Citations de Sophie Divry (685)
La peur s'efface, une ivresse la remplace.
La vie est pleine d’action sans intérêt auxquelles les adultes ne songent pas lorsqu’ils lancent leur projet d’enfant, acceptant de fait que bébé risette passera plus de temps à apprendre à conduire une voiture ou à monter un dossier de prêt immobilier qu’à approfondir moralement la notion de justice, esthétiquement la notion de beauté, politiquement l’égalité
De ce mariage, il est resté une photo officielle, longtemps posée sur la commode de votre chambre, tel un petit radiateur sentimental réchauffant ton quotidien.
Ça t'étonnait de reprendre des expressions de ta mère ; être le dindon de la farce, se faire manger la laine sur le dos, ne pas tomber de la dernière pluie...
- Tu sais, même le boulot idéal, s'il est exécuté avec des imbéciles, devient un enfer.
(p. 104)
Revenir à des gestes simples : marcher-cuisiner-lire.
Il devrait pourtant s'y résoudre, à cette solitude perpétuelle, tant les hommes ont été cruels envers lui ; et s'ils ont été nombreux, combien peu lui ont tendu la main. Mais maintenant, maintenant qu'il a tout perdu, qu'il n'est plus rien qu'un homme à la main brûlée... Que ce monde lointain, que ce monde décevant, que ce monde plein d'enfants fragiles et d'êtres humains formidables, que ce monde lui manque.
Les parents veulent toujours le meilleur pour leurs enfants. Qu’ils aient une bonne santé, de bonnes notes à l’école, qu’ils fassent les meilleures études possibles. Nous voulons qu’ils gagnent les concours, qu’ils obtiennent de meilleurs logements que les autres, le crédit bancaire au meilleur taux, un bon travail, un couple heureux. Nous voulons qu’ils soient à l’abri du besoin, que leur femme ou leur mari soit inoffensif. Nous préférons qu’ils mettent de côté en cas de coup dur. Nous voulons qu’ils nous donnent des petits-enfants bien élevés. En somme, que voulons-nous, en tant que parents ? Je vais te le dire : nous voulons que nos enfants soient des bourgeois.
Les êtres humains font tous partie d'une grande association qui a la terre pour siège social, mais il est d'usage pour faire connaissance de participer à des associations plus restreintes.
A partir de ce moment-là, je ne fis que l'attendre. L'attendre et penser à elle. Comme elle m'avait promis de venir, je décidai de me barricader chez moi et de sortir le moins possible. Un confinement, mais décidé librement. Pas un confinement de la peur : un confinement de l'amour.
La science, ça consiste à passer d'échec en échec avec une foi constante.
D'avoir perdu son travail avait sapé sa confiance en elle plus profondément qu'elle ne l'aurait cru. Elle vivait avec une sensation de vulnérabilité et de culpabilité. Son désoeuvrement relatif la portait à analyser de même le moindre signe de fragilité chez les autres.
Il aurait voulu qu'il neige. Pour que la neige camoufle la terre, le potager au repos. Qu'il neige pour couvrir sa pensée, que le blanc étouffe le chagrin .
" Les herbes sont gantées de gel. Trois chevreuils broutent prés du ruisseau. Ils semblent converser entre élégants. ...
Leurs silhouettes s'échappent des laines de brume. Joseph les regarde à travers la vapeur qui sort de sa bouche. Chaque fois c'est un ravissement.
Les gouttes de rosée sont prises dans le filet des toiles d'araignée. "
« Alors de plus caché de la terre, du plus profond, du plus humble, des millions de graines lancent un cri muet de désir. Toutes, sous l'oeil endormi, écartent la pellicule qui les tenait resserrées et déploient en même temps leur volonté opiniâtre de crever le sol. les rayons du soleil répondent à cet appel, tirent et attirent chacune de leurs tiges, les scindent en minuscules langues, en lianes, en feuilles claires, jusqu'à ce qu'elles se répandent enfin à la surface du sol. »
Le roman as usual, qui se répète avec succès, demande un sujet à la mode, une intrigue vraisemblable et haute en couleurs, des personnages bien campés, auxquels on peut s'identifier, un style d'une lisibilité digeste, quelque chose de clair, d'immédiatement compréhensible et reconnaissable.
Je reçus en même temps un mail de mon frère Elie, avec une photo jointe. Sur un bateau de pêche, deux hommes de quarante ans tenaient fièrement un gros poisson mort. [...] J'eus envie de lui envoyer la phrase de Marcel Pagnol : « Se faire photographier avec un poisson, quel manque de dignité ! »
(p. 19)
[avis aux auteurs Gallmeister :-) !]
[...] bonne soirée de la part de Bouygues Telecom .
- Sale conne , dis-je en raccrochant le combiné ,
dans la catégorie des pires boulots du monde , téléprospecteur peut concourir pour la palme interplanétaire ; c'est LE métier de l'inutilité et de l'emmerdement de son prochain joint à la pollution sonore et à la déformation du langage par la communication ; je me demande dans quel cerveau de casse-couilles congénital ou de commercial péteux est née l'idée de vendre des services par téléphone en bafouant les règles les plus élémentaires de la politesse qui consiste à ne pas déranger les gens .
Les invités, ce sont des bruits de chaussures claquant sur le carrelage, des bonsoirs qui résonnent, d'autres leur répondant, ce sont des visages qui entrent et qui se touchent, des corps qui entrent refroidis par la température extérieure, portant parfums, bouquets de fleurs, bouteilles de vin qu'on met dans tes bras.
Les arbres sont heureux de s'enrouler autour des oiseaux.