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Critiques de Sir Arthur Conan Doyle (2307)
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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

« Une étude en rouge », ou comment j'ai été déçue par le mythique personnage de Sherlock Holmes, que je révérais pourtant depuis le dessin animé de mon enfance jusqu'à la récente série TV avec Benedict Cumberbatch dans le rôle principal, en passant par la lecture du « Chien des Baskerville » et quelques autres il y a deux décennies.

Cette « Etude », qui constitue la première aventure de Sherlock, est découpée en trois parties.

Le récit commence par la rencontre entre l'excentrique détective et le Dr Watson, son inénarrable faire-valoir. A peine le temps de se familiariser avec la méthode « analytique » de Holmes que se présente l'occasion de la mettre en pratique. Un cadavre a été retrouvé dans une maison abandonnée d'un sinistre quartier de Londres, et Scotland Yard piétine. Sur place, Holmes observe, fouine, renifle, pose des questions apparemment incongrues, rentre chez lui, réfléchit, déduit, infère, raisonne. Un peu de temps passe, un deuxième homme trépasse, et Sherlock arrête le coupable, ridiculisant au passage les inspecteurs de Sa Majesté. Fin (abrupte) du premier chapitre.

Deux : changement radical spatio-temporel (au point que j'ai cru à un bug de mise en page dans mon édition numérique), nous voilà un demi-siècle plus tôt dans un quasi-western au fond du Nevada, au moment de la ruée vers l'or pour les uns et vers la Terre promise pour les Saints des Derniers Jours, à savoir les Mormons, en exode vers la future Salt Lake City. Peu à peu on établit le lien avec l'enquête de Holmes, et on comprend que les deux victimes sont le prix de la vengeance d'un homme au coeur brisé (et que l'auteur n'aime pas les Mormons).

La troisième partie confirme la deuxième grâce à la confession du coupable, et développe le raisonnement de Holmes qui, forcément, est validé a posteriori par les faits.



Si les personnages et l'humour de l'auteur me sont fort sympathiques, ce sont la construction de l'histoire et le déroulement de l'enquête qui ne m'ont pas convaincue. Intercaler le (trop long) épisode « far-west » au milieu du récit m'a semblé saugrenu, en tout cas déstabilisant. Sans compter que cette histoire de vengeance au long cours à travers deux continents est aussi romantique que peu crédible. Quant à la « méthode Sherlock », on ne peut pas dire qu'elle soit participative : après quelques péripéties dont le sens lui échappe en grande partie, le lecteur se voit présenter le coupable, et c'est seulement ensuite qu'on lui déroule les explications, basées sur des indices « ex machina » dont seul Holmes l'omniscient avait connaissance en temps réel. Les déductions, aussi ingénieuses ou logiques soient-elles m'ont semblé plus d'une fois fondées sur des hypothèses sujettes à caution. Frustration du lecteur, qui n'a aucune chance de résoudre l'enquête au fur et à mesure de son déroulement et qui ne peut qu'applaudir à la fin devant tant de brio. Il faudra que je relise les autres enquêtes de Sir Conan Doyle, je ne me souviens pas qu'elles m'aient autant agacée à l'époque.
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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

Il s'agit d'une relecture d'un roman découvert dans mon enfance ; est-ce pour cela - et malgré la trentaine d'années écoulée depuis - que j'ai anticipé à plusieurs reprises les découvertes de nos deux détectives ? Toutefois, contrairement à d'autres romans policiers où mes intuitions avaient gâché mon plaisir, cela n'a nullement nui à l'intérêt que j'ai porté à cette enquête mystérieuse. Sans doute la lande, personnage à part entière, n'est-elle pas étrangère à ce phénomène ? Ainsi, moi aussi, elle m'aura envoûtée, cette lande anglaise du Devon qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. A travers ses joncs et ses bourbiers errerait une bête malfaisante, le chien monstrueux de la malédiction qui pèse sur la famille de Baskerville...



Mais Sherlock Holmes, assisté du fidèle Dr Watson, s'y entend à merveille pour percer à jour les légendes les plus ancrées et les mystères les plus sombres, et une fois de plus, Sir Arthur Conan Doyle nous propose une trame policière énigmatique et passionnante. Toutefois, dans le cas particulier de ce roman qui compte parmi les plus célèbres aventures de son héros-détective, l'atmosphère se teinte également d'épouvante et devient rapidement oppressante. C'est peut-être pour cette raison qu'on la propose souvent aux jeunes lecteurs, il y a vraiment de quoi les impressionner durablement.





Challenge XXème siècle
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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

Quel plaisir de lire ce grand classique de la littérature anglaise.

Lire les aventures du plus célèbre détective au monde, c’est plongé à chaque fois dans un univers unique mainte fois copié mais jamais égalé.

Les aventures de notre ami Sherlock Holmes sont comme à l’accoutumé narré par son compère le Docteur Watson. La première partie du livre dans la capitale anglaise est un vrai régal. L’auteur nous plonge dans la ville fin du 19 ème siècle .L’enquête semble a priori difficile pour notre fin limier. Il y a toujours se coté didactique dans sa manière d’appréhender le problème avec le Docteur Watson.

Il semble y avoir du fantastique dans l’air. Un mystère effrayant plane sur la lande. L’adversaire semble cette fois redoutable.

Peu importe, l’intelligence et la sagacité de notre héros vont parvenir à délier les nœuds de l’énigme.

Quel plaisir de voir à l’œuvre notre duo. Ils opèrent même de manière isolée par moment pour mieux se retrouver et affronter la vérité.

Un grand classique qui se lit avec énormément de plaisir.

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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

Dans la lande qui entoure Baskerville Hall, les dangers sont multiples... si par inconscience vous vous aventurez dans ce marécage brumeux, vous risquez de finir comme ces chevaux sauvages agonisant dans l'un des trous boueux qui vous aspirent comme une bouche, gémissant de terreur jusqu'à ce que la terre vous engloutisse. Mais un seul pas hors de Baskerville Hall , lorsque la nuit tombe, peut également attiser l'odorat de l'effroyable légende de la lande: un chien noir d'une taille gigantesque, aux yeux de feu et tout droit sorti des Enfers, qui vous poursuivra en hurlant de terribles plaintes jusqu'à ce que mort s'ensuive...

C'est dans ce paysage hostile et désolé que Sir Henry Baskerville, héritier canadien, vient s'installer, non sans le secours de Sherlock Holmes et de son compère Watson, chargés de rompre le mystère qui entoure la mort de l'oncle Charles Baskerville.

Mais les habitants de la lande, s'ils sont accueillants, n'en gardent pas moins le silence sur ces derniers événements, et nos deux détectives vont avoir du fil à retordre dans cet épais brouillard.

Un roman prenant et envoûtant, une belle première découverte du célébrissime détective mais surtout, ici, de son acolyte, et un mystère aussi lugubre que captivant.

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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

Après la diffusion du dernier épisode de la saison 4 de Sherlock, l'adaptation de BBC, le 15 janvier 2017 dernier, j'ai eu envie de continuer le plaisir et de découvrir enfin le personnage de Sherlock Holmes dans sa version originale.



Une étude en rouge est la première enquête du célèbre détective accompagné de son acolyte le Docteur Watson. Ce fut très agréable de revivre la rencontre de ses deux personnages qui donnera lieu à une colocation au 221B Baker Street.



Cette première enquête tournant autour du meurtre de cet homme en costume retrouvé mort sans blessure apparente n'est pas particulièrement trépidante mais reste très intriguante et se lit très rapidement. La deuxième partie du roman qui correspond à la résolution de l'enquête et les explications du coupable prend un tour plutôt inattendu mais très intéressant. le duo Holmes-Watson fonctionne aussi bien dans ce roman que dans son adaptation et ce fut un énorme plaisir pour moi de retrouver cela.



Une étude en rouge marque le début de la saga Sherlock Holmes et cela sera avec grand plaisir que je continuerai les aventures de ce personnage très particulier.
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Les aventures de Sherlock Holmes - L'intégral..

"Les aventures de Sherlock Holmes" réunissent douze nouvelles qui sont autant de mystères à élucider, d'enquêtes à mener. Et si ces douze aventures peuvent parfaitement se lire indépendamment les unes des autres, elles constituent un tout très cohérent et jamais lassant.



Est-il encore utile de présenter le célèbre détective, locataire du 221B Baker Street, et son non moins illustre acolyte, le Dr Watson ? Je pense que cela n'en vaut pas la peine, trop "élémentaire" ! Disons simplement que c'est un grand plaisir de suivre les déductions de Sherlock Holmes, esprit supérieur s'il en est. Pour peu bien sûr qu'on aime les atmosphères policières, ce recueil donnera pleine satisfaction.



J'attribue la mention "Très bien" à deux nouvelles, "Le diadème de béryls" et "Les Hêtres pourpres", pour leur atmosphère "so british" car j'aime particulièrement les mystères qui se nichent dans les vieilles demeures victoriennes.





Challenge BBC

Challenge PAVES 2017
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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

Comme je me refuse à faire les choses comme il faut, j'avais commencé Sherlock Holmes en lisant sa 2ème aventure. Pour cette nouvelle incursion dans les enquêtes du fin limier, je suis rentrée dans le rang et je me suis décidée à reprendre les choses par le commencement.



Et je dois admettre que c'est plutôt plaisant de découvrir le personnage de cette façon et d'assister à la rencontre Holmes/Watson. J'ai globalement apprécié ma lecture. Le récit est ludique et amusant.



Holmes m'est apparu beaucoup moins antipathique et prétentieux que dans "le signe des 4". Sans pour autant attirer la sympathie. Holmes est un personnage vraiment atypique et original. Il fallait oser imaginer un tel personnage, qu'on pourrait penser atteint du syndrome d'Asperger. C'est vraiment audacieux de proposer un personnage principal si difficilement accessible émotionnellement pour le lecteur. Mais Watson est là pour faire le lien.



La digression américaine, au cœur du monde mormon, m'a beaucoup plu. J'ai trouvé que dans cette partie du roman, Conan Doyle exprimait pleinement son talent de conteur.



Mais j'avoue que j'ai tout de même encore du mal à être totalement emballée par cette série. Les déductions de Holmes sont amusantes mais ne me passionnent guère.

J'ai eu une période de grand attrait pour le roman policier. Mais j'avoue avoir fait bizarrement l'impasse sur le registre classique du roman policier à énigme et être allée directement au roman noir. C'est donc une découverte tardive pour moi que ces histoires de fins limiers, d'indices et de déductions (un peu tirées par les cheveux parfois). Et je dois dire que ce registre me séduit moins que le roman noir. Ce que j'aime dans le roman noir, c'est l'atmosphère et/ou la peinture sociale derrière l'intrigue. Franchement, quand je lisais "le faucon de Malte" je me fichais un peu de la résolution du mystère (d'ailleurs je ne m'en souviens même plus), ce qui me plait c'est de voir le privé hardboiled, Sam Spade, évoluer dans un univers corrompu sous le vernis des apparences. Vous allez me dire que je compare ce qui n'est pas comparable. C'est vrai, ce sont des registres différents avec des objectifs différents. C'est juste que l'un me parle plus que l'autre. Je m'intéresse moins à la résolution qu'aux chemins qui y mènent.



Même si je pense que je lirai encore de temps en temps un roman policier à énigme (ce sont des lectures agréables) je ne pense pas que cela devienne mon genre de prédilection.



Challenge Multi-défis 2017 - 12 (item n° 28 "le 1er livre d'un auteur célèbre")

Challenge XIXème siècle 2017 - 3

Challenge ABC 2016-2017 - 17/26

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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

Je veux parler ici de la version abrégée et audio (Gallimard Jeunesse).



Moi qui d'habitude préfère le texte intégral, là, je trouve cette version parfaite. C'est le texte original, simplement délesté de quelques passages non indispensables à l'intrigue. Bien sûr, on y retrouve tous les personnages, les indices, les évènements marquants, les charnières, etc. Le résultat est un récit sans longueurs, qui conserve l'ambiance et les dialogues détaillés du texte intégral.
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Contes de terreur

Je vais m'intéresser ici à la nouvelle "Le Chat brésilien".



"Le chat brésilien" (que l'on trouve également sous le nom "Le Chat du Brésil") est une nouvelle parue dans les "Contes de Terreur", recueil publié en 1900. Inutile de chercher nos bons vieux compères Sherlock et Watson. Conan Doyle n'a pas écrit que des romans policiers. Il s'est essayé avec brio aux histoires surnaturelles et/ou terrifiantes comme c'est le cas ici.



Le jeune aristocrate Marshall King, héritier sans le sou du richissime Lord Southerton, pingre comme il n'est pas permis, va passer quelques jours chez son cousin, Edward King, rentré tout juste du Brésil. Il compte sur la générosité de ce proche pour éponger ses dettes. Lorsque Marshall arrive chez son cousin, si celui-ci se montre très chaleureux, son épouse reste très froide, très distante. Pire, elle va vite se montrer offensante, lui demandant, dès le lendemain au petit-déjeuner, à l'insu de son mari, de partir. Mais Edward entendit la fin de la conversation, prit sa femme à part pour lui demander de s'excuser. Les yeux de cette dernière, d'une noirceur sans nom, étincelaient. En guise d'excuses, elle le traita d'idiot. Edward mit cela sur le compte de la jalousie maladive de celle-ci, proche de la folie. Il entreprit de faire voir à Marshall quelques "souvenirs" ramenés de son voyage, des bestioles exotiques ou étranges, dont un chat, magnifique, énorme, redoutable, baptisé Tommy.



Au bout d'une semaine, Marshall se décide à expliquer à son cousin les raisons de sa venue. A-t-il eu raison ? N'aurait-il pas mieux fait d'écouter le conseil de l'épouse ? Quel rôle va jouer le chat ? Je vous laisse deviner tout ceci...



C'est avec une écriture toujours aussi fine, mélangeant psychologie et indices, que Conan Doyle nous délivre ce petit bijou. Les coïncidences vont bon train, le rythme est assez soutenu... quant à la fin, elle vous laissera sans voix.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Sherlock Holmes : Le signe des Quatre (La m..

"Mais l’amour est tout d’émotion. Et l’émotivité s’oppose toujours à cette froide et vraie raison que je place au-dessus de tout. Personnellement, je ne me marierai jamais, de peur que mes jugements n’en soient faussés." Sherlock Holmes



C’est la seconde des aventures de Sherlock Holmes et du docteur John Watson.

Elle va voir les deux amis porter secours à une demoiselle en détresse dont ce cœur sensible de Watson tombera éperduement amoureux.



D’où ce terrible dilemme pour lui : faut-il retrouver le trésor évalué à plus de cinq cents mille livres dont la moitié reviendrait à la jeune femme, qui serait alors richissime et ne verrait plus l’ami Watson que comme un vermisseau sans intérêt, lui qui est contraint par de faibles revenus à une colocation avec un sociopathe drogué l’entraînant dans ses enquêtes et les aventures qui les accompagnent immanquablement ???



Ou bien vaut-il mieux ne pas parvenir à mettre la main dessus, zut alors, et avouer ses sentiments à cette demoiselle Morstan ?



Watson est absolument incapable de dissimulation, mais les choses tourneront pour lui bien mieux que prévu initialement.



Je n’ai pas une once d’objectivité quand il s’agit d’un Sherlock Holmes !

Ce sont des histoires auxquelles je reviens toujours, parce que ça finira bien (presque toujours), parce que ce monde victorien englouti renaît sous nos yeux en quelques phrases, parce que l’amitié de ces deux-là, sur laquelle il n’y avait pas à mettre un sou dans les premières pages d’Une étude en rouge, est une vraie belle amitié qu’on a toujours plaisir à revoir.



Je les ai lues et relues, en français, en anglais, j’ai vu toutes les adaptations télévisées et cinématographiques dont j’ai eu connaissance, j’ai visité avec un plaisir sans mélange le 221B Baker Street à Londres et imaginé les deux compères autour de cette cheminée dans le salon du premier étage, et Mrs Hudson montant les escaliers…



Ce Signe des Quatre, je l’ai pris au hasard parce que je ne peux pas choisir.

La poursuite sur la Tamise est un morceau de bravoure que j’ai relu avec le même plaisir, et l’histoire de Jonathan Small est brossée avec une grande force d’évocation, sans même parler de l’enquête en elle-même… et de Toby dont Sherlock Holmes préfère l’aide à celle de tout Scotland Yard !



C’est pour moi toujours un régal !

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Les exploits du professeur Challenger, tome..

Le Monde a de nouveau réussi son pari (plus que risqué) d'adapter en une centaine de pages réparties en deux tomes, la célèbre oeuvre du très renommé Sir Arthur Conan Doyle (bien que n'étant pas la plus connue puisque Sherlock Holmes n'y est pas) : Le Monde Perdu.



Dans ce deuxième tome, nous retrouvons nos amis en mauvaise posture car, non seulement le professeur Sumerlee est gravement amoché mais en plus, ils ont été capturés pas des hommes-singes et ces derniers ne leur semblent pas très bienveillants. Coincés sur le plateau amazonien, ils sont écartés de toute civilisation et ce n'est que leur rencontre avec une tribu indienne qui va leur redonner un peu d'espoir. Impressionnés par leurs fusils, les indiens les prendront sous leurs ailes et inversement. Cependant, ne pouvant pas rester ici éternellement car tout Londres commence à s'affoler de leurs absences, notre expédition doit à tout prix trouver un moyen de regagner la civilisation. Pour cause, le professeur Challenger, ayant été traité de fou par la haute lignée scientifique, est on ne peut plus pressé de démontré, non seulement qu'il n'est on ne peut plus sain d'esprit mais qu'il a fait des découvertes que nul homme jusque-là (sauf un qui y laissa la vie) n'avait pu imaginer ni même espérer concevoir...



Un graphisme extrêmement bien travaillé et une adaptation dont le grand maître que fut Sir Arthur Conan Doyle n'aurait pas eu à rougir (remercions pour cela A. Porot, P. Deubelbeiss et Laurence Croix mais aussi le journal Le Monde pour avoir rendu accessible pour tout un chacun, (enfants compris) cette remarquable oeuvre romanesque. A découvrir et à faire découvrir !
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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

A vrai dire, je ne sais pas si je viens de lire ou de relire ce livre.

Je connais cette histoire depuis toujours. Peut-être l'avais-je, effectivement, lue il y a une cinquantaine d'années de cela. Peut-être était-ce mon père qui me l'avait racontée. Peut-être est-ce l'excellent film de 1959 avec Peter Cushing dans le rôle de Sherlock Holmes et Christopher Lee dans celui de Sir Henry Baskerville, dont je me souviens. Peut-être, même, sont-ce les trois...



Quoi qu'il en soit, une chose est certaine, j'ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir la célèbre enquête de Holmes.

Et, je dirais même mieux : faites-le lire à vos ados gamers. Avec un peu de chance, ça leur donnera l'occasion de décrocher un peu de leurs jeux vidéo et leur apportera le goût de la lecture.
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Sherlock Holmes : La Vallée de la peur

"La vallée de la peur" ou comment justifier, presque vingt ans après, l’existence du Tout Grand Méchant qu’on avait sorti un jour de son chapeau !



Là, tout de suite, je vais plus vous parler des coulisses de ce livre que d’autre chose, les autres critiques étant là pour vous aider à vous faire votre propre avis (sinon, lisez-le et faites-vous vraiment votre propre avis).



Petit retour en arrière : lorsque Conan Doyle en eu plus que marre de ce détective qui lui pourrissait la vie (lui qui ne rêvait que d’écrire des romans historiques), il décida de le tuer.



Oui, mais, problème : il fallait un Méchant à la hauteur du détective, pas un minable voyou des rues. Il fallait un final digne du héros qui lui avait fait gagner assez d’argent que pour se déplacer en fiacre s’il le voulait. Un écrivain qui vivait de sa plume, c’était assez rare à l’époque.



Que fit-il ? Un truc d’auteur : il inventa Le Grand Méchant Napoléon Du Crime Organisé De Londres. Un mec qui régnait en maître sur la pègre de la City, mais le faisait tout en se cachant derrière son métier de professeur de mathématiques. Un type tellement bien camouflé que personne n’avait entendu parler de lui, sauf Holmes.



La preuve ? Watson ne savait même pas qu’il existait ! Noir sur blanc dans "Le dernier problème".



Bref, Conan Doyle met tout ça en place et se débarrasse de l’encombrant détective en le faisant tomber lors d’un combat au corps à corps dans les chutes de Reichenbach. Fin de l’histoire.



"The Adventure of the Final Problem" fut publié en décembre 1893 dans "The Strand Magazine"… Mauvais Noël que pour ses nombreux fans puisque certains portèrent même un brassard noir (et dans les hautes sphères).



Cédant juste un peu à la pression, de août 1901 à mai 1902, Conan Doyle fit publier "The Hound of the Baskervilles", toujours dans "The Strand Magazine".



Conan Doyle s’en tira avec une pirouette en faisant dire à Watson qu’il publiait une enquête jamais encore publiée (sans faire revenir Holmes à la vie puisque publiée du vivant du détective, mais avec un temps de retard). Rusé, l’homme !



Il pensa même ne pas faire intervenir son diable de détective, mais lui donna tout de même un petit rôle… Voilà pourquoi Holmes est si peu présent dans ce roman là.



En septembre 1903, dans le "Collier’s Weekly" paraît le retour tant espéré de Holmes : "The Adventure of the Empty House". Et c’est reparti pour un tour pour le plaisir de tous.



Et puis, un jour, Conan Doyle, voulant sans doute donner un peu plus de légitimité à Moriarty, le Grand Méchant dont personne n’avait entendu parler, décide de le faire intervenir dans une enquête de Sherlock, censée se passer bien avant le Grand Hiatus (hiatus = période entre sa fausse mort, le 4 mai 1891 et son retour en 1894).



Voici donc "The Valley of Fear" (La vallée de la peur) publié entre septembre 1914 et mai 1915 dans "The Strand Magazine". 21 ans après la publication où Holmes parlait de Moriarty !



Tout s’éclaire-t-il donc ? Le Grand Méchant est légitimé ? Que nenni ! Ça ne résout rien, que du contraire, cela soulève encore plus de questions.



Dont une importante : dans "Le dernier problème" (qui est censé se passer APRÈS "La vallée de la peur" – même si publié avant), Watson ne connaît pas du tout Moriarty !



Extrait "Le dernier problème" :

– Vous n’avez probablement jamais entendu parler du Pr Moriarty ?

– Jamais ! dis-je.

– C’est bien là ce qu’il y a de merveilleux et de génial chez cet homme ! s’écria-t-il. Il règne sur Londres et personne n’a entendu parler de lui. C’est ce qui fait de lui le criminel des criminels. Je n’hésite pas à vous déclarer, Watson, en toute sincérité, que, si je pouvais réduire ce Moriarty à l’impuissance et délivrer de lui la société, je considérerais que ma carrière a atteint son apogée et que je serais tout prêt à adopter un genre de vie plus calme. [...]



Hors, dans "La vallée de la peur", publiée APRÈS "Le dernier problème" mais se passant AVANT, Watson connaît Moriarty !



Extrait "La vallée de la peur" :

– Vous m’avez entendu parler du professeur Moriarty ?

– Le célèbre criminel scientifique, qui est aussi connu des chevaliers d’industrie…

– Vous allez me faire rougir, Watson ! murmura Holmes d’un ton désapprobateur.

– J’allais dire : « Qu’il est inconnu du grand public. »



Imaginez mon trouble, mon désarroi, lorsque étant gosse (j’avais 14 ans) je découvris le canon holmésien et que je tombai sur une erreur de logique pareille : un coup il le connait, un coup il ne le connaît pas du tout !



Ce serait correct si "la vallée de la peur" avait été publiée avant "le dernier problème" (puisque Moriarty meurt) et que dans la "Vallée" Watson ne sache pas de qui on parle et que la seconde fois que Holmes cite Moriarty, il sache de qui on cause. Pas le contraire !



Et comme Moriarty était mort dans les chutes et que "la vallée de la peur" se passait AVANT leur face-à-face mortel, j’y ai perdu mon latin.



Watson avait-il des troubles de mémoire ou bien l’auteur avait-il fumé un truc pas net ? Voilà ce qui donne des cheveux blancs aux holmésiens… Conan Doyle avait sans doute envie que l’on s’arrache les cheveux sur cette erreur de logique, 100 ans après sa mort.



Et le livre, qu’est-ce que j’en ai pensé ? Ben, c’est pas mon préféré…



Bon, on cause de Moriarty mais il n’apparaît pas ! Remboursez ! Sherlock Holmes enquête sur le meurtre d’un nommé Douglas, et c’est un homme qu’il suppose faire partie de la bande de Moriarty qui l’a renseigné, mais de Moriarty, même pas l’ombre d’un poil de ses gambettes !



La solution du meurtre, elle est révélée à la fin de la première partie… pourquoi donc s’esquinter à lire la suite qui n’a pas vraiment d’intérêt ?



C’est comme dans "Une étude en rouge" et "Le signe des quatre", il y a une histoire dans l’histoire, mais si les deux autres étaient intéressantes, là, bof, mitigée.



La seconde partie aux États-Unis, dans une vallée minière style trou du cul du monde, où les forces de l’ordre jouent à règlements de compte à O.K Corral avec une bande de malfrats, version société secrète "imitation maçonnique" mais eux, ils sont gore.



Ça nous éclaire sur le passé du quidam, mais c’est assez lourd. Alors que je n’ai jamais ressenti cet ennui dans "Une étude en rouge" ou "Le signe des quatre". Là, l’auteur aurait pu trancher un peu et limiter la seconde partie.



Holmes est peu présent dans le roman. On le voit, lui et Watson uniquement dans la première partie et dans l’épilogue…



Mention minimale de Moriarty dans l’épilogue : on le soupçonne d’être l’expert du crime qui joue les nettoyeurs pour l’organisation américaine, mais rien n’est prouvé…



Bref, ce roman aurait pu se contenter d’avoir la taille d’un nouvelle avec deux fois plus de page qu’une autre, mais un format "roman", il y a trop de temps mort que le plus petit retournement de situation vous fait sursauter.



Et puis, quel affrontement avec Moriarty ?? Bref, un coup d’épée dans l’eau et à trop vouloir bien faire 20 ans après, on fait des boulettes.


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

Mon second achat "Sherlock Holmes" et la passion était toujours là, elle ne m'ayant jamais quitté depuis...



J'avais 13 ans et j'ai maintenant... j'ai 30 ans et 60 mois (calculez vous même !).



Ma critique concernera "Une étude en rouge" et "Le signe des quatre" puisque mon édition Laffont, datée de 1956, se compose des ces deux aventures. Certes, les éditions Laffont ne sont pas réputées pour le sérieux de leurs traductions...



Maintenant, je le sais. Merci qui ? Merci la SSHF (Société Sherlock Holmes de France).



Néanmoins, je ne vais pas cracher dans la soupe. J'étais toute folle, lors de mon achat de ce livre, à l'idée de retrouver Sherlock Holmes dans de nouvelles aventures (mon premier livre concernait "Le Chien des Baskerville).



Vous avez déduit que j'ai aimé lire les aventures de Holmes, pas besoin de vous le préciser.



Lui et moi, nous nous étions rencontrés dans "Le chien des Baskerville", comme je vous le précisais.



Tout de suite, j'avais adoré ce détective qui sortait de l'ordinaire.



Par contre, je m'étais sentie un peu frustrée car on le voyait peu, Sherlock Holmes, dans "Le Chien".



A cette époque, Internet n'existait pas (évitez de tomber dans les pommes, s'il vous plaît !) et j'étais loin de me douter que Doyle détestait son personnage de Sherlock Holmes.



Doyle s'étant débarrassé de son encombrant détective dans "Le dernier problème" paru en décembre 1893, il l'avait fait revenir en 1901 dans "Le chien des Baskerville" (qui se passe avant "Le dernier problème") et ce, afin d'avoir à éviter de ressusciter son personnage. Pas con.



Voilà pourquoi j'avais été frustrée de la présence de Holmes dans "Le chien des Baskerville".



Ici, c'était tout autre ! Dans "Une étude en rouge" nous avons la rencontre entre Holmes et Watson. Rhâââ ! Je précise aussi, avant toute chose, que je ne les ai jamais "vu" en couple.



Revenons à "Une étude en rouge", si vous le voulez bien.



Imaginez la défaillance de mon cœur lorsque je lus, en avant-propos de l'aventure, la liste que Watson avait faite sur son colocataire. Je me souviens que, fébrile, j'avais cherché un carnet pour l'inscrire dedans, comme si elle pouvait s'envoler du livre. Indulgence, j'avais 13 piges !



C'est fou ce que Holmes ne savait pas, comme le fait que la terre tournait autour du soleil. Entre nous, il avait raison, cela ne lui servait à rien dans son métier.



Cette première enquête possède quelques défauts, comme le fait que "le coupable" (pas de spoiler) se laisse piéger grossièrement par Holmes, alors qu'il devait connaître son adresse, ayant envoyé un complice pour récupérer la bague.



Beaucoup lui reproche aussi l'histoire que le coupable raconte et tout le dévelopement qui est fort long. Moi pas, je ne lui reproche pas ce passage. J'avais 13 ans et je découvrait les Mormons.



Bref, l'histoire m'avait transporté, une du genre "tu-n-iras-pas-te-coucher-ce-soir".



Je me souviens aussi, lorsque je lus, directement à la suite, "Le signe des quatre", que mon coeur avait accéléré dans ma poitrine en lisant que Watson et Mary Morstan se tenaient par la main. Je ne me sentais plus, espérant que mon détective allait, lui aussi, finir par trouver l'amour. Ce dont il se moquait bien.



Je n'ai pas besoin de vous dire ce que ressentis lorsque je lus, dans "Un scandale en Bohème", l'introduction de Watson ?



Excellente histoire aussi que celle du "Signe des quatre", même si, là aussi, nous avons droit à une longue histoire sur le pourquoi du comment.



C'est pourquoi ma véritable critique va s'articuler sur autre chose que vous dire "super, génial". Mes prédécesseurs l'ont fait de manière brillante et je n'en ajouterai pas.



Une étude en rouge :



La rencontre entre Holmes et Watson est expliquée au lecteur.



L’aventure se passe en 1881 et c’est là que nos deux compères se rencontrent pour la première fois.



Un premier exposé de la méthode du maître est offert mais les traits de caractère du détective ne sont pas encore bien définis.



Pourtant, imaginez mon émoi en découvrant la liste de Watson sur les petites connaissances de Holmes, connaissances qui étaient particulières, Holmes se fichant pas mal que la terre tourne autour du soleil ou le contraire, vu que cela ne lui servait pas dans les enquêtes.



Particularité de ce roman : il comporte une histoire dans l'histoire, avec un crime dont les mobiles nous transportent dans l'univers mormon à Salt Lake City, quelques années auparavant.



Il est aussi le premier roman que Doyle écrivit sur Sherlock Holmes, lui qui ne voulait écrire que des romans historiques...



« Une étude en rouge » qu’il avait pensé intituler « Tangled Skein » (« un écheveau emmêlé » ou « un sac d’embrouilles » – ndt) fut écrite rapidement en mars et avril 1886. Trop rapidement car, ce petit roman – comme le qualifia sa femme – ne comportait que 50.000 mots.



James Payn lui trouva certaines qualités, mais considéra que le texte était trop court pour paraître en feuilleton et trop long pour une nouvelle.



L’humiliation devant ce refus augmenta encore les tentatives infructueuses auprès d’autres éditeurs.



Au bout de six mois, Doyle fini par accepter une offre qui venait d’une maison spécialisée dans « la littérature bon marché à sensation ».



Il accepta et son roman parut dans « Beeton’s Christmas Annual » de 1887. Par la suite, il n’obtint pas un penny de plus.



Les droits d’auteurs qu’il réclamait lui furent refusés, malgré tout, Doyle – qui aurait pu chercher ailleurs de meilleurs conditions – se plia pourtant aux exigences de Ward, Lock & C° car il avait un autre projet en tête : un roman historique.



Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d’action et d’aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.



Il oublia donc Sherlock Holmes pour un temps et se concentra sur la guerre civile anglaise qui lui permettait de combiner la littérature et les scènes d’action et d’aventures, convenant à son esprit jeune et fougueux.



Pourtant, lorsque le « Beeton’s Christmas Annual » de 1887 parut à la fin du mois de novembre, il eut l’espoir de voir le succès couronner son roman policier.



Le titre du roman « une étude en rouge », ressortait sur la page de couverture.



C’était une époque où les critiques gardaient un oeil aussi bien sur les magazines que sur les livres. Conan Doyle était sûr que sa « brochure » marcherait.



Si les lecteurs n’en firent pas un succès, plusieurs critiques relevèrent pourtant, brièvement mais avec bienveillance, l’ingéniosité du récit.



Durant l’été 1888, « une étude en rouge » sortit sous forme de livre.



Épuisé, le roman fut réédité la même année dans un volume comportant quatre nouvelles d’autres auteurs.



Les tirages limités de ces deux premières éditions font que les rares exemplaires que l’on trouve aujourd’hui sont fort prisés par les collectionneurs.



Il en est de même pour le « Beeton » de 1887 : même un fac-similé, paru en 1960, est maintenant hors de prix.





Le signe des Quatre :



En entamant la seconde aventure de ce recueil, je cru défaillir (j'avais 13 ans) en découvrant toutes les petites choses sur les deux personnages. J'en avais déjà eu pour mes sous dans "Une étude en rouge" et là, ça continuait.



Notamment sur ses phases d'abattement profond, lorsqu'il n'avait aucune affaire en cours et cette addiction à la cocaïne pour stimuler son esprit, toujours dans le cadre de cette non-activité.



Contraste étonnant, s'il en est, avec ses phases d'une extrême activité, où il pouvait se passer de manger et de dormir.



Oui, il y a deux hommes chez Holmes !



Je découvrait aussi un peu plus son comportement à la limite de la psychose maniaco-dépressive, sans parler de sa sociopathie prononcée pour ses semblables.



C'est dans cette aventure que Watson découvrira sa femme en la personne de Mlle Mary Morstan, cliente de Holmes. Mon cœur de midinette s'était accéléré...



Il s'agit ici la deuxième aventure du couple Sherlock Holmes et Watson.



Pourtant, lors de ma lecture, plusieurs détails me frappèrent.



Premièrement, si l’action du premier roman se situait en 1881, celle du second se situe 1888. Dans l'intervalle ? Rien !



Par contre, en sept ans, la blessure de Watson s’est déplacée de son épaule à sa jambe… à moins bien sûr qu’il n’ait eu une seconde blessure que Doyle n’avait pas mentionnée dans le premier récit.



Je ne parlerai même pas de la quasi impossibilité à dater exactement le récit, tout semblant se brouiller dans les calculs, rien ne correspondant. Le nombre de perles reçues, le nombre d'années du décès de Mary Morstan, la cliente de Holmes.



Jean-Pierre Crauser eu beaucoup de mal à la dater exactement "Le Signe" dans son livre "Quel jour sommes-nous, Watson ?".



Pourquoi ces discordances ? Là, je vais vous parler de ce qui est ma passion : l'holmésologie (étude des récits canoniques), même si je l'applique en dilettante, pour m'amuser.



Non, je ne me contente pas de lire les aventures de Holmes, je les étudie aussi et je me nourri des études des autres. Là, je m'appuie sur celle de mon "Irregular" : Wiggins.



Petite histoire :



- "Une étude en rouge" fut publiée la première fois dans le "Beeton's Christmas Annual" en novembre 1887.



- "Le signe des quatre" fut publié la première fois dans le "Lippincott's Monthly Magazine" en février 1890.



Que s'est-il passé et pourquoi avons-nos failli ne jamais avoir de suite à "une étude" ?



Doyle avait terminé un roman historique sur l’Angleterre puritaine « Micah Clarke » en février 1888, entre la parution d’Une étude en rouge dans le Beeton’s et sa réédition en livre.



James Payn le lui refuse, le réprimandant, même : « comment peut-on perdre son temps et son talent à écrire des romans historiques ? ».



Au bout de neuf mois de tournée des éditeurs, il fut publié par Andrew Lang.



Recevant de bonnes critiques, il était de plus en plus persuadé que son avenir et sa réussite littéraire se feraient grâce au roman historique.



S’il en avait été ainsi, cela aurait signifié la fin de Holmes et Watson et la légende n’aurait jamais vu le jour.



Mais Payn avait recommandé Doyle à un américain, Joseph Marshall Stoddart (béni soit cet homme !), qui venait d’être nommé directeur du Lippincott’s Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.



Venu à Londres, au cours de l’été 1889, pour y dénicher de nouveaux talents, Stoddart donna un dîner le 30 août.



Ses hôtes furent Oscar Wilde, qui cherchait à faire son chemin dans le monde littéraire, puisqu’il quittait son poste de rédacteur en chef du magazine Woman’s World, et Arthur Conan Doyle.



Stoddart offrit à Wilde une avance pour écrire le roman qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain : « le portrait de Dorian Gray ».



Conan Doyle se vit réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes.



N’étant pas en mesure de refuser puisque la médecine ne lui procurait que de modestes revenus, les ventes de « Micah Clarke » étaient moyenne, de plus, il lui faudrait des mois pour achever son nouveau roman historique et bien plus longtemps encore pour le vendre à quelqu’un…



Il n’eut donc pas le choix ! Déplaçant son centre d’intérêt de cinq siècles, il envoya une nouvelle fois Holmes et Watson résoudre une affaire dans « The sign of the four » (le signe des quatre), comme il l’avait d’abord nommée, avant de préférer un titre moins explicite : The sign of four (le signe de quatre).



Une fois encore, il écrivit avec fougue et impatiente, sans se soucier de vérifier certains détails de « une étude en rouge ».



Doyle n’entendait pas faire du « Signe des quatre » une suite à la première aventure de Holmes.



Ce n’était qu’un texte écrit pour répondre à la demande d’un éditeur et pouvant lui procurer un complément de revenus.



S’il avait espéré plus avec cette publication, il n’aurait pu être que déçu.



La parution dans le Lippincott’s de février 1890 ne retint pas particulièrement l’attention.



Comme je vous le disais, nous retrouvons Holmes en consommateur de drogue.



Comme Watson le désapprouve, il explique qu’il combat ainsi l’ennui engendré par l’inactivité mentale.



Une raison valable en cette ère victorienne finissante, avant la réglementation sur les stupéfiants et bien avant leur emploi abusif.



Pour Doyle, il s’agit simplement de rajouter une manie de plus au comportement de Holmes et d’insister sur son habitude à sombrer dans l’introspection quand il est réduit à l’inaction.



Voilà pour la partie historique, qui, je l'espère, vous aura un peu éclairé sur l'auteur et la naissance du "Signe des quatre".



C’est aussi dans cette aventure que les « Baker Street Irregulars » démontrent une nouvelle fois leur efficacité. Cette fois-ci, ils sont chargés de surveiller les mouvements de bateaux sur la Tamise.



N'oublions pas Toby, le chien au flair particulièrement développé !



Une super aventure dont certains reprocherons la longueur des explications sur le trésor d'Agra.




Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Sherlock Holmes : Un scandale en Bohême

Hop ! Un rapide petit tour dans le monde rationnel du plus grand détective du multivers.



« Un Scandale en Bohême » est une nouvelle originale. Elle ne met pas tant en scène les capacités déductives inhumaines de Sherlock que sa capacité à se déguiser et à construire des pièges élaborés et scénarisés. J’ai cru lire un épisode de Mission Impossible.

Mais le plus intéressant est qu’elle me permet de découvrir que Sherlock a eu d’autres adversaires à sa mesure que le célèbre Moriarty. Irène Adler, jeune femme sublime physiquement et intellectuellement, lui rend des points voire le mouche.

Pas vraiment de surprises dans le déroulement du scénario, mais le plaisir de voir Holmes en difficulté vaut son pesant de cacahuètes.



« Étoile d’Argent » nous propulse dans le monde des courses de chevaux : disparition du cheval favori et découverte du corps de son entraineur. Sherlock fait preuve d’un sens de l’observation et de capacités d’association inouïs. J’avoue ne pas avoir vu le dénouement venir. C’est rondement mené et nous offre, en prime, quelques beaux paysages de la lande de Dartmoor, dans le Devon.



Agréable et dépaysant pour mon retour forcé dans les transports parisiens quotidiens.

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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

De retour des guerres d'Afghanistan, le Dr John Watson est encore affaibli par les fièvres et sa situation financière est peu reluisante. Grâce à un ami commun, il fait la connaissance de Sherlock Holmes qui cherche à partager une location. Le temps d'une brève discussion et l'affaire est conclue. Les voilà installés au 221B Baker street. Si au premier regard, Holmes a totalement cerné le profil de son colocataire, Watson ne sait rien de son nouveau compagnon dont il ignore jusqu'aux activités professionnelles. Il va cependant être rapidement mis au fait quand deux inspecteurs de Scotland Yard viennent le solliciter pour résoudre une étrange affaire. Un homme a été retrouvé mort dans une maison inhabitée de Lauriston Gardens. Nulle blessure sur le corps et pourtant beaucoup de sang dans la pièce. Le même sang qui a servi a écrire le mot ''Rache'' sur le mur. Le mort, un américain nommé Drebber voyageait avec son secrétaire particulier, le sieur Stangerson, retrouvé lui aussi assassiné quelques jours plus tard. Et alors que la police piétine, Sherlock Holmes observe, déduit et trouve le nom du meurtrier. Watson est d'autant plus admiratif qu'il fallait faire preuve de facultés hors du commun pour démêler une affaire conclue dans le sang à Londres mais démarrée dans l'Utah au sein de la communauté mormonne.



Première rencontre et première collaboration entre Sherlock et son acolyte Watson, Une étude en rouge est un must à lire pour tout fan du détective ''so british'' qui se respecte. On y fait donc connaissance avec un Sherlock brillant et sûr de lui, relativement modeste même s'il aime impressionner son monde. Watson n'a pas encore pris toute la mesure du personnage qu'il croit faillible alors qu'il n'en est rien. Grâce à son sens de l'observation et son esprit de déduction celui qui se qualifie de consultant auprès de la police démêle une affaire pourtant fort embrouillée puisqu'elle prend sa source des années plus tôt en Amérique. Grâce à un saut dans le temps et dans l'espace, Conan Doyle entame le récit de l'installation des mormons à Salt Lake City. Là, ferveur religieuse, dérive sectaire, amours contrariées et vengeance impitoyable se mêlent pour aboutir dans une sordide rue de Londres où le drame se dénoue.

Un excellent moment de lecture avec deux personnages mythiques portés par une écriture sans fioritures.
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Les exploits du professeur Challenger, tome..

Ce n’est ni plus ni moins qu’à une fin du monde à laquelle Sir Arthur Conan Doyle nous invite.



Suite à la relecture du Monde Perdu, j’ai décidé de tâter des autres aventures du professeur Challenger et ses compagnons. Cette chère Tatooa m’a accompagné dans la lecture de ce court récit. Grâce lui en soit rendue.

Une fin du monde, disais-je. A lire le titre, je ne m’attendais pas à ça. J’avais imaginé un truc d’espionnage et d’une arme du genre du parapluie bulgare, lol !

La fin du monde a en fait quelque chose à voir avec notre planète Terre qui entre dans une zone de l’éther pour le moins désagréable. Cet éther n’a rien à voir avec le produit chimique à la désagréable odeur. C’est comme ça qu’on appelait le milieu dans lequel on pensait, jusqu’à la fin du 19ème siècle, que les ondes électromagnétiques devaient se déplacer. Les expériences de Michelson et Morley et la relativité restreinte d’Einstein ont fait disparaître ce concept des théories physiques. J’ai d’ailleurs été surpris que Conan Doyle en parle encore comme d’une réalité en 1913 (date de publication du récit). Ses recherches me semblaient plus soignées dans le Monde Perdu.



Bah, quoi qu’il en soit, j’ai été ravi de retrouver mon quatuor qui, en termes de caractères, n’a pas changé d’un pouce. La palme revient toujours au vaniteux, méprisant et irascible professeur Challenger. Un type à prendre au second degré, pour rigoler. Mais le gars est doué et a toujours réponse à tous les problèmes. Il a souvent raison d’ailleurs, du point de vue scientifique du moins. Dans ce récit qui se dirige rapidement vers un confinement (hé oui, déjà), des discussions philosophico-mystiques permettent de passer le temps. Je ne m’attendais pas à voir Challenger prendre de telles positions quant à la vie de l’esprit après la mort du corps.

En revanche on retrouve bien les opinions de l’époque quant à la hiérarchie des races. J’ai rigolé quand j’ai lu l’extrapolation de Challenger qui prétend que les Nordistes (Anglais, Allemands, Scandinaves) sont plus civilisés que les Sudistes (Français, surtout les Marseillais, Espagnols, Italiens). Je pense qu’il s’agit là de l’opinion du personnage, pas de son auteur, mais allez savoir. De même j’ai trouvé dans le ton de l’époque la certitude de Challenger que l’univers n’existait que pour voir évoluer l’être humain, personnage central du grand théâtre cosmique.

L’autre savant, Summerlee, prend presque systématiquement le contrepied de Challenger, avec autant de vanité et de mépris. Leurs échanges sont toujours jouissifs. Et heureusement, je dirais. Car malheureusement le confinement nous prive d’un aspect exotique des aventures et j’avoue avoir éprouvé de l’ennui par moments. Les deux autres membres du quatuor sont plutôt en retrait.



Conan Doyle a bâclé sa fin. Celle-ci donne au court roman une tonalité de farce, je trouve. Mais je l’avoue, bien malin qui aurait pu trouver mieux.

Et le train Challenger poursuit sa route. Prochain arrêt : Au pays des brumes. (tadaaam !)

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Sherlock Holmes : Le Chien des Baskerville

Alors oui honte à moi je n'avais jamais lu un Sherlock Holmes... Oui oui je sais 😑.

Évidemment je connaissais quand même hein !



Alors que dire après 397 critiques... J'ai passé mon après midi au temps des plumes et des encriers... Une bonne immersion !

Mais pourquoi je n'en est pas lu avant ? La grand mystère auquel j'aurai justement bien besoin de ce cher Sherlock !

Sur le début m'a surprise fut grande de voir Watson partir seul pour mener a bien cette enquête !

Mais voilà Mr Sherlock Holmes a une intelligence hors norme...



C'est un bon moment j'ai été happée instantanément dans cette histoire !

C'est court mais intense 😉

Je vais poursuivre mes aventures avec ce grand auteur qu'est Arthur Conan Doyle !

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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

Nous sommes conduits à la fois dans le vieux Londres du XIXè siècle et dans le Nevada des Mormons . Avec le flair infaillible de Sherlock Holmes, sa déduction analytique, son raisonnement à rebours, aucun mystère ne peut lui résister. Il dépasse largement les compétences des deux inspecteurs de Scotland Yard Lestrade et Gregson et pourtant ce sont eux qui récolteront les lauriers de la gloire.



Germaine Beaumont nous offre une très belle description du personnage de Sherlock Holmes dans sa préface. Acquérant des connaissances pointues seulement dans les domaines qui lui seront utiles, ne s'embarrassant pas de connaissances superflues à ses yeux. Il est le meilleur .



La conclusion nous explique le déroulement de son raisonnement, où il n'omet aucun détail, chaque élément est observé et analysé pour l'amener vers un seul but, la résolution du mystère.

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Sherlock Holmes : Une étude en rouge (Ecrit d..

Je me suis enfin lancée dans l'aventure Sherlock Holmes ! Après avoir acquis la sublime édition de Tibert Editions, je n'avais plus aucune excuse pour retarder ma découverte des oeuvres de Sir Arthur Conan Doyle. Et j'ai hâte que d'autres aventures du fameux détective sortent avec de préférence la même illustratrice (dont le travail est superbe et tout à fait en adéquation avec l'univers).



Mais revenons un peu à Une étude en rouge. J'ai tout de suite été surprise par le style. Je ne sais pas pourquoi mais je m'attendais à quelque chose de moins fluide, plus soutenu, plus "ancien". Et bien qu'il y ait des tournures ou des mots que l'on peut dire désuets, l'ensemble a un style très moderne qui m'a tout de suite plu (la traduction y est peut-être pour quelque chose également, je ne saurais dire). Bien que je n’aie jamais lu les romans de Arthur Conan Doyle, je connais notre héros notamment pour l'avoir vu dans les nombreuses adaptations cinématographiques ou télévisuelles. Pas une découverte totale donc du personnage, ni de Watson. Même si j'avoue n'avoir pas trouvé le travail sur les deux compères très approfondis. Ce premier tome est très introductif aussi et les deux colocataires n'ont pas encore de liens très approfondis pour que le tout soit très poussé. D'autant plus que Watson est le narrateur et que l'ancien médecin anglais et militaire de surcroit ne doit pas être du genre très expansif. C'est donc plus dans les actions ou les dialogues que l'on arrive à se faire une idée des psychologies de chacun.



En soit, le récit avait une part d'étrangeté. L'enquête en elle-même va très vite, les déductions de Sherlock accélérant le processus. C'est à peine si le lecteur peut se faire une idée du pourquoi du comment. Un peu déroutant, mais ma curiosité était tout de même piquée. Surtout qu'arrivé à la moitié de ma lecture, je me vois plongée dans une autre histoire... Etrange, mais en retrouvant des noms déjà cités, je me suis dit qu'il devait y avoir un lien. Enquête rapide, passés des protagonistes et enfin explication de tout ceci. Une structure déroutante mais qui a clairement son charme. Je ne sais pas si c'est un schéma classique pour l'auteur mais ici, j'ai trouvé le tout très intéressant, surtout que, pour le coup, on comprend très bien l'aboutissement des meurtres et la psychologie des personnages qui sont concernés. Et comme j'adore toujours comprendre le pourquoi du comment, j'ai été très bien servie ici.



Il est encore trop tôt pour trouver Sherlock et Jones attachants par contre. C'est plus l'idée que j'ai deux que j'apprécie que les personnages qui sont apparus sous mes yeux. Comme je le disais, on a pour l'instant du mal à les cerner complètement. Holmes reste une énigme pour Watson et c'est je pense une autre "enquête" qui serait intéressant de voir s'étendre tout au long de leurs aventures, si l'on peut vraiment cerner le détective. Mais du peu que l'on découvre pour l'un comme pour l'autre, j'ai trouvé qu'ils étaient prometteurs. Ils ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre et bien qu'avec le recul on se dit qu'ils n'ont absolument rien en commun, le duo pourrait me réserver des surprises.



Un tome plutôt introductif pour moi. Une étude en rouge pose bien les bases sans non plus trop entrer dans les détails. Je suis plus fan des enquêtes où le lecteur peut se prendre au jeu, mais j'ai quand même pris du plaisir à découvrir celle-ci, je pense notamment grâce à la seconde et troisième partie qui mettent bien en lumière toutes les réponses que l'on pouvait avoir. Charmée donc, mais j'attends tout de même de voir la suite pour me faire une réelle idée.



La seule petite fausse note que je relèverai est le nombre de coquilles, mots/lettres manquant(e)s. Pour un texte aussi "court", je trouve cela dommage surtout qu'on les trouve assez facilement au fil de la lecture sans les chercher.

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