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Critiques de Sonallah Ibrahim (29)
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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Chiant. pas fini
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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Un universitaire égyptien est invité à un séminaire aux Etats Unis. Il nous livre diverses interprétations historiques, économiques expliquant le déclin de la civilisation égyptienne (ne qui nous vaut de nombreuses notes de bas de page !). Malheureusement, l'intrigue ne se développe pas, tant pour expliquer sa mise à l'écart par ses pairs en Egypte que ce qui concerne ses aventures amoureuses...
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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Roman très riche en références historiques avec des analyses sociopolitiques perspicaces. Sonallah Ibrahim pose des questions essentielles et pertinentes sur les raisons du déclin des civilisations et plus particulièrement de la civilisation Égyptienne. Il interroge aussi la civilisation occidentale et ses dérives.

Toutefois le récit me semble trop universitaire et altère en partie la qualité littéraire du roman.

D’autre part, l’auteur manque parfois d’objectivité et laisse ses partis pris idéologiques prendre le pas sur son esprit critique. C’est notamment le cas pour la période Nasserienne un peu trop enjolivée.
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Amrikanli : Un automneà San Francisco

Chiant. pas fini
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Cette odeur-là

Roman de Sonallah Ibrahim.



Héliopolis, en Égypte. Un homme sort de prison. On pressent que ce sont ses idées et son statut d'intellectuel qui l'ont conduit derrière les barreaux. Tous les soirs, il doit se présenter à l'appel d'un policier. De déambulations en visites, il doit réapprendre la liberté sous toutes ses formes. Prisonnier, il l'est encore à l'intérieur. Il ne peut pas écrire. Il ne sait plus aimer les femmes. Si des filles hantent ses pensées, il ne se remémore que la douleur et l'impuissance : "J'ai appris à découvrir d'autres choses en elle. Quand elle faisait la moue, qu'elle ne décrochait pas un mot quoi qu'il arrive, et que je me creusais la cervelle à essayer de comprendre pourquoi. Quand, parfois, elle semblait douce et tendre, et que je l'adorais. Quand je m'asseyais devant elle, les yeux sur son visage, ses mains, ses jambes, et que j'en pleurais presque de désir. Quand je regardais ses yeux brillants et ses joues tentantes, quand mes doigts couraient sur ses bras, que mes jambes s'approchaient des siennes, et qu'elle me refusait, j'ai appris la souffrance. La dernière fois, j'ai cru devenir fou. J'avais acquis la certitude qu'elle ne m'aimait pas. Elle m'a pris dans ses bras, et m'a laissé toucher sa poitrine et ses mains, embrasser ses joues et ses lèvres. Mais elle était froide." (p. 42) Le narrateur, figure intime de l'auteur, livre un récit bref sur une liberté qui semble n'en avoir que le nom.



La brièveté du roman est stupéfiante, au premier sens du terme. Quelques cinquante pages et voilà la fin, à croire que l'auteur s'est levé et a oublié là le texte qu'il travaillait. Et pourtant, le récit fait sens, à condition de ne pas chercher de morale. La narration est fugace, à la mesure des sentiments du narrateur. Il vit par épisodes : se lever, se laver, sortir, manger, faire signer son cahier par le policier, dormir. Une banalité s'instaure dès les premières pages et continuera bien au-delà du récit. Plutôt que d'épuiser la machine en racontant une suite d'évènements routiniers, le narrateur laisse son récit en suspens.



La redécouverte du monde hors de la prison est ponctuée de plongées dans le passé. Les souvenirs sont exprimés en italique, comme si le temps d'avant basculait, comme s'il était impossible d'en maintenir l'équilibre. Peu à peu, les souvenirs ramènent le narrateur jusqu'à l'enfance, jusqu'à l'innocence originelle et jusqu'à la mère perdue. Cette odeur-là, c'est celle de la liberté, mais la liberté ne sent pas bon, elle n'est pas fleurie de jasmins. La liberté, pour le narrateur, c'est une honteuse odeur de pet, ce sont des égouts qui débordent et une cigarette qui se consume.



L'Égypte de Nasser est évoquée à mots couverts. La corruption et la violence sont partout. Le récit, partiellement autobiographique, évoque des forces obscures opposées aux esprits libres. La préface de la première édition est située après le récit. Étrange localisation pour une préface mais qui clôt en fait l'histoire physique du roman, censuré à sa sortie en 1966 : "C'est ce qu'il advint du mien : à peine était-il sorti des presses qu'il fut interdit." (p. 66) En produisant ici la préface originale, l'auteur rend sa plénitude au roman.



Ce roman est brutal et ne laisse pas indifférent. Mais le malaise qu'il suscite est trop intime pour être tolérable. Le récit est fortement marqué au niveau temporel. Il fait sens dans une époque et dans un contexte. Tiré de là, sans perdre de sa puissance, il devient sensiblement inintelligible et laisse place au seul malaise. J'ai un sentiment très mitigé à l'égard de ce roman : à la fois éblouie par les descriptions amoureuses et les souvenirs, je n'ai pas aimé les errances du personnage dans la ville. Voilà une escale en Égypte globalement déplaisante.
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Cette odeur-là

J'espérai quelque chose d'étonnant au vu de critiques élogieuses. Je n'ai pas compris le pourquoi. Est-ce dans le fait qu'il ait été interdit parce que l'auteur décrit, qu'après avoir refusé un rapport avec une prostituée, revient le lendemain contempler les traces de sa semence par terre ? Un court récit de 76 pages où le narrateur qui sort de prison se lève, se lave, s'habille, s'essuie, est contrôlé deux fois par jour, s'allonge, s'en fume une, dort. Puis le lendemain se lève, se lave, etc… le tout avec les odeurs qui planent.
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Cette odeur-là

L’écriture est limpide, les sujets abordés sont engagés (contextuellement). Cette œuvre est intéressante surtout parce qu'elle est controversée. On ne rentre pas suffisamment dans l’esprit du personnage principal selon moi. Néanmoins, l’intensité est suffisent pour donner à ce livre un intérêt particulier.
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Cette odeur-là

Je pense que tout d'abord, il faut se remettre dans le contexte de l'Égypte des années 1960. Même si je crois que cela reste d'actualité, la reconstruction après une remise en liberté suite à un emprisonnement.

J'ai bien aimé ce livre. Il est par moment dur, cru. Par contre je l'ai trouvé un peu trop court, il aurait mérité quelques descriptions de plus, selon moi. J'ai presque plus apprécié la préface qui est en annexe. On apprends beaucoup sur l'auteur et même comment il voit son œuvre après une vingtaine d'années après la première édition.

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Cette odeur-là

Je l'ai lu d'une traite. Un livre qui aborde un sujet dur et pourtant peu traité, l'après internement. On voit le narrateur reprendre pied peu à peu dans la réalité du quotidien mais il en est toujours extérieur.



Très intéressant.
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Charaf ou l'honneur

Le monde impitoyable des prisons égyptiennes à l'époque de Moubarak, vu par un jeune homme injustement incarcéré. Il y retrouve des paumés comme lui, des malfrats ou un pharmacien copte trop honnête pour le trust qui l'employait...
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Charaf ou l'honneur

Agréable à lire même si on est loin du génie de conteur de Naguib Mahfouz ou du brillantissime Immeuble Yacoubian d'Alaa El Aswany et encore plus éloignés de la merveilleuse plume d'Albert Cossery.
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Le Comité

Le héros de ce court récit se présente devant un comité composé de militaires et des personnes très âgées pour une raison que l'on ignore et un objectif que l'on ignore également. Après avoir fait état de ses réflexions, occasion pour l'auteur d'égratigner la géopolitique de son pays et de la zone moyen-orientale au sens large ainsi que la main-mise économique des grands groupes industriels, le candidat reste sans nouvelle du comité pendant un an, puis il se voit proposer de désigner "la personnalité la plus brillante du monde arabe", mission qui va lui permettre de se réveiller intellectuellement au risque de se mettre en danger en enquêtant sur le Docteur, une personnalité mystérieuse qui se révèlera très vite sulfureuse.

Le Comité de Sonallah Ibrahim s'avère bien étrange tant dans sa constitution que dans ses objectifs véritables et le lecteur, sans repères, doit s'abandonner aux pensées du héros. C'est une lecture très étrange et qui m'a laissée perplexe positivement : Sonallah Ibrahim écorne le climat politique économique et militaire de l'Egypte dans un style sobre et très précis, quasi clinique, il se fait l'observateur froid et distant de ce comité qui peut se comparer à un tribunal. Une belle surprise qui reste un peu âpre.
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Le gel

Non, « le gel » n’est pas une dénonciation du socialisme réel en Union Soviétique. Cette analyse trompeuse, en huitième de couverture, incite le potentiel lecteur à un achat trompeur. Cela n’est pas digne des éditions Actes Sud réputées pour leur sérieux. « Le gel » n’est qu’une manière d’auberge Espagnole avant l’heure d’Erasmus. A cette différence prêt que nous sommes en 1973, à Moscou, et que les étudiants arrivent du Moyen ou proche Orient du Maghreb ou du Machrek ainsi que des pays satellites au régime soviétique. Le livre est aussi morne que les journées des étudiants qui le traversent. Des filles, des garçons, des garçons et des filles, des coucheries, une obsession du narrateur pour les mini jupes et les jambes des jeunes femmes. Rien de plus pendant trois cent pages. C’est à donner le mal de crâne. On ne saura rien de Choukri, pourquoi est-il là, sa thèse, son travail. Rien, le vide sidéral d’une écriture économe au point d’en oublier qu’il existe un genre littéraire qui s’appelle le roman. L’on peut même se demander si l’auteur à l’idée de ce que sont ses personnages. Ainsi, peut-on lire, chapitre 96, au seul moment où est évoqué le travail du narrateur : « j’ai décidé de travailler…On frappe à la porte c’est Anastasia… – Je ne comprends pas ce que tu fais avec ces journaux. – Moi non plus. » Fin du chapitre. Nous n’en saurons jamais plus. Rien de rien, que d’inutiles pages sur les filles qui passent et que Choukri a envie de baiser et les soirées à boire de la vodka en mangeant des concombres et du hareng saur. Parfois un peu de vin et de la volaille mais ça ne va pas plus loin. Ce serait trop en dire ! L’éditeur nous dévoile que le narrateur ne peut nouer aucune relation humaine en dehors de la résidence étudiante internationale. Nouveau mensonge. Choukri loge un temps chez l’habitant. Une vieille femme dépressive que l’auteur laisse de coté de sa non histoire. Il préfère se concentrer sur le développement de pages inutiles. Et puis, il y a ses rencontres de jeunes filles mariées et d’autres en mal de sensations qui se frottent au narrateur dans le métro. Toutes ces rencontres auraient pu donner matière à développement. Ce n’a pas été le choix de Sonnallah Ibrahim. L’auteur se complet dans de petites histoires de fesses récurrentes et sans intérêts. On ne retiendra qu’une chose de ce livre les causes de l’impuissance partielle de Choukri. Le froid lui gel la prostate. C’est sans doute la seule raison à ce titre mystérieux pour un livre ennuyeux.
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Le gel

Certes, en lisant ce livre, on n'apprend pas grand-chose sur l'URSS des années 70. Il y est plutôt question d'alcool et de filles, car il s'agit de décrire sans tabou le quotidien des étudiants étrangers, et plus particulièrement celui du narrateur. le style est sec, c'est assez répétitif, mais l'ambiance est ainsi bien restituée, en correspondance avec le titre. Ce n'est cependant pas le livre de Sonallah Ibrahim que je préfère.
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Le gel

Après le dégel correspondant à la période passée par Khroutchev à la tête de l'URSS revint le temps du gel avec les années Brejnev. Le roman de Sonallah Ibrahim se situe précisément en 1973 au moment où l'Egypte de Sadate et l'Union soviétique s'éloignent. Le narrateur, boursier du gouvernement égyptien, prépare une thèse de doctorat à Moscou dans le cadre des échanges culturels avec l'Union soviétique et réside à la Maison des étudiants étrangers lesquels sont pour la plupart issus de pays du Tiers-Monde. Dans Le gel, Sonallah Ibrahim a choisi la voie de l'autofiction pour raconter son séjour et la forme est celle du journal de bord où est consigné un quotidien particulièrement répétitif. A vrai dire, il n'y est quasiment jamais question de travail ou d'études. De culture en général et de cinéma, un peu. De politique, davantage, notamment quand éclate la guerre du Kippour. Et l'analyse du mode de vie de l"homo sovieticus" ? Sommaire car plus ou moins réduit à son mode de consommation et à quelques considérations sur le pays, ses queues, ses pénuries et ses écarts sociaux. Ne tournons pas autour du pot, ce qui intéresse au premier chef notre étudiant (35 ans quand même), cet égyptien au pays des Soviets, c'est de flirter et davantage encore avec la gent féminine, qu'elle soit locale ou, comme lui, venue d'autres horizons. Cela nous vaut de nombreuses pages assez prosaïques sur la frustration sexuelle ou sur des expériences insatisfaisantes. Sans oublier les douleurs prostatiques du héros. Des pages dans lesquelles d'ailleurs une certaine misogynie n'est pas point absente. Il y avait dans Le gel matière à une chronique pertinente de l'URSS des temps glaciaires vue par un regard extérieur. Ce que propose le livre de Sonallah Ibrahim est assez loin de remplir cette mission, hélas.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le petit voyeur

Un petit bijou découvert à la bibliothèque municipale.



Il m'a fallut quelques pages d'adaptation, le temps d'entrer en osmose avec une culture totalement différente de la culture occidentale. Les noms, les vêtements et l'art de vie deviennent coutumiers au fil des pages, ce qui permet de ressentir toute la profondeur des personnages.



Ce huis clos père fils est parfois oppressant mais l'amour filial est toujours présent. C'est la base du récit. Le lien indéfectible qui les unit est d'une gravité qui lui donne toute sa force.



En parallèle, le suspens se dévoile avec délicatesse à travers les flash back de l'enfant.



Un livre d'une grande qualité, une écriture et une traduction qui donnent beaucoup de chaleur et d'humanité aux protagonistes en opposition aux rudiments de l'époque. A lire.
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Le petit voyeur

Dans ce roman Sonallah Ibrahim nous dépeint la société égyptienne des années 40, avant la révolution à travers les yeux d’un enfant d’une dizaine d’années.

Le petit voyeur nous raconte sa vie quotidienne avec son père âgé dans les plus petits détails. On découvre l’effervescence politique de l’époque, les tabous d’une société conservatrice et le déclassement social de son père qui lutte pour lui préserver une vie décente.

Cette abondance de descriptions contraste avec le manque de précision sur sa propre histoire qu’on découvre tout au long du récit par des flash-backs, des souvenirs de sa petite enfance.

Un roman touchant plein d’humanité.





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Le petit voyeur

Un enfant égyptien qui vit avec un père âgé dans un minuscule logement raconte son quotidien par ce qu'il voit, ce qu'il mange, ce qu'il sent , ce qu'il entend.

C'est un descriptif intéressant qui a fini par me lasser un peu, que j'ai trouvé un peu vain malgré le mystère sur l'absence de mère.
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Les annés de Zeth

J'ai lu ce livre en allant travailler en Egypte: j'étais embringué dans une négociation folle, surréaliste, avec des officiels égyptiens tatillons et de mauvaise foi, comme cet abruti Abdel Méguid, mari de Zeth. Il y avait un personnage qui accompagnait ma version d'Abdel Méguid, un homme humble, sympa, écrasé par tant de prépotence et d'ineptie, que j'ai décelé aussi dans les pages de ce livre. Je le lisais et je croyais vivre la vie absurde que dénonce Sonallah Ibrahim.



Ce livre est très bien écrit, il prend position, il est moins folklo que les textes de Al Aswany, plus dur et plus mordant. Moins distant aussi. Les coupures de journaux nous font toucher du doigt cette extraordinaire réalité au comble de l'absurdité à laquelle était arrivée l'Egypte de Moubarak.



Un chef d'oeuvre.



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Les annés de Zeth

Sonallah Ibrahim est un écrivain et romancier égyptien de gauche. Il est né en 1937 au Caire. Il a été prisonnier pendant 5 ans et cela a été dans le cadre d'une campagne lancée par Abdel Nasser contre la gauche.



Les travaux littéraires de Sonallah Ibrahim se caractérisent par leur fort attachement à la biographie de l'écrivain d'une part, et l'histoire politique de l'Egypte d'autre part.

Dans ses ouvrages, Sonallah Ibrahim a fait une satire de la politique d'ouverture qui a eu lieu durant le règne de Sadat (avec La Comité en 1981), il a parlé de la pauvreté, de la corruption, de la perte des valeurs mais aussi de la Société de Consommation avec le roman que nous allons analyser intitulé Les Années de Zeth.

Dans ce dernier, Sonallah Ibrahim présente une femme qui est Zeth. C'est l'héroïne de ce roman. Elle est broyée par la dureté de la société égyptienne.

L'écrivain a voulu au début s'inspirer de l'histoire vraie d'une Égyptienne qui avait pris la tête d'une révolte dans les années 1920. Mais il n'a malheureusement pas réussi à créer autre chose que ce personnage de Zeth. C'est une pauvre femme vaincue par la vie.

Ce livre est composé de 19 chapitres. Sonallah a consacré 10 parties au récit où il raconte la vie de Zeth qui est une femme égyptienne qui vit durant le règne des trois présidents : Abdel Nasser, Sadat et Moubarak.



Et les 9 autres chapitres exposent des morceaux tirés par des journaux égyptiens. Ces 9 chapitres présentent des nouvelles portant sur la corruption dans les différents domaines: dans les banques et dans les institutions. L'écrivain est objectif à l'égard de ces nouvelles. Il les expose tels qu'ils sont présentées dans les journaux sans donner son avis. Il présente aussi le pillage de l'argent, les vols et le trafic illicite des biens...



On voit à travers ce roman, comment est-ce que l'héroïne -quand elle était jeune- avait pleins de rêves, elle était pleine d'énergie et de vivacité. Elle était une journaliste très dynamique et qui avait réalisé un succès, mais petit à petit tout change.



Zeth décide de se marier et de quitter ses études. Elle s'est trouvé- au contraire de tous ses rêves- une femme qui a totalement changée: elle a quitté son travail. Après avoir été une brave journaliste, elle s'est trouvée obligé de travailler dans un archive assez petit et obscur. Elle voit ses rêves s'effondrent devant elle. Elle commence même à ne pas prendre soin d'elle-même. Elle n'est plus belle, ni élégante ni attirante comme auparavant.

L'héroïne commence ensuite à raconter sa vie maritale, sa relation avec son mari qui a changé totalement après le mariage, sa relation avec ses enfants...Elle se met de même à raconter ses relations avec ses amis de travail et ses voisins.



Ce qui est important a mentionné ici c'est l'absence de tout ordre chronologique. Zeth raconte des histoires qui ne suivent pas un ordre. A mon avis Sonallah Ibrahim a voulu montrer la vie bouleversée de l'héroïne. C'est une vie où règne le désordre.



Tout allait bien jusqu'au moment où arrive la marche de destruction et de construction qui est venu envahir l'immeuble d'Héliopolis où Zeth habitait.

Sa sœur Zeinab se moquait d'elle. A chaque fois où elle voyait " la vieille chasse d'eau de fonte" et elle lui demande avec un ton d'étonnement: comment ça se fait qu'elle a ce "truc" là.

Abdel Meguid a refusé de suivre cette marche de destruction et de construction. Il refuse de changer ou de renouveler la maison.

Zeth rêvait toujours d'avoir une nouvelle toilette et une nouvelle cuisine comme tous ses voisins. Sa toilette était dans un état affreux: "les conduites et les robinets fuyaient" p.58

En dormant, elle se réveillait tout un coup et elle sursautait et s'écriait: "La cuisine... La salle de bain".



L'héroïne et son mari allait aux magasins de fournitures sanitaires. Ils commencent à contempler des produits de salles de bain tout à fait nouveau. Zeth n'arrête pas de rêver et de désirer tout cela. Mais malheureusement cette salle de bain "de rêve" était trop cher. Son prix était le double du salaire annuel de son mari.



On peut remarquer une grande ressemblance avec le couple Jérôme et Sylvie qui veulent posséder tous les objets modernes mais malheureusement leurs moyens financiers ne leur permettent pas.

Zeth ne perdait pas d'espoir, elle essayait toujours de convaincre son mari de remplacer les dalles et l'ancien carrelage par un nouveau plus beau et plus moderne pour être "à la mode", pour faire comme tout le monde.

Zeth était éblouie par l'appartement de sa voisine appelée Samiha et de son mari Wagih El Chankity. C'était une maison encombrée de meubles modestes et volumineux. La salle à manger était composée d'une table avec des chaises aux sièges rembourrés et le salon était en mousse...

Zeth ressentait à chaque moment un manque profond en voyant tout le monde autour d'elle est entrain de tout changer, de tout acheter: des télévisions, des climatiseurs, des nouvelles voitures...

Il a tout fait pour faire partie de cette Marche, elle s'est mise a économisé et elle a pu acheter une nouvelle toilette et elle a enfin recouvert les murs et le parterre par "la céramique lisse et rose".

Zeth menait une vie routinière et non mouvementée caractérisée par le désespoir, la tristesse, l'envie, le désir...

Chaque jour, elle faisait les mêmes choses: laver la vaisselle, faire le ménage, préparer le dîner et le repas, faire le repassage, aller le matin à son travail...

C'est un être très sensible: elle se mettait à pleurer souvent à cause de cette vie pleine de douleur et qui a détruit tous ses rêves qu'elle avait dessinés.



A un certain moment, Zeth accuse son mari d'avoir gâcher sa vie. Elle pense que c'est à cause de lui qu'elle n'a pas achevé ses études ce qui l'a empêché de devenir une speakerine ou une célèbre journaliste. C'est un mari qui a ignoré tous les besoins et tous les désirs de sa vie.

Elle ne voit en son mari un homme paresseux et égoïste qui ne pense qu'à lui-même.

Petit à petit Zeth n'arrive plus à supporter tout cela. Elle commence à voir son vieil appartement comme étant un enfer. Elle voit les moindres détails inévitables: "les murs lépreux, la vieille toile cirée jetée sur la table de bois, coincée entre le mur pour qu'elle ne s'effondre pas" p.113

En ce qui concerne la personnalité de Zeth, cette dernière a beaucoup changé. Elle n'est plus l'auditrice calme et fascinée par tout ce qu'elle entend, elle commence à dire son avis, elle "s'enhardit à exprimer son opinion."

L'héroïne a ressenti que les années ont passées si vite sans même réaliser un de ses rêves. Elle n'a fait que grandir et les traits de vieillesse ont commencé à apparaitre sur son physique: Zeth s'aperçoit qu'elle a des poches sous ses yeux et que ses cheveux ont commencé à blanchir.



Le jour inattendu arriva: Abdel Meguid obligea sa femme Zeth à porter le voile. Est-ce qu'il lui a ordonné cela parce qu'il était jaloux ou parce qu'il est un "homme oriental "et pour ressentir que ses ordres sont obéis. Zeth porte le voile pour être accepté par son entourage.



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