Citations de Sophie Coignard (55)
Certes, les profiteurs sont nombreux. Et la Caisse pas trop farouche à leur égard. Mais en même temps, elle concentre en son sein les plus beaux esprits de la République.
Du sommet du pouvoir politique aux grands corps de l'Etat, en passant par les syndicats et les patrons du CAC 40, tout le monde veut sa part du butin. Les présidents de la République lui demandent de petits coups de main, pour dépanner des amis, ou de grands services pour financer leurs mirobolantes ambitions. Les Premiers ministres, de Jospin à Ayrault en passant par Raffarin, Villepin et Fillon, n'hésitent pas à lui faire recueillir des collaborateurs qui pourraient connaître une mauvaise passe en cas d'alternance. Les ambitieux y voient un magnifique ascenseur pour leur carrière, et parfois un moyen de s'enrichir. Les cyniques un placard de luxe pour faire semblant de travailler. Les syndicats exigent de participer au festin. Les groupes du CAC 40 l'appellent au secours. Les prestataires en tout genre, avocats, banquiers d'affaires, experts autoproclamés, lui proposent leur services à prix d'or.
Pour cette raison, les initiés prétendent parfois que CDC est le sigle de la "Caisse Des Copains".
Et tout ça avec l'épargne des Français
Le joker de la vie privée.
Les grands mots servent parfois de paravent aux arguments trop faibles.
Les fauves, s’attaquent toujours aux individus isolés ou affaiblis.
Les gens sont prêts à en dire beaucoup pour avoir la paix.
Tu ne sais pas ce que ça signifie, de vivre dans la peur de la trahison, de savoir qu’à chaque instant un de ces salopards qui te font des courbettes est prêt à publier les pires insanités sur toi, si cela lui permet de briller. Et puis, tu ne comprends pas que tous ces gens sont des parasites. Qu’ils vivent à nos dépens, qu’ils se nourrissent de nos faiblesses, que, sans nous, ils ne seraient rien.
Une classe dominante ? En France ? En 2012 ? Quelle drôle d’idée !
Apparemment, la corruption a épargné la France comme le nuage de Tchernobyl
"La méritocratie est peut-être le pire des systèmes, mais à l'exception de tous les autres"
Ce ne sont pas des amis du genre humain, mais des obsédés du profit, qui usent des méthodes les plus brutales pour faire plier leurs proies.
Ils ont fait parler d’eux en rachetant à prix cassé les dettes d’États en quasi-faillite, puis en étranglant leurs gouvernements pour les obliger à rembourser. C’est pour ce genre de faits d’armes qu’ils sont surnommés les « fonds vautours ».
Ces virtuoses de la spéculation fondent sur leur proie quand ils considèrent que le PDG est surpayé, que ses administrateurs lui sont humblement soumis, que tout ce petit monde dort sur ses lauriers ou encore, comme Sébastien Bazin quand il est arrivé chez Accor, que l’entreprise pourrait cracher plus de bénéfices.
Avant, quand j’arrivais dans un pays, je devais toujours commencer ma tournée par le sous-secrétaire d’État au tourisme avant d’accéder au secrétaire d’État en titre, et je ne montais jamais plus haut. Grâce à Nicolas, explique-t-il, j’accède directement au Président ou au Premier ministre. C’est quand même plus facile pour se faire entendre ! » Il décrit l’ancien chef de l’État comme un énorme bosseur, doté d’une mémoire scandaleuse, qui se rappelle le prénom non seulement de ses interlocuteurs, mais aussi ceux de leur femme et de leurs enfants.
Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille au conseil d’Accor. Gilles Pélisson se retrouve à son tour sur un siège éjectable fin 2010. Le cours de l’action remonte, c’est vrai, mais pas assez vite pour Bazin et son milliard. Alors, pourquoi ne pas nommer ce nouvel administrateur, coopté en mai 2009, Denis Hennequin, patron de McDonald’s Europe ? Original et dynamique, il aime le vélo et la moto, tutoie tout le monde et ne porte jamais de cravate. Il apporterait un vent de fraîcheur à la tête du groupe.
Les Américains ne plaisantent pas avec l’argent : c’est le succès ou la porte. Aux deux fondateurs, qui ont dépassé les 70 ans mais siègent toujours au conseil, il lance dès son arrivée : « Laissez-moi trois mois pour qu’on bâtisse une histoire. » Les trois hommes n’appartiennent ni à la même génération ni au même milieu, mais ils sont d’accord sur un point capital : il faut du cash, il faut que ça crache…
Ils sont les heureux élus, quand tant d’autres grattent à la porte.
Leur rôle est prépondérant, au moins sur le papier. Réfléchir à la stratégie de la société qui les a nommés, contrôler les dirigeants, s’assurer de la sincérité des comptes, prévenir les risques potentiels de tous ordres… Lourde tâche ! Ainsi, ce sont eux qui décident indirectement d’une grande partie de notre destin. Ils peuvent choisir de fermer une usine ou, au contraire, d’en construire une nouvelle. De délocaliser ou de produire français.
Jadis, appartenir à un grand corps de l’État faisait fantasmer les ambitieux. Désormais, leur préférence se porte sur les conseils d’administration. Pas n’importe lesquels, bien sûr. Les plus importants, ceux qui renforcent un statut et distribuent des jetons de présence substantiels. Les cumulards peuvent percevoir jusqu’à 500 000 euros par an pour une charge de travail qui représente à peine un mi-temps. C’est moins que les PDG qu’ils sont chargés officiellement de surveiller, et qu’ils s’emploient surtout à chouchouter. Mais c’est vingt fois plus que le revenu moyen des Français. S’y ajoute une gratification non monétaire d’importance : « le capital social qu’on accumule, le réseau qu’on se constitue, les idées que l’on y entend, la renommée et le prestige qu’on y acquiert », comme le confie l’un de ces happy few.
Les lieux de pouvoir ne sont plus ce qu’ils étaient. Soumis aux regards indiscrets et aux règles modernes de la transparence, le Conseil des ministres est devenu une vraie passoire. Rien de ce qui se dit dans le cabinet d’un juge n’y reste bien longtemps, et le secret de l’instruction n’est plus qu’une aimable fiction. Ceux qui nous gouvernent ne sont plus seulement traqués par les paparazzis : chacun de leurs faits et gestes est immortalisé par des citoyens anonymes, prompts à dégainer leurs smartphones pour tourner une vidéo ou prendre une photo.
Sarkozy et Hollande ont au moins un point commun : leur passion pour les impôts.
"Il faut bien qu'on donne l'illusion qu'il s'agit d'une vraie réforme..." Marylise Lebranchu
De l'extrême droite à la gauche bobo, ils ont une passion pour la dissimulation.
Vous n'avez pas besoin d'idéologie ou de stratégie, mais de tactique et de communication. François Mitterand