques penchants vers des défauts à fierté mal placée.
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Attention Dieu méchant

Enorme poilade que cette poignée de nouvelles iconoclastes et brillantes, dans lesquelles l'auteur recycle ce qu'il a reçu de meilleur et de pire dans son éducation religieuse juive orthodoxe pour faire passer Dieu par toutes les couleurs, y compris les plus sombres : ici un Dieu mafieux flingue au poing flanqué de ses acolytes la Mort et Lucifer, lancés à la poursuite d'un brave type qui ne se décide pas à mourir; là un Dieu irascible qui oblige un autre brave type à d'incessants travaux bibliques sous peine de sévices divins; ici bas encore, un chimpanzé qui se suicide après avoir été frappé de la lumière de la connaissance, découvrant tout ensemble Dieu, la mort, la honte et la culpabilité. Et pour couronner le tout, un manuel de survie à l'holocauste à destination des adolescents, où l'on avance notamment que "si vous enroulez du scotch double face sur la pointe de votre pénis et que vous remontez la peau dessus, vous pouvez affirmer aux nazis que vous n'êtes pas juif".

A ne pas mettre entre toutes les mains donc, mais pour les autres, je conseille cet hilarant opus, bien plus profond qu'il n'y parait!
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La lamentation du prépuce

Dans ce récit qui n'est pas un roman, lauteur juif, Américain raconte sa vie et sa vision de la judaicité tandis que sa femme attend leur premier enfant.

Drole, touchant, corrosif, tordant, ce livre est une vraie pépite qui me penser que cet auteur peut etre un des nouveaux écrivains américains qui comptent énormément.

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La lamentation du prépuce

Un excellent moment passé avec ce livre d'une drôlerie incroyable. Ce personnage complètement conditionné par sa religion, flippé et complètement parano est hilarant et les situations dans lesquelles il se plonge sont totalement cocasses..C'est vraiment un monument de rire et le meilleur des médicaments contre la morosité
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La lamentation du prépuce

Shalom Auslander signe avec ce livre son premier roman autobiographique. L'auteur, élevé dans les plus pures traditions juives orthodoxes, est hanté par les souvenirs de son enfance. Entre la peur maladive de son père et sa paranoïa face à Dieu, dont il est persuadé qu'il devra en payer tous les écarts de conduite, l'auteur est littéralement ravagé. Jusqu'au jour où il se révolte... non pas contre Dieu, mais contre la rigidité de ses croyances et pratiques.



Sur plusieurs pages l'auteur nous décrit avec précision, humour et pathétisme à la fois, «Le Guide des bénédictions»: ces centaines d'aliments bannis par la Torah. Mais quand survient la révolte et la consommation d'aliments «bibliquement prohibés», c'est beaucoup plus que drôle, c'est à mourir de rire, en dépit du sentiment de culpabilité qui le ronge «je suis un malade, un criminel, un Sodomite, un Amoréen, un Hétéen..... je suis Caïn, Esaü, la femme de Lot...».



Et puis il y a le nouveau-né..... un garçon! Le circoncire ou non? Osera-t-il renier sa famille et leurs croyances?



Ce livre est hilarant mais aussi infiniment touchant. On en sort avec le sentiment de connaître beaucoup mieux le drame existentiel qui se joue chez plusieurs enfants issus de la communauté juive orthodoxe.



Roman assurément à lire...



Il est où???


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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La lamentation du prépuce

intéressant et effrayant de vivre les dégâts infligés à l'Ame, la vie, le corps d'un enfant par la religion poussée à l'extrême.

l'auteur nous permet de connaître cette vie de l'intérieur et nous lui pardonnons quelques longueurs.

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La lamentation du prépuce

Shalom et sa femme Orli vont être parents. Un petit garçon. Ca devrait être le bonheur. Sauf que pour Shalom se pose la terrible question de la circoncision : faut-il le faire ou non ? Et lui qui pensait avoir enfin laissé une partie de ses névroses de côté les voit revenir d’un coup. Depuis son enfance passée dans une famille juive orthodoxe où il a commencé à douter de Dieu, ne cessant de le défier en commettant des actes interdits tout en redoutant sa colère, Shalom a toujours cru que Dieu le punirait de ses mauvaises actions en tuant ses proches. Et aujourd’hui, il redoute à tout instant de voir sa femme ou son futur enfant subir Son Courroux.



Avec beaucoup d’humour, Shalom Auslander évoque son enfance et son adolescence au sein d’une famille juive orthodoxe très pratiquante. Mais si il raconte ces anecdotes de manière drôle, on sent combien il a été marqué par cette éducation religieuse stricte. Le petit garçon a été dans une école ultra-orthodoxe où tout le monde était habillé de la même manière et portait une yarmoulka (kippa) noire. Il croit ce que les adultes lui disent : s’il allume la télé le samedi, jour du shabbat, les rangers vont perdre le match et si il ne mange pas casher, il provoquera de terribles malheurs. Mais tout se gâte à l’adolescence, quand Shalom intègre une école plus modérée, où il y a des filles et où l’habillement est plus libre. Il pose des questions auxquelles il n’obtient pas de réponses satisfaisantes et commence à commettre des actes interdits sans pouvoir s’en empêcher. Cela va de la découverte des magazines pour adultes à l’orgie de hamburgers et de saucisses de porc. Le comportement caché de Shalom, qui se rebelle contre la religion de ses parents, lui inspire en même temps de la honte et de nombreuses névroses. Il ne cesse de défier Dieu, tout en le craignant et s’attend à chaque instant à subir son courroux. Il discute souvent avec Lui, l’insultant, l’accusant d’être mesquin et de faire sans cesse des mauvais coups.



J’ai beaucoup apprécié ce roman, très autobiographique. Il m’a bien évidemment fait rire à plusieurs occasion, car l’auteur possède un vrai sens de l’auto-dérision et a choisi la voie de l’humour pour faire sa propre thérapie. J’ai également appris beaucoup de choses sur la religion juive, dont les orthodoxes sont parmi les plus pratiquants (ce sont ceux qui ont les petites bouclettes et le chapeau) Et je peux vous dire que respecter toutes les obligations et les interdits est un véritable défi ! Par exemple, le samedi, jour du Shabbat, il est interdit de faire quoi que ce soit, y compris allumer la télévision car cela équivaut à produire de l’électricité. Il est interdit de faire quelque effort que ce soit, donc pas de vélo, interdit de cuisiner. Il est aussi interdit de marcher ou de s’asseoir dans l’herbe car si vous enlevez des brin d’herbes, cela peut être considéré comme labourer ou si vous avez des tâches vertes sur votre pantalon, ça peut équivaloir à teindre. Manger casher n’est pas aisé non plus, car sans parler de la méthode de préparation, cela implique aussi de ne pas manger de veau et de lait, si ce n’est à plusieurs heures d’intervalle. Bref, ce livre divertit et érudit à la fois !

Il est seulement dommage que Shalom Auslander exploite parfois un événement un peu trop en long et en large, particulièrement au début.



A conseiller à ceux qui aiment l’humour juif new-yorkais.
Lien : http://www.chaplum.com/la-la..
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La lamentation du prépuce

Très drôle. Les relations de l'auteur, élevé dans une famille juive américaine ultra pratiquante, avec Dieu. Ses tentatives de rupture d'avec Lui, ses chantages, ses révoltes. Sa paranoïa profonde, ses angoisses existentielles, sa famille dysfonctionnellle, ses efforts de survie dans notre monde hostile et délétère. Et puis l'annonce d'un enfant mâle a venir et la question qui torture : faut-il le circoncire ou non, au cours d'une cérémonie ou non... Récit de survie d'un homme angoissé muni de la seule arme à sa disposition pour résister : l'humour. 





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La lamentation du prépuce

Une autobiographie qui a dû faire jaser dans le milieu des juifs orthodoxes. Shalom Auslander « varlope » dans les grandes largeurs tous les rituels et les interdits prônés par la religion juive et raconte son parcours du combattant pour en sortir. Avec heureusement un humour décapant et une bonne dose d'autodérision même si l'on pressent que son questionnement s'est fait dans une certaine douleur.
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Maman pour le dîner

La famille Seltzer possède un lourd passé... Pur produit de l'immigration au début du XXè siècle, elle s'est "américanisée" en rejetant ses racines. Ou du moins, c'est ce que croient les enfants de Humphrey et Mudd. Soit dit en passant, Mudd est le surnom peu aimable donné à la mère, ce qui donne assez vite le ton.



Humphrey est le petit-fils de Julius, venu en Amérique avec sa soeur Julia, au début du XXè siècle. Ils ont quitté le Vieux Pays pour le Nouveau Monde. le récit familial, selon qu'il est conté par Humphrey ou par Mudd, fait jouer à Julius et Julia des rôles assez différents.



Humphrey et Mudd on eu 13 enfants, numérotés en guise de prénom. 12 garçons, de Premier à Douzième, et un fille, prénommée Zéro pour d'évidentes raisons. Ajoutons que Sixième est mort enfant, et que sa présence plane toujours sur tout le monde. Finalement, la famille Seltzer est à l'image de toutes les familles. Il y a les chouchous, les préférences, les enfants en opposition, ceux qui aiment leur père ou leur mère... Prévoyant (ou accélérant) sa mort prochaine, Mudd avale depuis 3 ans des Whoppers (une variété de hamburgers). La raison est évidente... comme tant de choses chez les Seltzer... les Seltzer sont des Can-Am... des Cannibales-Américains. Au décès d'un des leurs, ils le mange selon un rituel très codifié, enseigné par l'Onclissime, autre petit-fils de Julius, beau-frère de Mudd.



Le roman démarre donc à la mort de Mudd et nous raconte le long et pénible cheminement vers le rituel de cannibalisme qui doit conduire les enfants (sauf Zéro) de Mudd à la manger afin qu'elle acquière la vie éternelle... Car Shalom Auslander entend régler ses comptes avec la religion. Ou plutôt LES religions. On a des bouts de plein de religions qui s'entrechoquent chez les Can-Am. Mais en même temps Shalom Auslander taille un costard de premier ordre à l'Amérique et son rêve américain. En témoigne une photo de 1917 en exergue du roman, et montrant la cérémonie dite de "l'Américanisation" inventée par Henri Ford... et que les Can-Am vont s'approprier (car Julius l'a subie) lors du passage à l'âge adulte. Shalom Auslander passe le racisme et la xénophobie à la moulinette de sa plume acide. Il vitriolise Henri Ford, nazi et fervent admirateur d'Hitler. Il revisite les mythes fondateurs de l'Amérique. On est presque dans une atmosphère comparable aux films "The Purge"... L'auteur montre à quoi peuvent mener les dérives de la société.



D'ailleurs, les enfants Seltzer sont tous différents et représentent chacun une facette des USA. Un d'entre eux s'est converti au judaïsme ,un autre est devenu Vegan... ils ne peuvent donc manger leur mère. Il y a un gay. Un bas du front. Les jumeaux Onzième et Douzième veulent changer de sexe. Et on va suivre le récit tel que raconté par Septième, finalement le chouchou de Mudd et qui va se révéler digne (ou pas...) de ses racines.



Mentionnons le boulot de Septième, qui est éditeur, et classe les manuscrits reçus selon des classifications ethnico-sexuello-philosophiques, mâtinées de tares sociétales, mentales ou physiques. Ainsi on a une Nigériano-Irlando-Ukraino-Egyptienne-productrice-poétesse-comptable ou un christiano-Américano-toxico-autiste-diabétique, ou encore un Croato-Américano-lesbiano-pro-avortement... Ensuite, Michel de Montaigne s'invite dans les réflexions de Septième... c'est dire si on déconne !



Un roman déroutant mais qui remet beaucoup de choses en question et fait s'interroger le lecteur sur ses racines, les traditions, l'acceptation de soi et des autres... Malgré le sujet, on rit énormément. le sujet est lourd et sérieux, mais le traitement est leste et désinvolte. Je surkiffe.



J'ai vu dans ce roman une quête de sens d'abord. En filigrane, il pose la question de "peut-on aller quelque part quand on ne sait pas d'où on vient?". Il répond à sa manière, mais je vous laisse le soin de découvrir la position d'Auslander. Ensuite, Shalom Auslander s'attaque aux dogmes des religions. Je l'ai dit, toutes les religions en prennent pour leur grade. Puis vient sa critique des travers de la société. D'ailleurs, il s'en moque lui-même quand il fait état de commentaires émis sur le livre que Septième finit par écrire sur ses racines. Tour à tour le livre est qualifié de défense de la bobosphère, de brûlot fasciste, de défense honteuse des principes républicains... Jouissif.



J'avais adoré Shalom Auslander dans les Lamentations du Prépuce. Je l'adore de nouveau dans Maman pour le dîner.
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Maman pour le dîner

The canibella academy

Difficile d'être les derniers des cannibales dans cette famille particulière où chaque enfant porte en nom son ordre d'arrivée au monde.

Et voilà que la matriarche est à l'agonie et que, si on s'en tient aux traditions, il va falloir la manger.



L'idée est bonne (sinon goûteuse), et sur le papier, donnerait un super film horreur de série B à projeter dans un futur festival de film fantastique.

Hélas j'ai trouvé qu'on patinait beaucoup, à bien y réfléchir il n'y a pas beaucoup de scènes, mais tout est discuté, débattu, remaché, comme un vieux Woody Allen des années 80. Certaines trames à peine esquissées sont même complètement oubliées (quid de Carol et Renee après ces deux jours particuliers ? ), ce qui surligne encore plus la futilité de la chose. Et c'est bien dommage car il y avait matière à en faire quelque chose de cynique, immonde et truculent. Parfois on sourit à reconnaître des références ou des critiques de notre société mais c'est tellement dilué qu'on ne sait pas vraiment si c'est là une satire, un prétexte ou un livre écrit trop vite.



Bref. Je suis totalement passée à côté.

Mais heureusement il y a Jack Nicholson.



[masse critique]
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Maman pour le dîner

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman avec comme idée de départ une idée aussi originale : l'auteur met en scène une famille « presque normale ».

Il s'agit d'une famille américaine qui a la particularité d'être cannibale. Le personnage principal s'appelle Septième. Il est le septième fils d'une fratrie de 12. Fratrie qui est quand même composée d'une fille, le 12eme enfant. Quand la mère à la naissance voit que son 12ème enfant est une fille, elle l'appelle Zéro, parce qu'elle « ne vaut rien ». Tout est dit : cette femme est réellement une mère monstrueuse, tyrannique, qui a traumatisé tous ses enfants.

Pour ma part l'auteur a réussi, à partir d'une idée loufoque, à établir la carte d'une famille qui pourrait se retrouver partout : Athée, chrétienne musulmane, juive…

Il y a toute une galerie de personnages qui sont chacun symbolique d'un membre possible d'une famille : Premier, en constante colère, Deuxième qui se convertit au judaïsme, Troisième, le bon fils avec un QI ne dépassant pas celui d'un enfant de six ans, Septième qui a réussi à se sortir de sa famille, il a trouvé une épouse aimante et il a une petite fille de quatre ans, il a d'ailleurs dit à sa femme qu'il était fils unique et que tout sa famille etait disparue. Huitième et Neuvième sont des jumeaux, des garçons mais qui souhaitent se faire « transformer en fille ». Dixième est homosexuel.

Sixième est décédé lorsqu'il avait justement six ans par conséquent le narrateur Septième ressent énormément de culpabilité vis-à-vis de sa famille.

Vu la galerie de personnages, on se dit que ça va être compliqué à suivre et bien pas du tout, c'est à la fois vif et enjoué, également une analyse assez profonde de la société américaine.

La mère au tout début du livre décède, elle est obèse. Dans cette famille de cannibales, la dernière en Amérique, la tradition est de manger le défunt. Il y a tout un rituel autour de cela, toute une liturgie, des préceptes à suivre à la lettre. Préceptes qui sont psalmodiés par Onclissime, l’oncle des douze enfants de Mudd.

Les enfants du monstre mangeront ils leur mère ?

En tout cas ce roman m'a fait à la fois beaucoup rire (d'excellents passages sur Jack Nicholson, sur les disputes entre enfants devenus adultes….) et à la fois trembler d'effroi…



Un roman décapant !
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