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Poils de Cairote !...
Liste créée par fanfanouche24 le 23/04/2020
25 livres.

"Visages singuliers et quotidiens du Caire et des Cairotes "

"D'autant plus justifié et gratifiant pour cet ouvrage jubilatoire de Paul Fournel, rédigé entre novembre 2000 et juin 2003, où l'écrivain vivait et travaillait au Caire, où chaque matin, il écrivait des billets d'humeur ironique, humoristique ou plus grave à "quatre-vingt-dix-huit de ses amis" ...

Comme il décrit lui-même très justement:

"Mon attention ne s'est pas portée sur les grands mouvements historiques, pas davantage sur le passé de l'Egypte, encore moins sur les mystères fumeux qui enrobent la recherche archéologique lorsqu'elle prétend racoler le grand public. Tout cela m'a intéressé, mais ce n'est pas ce dont je voulais entretenir mes amis.

Je souhaitais plus banalement, leur donner un regard quotidien sur le Caire, dire ce que je voyais avec mes yeux malhabiles et partisans d'occidental, et le faire avec une régularité de métronome qui garantissait une certaine présence des intermittences du coeur, des sautes d'humeur, des semaines creuses et des jours pleins"....

Alors cet ouvrage tour à tour drôle, cocasse, mais aussi lucide et quelque peu grinçant... m'offre un regard complémentaire...qui élargit l'appréhension et un début de compréhension différente de ce pays...aux contrastes très forts !!

Cette lecture m'a donné envie de faire une sélection différente...hors des textes classiques !---

***liste débutée le 23 avril 2020 et oubliée !! Reprise le 18 juillet 2022**29 août 2022***5 mai 2023

Le titre avec son jeu de mots avec l'oeuvre de Jules Renard... m'a aussi "tapé dans l'oeil" , fait sourire. Il donne d'ailleurs une première idée , très en harmonie,

avec le ton général de ces billets quotidiens aux amis !.... Très contente d'avoir lu ces chroniques pleines d'observations et d'anecdotes aussi savoureuses que mordantes, souvent...!!

"7 janvier 2003

Les photographes français venus accompagner les écrivains de passage à Port-Saïd ont été sermonnés dès leur arrivée : pas de photos de poubelles, pas de photos de pauvres, pas de maisons écroulées, pas de scènes misérables, pas de bateaux rouillés. Des fleurs, du pharaonique, du bien construit, du repeint de frais, du calfaté." (p. 302 / Seuil, 2004)

Un très, très bon moment de lecture !!...



1. Poils de Cairote
Paul Fournel
4.08★ (103)

"De novembre 2000 à juin 2003, j'ai vécu au Caire. Cinq fois par semaine, chaque petit matin et sans jamais faillir pendant plus de cinq cents jours, j'ai donné des nouvelles à quatre-vingt-dix-huit amis. Je me levais tôt. J'écrivais à la main. Je tapais sur mon écran. J'envoyais. Sans me retourner, sans me lire ni me relire. Le reste du jour, je me tenais sur le qui-vive, guettant la chose vue, vécue ou entendue, qui serait le "poil de cairote" du lendemain. Je ne savais rien de l'Égypte et je m'y trouvais soudain pour travailler. Je me doutais simplement que c'était un ailleurs fort. De moi, je savais que j'étais une machine occidentale assez finement réglée et que j'enchaînais sur quatre années passées à San Francisco. On ne pouvait guère rêver changement plus radical, ni surtout changement plus radicalement inscrit dans l'Histoire en train de se faire. Mon attention ne s'est pas portée sur les grands mouvements historiques, pas davantage sur le passé de l'Égypte, encore moins sur les mystères fumeux qui enrobent la recherche archéologique lorsqu'elle prétend racoler le grand public. Tout cela m'a intéressé, mais ce n'est pas ce dont le voulais entretenir mes amis. Je souhaitais, plus banalement, leur donner un regard quotidien sur Le Caire, dire ce que je voyais avec mes yeux malhabiles et partisans d'occidental, et le faire avec une régularité de métronome qui garantissait une certaine présence des intermittences du cœur, des sautes d'humeur, des semaines creuses et des jours pleins."
2. L'Immeuble Yacoubian
Alaa El Aswany
3.99★ (3250)

"Construit en plein coeur du Caire dans les années 1930, vestige d'une splendeur révolue, l'immeuble Yacoubian constitue un creuset socioculturel très représentatif de l'Egypte du XXIe siècle naissant. Dans son escalier se croisent ou s'ignorent Taha, le fils du concierge, qui rêve de devenir policier ; Hatem, le journaliste homosexuel ; le vieil aristocrate Zaki, perdu dans ses souvenirs ; Azzam, l'affairiste louche aussi bigot que lubrique ; la belle et pauvre Boussaïna, qui voudrait travailler sans avoir à subir la convoitise d'un patron... Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent tous dans le même piège, celui d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle, la nostalgie du passé. Au.delà des problématiques égyptiennes, en digne héritier d'un Dostoïevski, d'un Zola ou d'un Mahfouz, c'est de l'homme que parle Alaa El Aswany, de ses vices et de ses faiblesses, de ses rêves et de ses échecs, et le miroir qu'il tend, pour indulgent qu'il soit, n'en est que plus effrayant."
3. Taxi
Khaled Al Khamissi
3.77★ (416)

"Portant chacune sur un aspect particulier de la vie sociale, économique ou politique en Egypte, ces cinquante-huit conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire composent un tableau fascinant de ce pays à un moment clé (avril 2005-mars 2006) du règne du président Hosni Moubarak — qui sollicitait alors un cinquième mandat. Tout y est, en effet : les difficultés quotidiennes de la grande majorité de la population, la corruption qui sévit à tous les échelons de l'administration, l'omniprésence et la brutalité des services de sécurité, le blocage du système politique, les humiliations sans fin que la population subit en silence, les ravages du capitalisme sauvage... Consignés en dialecte égyptien avec un humour décapant et un admirable sens de la mise en scène, ces échanges librement reconstitués par l'auteur, sinon entièrement inventés par lui, relèvent à la fois de la création littéraire et de l'enquête de terrain. S'ils font connaître les griefs des "gens d'en bas", ils laissent aussi entrevoir les raisons pour lesquelles le pouvoir en place tient bon mal-gré sa décrépitude et son impopularité. C'est sans doute cette combinaison inédite de lucidité politique, de tendresse pour les plus faibles et d'humour qui explique la diffusion de Taxi, dans sa version originale, à plus de cent mille exemplaires."
4. Les nuits du Caire
Gilbert Sinoué
3.33★ (37)

"Vous avez vécu dans le souvenir du bonheur, Karim. Or, rien n'empêche le bonheur comme le souvenir du bonheur. Voici un roman charmant et percutant, dans lequel le passé joue à cache-cache avec le présent. D'une plume légère et poétique, Gilbert Sinoué nous offre un voyage littéraire dans sa chère Égypte natale. Normal, donc, si le romancier ressemble au narrateur, le dénommé Karim Jawhar. Ce chrétien d'Orient de soixante-six ans décide de revenir sur la terre de sa jeunesse. Un pays qu'il a quitté quarante ans plus tôt. Pourquoi un tel voyage, alors que l'Égypte est sur le point de chasser Moubarak ? L'amour bien sûr ! Celui d'un pays qui se libère, mais aussi celui que Karim ressent toujours pour Myriam, avec laquelle il vécut une ardente passion de jeunesse. Or, les deux amoureux d'autrefois se sont donné rendez-vous au Caire. Karim attrape un vol d'Egypt-Air, le 29 janvier 2011, et le voilà sur place le soir même, dans un taxi, en direction de la place Tahrir. Là où la foule gronde et fait vaciller le pouvoir en place depuis trente ans. (Blaise de Chabalier - Le Figaro du 23 mai 2013)"
6. L'Egypte de Cossery
Albert Cossery
3.62★ (12)

" Après avoir lu les oeuvres d'Albert Cossery, Sophie Leys décide de le rencontrer et de partir sur les traces de l'écrivain en Égypte. Elle en rapporte un reportage photographique qui retrace en noir et blanc l'univers si particulier de Cossery. En quelques scènes qui ne cèdent jamais à l'exotisme, elle (re)raconte Mendiants et Orgueilleux, Une ambition dans le désert, Les Hommes oubliés de Dieu... Les photos sont augmentées d'un texte de Cossery tiré de ses oeuvres existantes. Ce livre a été conçu par Sophie Leys et Albert Cossery. « Ce qui m'a surtout frappé dans ces photos, c'est l'infinie tendresse de l'artiste envers les êtres et les choses, comme si, dans une enfance lointaine, elle avait vécu dans cette ville et respiré ses odeurs ; et que la nostalgie de ce mystérieux passé la guidait dans sa démarche. »
7. Mendiants et orgueilleux
Albert Cossery
4.16★ (735)

" Dans les rues de Caire, Gohar, ex-philosophe devenu mendiant, sillonne avec nonchalance les ruelles de la ville et croise des figures pittoresques et exemplaires. Dans ce petit peuple où un manchot, cul-de-jatte, subit les crises de jalousie de sa compagne, on rencontre aussi Yeghen, vendeur hachisch, laid et heureux et Set Amina, la mère maquerelle. Il y a aussi Nour et Dine, un policier homosexuel, autoritaire, mais très vite saisi par le doute à mesure que progresse son enquête. Un meurtre a eu lieu, celui d'une jeune prostituée.."
8. Les fainéants dans la vallée fertile
Albert Cossery
4.00★ (304)

"La fainéantise est élevée au rang des valeurs supérieures dans cette famille cairote : Galal l'aîné n'a pas bougé de son lit depuis sept ans, Rafik a renoncé à épouser la femme qu'il aime de peur qu'elle trouble sa somnolence. Serag, le plus jeune des frères veut commettre la folie d'aller travailler en ville au grand dam du vieil Hafez qui exprime sa fureur en ces termes : " Qu'est-ce que j'entends ? Tu veux travailler ! Qu'est-ce qui te déplaît dans cette maison ? Fils ingrat ! Je t'ai nourri et habillé pendant des années et voilà tes remerciements ! " Albert Cossery en appelle ici au sommeil comme d'autres à l'insurrection armée."
9. Récits de notre quartier
Naguib Mahfouz
4.05★ (125)

L'auteur se remémore son enfance au Caire...
10. Le cortège des vivants
Naguib Mahfouz
4.12★ (182)

"En 1941, fuyant la ville moderne bombardée par les Allemands, une famille de la petite bourgeoisie s'installe dans un vieux quartier du Caire, Khan al-Khalili, réputé plus sûr. Là, le fils aîné, Ahmad, quadragénaire taciturne et misogyne, tombe amoureux d'une jeune fille de seize ans, Nawal, qu'il n'ose cependant demander en mariage. Son frère cadet Kouchdi succombe lui aussi au charme de Nawal et se montre plus entreprenant... Publié en 1946, Le Cortège des vivants est l'un des premiers romans réalistes de Naguib Mahfouz et de toute la littérature arabe. Témoignage précis sur l'Egypte durant la Seconde Guerre mondiale, évocation d'un milieu social en pleine mutation, analyse des représentations traditionnelles de la femme dans les sociétés arabes, il propose en toile de fond la fresque colorée d'un quartier populaire et de ses habitants. Naïf objet d'une rivalité amoureuse destructrice, Nawal vibre et rayonne, adolescente soudain transfigurée par le désir des hommes."
11. Passage des miracles
Naguib Mahfouz
4.09★ (251)

"L'impasse du Mortier, où l'on écrasait graines et plantes pour les pharmaciens et les fumeurs, brilla un jour dans le ciel du Caire comme un astre. De quel Caire s'agissait-il ? De la ville fatimide ? De celle des sultans ou des mamelouks ? C'est maintenant un passage, tout un monde en vérité, orné d'un café aux arabesques multicolores. Personnages de Bruegel, de Courteline et de Zola, ses habitants vivent le Moyen Age à l'heure de la Seconde Guerre mondiale : la marieuse, commère magnifique, le cafetier pédéraste et agent électoral, le faiseur d'infirmes, le dentiste profanateur de sépultures, la belle Hamida, fascinée par son souteneur. mais aussi le Sayyid Ridwâne partant pour La Mecque. C'est la cour des miracles du petit peuple du Caire. "
12. Vienne la nuit
Naguib Mahfouz
4.25★ (149)

"Le Caire des années 30, à la veille de la Seconde Guerre mondiale: tandis qu'une vieille nation accède à la modernité, une famille se trouve en butte aux difficultés du quotidien. Sans ressources à la mort du père, la mère, figure omniprésente - vivante incarnation de l'Égypte éternelle - , t ses quatre enfants parviennent à surmonter une suite d'épreuves, leurs permettant alors d'espérer des jours meilleurs. Mais c'était faire fi de la malédiction qui s'acharne sur cette famille. A travers les destins individuels de ses personnages, Naguib Mahfouz nous entraîne dans une profonde méditation sur le secret de la vie et des êtres, le libre arbitre et la fatalité, le Bien et le Mal. "Vienne la nuit" a rencontré dès sa parution en 1949 un succès retentissant et connaît vint et une rééditions à ce jour, record absolu dans toute l'œuvre de Mahfouz. Il figure par ailleurs parmi les grands classiques du cinéma arabe, avec une adaptation à l'écran sous le titre "Début et fin".
13. Sept stations du Caire : Carnet de voyage par le métro
Pierre Gazio
5.00★ (5)

"Découvrir l'Egypte dans l'oeuvre d'Albert Cossery, auquel il a consacré sa thèse, a conduit Pierre Gazio à s'installer au Caire. Cette ville de coeur, dont il parle la langue, il l'a parcourue en tous sens et en connait les mystères et les secrets. C'est par le métro qu'il nous la dévoile dans un récit savoureux, savant et complice. Sous le macadam d'une ville turbulente qui bouge et résiste, circule, à l'ombre des regards et des censures politiques et religieuses, une certaine liberté. Et nous voilà, allant de station en station à la découverte de sept quartiers du Caire où cohabitent, comme dans un inventaire à la Prévert, intégrisme islamique, basilique à la gloire de sainte Thérèse de Lisieux, charcuteries coptes, sanctuaire de la petite fille du prophète Ali, souvenir de Dalida native de Choubra, petits mécréants en mal de survivre... Guide éclairé, récit ethnologique, livre d'histoire et de géographie, recueil de contes, Sept stations du Caire est aussi le roman d'une ville aux mille visages. Son épopée du quotidien."
14. Charaf ou l'honneur
Sonallah Ibrahim
3.91★ (56)

"Charaf (" honneur " en arabe), un jeune Egyptien d'une vingtaine d'années, traîne son désoeuvrement dans une rue commerçante du centre-ville du Caire, haut lieu d'une société de consommation à laquelle il n'a pas accès. Devant une salle de cinéma, un étranger lui offre une place et l'invite, après le film, à poursuivre la soirée chez lui. Charaf accepte mais, quand son hôte lui fait des avances, il le frappe d'une bouteille de whisky et le tue accidentellement. Condamné à une lourde peine de prison, Charaf a pour voisin de cellule le Dr Ramzi, pharmacien copte qui, après une tentative en politique, fit carrière dans une multinationale pharmaceutique avant d'être victime, en raison de sa probité et de son patriotisme, d'une machination l'impliquant dans une affaire de corruption. Avec le style incisif qu'on lui connaît, où le document s'insère comme une pièce à conviction dans la trame du récit, Sonallah Ibrahim dresse le terrifiant tableau d'une Egypte livrée corps et âme au capitalisme sauvage. Aucun de ses personnages ne peut contrôler sa destinée, ni Ramzi, l'ancien militant nassérien, ni Charaf, le pur produit du sadatisme. Si l'un est réduit à hurler de vaines proclamations depuis sa cellule disciplinaire, l'autre n'a de chance de s'en sortir qu'en perdant " l'honneur " qui lui a valu de se retrouver en prison."
16. Karnak Café
Naguib Mahfouz
3.54★ (225)

" Le Caire, vers le milieu des années 1960. Au café Al-Karnak que gère une ancienne danseuse, le narrateur fait connaissance avec trois étudiants, Hilmi, Ismaïl et Zaynab. Le premier est l'amant de la gérante, et les deux autres, amis d'enfance, s'aiment tendrement. Tous les trois se considèrent comme des enfants de la révolution de 1952 et défendent ardemment ses principes et ses réalisations. Mais un jour ils cessent de fréquenter le café et, à leur retour, les clients apprennent qu'ils ont été arrêtés par la police politique qui les suspectait, contre toute évidence, d'appartenir au mouvement des Frères musulmans. Déjà ébranlés dans leurs certitudes, ils sont encore arrêtés à deux reprises sous d'autres prétextes fallacieux. L'un d'eux, Hilmi, meurt en prison tandis que Zaynab et Ismaïl en sortent comme des loques humaines. Surviennent alors, en juin 1967, la guerre contre Israël et la cuisante défaite de l'armée égyptienne... Ecrit en 1971 et publié en 1974, ce roman a eu un grand retentissement, et le film qui en a été tiré, avec à l'affiche les plus grandes vedettes du cinéma égyptien, a longtemps été censuré à la télévision. Mahfouz y fait preuve de son habituel talent de conteur, faisant du petit café le microcosme d'une Egypte en train de perdre ses repères."
17. Automobile club d'Egypte
Alaa El Aswany
4.15★ (597)

"En cette fin des années 1940, sous les pales des ventilateurs de l’Automobile Club du Caire, l’Égypte des pachas et des monarques flirte avec aristocrates et diplomates de tout poil, pour peu qu’ils soient européens. Régulièrement, Sa Majesté le roi honore de son éminente présence la table de poker. Extravagance, magnificence et décadence qui s’arrêtent aux portes des salons lambrissés. Dans les communs, une armada de serveurs et d’employés venus de Haute-Égypte et de Nubie s’escriment à satisfaire les exigences de l’inflexible El-Kwo, le chambellan du roi. L’esclave du monarque est aussi le chef suprême des employés de tous les palais royaux, qui régente dans ses moindres détails leur misérable existence et se délecte à professer l’art de la soumission. Parmi ses “sujets” : Abdelaziz Hamam, descendant d’une puissante famille ruinée, venu au Caire dans l’espoir d’assurer l’éducation de sa progéniture. À suivre les chemins contrastés qu’empruntent ses enfants, on découvre les derniers soubresauts de l’Égypte pré-nassérienne : morgue des classes dominantes, dénuement extrême des laissés-pour-compte, éveil du sentiment nationaliste. De toute part l’édifice se lézarde, et dans le microcosme de l’Automobile Club, où le visage noir charbon d’un domestique ajoute une touche d’élégance au décorum, frémissent les temps futurs et l’explosion révolutionnaire qui va embraser le pays. Engagé et humaniste comme jamais, Alaa El Aswany renoue ici avec les récits populaires et hauts en couleur de l’irrésistible Immeuble Yacoubian et désigne inlassablement la seule voie juste pour son pays : une démocratie égyptienne à construire."
18. J'aurais voulu être égyptien
Alaa El Aswany
3.46★ (385)

" Si je n'étais pas né égyptien, j'aurais voulu être égyptien ", la célèbre citation de Mustapha Kamel donne le ton de ce recueil : voici l'Egypte placée sous le feu d'un écrivain amoureux de son pays, qui, par le détour de la fiction, fait apparaître les turpitudes et les contradictions d'une société à la dérive. Interdit de publication par l'Office du livre pour cause d'insulte à l'Egypte, le premier de ces récits, "Celui qui s'est approché et qui a vu", donne précisément à voir un monde où règnent les faux-semblants et l'hypocrisie. Avec une implacable ironie, pour décrire des êtres prisonniers de l'obscurantisme et de l'arbitraire, l'auteur met en scène des personnages singuliers, dont la terrible humanité évoque l'univers d'un Dostoïevski à l'ombre des pyramides. Tendre, grinçant, truculent, ce recueil se voit pour sa publication en poche augmenté de sept nouvelles inédites."
20. Les annés de Zeth
Sonallah Ibrahim
3.74★ (69)

"Dans son appartement du Caire, Zeth veut oublier les égouts qui débordent et les immeubles qui s'effondrent, mais la ville l'emporte toujours sur ses rêves. Chronique d'une femme ordinaire, Les Années de Zeth dresse le tableau d'une Egypte moderne où, après les illusions de l'époque nassérienne et les rêves capitalistes de Sadate, corruption rime désormais avec dévotion, et occidentalisation avec islamisation. Autour de Zeth, chacun émet ses messages dérisoires - stéréotypes et fragments d'illusions désabusées auxquels font échos des coupures de la presse égyptienne, morceaux de quotidien en forme d'inquiétants rébus."
21. Le petit voyeur
Sonallah Ibrahim
3.33★ (28)

"Le Caire, fin des années 1940. Un garçon d'une dizaine d'années consigne sa vie quotidienne : il partage une chambre et un lit uniques avec un père, âgé, qui ressemble plus à un grand-père, dans un petit appartement au confort réduit au strict nécessaire. Son récit est ponctué de flash-backs, souvenirs d'une prime enfance heureuse, où la mère était présente. Que s'est-il passé ? Lui-même semble l'ignorer. Lentement, au fil des pages, l'histoire familiale va se révéler, au lecteur en même temps qu'au narrateur. Accroché à ce père qui lutte désespérément contre la déchéance physique et le déclassement social, l'enfant solitaire essaie de comprendre le monde mystérieux des adultes. Il écoute aux portes, espionne à travers les trous de serrure, fouille les tiroirs et les placards, lit les livres interdits. Dans ce récit poignant, largement autobiographique, Sonallah Ibrahim renoue avec l'écriture objectiviste et l'attention extrême portée au détail caractéristiques de son premier roman, Cette odeur-là (Actes Sud, 1992), qui révolutionna l'écriture arabe. En restituant au plus près le regard de l'enfant qu'il a été, avec ses peurs, ses désirs, ses interrogations, il donne à son récit une charge émotive exceptionnelle et livre une de ses œuvres les plus fortes."
22. Ramza
Out-el-Kouloub
Lecture très lointaine d'une grande dame des Lettres égyptiennes, née au Caire, surnommée "La George Sand orientale"...Très célèbre dans les années 1950, elle fût publiée en France par Gallimard... https://avent.savoirslibres.ca/out-el-kouloub/
24. D'autres nuits
Mohammed El Bisatie
3.00★ (3)

Ajout le 29 août 2022-- "Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme cairote, dans les années 1970. Images brèves, fugitives, mais où se concentre déjà l'essentiel, où s'ébauche en quelques traits ce que sera la vie de Yasmine : présence-absence au monde d'une femme qui s'attache à recueillir, classer, exposer des objets témoins d'univers révolus ou en voie de l'être. Présence-absence de ses frères dont l'éloigne son existence urbaine et intellectuelle, mais qu'elle retrouve un temps et qui, une fois repartis, continuent de hanter ses souvenirs, de troubler ses déambulations. Présence-absence des hommesdans sa vie : rencontres marquées par le hasard,l'éphémère, la disparition. Comme à son habitude, Mohammed El-Bisatie ne livre pas les clés du mystère, pas plus qu'il ne s'attache à la psychologie des personnages, dans ce récit épuré de tout superflu et où n'apparaît qu'en filigrane, à travers quelques scènes brèves, la réalité sociopolitique de l'Egypte des années 1970."
25. La Libraire du Caire
Nadia Wassef
3.61★ (188)

Ajout le 5 mai 2023-- "Dans les rues du Caire résonne une étrange musique : l'écho des appels à la prière, les insultes furieuses lancées entre les conducteurs, les cris des vendeurs ambulants. Nadia Wassef connaît cette chanson par coeur. C'est là qu'elle a grandi, et c'est là, dans le quartier de Zamalek, cette île fluviale entourée d'un désert que, le 8 mars 2002, avec sa soeur Hind et son amie Nihal elle a inauguré Diwan, la première librairie moderne et indépendante d'Egypte. Alors que la culture traversait une mauvaise passe, les trois femmes décidèrent de tenter l'impossible et se jurèrent de redonner aux Cairotes le goût de la lecture. Sans formation ni expérience professionnelle dans ce domaine, elles durent affronter la censure, le patriarcat, les clients excentriques, les employés rebelles et donner tort à tous les tristes sires qui leur serinaient qu'elles ne réussiraient pas et feraient mieux de rester dans leur cuisine. Vingt ans après, avec plus d'une dizaine de succursales à travers le pays, 150 employés et des clients assidus, Diwan est une véritable institution en Egypte. Comment en sont-elles arrivées là ? Nadia Wassef nous raconte ici l'incroyable histoire de cette aventure entrepreneuriale, humaine, et littéraire. Au fil de ses mémoires, on croise des habitués hauts en couleur, comme l'exigeant docteur Medhat, Samir le chauffeur qui a un avis sur tout, et on tombe à notre tour sous le charme des trois femmes de Diwan : Nihal la sérieuse contemplative, Hind la taiseuse pleine de sagesse et Nadia, la perfectionniste aux accents parfois dictatoriaux. La Libraire du Caire est le portrait détonnant d'une Egypte moderne, loin des guides touristiques, un cri de ralliement féministe, ainsi qu'une magnifique déclaration d'amour aux librairies du monde entier. Traduit de l'anglais par Sylvie Schneiter " -
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