AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Téa Obreht (67)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La femme du tigre

Sous une trame apparente de récit familial quasi anecdotique pour le lecteur occidental du XXIème siècle (retrouver les affaires perdues d'un homme mort dans l'hôpital d'une ville reculée), Téa Obreht nous emmène dans un dédale de contes et d'histoires de famille, magiques ou pas, qui révèlent subtilement, presque en passant, par touches détournées, l'histoire de l'ex-Yougoslavie, pays dont l'éclatement fut fratricide, et dont la tradition populaire reste vivace.

On y voit des légendes magiques, l'irrationnel accepté et finalement recherché, L Histoire passe aussi devant nous, l'humanisme de certains cherchant à soulager les souffrances des autres ... et la guerre en filigrane, les guerres mondiales et la dernière qui trancha le pays, pas encore vraiment apaisé semble-t-il, bientôt 30 ans après le conflit.

On pourrait évoquer aussi le poison des secrets de familles, qui traîne et se répand de génération en génération, et qui se renforce en période de conflit et d'instabilité des repères, mais ce n'est pas l'aspect du roman qui m'a le plus frappée.
Commenter  J’apprécie          10
Inland

Le destin de Mattie Lurie, convoyeur de chameaux amenés du moyen Orient vers les États Unis de la conquête de l’Ouest percute celui de Nora Lark, pionnière sédentarisée avec sa famille dans un Arizona hostile et asséché.

J’ai eu du mal tout du long du récit. Les récits concernant Mattie et Nora se font de manière parallèle, sans la même temporalité (on assiste à une journée climax dans la vie de Nora alors que toute l’existence de Mattie est relatée assez chronologiquement). Il y a de nombreux personnages ou évènements accessoires qui ne servent à rien. L’écriture est alambiquée avec en permanence des sous entendus pour expliquer des faits ce qui amène à relire plusieurs fois des paragraphes pour comprendre ce que l’auteure veut dire. C’est épuisant...mais j’ai tenu bon jusqu’à la fin (je suis passée néanmoins en lecture en diagonale vers les 3/4 du livre). La fin est satisfaisante, l’idée de départ semble bonne mais réellement, l’exécution n’est pas réussie.
Commenter  J’apprécie          10
Inland

Aujourd’hui, préparez vos montures, chaussez vos bottes, je vous emmène au Far West. Vous allez respirer la poussière, être assoiffés comme jamais et croiser le chemin de quelques malfrats peu recommandables.

.

Lurie, jeune orphelin qui ne fait pas dans la dentelle et qui a déjà joué de la gâchette, est recherché par les autorités locales. Pour sauver sa peau et se rendre invisible, il rejoint une équipe d’hommes qui traverse de multiples contrées au sud-ouest des États-Unis à dos de chameaux.

.

Pendant ce temps, en Arizona, Nora, une jeune mère courageuse, vit seule la plupart du temps avec ses garçons, dans l’attente que son mari leur ramène la précieuse eau dont leur ville manque cruellement.

.

Comme vous l’aurez peut-être compris, nous sommes sur un récit entremêlant deux destins de personnages, mais sur une seule temporalité. Et je dois vous avouer que mes impressions ne sont pas égales suivant le protagoniste que nous suivons.

.

En effet, autant, j’ai éprouvé une réelle admiration pour Nora ! Sa combattivité face à l’adversité et son souhait de protéger les siens ne peuvent que forcer le respect. J’ai ressenti sa soif, son envie d’améliorer les choses, de ne pas croire à toutes les histoires de croyance plus ou moins effrayantes narrées autour d’elle, sa volonté d’affirmer sa place en tant que femme dans une communauté où l’homme règne en maître…

.

À l’inverse, je n’ai rien éprouvé à la lecture des aventures du jeune Lurie. Ma concentration s’échappait à chaque fois que le récit nous narrait son parcours. Une impression d’une avancée sans fin, d’une errance sans but, malgré quelques péripéties…

.

En revanche, les cent dernières pages ont été un enchainement de faits et de révélations qui m’ont complètement happée !

.

Bref, une lecture agréable dans son ensemble, malgré quelques longueurs, qui aura su me faire remonter le temps et plonger au cœur des terres hostiles du Grand Ouest américain !

.

Certains d’entre vous sont-ils amateurs de littérature américaine ? Et plus particulièrement des récits se déroulant au temps du Far West ?
Commenter  J’apprécie          10
Inland

Un récit qui peut paraître long mais nécessaire pour implanter l'histoire d'un pays dont l'Histoire est riche.

Dans ce récit, il y a :

- Lurie Mattie un jeune Turc et chamelier en proie à des années d'errance et il y a Nora Lark attachée à sa maison

- Il y a la quête de l'or et la quête de l'eau : toutes deux très précieuses

- Il y a des morts et des fantômes. Lurie en a plusieurs et Nora a sa fille décédée bébé

- Il y les êtres penseurs, les rêveurs comme Emmet le mari de Nora et les éleveurs, les propriétaires terriens

Il y a de nombreux personnages gravitant autour des deux personnages principaux. Cela pourrait perdre le lecteur mais tout comme les personnages ont su se retrouver, ne pas se perdre dans cette grande contrée aride et désertique, l'auteur arrive à nous intéresser et à ne pas perdre le lecteur. Un récit à la façon western pour les amoureux de ce pays, de son histoire, de ses peuples.

Mes sentiments :

+ Je me suis plus attachée à Lurie qu'à Norah. Il est très proche et prend soin de son fidèle compagnon le chameau

+ Tout est bien décrit et on s'imagine des paysages à couper le souffle

+ Le récit est riche et bien documenté et nous en apprend plus sur cette période de l'histoire avec son immigration et la création de certains états

+ Lurie bien que solitaire et indépendant a développé de fortes amitiés contrairement à Nora

+ J'ai aimé Toby le dernier fils de Nora : son innocence, son imagination, sa foi, sa bienveillance envers Josie

- le personnage de Nora

- Un peu long
Commenter  J’apprécie          10
Inland

je ne suis ni passionnée ni contre les western, mais ce roman ne m’a pas convaincue! il traine en longueur, quoique l’intrigue et les deux personnages principaux soient bien pensés! Ce n’est pas suffisant pour en faire un page turning. Sans plus, vraiment ..!
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Il y a du talent chez ce jeune auteur, indéniablement. Mais que la filiation annoncée avec Garcia Marquez est lourde à porter à 25 ans ! Pour ma part, j'ai trouvé le rapprochement avec le lauréat du prix Nobel pour le moins usurpé... jusqu'à la page 189, où le récit décolle enfin après 6 chapitres plutôt laborieux. Téa Obreht nous transporte alors dans un monde totalement surréel qui rappelle vaguement le grand écrivain colombien. Pour ma part, je rapprocherais davantage la narration à celle du fabuleux roman de Thu Huong Duong, " Au zénith " : ce récit respire enfin lorsqu'au milieu, il prend la tournure d'un conte par sa description des moeurs "sauvages" d'un quelconque village d'une contrée lointaine, qu'il s'agisse ici de l'ex-Yougaslavie ou du Vietnam de Thu Huong Duong. Qu'il est fascinant alors de découvrir les croyances et les habitudes d'une communauté recluse sur elle-même ! Le style volontairement évasif aidant, on croit sans peine à toutes sortes d'histoires plus ou moins crédibles : cet homme qui ne meure jamais, cet autre qui se transforme en ours, cette femme prétendument enceinte d'un tigre... L'habileté de l'auteur tient à ce procédé qui consiste à rapporter les rumeurs avec un détachement apparent, laissant au lecteur le soin de croire ou non aux thèses déployées. Mais lorsque le récit revient au réel, au temps présent, il perd de sa force et la conclusion finit par détruire l'édifice fragile patiemment construit, laissant les pièces du puzzle totalement éparses. Promesse d'une future grande oeuvre à venir ?
Commenter  J’apprécie          10
Inland



Aujourd'hui, je viens vous parler d'Inland de Téa Obreht.



Résumé :

Arizona, 1893 Dans son ranch, Nora attend désespérément le retour de son époux parti chercher de l’eau, tandis qu’elle tâche d’apaiser les craintes de son plus jeune fils, convaincu qu’une bête mystérieuse rôde sur leur domaine.

En parallèle, Lurie vagabond orphelin à la « tête de Turc » et recherché par les autorités, se retrouve à accepter une mission insolite traverser la Californie à dos de chameau.

Les existences de Nora et de Lurie finiront par se télescoper lors d’une improbable rencontre dans un décor spectaculaire de beauté. Un somptueux roman qui ravive le genre du Western, et questionne de manière unique les fondations de l'Amérique

Dans un style poétique, l’épopée âpre et poignante de deux nouveaux américains, prêts à tout pour faire de leur terre sauvage une maison.



C'est assez rare que j'abandonne un livre mais pour le coup je n'arrivais plus à continuer. En ouvrant ce roman, je pensais trouver plus de descriptions, de détails sur l'époque du far-west (même si ce n'est d'habitude pas mon genre de lecture, à part la petite maison dans la prairie 😅).



Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et le rythme très lent (et sûrement les heures de sommeil en moins 😅) ont fini par me perdre.



Avez-vous des romans se déroulant à cette époque à me conseiller ? ☺️



Commenter  J’apprécie          10
Inland

Ce roman Inland me donnait envie pour me retrouver sur une terre non encore unie aux USA que nous connaissions. Je voulais du dépaysement et je l'ai eu, bien que j'en attendais un peu plus côté faits historiques. Cependant au final je suis contente que le roman n'ait pas suivi une ligne classique.

Deux récits alternent et malgré que les deux se rejoignent de manière inexorable, les transitions n'étaient pas très fluides et pouvaient me perturber. J'avais parfois l'impression d'oublier ce qui s'était passé précédemment, mais ce fait d'oublier n'est pas inintéressant compte tenu de cette terre sans souvenir, sans histoire officielle puisque non rattachée à un pays symboliquement existant.

Le personnage de Nora s'accroche à cette terre qui a vu mourir sa fille encore enfant et avec laquelle elle ne cesse d'avoir un dialogue. Est-ce dans sa tête ou est-ce un fantôme ?

L'autre personnage nous amène dans une version orientale du far-west avec l'exploration de l'ouest en chameau.

Ce roman est un ovni, un objet hybride, un patchwork de cultures différentes dispersées de ci de là à travers les 2 histoires entrelacées.

J'ai été prise et absorbée par cette histoire, et parfois même au début j'en étais comme envoutée, étrange à dire, mais c'est l'impression particulière que donne ce roman.

C'est une lecture intrigante à faire pour ceux qui aiment errer dans le désert !!
Commenter  J’apprécie          10
Inland

1893, en plein cœur de l’Arizona. Nora Lark attend le retour de son mari parti chercher de l’eau et commence à s’inquiéter de ne pas le voir arriver. D’autant que ses deux fils aîné semblent être partis à sa recherche et ne reviennent pas non plus. Quant à son fils cadet, Toby, il est persuadé qu’un monstre rôde dans les parages.



En parallèle, Lurie, un jeune garçon recherché par les autorités, erre à travers le pays en compagnie de Burke, un chameau qu’il a conservé de son passage dans le Camel Corps.



Le destin de ses deux personnages va finir par se croiser dans un instant totalement improbable.



Ce livre est un véritable voyage hors du temps qui nous plonge en plein cœur du Far West. Il raconte, à travers les destins de ses personnages, l’histoire de centaines de pionniers qui ont défriché les terres d’Amérique. C’est âpre, violent, sauvage, à l’image des terre arides et peu accueillantes que les habitants cherchent à investir.



Je dois avouer avoir été plus intéressée par le personnage de Nora que par celui de Lurie.



Ce personnage de femme enfermée dans sa solitude, habitée par le fantôme de sa petite fille morte et envahie par une soif désespérante provoquée par une longue sécheresse, est extrêmement touchant.



Toutefois, je ne dirais pas que je n’ai pas trouvé certains passages un peu longs et que l’ensemble du récit m’a captivée tout au long de ma lecture.



Mais l’ensemble est suffisamment déroutant et peu habituel pour que je m’y sois malgré tout attachée, d’autant que cela montre aussi une page d’histoire intéressante avec cette United States Camel Corps dont l’expérience tourna court.



Ce livre m’a donné un peu l’impression de voir Sergio Leone adapter La petite maison dans la prairie ! Dépaysant !
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

La narratrice est médecin humanitaire dans un pays d'ex-Yougoslavie. Elle relate l'ambiance laissée par la guerre et nous conte la vie de son grand-père qui vient de décédé. Roman entremêlé de contes, d'histoires intercallées.
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Dans un pays ruiné par les guerres dans les Balkans, on suit Natalia, une jeune femme médecin en mission humanitaire. Elle apprend la mort de son grand-père et se remémore son enfance à ses côtés. Elle se souvient des histoires qu’il lui racontait, celle de l’homme-qui-ne-mourra-pas et de la femme du tigre. On oscille alors entre réel et irréel, entre l’histoire familiale et le conte.



Ce roman nous donne à réfléchir sur les ravages de la guerre, sur la difficulté de vivre dans un pays coupé en deux, dans lequel les amis de toujours deviennent des ennemis, sur l’appartenance à une terre et le déracinement. L’autre thème important est la transmission familiale, la transmission des légendes propres à tout peuple.



C’est très bien écrit et même s’il ne se passe pas grand chose on se laisse entraîner avec plaisir à la suite de Natalia. L’alternance entre le quotidien de Natalia et ses souvenirs d’enfance est très bien menée et entretient malgré tout un certain suspense.



Un joli moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Au début, on se perd un peu dans ces histoires qui s'entremêlent, qui sont en fait sur plusieurs époques. Toute l'intrigue porte sur le grand-père de l'héroïne, son enfance, sa rencontre avec la femme du tigre et l'homme-qui-ne-mourra-pas, et sa propre mort. Écriture à la fois onirique et réaliste, fantastique et terriblement concrète. Un OVNI à découvrir et à lire jusqu'au bout, car le livre, comme le bon vin, se bonifie et devient intéressant au fur et à mesure !
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Un livre dense qui relate l'histoire contemporaine de Natalia, médecin humanitaire partie vacciner des enfants dans un orphelinat d'une région "bombardée par les nôtres", l'annonce du décès de son grand-père en cours de route, et les souvenirs de Natalia sur la vie passée avec son grand-père...

Prétexte à nombre d'histoires parallèles, récits de croyances religieuses, de superstitions, au sujet des morts qui ne le sont pas vraiment tant que... (lire le livre pour comprendre !).



L'écriture est remarquable, très bien restituée en français par la traductrice.

Attention aux lecteurs "volages" : le roman requiert une certaine dose de concentration pour s'y retrouver avec les personnages passés, présents, réels, imaginaires, originaires de telle région ou de telle autre de l'ex-Yougoslavie... Je ne pense pas que l'on puisse dire que "La femme du tigre" soit un roman facile à lire. Nonobstant, c'est un très bon livre, merveilleusement bien écrit (l'auteur n'a que 25 ans, mazette !) et bien traduit.



Au début, et même pendant un moment, nous hésitons à identifier cette région, ces pays des Balkans, cette guerre : l'auteur ne donne pas de précisions, au lecteur de se refaire l'histoire. Mais une histoire récente et qui pour des lecteurs européens "parle" beaucoup. Et une histoire de l'Histoire remarquablement mise en mots par l'auteur. Au fil du récit, l'on déduit que Natalia est serbe, et confirmation est faite que l'ex-Yougoslavie est cette région des Balkans à laquelle le résumé de l'éditeur fait (prudemment) allusion. L'auteur se réfère à Belgrade comme étant "la Ville", Tito n'est jamais nommé mais désigné comme "le Maréchal"... En revanche, des noms de villages sont réels (Sarobor...).



Les moments forts du roman (méli-mélo chronologique) :



- Avant/après-guerre pour Natalia: Contrôles des passeports aux frontières, attention portée aux consonances des noms de famille, à l'origine religieuse...

La Ville... Bruit des bombes, éclairages rougeoyants des sites en flammes.

Se préoccuper du sort des animaux du zoo, l'éléphant se promenant en ville, le tigre qui dévore ses propres pattes.. les habitants qui déguisés en animal (un pyjama ou un plumeau sur la tête suffisent) font le piquet devant le zoo pendant le couvre-feu.



- Natalia : grand-père orthodoxe, marié à la grand-mère musulmane ("mahométane") de Bosnie qui ont vécu leurs premières années heureuses de mariage à Sarobor dans la région natale de la grand-mère.



- Le "Livre de la Jungle" corné... que le grand-père portait toujours dans sa poche : grâce à Téa Obrecht, nous redécouvrons le bestiaire du roman de Rudyard Kipling ("une mangouste, pas une fouine"... qui s'appelle d'ailleurs Rikki Tikki Tavi (!)). L'affection pour les animaux tient son rôle dans le livre puisque le grand-père a rituellement toutes les semaines emmené sa petite fille au zoo.



-"L’homme-qui-ne-mourra-pas" que croise le grand-père à différentes époques : ce personnage, victime d'un sort l'empêchant de vieillir et mourir, porte sur lui une tasse dans laquelle il décrypte l'empreinte du marc de café bu par ses interlocuteurs et sait immédiatement si ceux-ci vont vivre ou mourir rapidement. NB : Après avoir lu ce livre, qui refera le test du marc de café !



- Les études de médecine de Natalia et Zora et toutes les anecdotes: comment obtenir un passe-droit pour disposer d'un cadavre à disséquer, et la quête illégale d'un moule de crâne de l'autre côté de la frontière... Des moments "drôles" du récit !



- Des histoires dans l'histoire ou bien des "digressions" : la jeunesse de Luka le boucher, jadis musicien traditionnel passionné par son art et sa dérive en boucher violentant sa femme, la vie de Darisa le chasseur d'ours taxidermiste, celle de l'apothicaire musulman contraint de dissimuler son origine depuis l'adolescence...



- Et la Femme du Tigre: sourde et muette, "mahométane", abusée par son mari Luka le boucher, et dont l'histoire (dont Natalia a toujours cru qu'il s'agissait d'une légende) est basée sur un épisode véridique de la jeunesse du grand-père de Natalia : dans son village natal de Galina, où vivaient aussi Luka le boucher et sa femme sourde-muette, rôdait un tigre échappé d'un zoo suite aux bombardements allemands en 1941. Alors que le village est en émoi, que la chasse au tigre est ouverte, la sourde-muette nourrit l'animal et l'apprivoise quasiment. Elle devient "la femme du tigre".

NB : la référence au tigre échappé du zoo, nous l'avons découverte dans le film Underground (1995) d'Emir Kusturica, qui s'inspirait du fait réel de l'époque des bombardements nazis sur Belgrade.



- Episode absolument incroyable et inoubliable : La famille de "Duré" qui creuse dans le verger d'une propriété toujours habitée, pour retrouver le cadavre d'un cousin enterré là pendant la guerre en toute précipitation, dans une valise, des années avant, et dont l'âme du mort ainsi enterré sans sépulture a jeté un sort sur la famille. Et la joie et le soulagement de retrouver la valise, après avoir mis sens dessus dessous le verger, et de pouvoir laver les os et effectuer le rite avec le "coeur" du défunt.



L'un ou les deux récits "dans le récit" qui m'ont le plus marquée ?... Pourquoi ce titre ?... : la suite sur mon blog http://coquelicoquillages.blogspot.fr/2012/04/tea-obrecht-la-femme-du-tigre-ex.html

Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Natalia, médecin, est partie dans un orphelinat des Balkans pour une campagne de vaccinations. Un jour, sa grand-mère l’appelle pour lui annoncer que son grand-père, parti pour rejoindre la jeune femme, est mort dans un village au Nord. Or Natalia n’était pas au courant de ce voyage…

Ce premier roman d’une auteure vivant aux États-Unis, qui a gagné l’Orange Prize 2011, est beaucoup plus complexe à résumer qu’il n’y paraît. Il mêle en effet une intrigue assez classique à des récits qui s’apparentent un peu à des fables, des histoires issues du folklore populaire dans une région où subsistent beaucoup de superstitions. L’ambiance fait penser un peu à celle des romans de Gabriel García Márquez, transposée dans les Balkans et leurs innombrables guerres. Mais l’histoire touche de toute façon l’universel, et le mélange entre le réalisme et le folklore tricote une histoire étonnamment émouvante. Un texte surprenant.

Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Comment passer de la violence au mythe, du traumatisme à l'apaisement? Voilà la question qui traverse ce récit magnifique où déferlent la fantaisie et les chimères, afin que Le livre de la jungle remplace la loi de la jungle.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

Notre histoire se passe quelque part dans les Balkans. Une jeune femme médecin, Natalia, participe à une campagne de vaccination dans un orphelinat, quand elle apprend la mort de son grand-père. Une grande complicité la liait à son grand-père depuis toujours. Aussi, la mort de celui-ci lui rapelle les nombreuses histoires qu'il lui racontait.



L'homme qui ne meurt pas, la femme du tigre et le petit garçon de 9 ans: trois personnages qui auront marqué la vie de son grand père. Celui-ci vivait dans le village de Galina étant enfant. Lors de la seconde guerre mondiale, un tigre échappé de la ville, rôde dans la fôret autour du village. Les villageois n'ont de cesse de le pourchasser, mais seuls la femme du bouche sourde et muette et le petit garçon de neuf ans vont réussir à l'approcher. Cette histoire n'aura de cesse de fasciner le grand-père de Natalia, passionné par le livre de la jungle. Puis, lors de sa carrière de médecin, il rencontrera un étrange homme qui prétend ne pas pouvoir mourir... Dès lors il ne cessera de le rencontrer, et le poussera à réfléchir sur sa propre existence.



La jeune romancière Téa Obreht mèle son récit aux légendes et croyances de son pays, ce qui confère à son roman une part de féérie et de mystère. Les croyances sont aussi un moyen pour ses personnages de retrouver pied dans un pays où la guerre détruit et destabilise. C'est un très beau roman, plutôt bien écrit qui mèle différents récits et nous balade de l'un à l'autre sans jamais nous perdre.





Commenter  J’apprécie          10
La femme du tigre

[...]Je ne me suis pas posé beaucoup de questions très longtemps, j’ai été embarquée par ce roman qui m’a prise à bras le corps et ne m’a laissée relever la tête qu’après l’avoir terminé. Impossible de le lâcher. Pas de suspense, pas de fin haletante mais un ensemble d’histoires entrelacées qui m’ont toutes passionnée et donné envie d’aller plus loin. Elle pourrait commencer là une saga, Téa Obreht, un roman sur la vie de chaque personnage, je lui promets elle aurait au moins une acheteuse en France ![...]
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          10
Inland

"A demi somnolente, elle s'immobilisa parmi les jeunes sidéroxylons et poursuivit sa feinte observation.

Le soleil s'était insinué en elle. Elle avait passé toute la fichue matinée, ou presque, à ne plus penser à sa soif.

Il avait dû se produire quelque chose de miraculeux pendant son sommeil pour que cette sensation lui parût désormais aussi banale que le fait de respirer.

Elle avait chaud, était sans vivacité, à présent contente que son départ pour la ville eût été retardé par Toby."



En quelques mots :

- Arizona, 1893

- le Far West

- 2 histoires parallèles

- Lurie, vagabond orphelin

- Nora, mère de 4 enfants qui attend le retour de son mari dans son ranch

Commenter  J’apprécie          00
Inland

Si j'apprécie la lecture de "pavés", avec Inland de Tea Obreht, j'ai été servi !

Un bon "Paris-Roubaix" à lui tout seul, où l'arrivée se mérite à chaque coup de pédales.



Le cul talé par les pavés, qu'est ce que le voyage a été beau ! Au fil des 500 pages, la plongée au coeur de ce western a été totale.



Des décors incroyables, une ambiance parfaitement retranscrite et des personnages haut en couleurs.



Comme Nora et Lurie à la recherche d'eau, j'ai eu soif. Soif de tourner les pages et de découvrir leurs histoires, dures, authentiques.



Vous l'aurez compris, ce "pavé" m'a fait voyager et m'a embarqué dans son univers (même si maintenant, j'ai envie d'avoir un chameau dans mon jardin ! Les risques de la lecture)
Commenter  J’apprécie          00
Inland

La lecture de ce roman me laisse dubitative mais je ne le rejette pas en bloc. La langue et la narration sont accessibles. On fait face à deux types de récits. L’un est une vue extérieure de la situation d’une héroïne, Nora. L’autre est une histoire intérieure, celle de Lurie, émanant d’un souvenir. Les éléments développés tout au long du roman sont cohérents. Les récits se font écho, se rapprochent et s’éloignent, pour finir par se télescoper. Le tout est entrecoupé d’autres histoires plus ou moins détaillées autour de personnages adjuvants et opposants.

Ce qui m’a posé le plus de difficulté ce sont les nœuds que la relation entre les récits induit. Ces enchevêtrements de personnages, de lieux, de situations, d’époques, font que le roman se densifie, à tel point que l’ancrage du lecteur que je suis a été mis à mal. Dommage car les décors des récits sont bien rendus. L’atmosphère lourde et chaude contribue à se projeter dans le panorama de l’ouest américain de la seconde partie du XIXème siècle. La vie des pionniers, leurs idéaux et leurs errances sont magnifiquement décrits. L’épopée américaine, le roman national, apparaissent en toile de fond et contribuent à enrichir la culture du lecteur.

Au final j’ai eu affaire à un roman en montagnes russes. Tantôt les passages accrochent ma curiosité et je me prends à suivre l’histoire. Tantôt le récit se traine, je me perds et la lecture devient frustrante. Les deux personnages principaux inondent le roman. Mais chaque personnage secondaire pourrait faire l’objet d’un récit à part, tant ils sont complexes.

Je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié cette lecture. Mais elle n’éveille pas non plus de sentiment particulier me concernant. Peut être suis-je passé tout simplement à côté.

Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Téa Obreht (176)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Meryl Streep

Ce film est l'un de ses premiers grands rôles après Voyage au bout de l'enfer. Tourné d'après le roman Le Droit du père d'Avery Corman, Kramer contre Kramer de Robert Benton, sorti en 1979, met en scène Meryl Streep contre:

Robert Redford
Dustin Hoffman
Richard Gere

8 questions
2 lecteurs ont répondu
Thèmes : Actrices , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}