Citations de Sophie Audouin-Mamikonian (415)
- Quelle est la valeur d'un enfant, par rapport à celui d'un guerrier ? pointa sagement le loup. Pourquoi dois-je plus sauver l'un que l'autre ? Ils sont tous les deux précieux. La vie est précieuse. La question est plutôt: devons- nous faire des centaines de victimes ou des centaines de milliers ?
Je ne voulais pas éblouir Katerina. Je voulais simplement lui plaire.
- Je voulais juste voir comment tu travaillais. Ca fait parti de mon entraînement de Voleuse Patenté. "Observez les agissement d'un Maître" a dit notre professeur.
Cal en oublia la douleur.
- Quoi ? Tu... Tu veux devenir une Voleuse Patentée ?
- Oui, comme toi.
- Moi, Lisbeth'tylhannem, je te prends, Various, comme époux et compagnon dans cette vie et dans celle qui nous attend en OutreMonde. Je promets de combattre à tes côtés et d'affronter démons et périls en restant vaillante et courageuse. Je ne promets pas de t'aimer, car si je ne t'aimais pas déjà si fort, je ne t'épouserais pas. Je ne te promets pas la paix, car nous avons déjà cette paix dans nos cœurs. Je me donne tout entière à toi, avec mes qualités et mes défauts, avec mon amour qui est tien. À jamais.
- Âmes de la boule et de la flûte, avons-nous un accord ? demanda-t-elle d'une voix encore brisée par la douleur.
Dans sa tête, les âmes chuchotèrent :
- Un accord nous avons. Que nous respecterons. Emmène-nous, humaine. Et que le Savant Explosif nous délivre. Que nous trouvions enfin le repos.
Tara sourit. Elle se dit que Mourmur allait adorer son nouveau surnom.
Soudain elle s'interrompit, écarquillant ses yeux bleu marine. Puis elle pâlit.
- Oh, oh, fit Cal, je n'aime pas quand tu fais cette tête, poussin.
Tara prit une grande inspiration, pensa que si Cal l'appelait encore poussin devant d'autres gens, elle le transformerait en crapaud illico. Et déclara :
Robin s'éclaircit la voix.
- Hrrmmm, qui, moi ? Pas du tout. Écoute Mara, je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour te parler de séduction, vu que je passe mon temps à courir après Tara (il sourit avec amertume) ou à me conduire comme un imbécile et à la rejeter.
Il n'aurait pas dû prononcer les derniers mots. Mara se jeta dessus tel un requin affamé sur un pauvre petit poisson blessé.
- Quoi ? Quoi ? Tu as rejeté ma soeur ? Et tu es encore vivant ?
- Une déesse ? s'amusa Magister. N'exagère pas, Xaora. Voici ce dont il s'agit. Tu te souvient de Tara Duncan ?
- Humaine, quinze ans. Puissante magie. Introuvable depuis plus de deux mois. Vous a tué, récita docilement Xoarachivanridrovulatrévil, oui, je m'en souviens.
Magister souffla, agacé par l'indifférent "Vous a tué". Il lui tendit la fiole.
- Hum. Pas toute seule. Bref. Voici un échantillon de son sang, que j'ai récupéré dans les laboratoires du Palais. Grâce à ceci, tu devrais pouvoir pister cette effrontée qui ose se mesurer à moi.
- Vous pestez souvent contre elle, Sombre Seigneur, remarqua la démone sans aucun tact après avoir récupéré la fiole.
Magister fit la grimace sous son masque.
- Elle est une épine dans mon pied depuis qu'elle est arrivée sur cette planète. Aujourd'hui est le jour où j'ai décidé de la retirer.
Le chef des sangraves avait oublié un détail : les démones n'étaient pas très à l'aise avec les métaphores.
- Décidé de retirer quoi ?
- L'épine.
- Quelle épine ?
Magister se pinça le nez, ses doigts passant au travers de son masque.
- Hrrrmmm, se râcla-t-il la gorge. Je-veux-que-tu-tue-Tara-Duncan. Est-ce clair à présent ?
La démone fit la grimace. A son tour.
- Mais vous avez parlé d'épine. Comment pouvais-je deviner que vous parliez de cette Tara ? Sa mère est une dryade ? Elle descend d'un arbre ? Je peux la faire flamber si vous voulez.
Annabelle grogna.
- Oh, ça va, on a déjà eu le truc avec Mordred la semaine dernière. (Elle prit une voix profonde en agitant les mains :) "Je vais conquérir le mooooonnde !" (Elle reprit sa voix normale pendant que tout le monde la regardait, choqué par sa désinvolture.) Vieux loup, on est au XXIe siècle, là. Personne ne peut conquérir le monde. Il y a sept milliards d'humains sur cette planète. Le concept de souverain hyper puissant vénéré et adoré, ça n'existe plus. Si un zozo essayait de prendre le pouvoir, tout le monde se lèverait comme un seul homme pour le combattre. Ils se tapent dessus, ces humains. Mais-donnez leur un ennemi commun, et ils vont s'unir plus vite que des plaquettes sanguines entre elles lors d'une hémorragie.
Leur piège avait été astucieux. Sans Magister, ils auraient été les maîtres de l’univers en juste une petite semaine. Tara croisa les doigts pour que Magister n’apprenne jamais ce détail et pense que les démons avaient besoin de bien plus de temps pour collecter les âmes, sinon son ego ne connaîtrait plus de frontières - il avait sauvé non seulement la Terre, mais aussi l’univers tout entier.
- Oh, ma chérie, murmura Jeremy, je suis tellement désolé, je n'avais pas le choix !
Les deux Anges relevèrent la tête, comme deux requins qui venaient de sentir du sang.
- Comment tu l'as appelée, mon joli ? fit le Rouge.
- Il a dit "ma chérie", j'ai bien entendu, fit le second en mettant sa main en cornet autour de son oreille comme s'il était sourd.
- C'est pas lui qui nous a assuré qu'il n'était pas du tout amoureux, juste... qu'est ce qu'il a dit déjà ?
- Hum, "protecteur" il me semble, persifla le second.
Mais Jeremy se fichait bien des railleries des deux Anges. Il n'avait pas pu s'en empêcher, pas plus qu'il n'était capable de s'empêcher de protéger Allison.
Tara soupira. Pourquoi, alors quelle n'avait que quinze ans, les choses lui paraissaient-elles si claires? Les adultes avaient trop tendance à tout compliquer. Elle allait devoir leur ouvrir les yeux et cela n'allait pas être très agréable. Elle allait faire comme pour aracher un sparadrap. Vite et fort, ça ferait moins mal.
- Vous l'agacez beaucoup, vous savez, expliqua-t-elle posément. Elle vous trouve, voyons, "geignards". Elle m'a dit de vous dire qu'elle aimait Magister à la folie, qu'un "centième" de son amour était plus brûlant que l'amour de touts les hommes... vampyrs, quiquecesoitsurAutreMondeousurTerre. Bref, elle aimerait bien que vous vous mariiez et que vous lui fassiez plein de neveux et de nièces à qui vous ferez peur en leur parlant de leur terrible tante... Fin du message. En clair, elle vous aime et voudrait que vous lui fichiez la paix.
Soudain elle s'interrompit et eut un sourire radieux.
- Hé, mais pourquoi je m'en fais, moi, j'adore me battre ! Si c'est un traquenard, c'est super ! Un mystérieux inconnu va essayer de tuer Tara, on va lui sauver la vie, taper sur un tas de gens et tout va se terminer par un banquet sur AutreMonde !
Fabrice se mit à rire.
- Fafnir, j'ai l'impression d'entendre Obélix, parfois ! Si tout pouvait être aussi simple, ce serait fantastique !
- Mmmh, murmura-t-elle. Chaman ?
Le chaman, qui était en train d'examiner la victime releva la tête.
- Votre Altesse impériale ?
- Depuis combien de temps le zombie est-il mort ?
- Environ une bonne dizaine d'années, Votre Altesse impériale.
Évidemment. À question idiote, réponse idiote.
- Je veux dire, reprit-elle, quand a-t-il été écrasé ?
"Ce n'est pas sans danger mon amour, dit-elle. Ce n'est pas sans danger. N'espère pas. Je le suis."
Pour l'instant, les choses étaient horriblement calmes. Elle pensait "horriblement" parce qu'elle se demandait sans cesse ce qui allait lui tomber dessus. Pas parce qu'elle était pessimiste, loin de là, mais lorsque les choses allaient trop bien, sa douloureuse expérience lui dictait qu'elles n'allaient pas tarder à aller très mal.
Tara, encore bouleversée par ce que lui avait dit Robin, perturbée par tout ce qui se passait, oublia qu'elle portait les objets démoniaques sur elle et qu'elle était au maximum de sa magie.
Elle lui rendit son baiser avec toute la force et la puissance de ce qu'elle éprouvait pour lui.
Son salon n'était pas fait pour supporter de telles élévations de magie. Il fit donc, très naturellement, ce que font les murs lorsqu'ils sont soumis à une trop forte pression.
Il explosa.
-Qu'est-ce que tu veux de moi Cal?
-Ça, répondit Cal.
Et il l'embrassa.
- Fafnir ? appela Robin. Peux-tu monter la garde pendant que nous opérons Galant ?
- Ne t'inquiète pas ! gronda farouchement la naine rousse. Le premier qui approche, j'en fais de la saucisse hachée.
Il eut un sourire si triste qu'à l'intérieur de la Reine, Tara en frémit. Puis il prononça une phrase qui frappa Tara au plus profond d'elle-même :
- C'est pour toi, Tara, uniquement pour toi. Je t'aime.
Et avant que la Reine Noire n'ait pu l'en empêcher, il s'empala sur une longue lame noire. Droit dans le cœur.