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Citations de Tove Jansson (161)


Pff ! Quelle vie ! Vous n'arrêtez pas du matin au soir. Ça peut être dangereux à force, de s'activer comme ça. On déprime, rien qu'en pensant à tous ceux qui n'arrêtent pas de trimer, et à quoi ça peut les mener.
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À cinq heures, sortant du magasin,
Moumine marchait sur le chemin.
Le petit troll rapportait un pot de lait à la maison.
Mais que ce chemin était effrayant et long,
avec le vent qui soupirait et qui sifflait
à travers les arbres sombres de la forêt !
Le crépuscule allait bientôt envahir le sous-bois...
ET QUE CROIS-TU QU'IL ARRIVA ?
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Moi, le papa de Moumine, assis ce soir à ma fenêtre, je regarde les vers luisants broder des signaux secrets dans le noir velouté du jardin - gribouillis éphémères, traces d'une vie courte mais heureuse !
Père de famille et propriétaire, je contemple avec nostalgie ma jeunesse passée, for mouvementée, que je m'apprête maintenant à raconter. Mon stylo à Mémoires hésite et tremble dans ma patte, mais je me rassure en songeant aux sages paroles que j'ai trouvé dans les Mémoires d'une autre éminente personnalité, et que je transcris ici :
" Tous ceux - quelle que soit leur condition sociale - qui ont fait quelques chose de bien (ou qui leur semble bien) sur cette Terre, tous ceux-là devraient, s'ils aiment la vérité et si ce sont de braves gens, raconter leur vie de leur propre main. Toutefois, ils ne devraient pas entreprendre cette noble tâche avant d'avoir atteint l'âge de quarante ans."
Il me semble que j'ai accompli un certain nombre de belles choses - ou qui me paraissent belles -, je suis plutôt gentil, et j'aime la vérité si elle n'est pas trop ennuyeuse. Quant à mon âge, je l'ai oublié.
Je cède donc aux supplications de ma famille et à la tentation de me raconter, car j'admets volontiers que l'idée d'être lu dans toute la vallée des Moumine représente pour moi un certain attrait.
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Nous, papa et moi donc, nous levons à six heures le matin convenu parce que les sapins doivent être achetés dans le noir.
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Les odeurs sont importantes, elles évoquent tout ce qu'on a vécu, elles sont comme une enveloppe de souvenirs et de sécurité.
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Soudain, Sniff poussa un cri : "Je veux rentrer à la maison !
- N'aie pas peur, Sniff, lui dit Moomin d'une voix tremblante. On va chanter quelque chose de joyeux et ... "
Au même moment, leur tulipe s'éteignit et ils furent plongés dans une obscurité profonde qui laissa échapper un sifflement. Ils sentirent alors que la feuille de nénufar (sic !) commençait à tanguer.
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Tout devient compliqué quand on veut posséder les choses, les rapporter à la maison et les garder. Moi, je me contente de les regarder simplement. Ensuite, je les ai dans ma tête et je peux m'occuper de choses bien plus amusantes que de porter des valises.
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Moumine ralentit ses pas et écouta. Plus un bruit sur la plage.
- Je fais peur sans doute, pensa-t-il en se penchant pour éteindre la lampe-tempête. Ceux qui vivent ici la nuit doivent facilement s'effaroucher. Une île qui vit la nuit est prudente.
Une fois la lumière éteinte, l'île se rapprocha aussitôt. Moumine la sentait exister sur toute son étendue, immobile au clair de lune et très présente. Il n'avait pas peur du tout, il écoutait. Alors le bruit des pas revint, quelqu'un courait sur le sable derrière les aulnes qui bordaient la plage. Des pieds au galop frappaient le sol, allaient, venaient, entraient dans l'eau qui giclait, de l'écume blanche s'envolait… C'était les hippocampes, ses hippocampes!
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Il y a ceux qui restent et ceux qui partent, il en a toujours été ainsi. Chacun a le choix, mais il faut faire ce choix à temps et ne jamais, au grand jamais, céder au regret. (p. 9)
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Je ne veux pas avoir des amis qui soient gentils sans s'intéresser vraiment à moi, et je ne veux pas non plus de quelqu'un qui soit gentil juste pour ne pas se sentir désagréable. Ni quelqu'un de peureux. Je veux avoir quelqu'un qui n'a jamais peur et qui s'intéresse à moi. Je veux avoir une maman !
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J'ai senti ma mauvaise conscience dans mes orteils et avant qu'elle n'ait le temps de remonter, je me suis assise et ai recommencé à faire du crochet. Ce n'était plus un couvre-théière que j'allais réaliser, mais un pull pour Poppolino.
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Explosion est un mot magnifique et très grand. Plus tard, j’ai appris d’autres mots, comme ceux qu’on ne peut murmurer que quand on est seul. Inexorable. Ornementations. Profil. Catastrophique. Electrique. Comptoir colonial. Ils deviennent encore plus grands quand on les répète plusieurs fois. On les murmure encore et encore pour laisser le mot grandir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien d’autre que le mot.
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La maison en bois est grise, comme le ciel et la mer, et la prairie est grise de rosée. Il est quatre heures du matin et j'ai sauvé trois heures précieuses qui peuvent être comptées à part. Ou peut-être trois et demie.
J'avais appris à lire l'heure sur l'horloge, mais pas encore les minutes.
Moi aussi je suis gris clair, à l'intérieur, je suis complètement floue et je flotte comme une méduse, je ne pense pas mais je ressens. Même en voyageant dix mille kilomètres sur la mer et en marchant dix mille kilomètres à travers la forêt dans toutes les directions, on ne trouverait pas de petite fille. Elles n'existent pas, je me suis renseignée. On peut les attendre pendant des milliers d'années, elles n'existent tout simplement pas. Celle qui s'en approche le plus, c'est Fanny, qui a soixante-dix ans, qui collectionne les cailloux, les coquillages et les animaux morts, et qui chante avant l'arrivée de la pluie. Elle est gris jaune, la même couleur que le sol, son visage, sa robe et ses mains, tout est gris jaune et ridée, sauf ses cheveux qui sont blancs et ses yeux bleu pâle qui regardent à travers les gens. (page 55)
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Pour dessiner une forêt qui soit suffisamment grande, on n'inclut ni la cime des arbres ni le ciel. Uniquement des troncs droits très épais qui s'élancent vers le ciel. Le sol est composé de monticules aux formes arrondies, de plus en plus éloignés, de plus en plus petits jusqu'à ce que la forêt devienne infinie. Il y a des pierres, mais on ne les voit pas. La mousse a poussé dessus pendant des milliers d'années et personne ne les a dérangées. si on marche dans la mousse une fois, cela forme un trou profond qui ne se referme pas pendant une semaine. si on marche dessus une deuxième fois, on fait un trou pour toujours. La troisième fois qu'on marche sur la mousse, elle meurt. (page 61)
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L'été progressait et on était déjà en juin. Joanna continuait de passer d'une fenêtre à une autre, lentement, persuadée que Mari ne l'avait pas remarqué. Elle tapotait le baromètre, sortait dans la cour, descendait jusqu'à la pointe, puis revenait en râlant à cause de la négligence avec laquelle certains objets étaient traités. Elle se plaignait des mouettes qui criaient et copulaient, commentait la radio locale qui diffusait des programmes stupides, notamment sur des expositions de peintres amateurs qui se prenaient pour des génies. Et le beau temps persistait, impitoyablement.
Mari ne disait rien. Que pouvait-elle dire ?
(Poisson pour le chat)
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Non. Les plus beaux films ne sont aux dépens de rien. Ils n'enferment pas, bien au contraire, ils ouvrent de nouvelles possibilités, de nouvelles prises de conscience. Ils aiguisent notre manière désordonnée de vivre, de nous prononcer avec légèreté en gaspillant temps, force et envie. Crois-moi le cinéma nous apporte énormément. Il nous donne une image vraie de la réalité. (La vidéomane)
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Pour nous une chose l'emporte. Toi, tu veux Devenir Quelqu'un. Moi je veux Faire. Mon neveu veut Avoir. Le Juxeron lui, il vit, voilà tout.
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— En vertu de mes diplômes scientifiques, je déclare que la famille Moomin n'est pas apparentée aux hippopotames!
— Le comité de direction vous prie d'accepter ses excuses.
— Au moins, c'est enfin écrit noir sur blanc maintenant!
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Je traverse une forêt dessinée par John Bauer. Il savait dessiner les forêts et depuis qu'il s'est noyé, personne ne s'y est risqué. Et ceux qui osent, maman et moi les méprisons.
Pour dessiner une forêt qui soit assez grande, on ne met pas la cime des arbres et le ciel. Juste des troncs droits et très gros qui s'élèvent vers les nuages. Le sol est constitué de doux vallons, de plus en plus loin, de plus en plus petits, jusqu'à ce que la forêt soit infinie. Il y a des pierres, mais on ne les voit pas. La mousse pousse dessus depuis des milliers d'années et personne n'y a touché. Si on marche dans la mousse, cela fait un grand trou qui prend une semaine à se réparer. Si on marche dessus une deuxième fois, on a fait un trou pour l'éternité. Si on marche une troisième fois sur la mousse, cela la fait mourir.
Dans une forêt bien peinte, tout est plus ou moins de la même couleur, la mousse, les troncs et les branches des sapins. Tout est doux et grave, à mi-chemin entre le gris, le marron et le vert, mais avec très peu de vert. Si on veut, on peut y placer un être humain, une princesse, par exemple. Elle est toujours blanche, très petites avec de longs cheveux blonds. On la place au milieu ou dans la bordure dorée. Après la mort de John Bauer, les princesses sont devenues modernes et elles étaient de n'importe quelle couleur. Juste des enfants normaux déguisés.
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"Sophie cueillit quelques fleurs, et les tint dans sa main jusqu'à ce qu'elles deviennent chaudes et déplaisantes ; alors elle les posa sur sa grand-mère et demanda comment Dieu pouvait faire attention à tous les gens qui le priaient en même temps.
- Il est très sage, murmura la grand-mère en somnolant sous son chapeau.
- Réponds correctement, dit Sophie. Comment a-t'il le temps ?
- Il a des secrétaires.
- Mais comment arrive-t'il à exaucer votre prière s'il n'a pas le temps de parler avec ses secrétaires avant que ça tourne mal ?
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