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Critiques de Sonallah Ibrahim (29)
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Cette odeur-là

J'espérai quelque chose d'étonnant au vu de critiques élogieuses. Je n'ai pas compris le pourquoi. Est-ce dans le fait qu'il ait été interdit parce que l'auteur décrit, qu'après avoir refusé un rapport avec une prostituée, revient le lendemain contempler les traces de sa semence par terre ? Un court récit de 76 pages où le narrateur qui sort de prison se lève, se lave, s'habille, s'essuie, est contrôlé deux fois par jour, s'allonge, s'en fume une, dort. Puis le lendemain se lève, se lave, etc… le tout avec les odeurs qui planent.
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Le Comité

Le héros de ce court récit se présente devant un comité composé de militaires et des personnes très âgées pour une raison que l'on ignore et un objectif que l'on ignore également. Après avoir fait état de ses réflexions, occasion pour l'auteur d'égratigner la géopolitique de son pays et de la zone moyen-orientale au sens large ainsi que la main-mise économique des grands groupes industriels, le candidat reste sans nouvelle du comité pendant un an, puis il se voit proposer de désigner "la personnalité la plus brillante du monde arabe", mission qui va lui permettre de se réveiller intellectuellement au risque de se mettre en danger en enquêtant sur le Docteur, une personnalité mystérieuse qui se révèlera très vite sulfureuse.

Le Comité de Sonallah Ibrahim s'avère bien étrange tant dans sa constitution que dans ses objectifs véritables et le lecteur, sans repères, doit s'abandonner aux pensées du héros. C'est une lecture très étrange et qui m'a laissée perplexe positivement : Sonallah Ibrahim écorne le climat politique économique et militaire de l'Egypte dans un style sobre et très précis, quasi clinique, il se fait l'observateur froid et distant de ce comité qui peut se comparer à un tribunal. Une belle surprise qui reste un peu âpre.
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Turbans et chapeaux

On reconnait bien là non seulement un romancier mais également un scientifique à savoir quelqu'un qui s'est documenté, qui a fait des recherches et mêle à la fois des personnages fictifs mais également des grandes figures de l'époque qui ont réellement existé comme Bonaparte mais également celle qui fut sa maîtresse au cours de la campagne d'Égypte. Le roman est passionnant puisqu'il entremêle évènements historiques et histoire d'amour mais aussi la conquête de l'Égypte par les français de la façon dont elle a été vécue, voire même subie par les musulmans. Le livre est parfois un peu dur à suivre en raison des termes arabes qui y sont employés et, bien que l'auteur ait rajouté un glossaire à la fin, tous n'y sont pas expliqués.

Le lecteur s'y perd parfois un peu entre les différentes guerres qui ont eu lieu au même moment avec d'un côté les Français alliés aux Coptes et aux Grecs et de l'autre les Anglais alliés aux Turcs / Ottomans.

De plus se rajoute aussi la guerre de religion entre les chrétiens et les musulmans. Et le peuple égyptien dans tout ça ? Magnifique roman toute de même qui, si le lecteur est un peu initié dans l'histoire, se vaut d'être découvert !
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Le gel

Après le dégel correspondant à la période passée par Khroutchev à la tête de l'URSS revint le temps du gel avec les années Brejnev. Le roman de Sonallah Ibrahim se situe précisément en 1973 au moment où l'Egypte de Sadate et l'Union soviétique s'éloignent. Le narrateur, boursier du gouvernement égyptien, prépare une thèse de doctorat à Moscou dans le cadre des échanges culturels avec l'Union soviétique et réside à la Maison des étudiants étrangers lesquels sont pour la plupart issus de pays du Tiers-Monde. Dans Le gel, Sonallah Ibrahim a choisi la voie de l'autofiction pour raconter son séjour et la forme est celle du journal de bord où est consigné un quotidien particulièrement répétitif. A vrai dire, il n'y est quasiment jamais question de travail ou d'études. De culture en général et de cinéma, un peu. De politique, davantage, notamment quand éclate la guerre du Kippour. Et l'analyse du mode de vie de l"homo sovieticus" ? Sommaire car plus ou moins réduit à son mode de consommation et à quelques considérations sur le pays, ses queues, ses pénuries et ses écarts sociaux. Ne tournons pas autour du pot, ce qui intéresse au premier chef notre étudiant (35 ans quand même), cet égyptien au pays des Soviets, c'est de flirter et davantage encore avec la gent féminine, qu'elle soit locale ou, comme lui, venue d'autres horizons. Cela nous vaut de nombreuses pages assez prosaïques sur la frustration sexuelle ou sur des expériences insatisfaisantes. Sans oublier les douleurs prostatiques du héros. Des pages dans lesquelles d'ailleurs une certaine misogynie n'est pas point absente. Il y avait dans Le gel matière à une chronique pertinente de l'URSS des temps glaciaires vue par un regard extérieur. Ce que propose le livre de Sonallah Ibrahim est assez loin de remplir cette mission, hélas.
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Cette odeur-là

Roman de Sonallah Ibrahim.



Héliopolis, en Égypte. Un homme sort de prison. On pressent que ce sont ses idées et son statut d'intellectuel qui l'ont conduit derrière les barreaux. Tous les soirs, il doit se présenter à l'appel d'un policier. De déambulations en visites, il doit réapprendre la liberté sous toutes ses formes. Prisonnier, il l'est encore à l'intérieur. Il ne peut pas écrire. Il ne sait plus aimer les femmes. Si des filles hantent ses pensées, il ne se remémore que la douleur et l'impuissance : "J'ai appris à découvrir d'autres choses en elle. Quand elle faisait la moue, qu'elle ne décrochait pas un mot quoi qu'il arrive, et que je me creusais la cervelle à essayer de comprendre pourquoi. Quand, parfois, elle semblait douce et tendre, et que je l'adorais. Quand je m'asseyais devant elle, les yeux sur son visage, ses mains, ses jambes, et que j'en pleurais presque de désir. Quand je regardais ses yeux brillants et ses joues tentantes, quand mes doigts couraient sur ses bras, que mes jambes s'approchaient des siennes, et qu'elle me refusait, j'ai appris la souffrance. La dernière fois, j'ai cru devenir fou. J'avais acquis la certitude qu'elle ne m'aimait pas. Elle m'a pris dans ses bras, et m'a laissé toucher sa poitrine et ses mains, embrasser ses joues et ses lèvres. Mais elle était froide." (p. 42) Le narrateur, figure intime de l'auteur, livre un récit bref sur une liberté qui semble n'en avoir que le nom.



La brièveté du roman est stupéfiante, au premier sens du terme. Quelques cinquante pages et voilà la fin, à croire que l'auteur s'est levé et a oublié là le texte qu'il travaillait. Et pourtant, le récit fait sens, à condition de ne pas chercher de morale. La narration est fugace, à la mesure des sentiments du narrateur. Il vit par épisodes : se lever, se laver, sortir, manger, faire signer son cahier par le policier, dormir. Une banalité s'instaure dès les premières pages et continuera bien au-delà du récit. Plutôt que d'épuiser la machine en racontant une suite d'évènements routiniers, le narrateur laisse son récit en suspens.



La redécouverte du monde hors de la prison est ponctuée de plongées dans le passé. Les souvenirs sont exprimés en italique, comme si le temps d'avant basculait, comme s'il était impossible d'en maintenir l'équilibre. Peu à peu, les souvenirs ramènent le narrateur jusqu'à l'enfance, jusqu'à l'innocence originelle et jusqu'à la mère perdue. Cette odeur-là, c'est celle de la liberté, mais la liberté ne sent pas bon, elle n'est pas fleurie de jasmins. La liberté, pour le narrateur, c'est une honteuse odeur de pet, ce sont des égouts qui débordent et une cigarette qui se consume.



L'Égypte de Nasser est évoquée à mots couverts. La corruption et la violence sont partout. Le récit, partiellement autobiographique, évoque des forces obscures opposées aux esprits libres. La préface de la première édition est située après le récit. Étrange localisation pour une préface mais qui clôt en fait l'histoire physique du roman, censuré à sa sortie en 1966 : "C'est ce qu'il advint du mien : à peine était-il sorti des presses qu'il fut interdit." (p. 66) En produisant ici la préface originale, l'auteur rend sa plénitude au roman.



Ce roman est brutal et ne laisse pas indifférent. Mais le malaise qu'il suscite est trop intime pour être tolérable. Le récit est fortement marqué au niveau temporel. Il fait sens dans une époque et dans un contexte. Tiré de là, sans perdre de sa puissance, il devient sensiblement inintelligible et laisse place au seul malaise. J'ai un sentiment très mitigé à l'égard de ce roman : à la fois éblouie par les descriptions amoureuses et les souvenirs, je n'ai pas aimé les errances du personnage dans la ville. Voilà une escale en Égypte globalement déplaisante.
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Le petit voyeur

Un enfant égyptien qui vit avec un père âgé dans un minuscule logement raconte son quotidien par ce qu'il voit, ce qu'il mange, ce qu'il sent , ce qu'il entend.

C'est un descriptif intéressant qui a fini par me lasser un peu, que j'ai trouvé un peu vain malgré le mystère sur l'absence de mère.
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Turbans et chapeaux

"Il faut presser l'Egypte comme un citron pour obtenir une colonie durable" :un mot de Kléber, général des armées de Bonaparte qui résume à lui seul l'état d'esprit des Français lors de la campagne d'Egypte. Des Français enclins aux progrés (progrés botaniques,chirurgicaux,scientifiques,travaux de voieries, projets d'ouverture du Canal de Suez....) mais des Français "coupeurs de têtes", "donneurs d'ordres", qui taxent biens et propriétés et se "transforment parfois en bêtes furieuses" ce qui enclenche la révolte des opprimés.

C'est sur fond de conquête d'Egypte, du moment où les "Français sont aux portes du Caire" en juillet 1798 jusqu'à l'embarquement à Aboukir en juillet 1801, que se déroule l'action de ce roman, dont le narrateur, copiste, travaille chez un lettré "le cheikh Jabarti" aux "origines abyssiniennes"("qui veut écrire un livre sur la présence des Français en Egypte").

Son journal relate la vie quotidienne des plus démunis dans un Caire à l'ambiance de souk sale et bruyant; la vie plus intellectuelle des érudits qui envoient le narrateur en espion "pour en savoir plus sur eux", eux les Français bien sûr; la liaison que ce dernier va entretenir avec la sensuelle "citoyenne" Pauline Foures, épouse du "directeur de la commission des arts" et maîtresse de Bonaparte "toujours pressé au lit"; les moeurs parfois dissolues des "mécréants", les pratiques religieuses entre chrétiens,coptes, juifs et musulmans; les "crimes commis par les mamelouks et les Ottomans".

Turbans et chapeaux:un titre original qui indique des différences tant vestimentaires que culturelles entre les turbans sombres pour les coptes et les juifs, les turbans blancs pour les musulmans et les "chapeaux en peau de chèvre munis d'oreillettes et d'une visière et surmontée d'une houppe de laine" pour les soldats français.

Un excellent roman historique, au rythme rapide, intéressant et agréable à lire de Sonallah Ibrahim (journaliste, écrivain égyptien ) qui rappelle les relations houleuses qui de tout temps ont mis face à face les Arabes et les Occidentaux.
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Turbans et chapeaux

Le roman s'étend sur un peu plus de 3 ans, du 22 juillet 1798au 31 août 1801, dates qui nous sont confirmées par le style de l'ouvrage, rédigé sous forme de journal. Le narrateur, égalant son maître, veut en quelque sorte tenir une chronique de tous les évènements qui se sont produits depuis l'arrivée des français, commandés par le général Bonaparte, en Égypte. Le rédacteur du journal se permet aussi quelques libertés en parlant de ses états d'âme, et spécialement amoureux. J'ai beaucoup aimé cet ouvrage dans le sens où il est très humain tout en nous apportant de nombreuses connaissance sur ce qu'à été la conquête d'Égypte par les français, connaissances souvent méconnues. Les Français ont en effet été à la fois cruels mais ont aussi su faire preuve de compassion. Ce qui est un peu plus difficile à suivre est lorsque les Ottomans / Turcs sont venus se mêler du combat alliés aux Anglais alors que les Français, eux, été en coalition avec les Coptes et les Grecs. Un autre point qui m'a parfois fait perdre le cours de l'histoire est mon ignorance dans la hiérarchie égyptienne (mamelouks, cheiks, sayyids, walis...) et à leurs coutumes et notamment à celle du turban (couleurs et longueurs différentes en fonction du grade).

L'auteur a néanmoins fait l'effort en insérant un glossaire à la fin de son ouvrage mais celui-ci n'est pas entièrement complet pour des personnes qui manquent de connaissances (telle que moi) dans la religion et la culture musulmanes. Livre très cruel en raison du contexte de guerre mais aussi empli d'un profond humanisme. À découvrir !
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Le gel

Certes, en lisant ce livre, on n'apprend pas grand-chose sur l'URSS des années 70. Il y est plutôt question d'alcool et de filles, car il s'agit de décrire sans tabou le quotidien des étudiants étrangers, et plus particulièrement celui du narrateur. le style est sec, c'est assez répétitif, mais l'ambiance est ainsi bien restituée, en correspondance avec le titre. Ce n'est cependant pas le livre de Sonallah Ibrahim que je préfère.
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Le petit voyeur

Dans ce roman Sonallah Ibrahim nous dépeint la société égyptienne des années 40, avant la révolution à travers les yeux d’un enfant d’une dizaine d’années.

Le petit voyeur nous raconte sa vie quotidienne avec son père âgé dans les plus petits détails. On découvre l’effervescence politique de l’époque, les tabous d’une société conservatrice et le déclassement social de son père qui lutte pour lui préserver une vie décente.

Cette abondance de descriptions contraste avec le manque de précision sur sa propre histoire qu’on découvre tout au long du récit par des flash-backs, des souvenirs de sa petite enfance.

Un roman touchant plein d’humanité.





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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Roman très riche en références historiques avec des analyses sociopolitiques perspicaces. Sonallah Ibrahim pose des questions essentielles et pertinentes sur les raisons du déclin des civilisations et plus particulièrement de la civilisation Égyptienne. Il interroge aussi la civilisation occidentale et ses dérives.

Toutefois le récit me semble trop universitaire et altère en partie la qualité littéraire du roman.

D’autre part, l’auteur manque parfois d’objectivité et laisse ses partis pris idéologiques prendre le pas sur son esprit critique. C’est notamment le cas pour la période Nasserienne un peu trop enjolivée.
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Turbans et chapeaux



Quand j'ai vu ce livre, je me suis dit "tiens, voilà une bonne occasion de découvrir des événements vu par le camp d'en face". Du coup, je l'ai mis dans mon panier.



Turbans et chapeaux et en fait un journal écrit par un étudiant musulman à partir de l'arrivée des Français au Caire avec l'expédition d'Égypte, jusqu'à leur départ. La forme du journal permet de lire le livre à la fois rapidement et de le poser quand bon vous semble puisqu'il est rare que l'exposé d'une journée face plus de deux pages. Cependant, elle ne permet pas de tout connaître des événements historiques du moment. Les plus importants (les batailles d'Aboukir, maritime et terrestre par exemple) sont à peine répertoriées. Il est donc conseillé de le lire après un livre historique sur le sujet (je conseille le point histoire chez seuil sur l'expédition d’Égypte qui est d'ailleurs cité par l'auteur de Turbans et Chapeaux dans sa bibliographie).



Sinon, pas de grandes surprise ni de révélation dans ce livre. D'ailleurs, je ne sais pas trop quoi en penser. Si ce n'est que je l'ai lu très rapidement et que j'ai était déçus qu'il ne parle point de Larrey (le grand chirurgien militaire). Vous n'échapperez cependant pas à la traditionnelle relation amoureuse hors norme, commune à ce type d'ouvrage. Vous regretterez également l'absence de carte du Caire de l'époque pour vous repérer.



Cependant, être dans la ville du Caire durant ces événements n'était pas désagréable et permet d'aborder ces moments historiques d'une autre manière qui est ici assez réussi et de toute manière assez originale pour s'en dispenser.



Turbans et Chapeaux et un récit sous forme de journal intime de l'expédition d'Égypte de Bonaparte et permet de mesurer l'impact et l'intensité du "génie" Français de l'époque (soif de savoir, énergie débordante, projets faramineux...) dont son général en chef semble cependant assez dépourvu par moment.
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Cette odeur-là

Je l'ai lu d'une traite. Un livre qui aborde un sujet dur et pourtant peu traité, l'après internement. On voit le narrateur reprendre pied peu à peu dans la réalité du quotidien mais il en est toujours extérieur.



Très intéressant.
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Les annés de Zeth

Ce livre couvre toute une période de l'histoire récente de l'Égypte, passant du nationalisme nassérien à l'ouverture économique aux capitaux étrangers entamée par Sadate, pour arriver à l'ère Moubarak.

Quand Zeth, l'héroïne, rêve, elle revoit Nasser, l'époque des constructions de logements par l'État, le nouveau confort « mis à la portée de tous : le chauffe-eau, la cuisinière fabriquée dans les usines de l'armée, et le réfrigérateur idéal ». Son mari, lui, rêvait plutôt de Sadate, de trouver un poste en Arabie Saoudite ou dans un émirat du Golfe qui lui assurerait la fortune... qu'il n'aura jamais.

Le roman, construit autour de la vie de ce couple, de leurs voisins ou collègues, est ponctué de textes d'actualités ou d'extraits de presse.
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Les annés de Zeth

Quoi de plus fascinant, à l'heure des soulèvements populaires appelés ''printemps arabe'' quelque fusse notre retenue vis à vis des présumés préjugés de l'auteur, que de traverser grâce à ces Chroniques d'une femme ordinaire cairote, Zeth, plus de 20 ans de la vie quotidienne de cette jeune égyptienne dès la fleur de l'âge, sur fond d'histoire locale rythmée par une sélection de coupures de presse tant internationale que gouvernementale et d'opposition des années 80 permettant ainsi le passage du particulier au général. Ce choix de coupures de presse et leur organisation, subjectif s'il en est, apporte plus d'informations que bien des romans d'espionnage et autres libelles ou samizdat.



Comment lire cet ouvrage ?

Un style magnifique, une belle écriture et une excellente traduction.

Une description vivante du quotidien tel que l'on s'y sent plongé sans effort.

Un choix de coupure de presse habile et intéressant.

Un engagement unilatéral sans concession qui nécessite un complément d'information. L'auteur n'est pas à l'extérieur de son histoire. il prend parti et nous impose une grande prudence quant à la réutilisation des faits, concepts et idées manipulées.
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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Un universitaire égyptien est invité à un séminaire aux Etats Unis. Il nous livre diverses interprétations historiques, économiques expliquant le déclin de la civilisation égyptienne (ne qui nous vaut de nombreuses notes de bas de page !). Malheureusement, l'intrigue ne se développe pas, tant pour expliquer sa mise à l'écart par ses pairs en Egypte que ce qui concerne ses aventures amoureuses...
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Turbans et chapeaux

Ce roman se présente sous la forme d'un journal tenu entre le 22 Juillet 1798, alors que les Français sont aux portes du Caire et le 31 Août 1801, lorsque ces derniers le quittent. L'auteur est un jeune homme, élève du cheikh Jabari qui enseigne à Al Azhar et qui l'héberge à son domicile. Jabari écrit lui-même des chroniques des événements et occupe une place officielle dans le Divan parmi les notables. 



Le jeune homme qui a appris le français en travaillant pour un négociant est envoyé par son Maître à l'Institut Français pour traduire des livres, il fréquente alors les Savants de Bonaparte, tombe amoureux de Pauline qui deviendra la maîtresse de Napoléon.... son Maître lui ordonnera de suivre les armées françaises dans la calamiteuse campagne de Palestine et de Syrie. Il continue à tenir son journal même dans les circonstances les plus difficiles. 



Je viens deis une impression de déjà-vu qui déflore la surprise.



Cependant, l'expédition de Bonaparte est racontée par un jeune homme plus modeste et plus proche des préoccupations du peuple. Il note le prix des marchandises les plus courantes,  déplace à pied ou à âne. Ces bourricots occupent une place non négligeable dans ces chroniques.  L'auteur s'attache à donner des détails de la vie quotidienne : hammam, café, vie des artisans et des petites gens. Il donne des détails sur l'épidémie de peste qui sévit dans l'armée et au Caire?



Tout au cours du journal, il rapporte avec exactitude les impôts, taxes et autres avanies imposées aux propriétaires fonciers, commerçants et même simples égyptiens par les Français ou les turcs pour s'enrichir de l'occupation de l'Egypte. De même il raconte comment les troupes d'occupation volent, se servent et terrifient les habitants. Turcs ou Français, cela ne fait guère de différence (c'est l'opinion de la lectrice). 



C'est donc une lecture historique intéressante qui a pâti pour moi d'être lue juste après le livre de Sinoué terminer la Saga Egyptienne de Gilbert Sinoué qui se déroule à la même période et qui raconte la même histoire de façon brillante. Il en découle parfo
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Cette odeur-là

Je pense que tout d'abord, il faut se remettre dans le contexte de l'Égypte des années 1960. Même si je crois que cela reste d'actualité, la reconstruction après une remise en liberté suite à un emprisonnement.

J'ai bien aimé ce livre. Il est par moment dur, cru. Par contre je l'ai trouvé un peu trop court, il aurait mérité quelques descriptions de plus, selon moi. J'ai presque plus apprécié la préface qui est en annexe. On apprends beaucoup sur l'auteur et même comment il voit son œuvre après une vingtaine d'années après la première édition.

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Charaf ou l'honneur

Agréable à lire même si on est loin du génie de conteur de Naguib Mahfouz ou du brillantissime Immeuble Yacoubian d'Alaa El Aswany et encore plus éloignés de la merveilleuse plume d'Albert Cossery.
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Les annés de Zeth

J'ai lu ce livre en allant travailler en Egypte: j'étais embringué dans une négociation folle, surréaliste, avec des officiels égyptiens tatillons et de mauvaise foi, comme cet abruti Abdel Méguid, mari de Zeth. Il y avait un personnage qui accompagnait ma version d'Abdel Méguid, un homme humble, sympa, écrasé par tant de prépotence et d'ineptie, que j'ai décelé aussi dans les pages de ce livre. Je le lisais et je croyais vivre la vie absurde que dénonce Sonallah Ibrahim.



Ce livre est très bien écrit, il prend position, il est moins folklo que les textes de Al Aswany, plus dur et plus mordant. Moins distant aussi. Les coupures de journaux nous font toucher du doigt cette extraordinaire réalité au comble de l'absurdité à laquelle était arrivée l'Egypte de Moubarak.



Un chef d'oeuvre.



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