Citations de Stieg Larsson (491)
Ce jour-là, Lisbeth Salander était vêtue d'un tee-shirt noir avec une image d'E.T. exhibant des crocs de fauve, souligné d'un I am also an alien. Elle portait une jupe noire dont l'ourlet était défait, un court blouson de cuir noir râpé, ceinture cloutée, de grosses Doc Martens et des chaussettes aux rayures transversales rouges et vertes, montant jusqu'aux genoux. Son maquillage indiquait qu'elle était peut-être daltonienne. Autrement dit, elle était extrêmement soignée.
- Ecoutez, il faut distinguer deux choses : l’économie suédoise et le marché boursier suédois. L’économie suédoise est la somme de toutes les marchandises et de tous les services qui sont produits dans ce pays chaque jour. Il s’agit des téléphones de chez Ericsson, des voitures de chez Volvo, des poulets de chez Scan et des transports qui vont de Kiruna à Skövde. Voilà l’économie suédoise et elle est exactement aussi puissante ou faible aujourd’hui qu’elle l’était il y a une semaine.
Il fit une pause oratoire et but une gorgée d’eau.
- La Bourse, c’est tout autre chose. Il n’y a aucune économie et aucune production de marchandises ou de services. Il n’y a que des fantasmes où d’heure en heure on décide que maintenant telle ou telle entreprise vaut quelques milliards de plus ou de moins. Ça n’a absolument rien à voir avec la réalité, ni avec l’économie suédoise.
Mourir sur son lieu de travail n'est pas habituel - c'est même assez rare. Il est de bon ton de se retirer pour mourir. Disparaître à la retraite ou dans le système de santé et soudain un jour être l'objet des conversations à la cafétéria de l'entreprise. "Au fait, t'as entendu que le vieux Karlsson est mort vendredi ? Oui, c'est le cœur. Le syndicat a décidé d'envoyer une couronne pour l'enterrement." Mourir sur son lieu de travail et devant les yeux des collègues est autrement plus dérangeant. Erika remarqua le choc qui planait sur la rédaction.
- Enquêteur criminel, ça peut être le métier le plus solitaire du monde. Les amis de la victime sont révoltés et désespérés, mais tôt ou tard – au bout de quelques semaines ou mois – la vie quotidienne reprend le dessus. Pour les plus proches, ça met plus longtemps, mais eux aussi finissent par surmonter le chagrin et le désespoir. La vie continue. Pourtant les meurtres non résolus vous rongent. En fin de compte, il ne reste qu’une seule personne qui pense à la victime et essaie de lui rendre justice – le flic qui est resté avec l’enquête sur les bras.
Femme battue – l’expression était si banale. Pour elle, cela avait pris la forme d’une maltraitance légère mais continuelle. Des gifles, des bourrades et des menaces lunatiques. Se retrouver par terre dans la cuisine. Les éclats de son mari étaient toujours inexplicables et les coups rarement suffisamment forts pour qu’elle soit réellement blessée. Il évitait de frapper avec le poing. Elle s’était adaptée. Jusqu’au jour où, soudain, elle avait rendu les coups et où il avait totalement perdu le contrôle. Pour finir, pris de folie, il l’avait frappée dans le dos à coups de ciseaux.
Les dossiers sont une chose. Les êtres humains une autre
Pendant deux ans, elle était resté aussi loin que possible de Mikael Blomkvist. Pourtant il semblait tout le temps revenir coller à sa vie comme un chewing-gum sous la chaussure, soit sur le Net, soit dans la vie réelle. Sur le Net, ça pouvait aller. Là, il n’était que des électrons et de lettres. Dans la vie réelle devant sa porte, il était toujours ce putain d’homme attirant. Et il connaissait tous ses secrets, de la même manière qu’elle connaissait les siens.
Elle l’observa et constat qu’elle n’avait plus de sentiments pour lui. En tout cas, pas ce genre de sentiments.
Il avait réellement été son ami tout au long de cette année.
Elle lui faisait confiance. Peut-être. Cela l’agaçait que l’une des rares personnes en qui elle avait confiance soit un homme qu’elle évitait tout le temps de croiser.
Elle se décida subitement. C’était idiot de faire comme s’il n’existait pas. Ça ne faisait plus mal de le voir.
Elle ouvrit la porte et l’admit à nouveau dans sa vie.
Pour elle, la police était une puissance ennemie relativement imprécise, dont les interventions concrètes au cours des années avaient été de l’arrêter ou de l’humilier.
L’histoire familiale qui ressortait des entretiens avec Henrik Vanger était une version franchement différente de celle donnée dans le portrait officiel de la famille. Mikael savait très bien que toutes les familles ont des squelettes dans le placard. La famille Vanger avait un cimetière entier.
- [...] Fascinant, non, comme les nazis réussissent toujours à placer le mot "liberté" dans leur propagande ?
Elle avait utilisé des couleurs rouge et bleue en tatouant le message, c'était écrit en lettres capitales sur cinq lignes qui couvraient tout son ventre, depuis les tétins jusqu'au dessus de son sexe: JE SUIS UN PORC SADIQUE, UN SALAUD ET UN VIOLEUR.
"Elle comprit tout à coup que l'amour était l'instant où le cœur est sur le point d'éclater."
Après de nombreuses années d’observation du sujet, Mikael était persuadé qu’il n’existait pas un seul directeur de banque ou chef d’entreprise célèbre qui ne soit pas aussi un ripou.
Elle avait découvert que la meilleure façon de tenir l'angoisse à distance était de fantasmer sur quelque chose plus fort que ses pensées.
L'amitié - ma définition - est basée sur deux choses, dit-il soudain. Le respect et la confiance. Ces deux facteurs doivent obligatoirement s'y trouver. Et ça doit être réciproque. On peut avoir du respect pour quelqu'un, mais si on n'a pas confiance, l'amitié s'effrite.
Les innocents, ça n'existe pas. Par contre, il existe différents degrés de responsabilité.
Armanskij était perplexe et irrité contre lui-même de l’avoir manifestement mal jugée. Il l’avait crue bouchée, peut-être même un peu débile. Il ne s’était pas attendu à ce qu’une fille qui avait tellement séché les cours qu’elle n’avait même pas eu de notes en fin de collège puisse écrire un rapport qui non seulement était correct du point de vue linguistique mais qui, en outre, contenait des observations et des informations dont il se demandait comment elle avait pu les obtenir.
Même si maître Bjurman avait figuré sur une liste d’espèces d’insectes menacées d’extinction, elle n’aurait pas beaucoup hésité à l’écraser sous son talon.
Elle avait constaté depuis longtemps que les relations sociales n'étaient pas son fort et elle s'était préparée à une vie solitaire. Elle en était parfaitement satisfaite pourvu que les gens la laisse tranquille sans se mêler de ses affaires.
En Suède, 92% des femmes ayant subi des violences sexuelles à l'occasion d'une agression, n'ont pas porté plainte.