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Critiques de Vassilis Alexakis (107)
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Le premier mot

Un enchaînement de dialogues entoure la quête linguistique du frère et de la sœur, qui nous semblent une multitude d'anecdotes traduisant les jeux des langues et des sonorités de leurs mots, mais aussi leur évolution, en particulier celle du français et du grec, à l'image des protagonistes. L'intrigue réside davantage dans cette quête linguistique et protéiforme que dans le récit. L'intérêt des propos de cette immense conversation est inégal.
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Je t'oublierai tous les jours

Voilà, un livre qui m'a fort déçu, pour rester poli. Peut-être me manque-t-il tout simplement la culture nécessaire pour l'apprécier.
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La clarinette

Le point de départ du roman de Vassilis Alexakis se résume à l'oubli d'un mot: clarinette. Et d'emblée, les lecteurs familiers reconnaissent le monde de l'auteur, celui d'un exilé, tiraillé entre ses origines et son pays d'accueil. Il semble toujours lutter contre l'oubli des mots, et cite encore à profusion dans le fil du texte des mots grecs – qui de toute façon nourrissent la langue française. Le lecteur les reçoit un peu comme sur la grève, on découvrirait des débris rejetées par la mer après un naufrage, des planches, des cordes...des migrants !

L'auteur nous livre à travers ce « roman » son cheminement alors qu'il écrit en s'adressant à son éditeur et ami qu'il accompagne dans les derniers moments de sa vie. Le récit tragique de ce parcours personnel est doublé du portrait – statistiques à l'appui – de deux pays atteints eux aussi par un mal qui les transforme de façon sordide et macabre. Et on assiste à une sorte d'enchère qui attribue tantôt à la France, tantôt à la Grèce le triste record du pays le plus touché par la souffrance et la corruption.

Vassilis Alexakis aborde avec gravité les thèmes de la vieillesse et de la mort. S'ils sont au coeur de son roman, il n'empêche que son humour est toujours présent, dans de petits clins d'oeil et détails du quotidien. « On devine que tu serais très fâché si on s'apitoyait sur ton sort », écrit-il. En effet, le texte évite tout apitoiement sur soi-même, et c'est ce qui fait sa force.
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L'enfant grec

Un livre terminé depuis plus de quinze jours, mais auquel je repense, qui me revient en mémoire, bref, que je ne suis pas prête à oublier.



Et pourtant, rien d'extraordinaire, pas d'actions débridées, pas d'énigme insoluble... c'est peut-être bien là que réside la particularité de cet ouvrage, une aventure tranquille, calme, mais obstinée, qui va au rythme du pas que permettent les béquilles, mais une aventure au coeur de la découverte de la lecture, au coeur du métier d'écrivain.



Alexakis nous raconte comment, ayant subi une opération suite à un anévrisme, il se retrouve obligé de quitter son 5ème étage sans ascenseur pour une chambre d'hôtel situé non loin du jardin du Luxembourg. Chaque jour il y fait une petite promenade, y rencontre toutes sortes de personnes, se remémore ses lectures d'enfants à la faveur de la découverte des nombreuses statues d'écrivains qu'il y trouve. Petit à petit, le Jardin n'a plus de secret pour lui, à tel point qu'il l'intègre à son imaginaire et que les personnes croisées deviennent elles-mêmes des personnages de fiction.



Du théâtre de marionnettes d'Odile, en passant par l'auberge, sans oublier ni les toilettes publiques, où oeuvre la charmante Marie-Paule, ni le Sénat que M. Jean, ancien bibliothécaire, connaît comme sa poche, Alexakis dresse le décor de ses réflexions, de ses souvenirs et finalement du roman qu'il est en train d'écrire.





"Je parlais quelques fois de ces personnages avec mon frère, puisqu'ils avaient été également ses amis. (...) S'il avait été encore en vie, je lui aurais téléphoné cent fois depuis que j'ai commencé ce récit pour lui demander des précisions sur le caractère de tel ou tel personnage. Je suis à présent obligé de recourir à des encyclopédies, de consulter des oeuvres. Si j'ai entrepris de ressusciter tout ce monde c'est peut-être avant tout parce qu'il me rappelle mon frère. J'ai ouvert après tant d'années la porte de la remise de Callithéa pour le retrouver, lui. Je suis en train d'écrire un roman selon son coeur étant donné qu'il se passionnait non seulement pour les "Classiques illustrés", mais aussi pour Guignol et sa bande. Il aurait sûrement pris plus de plaisir que j'en ai eu à déambuler dans les couloirs du palais du Luxembourg, car il aimait le faste."



La présence des personnages mythiques de nos lectures de jeunesse est si forte que l'auteur se laisse emporter lui-même par son récit et qu'à plusieurs occasions l'imagination fait déraper la réalité et que tout ce petit monde se retrouve des accointances avec les héros de jadis.



Un grand livre, un grand auteur !



En surfant sur Internet, j'ai trouvé cette interview d'Alexakis. Je n'arrive malheureusement pas à intégrer la vidéo, mais vous pouvez cliquer ICI pour l'écouter.
Lien : http://meslecturesintantanee..
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L'enfant grec

Le narrateur de ce roman est un homme vieillissant, écrivain hospitalisé à Aix. Lorsqu'il rentre à Paris, il fréquente assidûment le jardin du Luxembourg où il croise les héros de ses lectures d'enfance et d'aolescence. Il se pose des questions sur ces héros: est-ce ses héros fumaient et sont ainsi à l'origine de sa tabagie? Buvait-on beaucoup chez Homère? Jules Verne était-il misogyne puisque dans ses romans, les femmes ne sont que des subalternes? Le narrateur cherche les parentés entre les romans, ceux où les personnages portent le même prénom par exemple ou les hommages d'auteurs envers d'autres romans. Il s'interroge aussi sur l'écriture (contrairement au marionnettiste, il ne se sent pas contraint d'habiller ses personnages), l'évolution de son lectorat. Finalement, il se demande et moi avec, si ce roman n'est pas tout simplement un hommage à son frère disparu avec qui il partageait ces héros:



Si j'ai entrepris de ressusciter tout ce monde, c'est peut-être avant tout parce qu'il me rappelle mon frère.



J'ai beaucoup aimé ce roman empli de tendresse, son grain de folie mais aussi la pertinence de ses remarques, sur les adaptations cinématogriques par exemple. Le narrateur nous explique que l'adaptation cinématographique tue le roman car il ne donne pas envie de le lire, contrairement à l'adaptation en BD. Ce roman est un peu fou, la fiction prend le pas sur la réalité, ou plutôt ce sont les souvenirs de lecture qui prennent toute la place et les chapitres 5 et 7 qui sont consacrés à ces héros m'ont charmée. J'ai moins aimé la diatribe anti-Sarkozy et les passages consacrés aux SDF, je pense que ce n'était peut-être pas le bon roman pour exprimer ces idées-là. On y parle aussi de la Grèce et des raisons de son effondrement économique. Ce roman, qui a déjà obtenu le Prix de la langue française, est dans mon tiercé de tête de la sélection du Goncourt.
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Je t'oublierai tous les jours

Dans ce roman, Vassilis Alexakis prend congé de sa mère, morte depuis plusieurs années, dans une longue conversation alimentée par la relecture de leurs correspondance : les lettres qu'il lui a envoyées d'abord, puis celles qu'il en a reçues.



Installé à Tinos pour une exposition de ses dessins et peintures, l'auteur tient le journal de ses sentiments, de ses réflexions, de ses souvenirs. Tinos l'île natale, l'enfance, l'exil à Paris, les premiers articles dans la presse française, le premier roman, sa vie présente.



Dès qu'il aborde les lettres signées par sa mère, il semble redécouvrir cette femme, si proche de l'image qu'il en a gardée et pourtant si indépendante de ses propres souvenirs.

Lire la suite sur


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Les mots étrangers

« Les mots étrangers ont du cœur. Ils sont émus par la plus modeste phrase que vous écrivez dans leur langue, et tant pis si elle est pleine de fautes. » Ainsi écrit Vassilis Alexakis à la dernière page de ce roman d’exception. L'expression linguistique, la narration littéraire jouent un rôle fondamental dans la constitution de soi et la compréhension des autres, voilà ce que dit ce livre passionnant et utile.



« Les mots étrangers » parlent du rapport de l’auteur à la langue française puisqu’il écrit d’abord dans cette langue avant de traduire (et réécrire en partie son texte) dans sa langue maternelle, le grec.

Mais cela ne lui suffit pas et il veut apprendre une troisième langue. Ce sera le sango, la langue de la République centrafricaine. La première phrase apprise (et c’est ainsi que commence le récit) est baba ti mbi (mon papa). Ce qui donnera une phrase qui reviendra au fil des pages, baba ti mbi a kui (mon papa est mort). Le sango va ainsi être un pont vers une autre culture, mais bien plus que cela un pont vers une autre relation aux autres et aux choses. C’est une véritable gourmandise des mots : « Kerekere m’a réjoui, et kutukutu aussi. Le nom que je préfère est cependant celui qu’on donne aux femmes inconstantes et aux filles de joie. On les appelle des « papillons », ce qui est plutôt courant, mais le mot, lui, est délicieux : pupulenge…. Je ne me lasse pas de le savourer. »

C’est un travail de recherche sur son père, récemment décédé, à partir d'une vieille photo du grand-père prise au studio de Paris à Bangui en Centre Afrique. Mais la recherche tourne court car son père n'a jamais séjourné en Afrique... Cela ne casse pas le récit qui se déploie dans toutes les directions.

Tout cela fait une pâte littéraire peu courante avec en prime une écriture pure où l’humour a toute sa place. De choses banales en apparence, Vassilis Alexakis fabrique de purs bijoux tout en évoquant de façon touchante son histoire, sa mère, son père et sa relation très forte aux hommes de ce monde qu’elle que soit leur couleur de peau ou leur langue. « Parmi mes affaires qui séchaient il y avait une écharpe rose qui avait appartenu à ma mère, que je porte parfois en hiver. Elle tournait dans le tambour comme un oiseau affolé. Par moments, elle s’éclipsait derrière un drap blanc, mais toujours elle revenait au premier plan et, de plus en plus légère, reprenait sa ronde. »

Il y a la carte de Centrafrique qu’il déplie sur le tapis… Son étonnement devant un pays grand comme la France et la Belgique réunies…, le dialogue imaginé entre Tarzan et Jane en sango, la difficile relation avec Alice qui ne sait pas écouté quand il lui parle de sa passion avec le sango, son trouble à la réception du Grand Robert pour lequel il repeint sa chambre et court acheter une bibliothèque neuve. Tout cela est à la fois simple et magnifique, tellement émouvant de sensibilité et d’humanité. « Je n’ai guère conscience, quand je suis à Paris ou Athènes, que les gens qui m’entourent sont blancs. Je suis en train de découvrir qu’il n’y a pas de noirs en Afrique. IL n’y en a que sur les autres continents. Leur peau n’est qu’une tenue de deuil qu’ils portent quand ils s’en vont à l’étranger. » Que de choses dites avec poésie sur le ridicule du racisme. Quand il parvient à toucher aussi juste, un roman peut nous en apprendre plus que beaucoup d’articles de journaux ou d’essais.



Un livre offert à Rina, notre stagiaire canadienne, pour sa fin de stage et son départ…vers la Grèce... en espérant qu’elle réalisera son projet d’apprendre l’Ukrainien et peut être de retourner en Ukraine avec sa mère dont c’est le pays d’origine... Elle qui m'a retourné ce mail après lecture du livre : "Je voulais vous remercier encore une fois pour le livre que vous m'avez offert. Je viens de finir de le lire et je l'ai aimé énormément! Ça m'a fait beaucoup de plaisir de lire en français... Et ça m'a fait penser à vous en même temps! J'ai trouvé que l'histoire est bien unique... C'est original ! J'aime bien le style de l'auteur ... un jour j'aimerais lire un autre de ses livres."

Depuis j'ai lu bien des livres de Vassilis Alexakis et c'est un grand plaisir à chaque fois mais "les mots étrangers" restera mon préféré car, en opposition avec ce que nous vivons actuellement, il ouvre des frontières.



Retrouver les articles de mes livres essentiels sur le site Bibliofeel


Lien : https://clesbibliofeel.blog/
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Le sandwich



Ce premier roman qui vient d'être réédité, Vassilis Alexakis y faisait allusion dans L'enfant grec ,avouant qu'il ne se souvenait plus du rôle de Gaspard. Une façon habile d'aiguiser notre curiosité. Qui est ce moine Gaspard qui a retenu le narrateur prisonnier dans un puits ? Pourquoi? La conversation perçue intrigue. Qui le sauva?

Qui a kidnappé sa femme Françoise? Parviendra-t-il à la retrouver?



L'avertissement, en ouverture, du livre nous assène une réalité sordide,le destin tout tracé de la femme du protagoniste. Si Claire Fourier qui affirme dans un titre de roman: « Je veux tuer mon mari » ne passe pas à l'acte, il n'en est donc pas de même pour le protagoniste de ce roman.



Armez-vous de patience, lecteurs, car on peut y être déboussolé. Les réponses aux multiples interrogations, l'auteur nous les distille progressivement. D'ailleurs il apostrophe souvent son lecteur, le met dans la confidence, s'évertue à lui démontrer la finitude des hommes, étayant ses propos d'exemples, parfois puisés dans des contes.



Le narrateur, une fois son identité déclinée, revisite sa rencontre avec Françoise, revisite sa vie de jeune marié, parsemée de péripéties et livre des bribes plus privées. Il explore leur couple, ses hauts et bas: « On s'y bagarre, on y rit, on y pleure, on s'aime quoi! ». Il en arrive à perdre ses convictions sur le mariage. Il compare « l'amour à un bateau », donc avec des tempêtes à traverser. Il aborde des thèmes liés: l'infidélité , la jalousie , la violence dans le couple et ses conséquences ( séparation,vengeance, crime). Françoise, cette femme « chérie » devient dans sa bouche «  la salope » et le narrateur nous prend à témoin de ce délitement des sentiments jusqu'au désamour et la tragédie inéluctable.



Vassilis Alexakis campant son récit à Paris, pense à ses lecteurs non parisiens, et brosse un portrait subliminal du quartier latin, des lieux mythiques ou qui lui sont familiers . Il nous convie à arpenter avec lui les rues parisiennes.

Si vous voulez gagner l'estime de l'auteur , retenez autre chose que la superficie de la place de la Concorde qui sont pour lui « sans grande valeur » car « on peut aussi bien les trouver ailleurs ».

On devine en germe son attirance pour les livres et l'écriture.

D'ailleurs le narrateur ne congédie-t-il pas Pipiou et toute sa bande (le dindon, l'écureuil gourmand, le poulain, la poule..., une vraie arche de Noë) pour commettre « ce bouquin »? Vassilis Alexakis reconnaît avoir plus de tendresse pour ses héros d'enfance de L'enfant grec que pour ceux de son premier roman qu'il aurait eu tendance à tourner en dérision.

Le sandwich mêle en effet dialogues , digressions , extraits de contes,situations foutraques, absurdes. Le récit est construit comme un roman policier, l'intrigue y est relatée à rebours, de quoi perdre son latin!( ou son grec). Vassilis Alexakis justifie ce mélange des genres afin de « s'affranchir de ses lectures » de jeunesse et de se libérer de son overdose émotionnelle, pour pouvoir écrire.

L'auteur sait tenir en haleine son lecteur, le prend même à témoin . Il fait monter la tension crescendo: « On ne peut pas dire que je ne l'ai pas prévenue ». ou « Un accident est vite arrivé ». Il distille les indices prémonitoires jusqu'à l'ultime: « Le jour du drame vient de se lever ». Le narrateur , sous l'effet de la drogue et de l'alcool, devient un monstre. Ce qui soulève la question de la responsabilité de « l'époux sadique », plus sauvage qu'un loup. On songe à cet article 122.1 stipulant que « n'est pas responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ». On est loin des injonctions: « Sois bon. », « Fais le bien » citées dans certaines pages. Il souligne également l'influence du passé dans l'acte criminel. La fêlure ne viendrait-elle pas d'une famille désunie, d'une enfance malheureuse?



Quant à l'épilogue, âmes sensibles s'abstenir, car Vassilis Alexakis ne nous épargne aucun détail. Il relate dans une plume gore, sanguinolente les mutilations, dépeçant ce corps qui l'avait trahi. Cet acharnement interminable, innommable n'est pas plus glauque, ni plus insoutenable que certains faits divers et vient confirmer que les histoires d'amour finissent mal en général. Le contraste avec la sérénité affichée au café où le criminel « se repaît » d'un sandwich est saisissant.





Les fidèles lecteurs de l'auteur pourront constater l'évolution de son écriture en 40 ans. La Grèce n'y est pas omniprésente comme dans les derniers romans, à la veine autobiographique. Mais l'écriture reste fondée sur l'humour et le dialogue.

Vassilis Alexakis a réalisé son rêve d'enfance: « devenir menteur » et conteur pour le bonheur de ses aficionados.

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Le coeur de Marguerite

Vassilis Alexakis conte la Grèce, les allers-retours Paris/Athènes, l'Exil et les mots, grecs ou français. J'aime sa façon de conter et suis rarement déçue.



Le Cœur de Marguerite est un roman d'amour, non pas de la passion amoureuse fulgurante, ou adolescente, ni du roman conjugal, mais de ces amours floues dont on ne sait si elles vont durer.



Le narrateur est un célibataire endurci, qui a bâti sa vie autour de maîtresses nombreuses.Il tombe amoureux de Marguerite, mariée, mère de deux enfants. Marguerite quittera-t-elle son mari ou se contentera-t-elle de cette relation?



Le narrateur est un cinéaste documentariste qui réalise des films pour la télévision sans véritable succès. Il rêve d'écrire depuis de nombreuses d'années. Il voue une admiration sans bornes pour Eckermann, un écrivain allemand qui a fui l'Allemagne, exilé aux USA puis en Suisse. Et justement, il offre à Marguerite un exemplaire d'un  des romans d'Eckermann. Puis il commence à écrire son roman, inspiré par Marguerite. Roman? ou journal de bord de l'amour qu'il lui voue?



Le roman d'amour m'a laissée froide. En revanche,  j'ai beaucoup aimé tous ces jeux autour d'Eckermann et du narrateur. Autour de Faust aussi : le père du narrateur, acteur, joue Méphistophélès, et bien sûr, le choix du prénom de Marguerite n'est pas une coïncidence.



J'ai aussi beaucoup aimé les allusions aux îles, Santorin, Andros, l'île des armateurs, Tinos où la héros a une maison.



J'aime la petite musique d'Alexakis qui parle d'écriture, de mots,  même si  cela ne semble pas le cœur du sujet.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Paris-Athènes

Grande déception! Après un premier chapitre formidable, sincère, explicatif, problématique sur la question du plurilinguisme d'acquisition pour un auteur, le reste de l'ouvrage, que je n'ai même pas jugé opportun de lire jusqu'à sa fin, m'a paru horriblement décousu. Je vois désormais que l'une des caractéristiques de cet auteur est de juxtaposer des souvenirs ou des fragments de narration d'une façon entièrement éloignée d'un plan ou même seulement d'une continuité logique prévisible. Cela me plaît dans ses roman, mais pour cette autobiographie, surtout en m'attendant à une enquête sur un thème aussi spécifique que son rapport à la langue, ce trait de style m'a foncièrement déplu. Un chapitre presque entier sur sa sexualité adolescente et en particulier sur ses plaisirs solitaires, franchement, ça m'a semblé si déplacé que la seule raison d'être ne pouvait qu'essayer de faire passer le message de la sincérité... surtout lorsque la véritable sincérité aurait consisté à ne pas se détourner du problème de la langue.
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L'enfant grec

Quatre étoiles pour une histoire où au final, il ne se passe pas grand chose ! Mais c'est bien cela qui est aussi agréable dans ce "roman" : la façon dont l'auteur, que je ne connaissais pas, a de nous entraîner à sa suite dans une errance à travers le temps (son enfance en Grèce), l'espace, sur les allées du jardin du Luxembourg, et surtout, surtout, ce va et vient entre réalité et imaginaire, sublimé dans les dernières pages. Sans oublier les personnages, dont on en vient à se demander qui existe, qui est inventé, qui est entre les deux, mais tous pétris d'humanité ... Et pour éclairer cette histoire, une langue simple, sans lourdeur, avec juste ce qu'il faut d'humour.

Décidément, quatre étoiles, c'est bien mérité !
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L'enfant grec

"L'Enfant grec" est un roman que j'ai lu en deux temps. Si, dans un premier temps, j'avais cette impression de me laisser traîner, très vite, je me suis rendus compte, en reprenant le livre, que je ne l'appréciais pas à sa juste valeur, et que ce roman est une petite merveille, qui me permet de découvrir un auteur encore inconnu, en ce qui me concerne.

Le personnage principal n'est autre que l'auteur, lui-même. Après n incident de santé, il suit sa convalescence dans un hôtel parisien, à proximité des Jardins du Luxembourg.

Durant cette période, tout un panel de personnages défile devant nos yeux : la dame-pipi des jardins, un clochard, les deux soeurs tenant le théâtre de marionnettes, l'ancien bibliothécaire du Sénat...

C'est un livre vraiment agréable à lire, où, au-delà des personnages réels, naviguent également tous les personnages fictifs figurant dans les lectures d'enfant de l'auteur : les Trois Mousquetaires, Jean Valjean, Cosette, Tarzan etc.

Un roman que je ne peut que recommander !


Lien : http://lesquotidiennesdeval...
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Le premier mot

L’enquête se fait depuis un salon, les indices sont dispersés dans les livres ou dans la mémoire de quelques chercheurs, les protagonistes sont conscients d’être âgés. Un livre au rythme lent, qui ouvre cependant de jolies pistes de réflexion.
Lien : http://www.leglobelecteur.fr..
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Le premier mot

Je regrette un peu d'avoir abandonné ce livre à la page 200 et quelques, et je lui mets tout de même une bonne note car il m'a beaucoup plu, en dépit des quelques longueurs.



Alexakis est un auteur franco-grec, et ce mélange des cultures se reflète dans ses ambiances et ses personnages. Miltiadis est un défunt professeur et sa sœur, la narratrice, lui promet de trouver le premier mot. Les questions linguistiques sont omniprésentes, et ayant fait de la linguistique je trouve cela agréable.



Lire le Premier Mot, c'est prendre le thé avec un vieux savant. Beaucoup d'anecdotes érudites et de traits d'esprit (que vous verrez en lisant les citations pour vous faire une idée). Et comme sur le ton de la conversation, c'est assez décousu. On passe facilement d'une période à l'autre.



En fait, et j'en viens à un des points principaux, on sait dès la première ligne que Miltiadis est mort mais sa mort en elle même est racontée très tard (au moment où j'ai interrompu ma lecture). D'ailleurs même s'il y a d'autres personnages (Aliki, Audrey...) c'est bien Miltiadis qui est au centre, malgré sa mort. Car en plus d'un roman sur la linguistique, le Premier Mot est un roman sur le deuil.



Un livre que je conseille vivement et qui était sans doute trop exigent pour moi.

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Le premier mot

Le sujet m'a attirée, découvrir le premier mot prononcé à la préhistoire ce n'est pas rien !

Au final le roman est intéressant, mais l'auteur nous fait un véritable cours de linguistique, ce qui peut passionner certains mais qui m'a déplu. Dommage !
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Les mots étrangers

Pourquoi apprend t-on une langue ? Comment se comporte t-on pendant cet apprentissage ? Quels mots font d'abord sens ?

On oublie vite qu'on a, un jour, appris une langue en partant de rien et ce livre nous ramène avec humour et délicatesse vers ce qui nous semble naturel mais qui pourtant est étonnant. Une langue nous fait voyager, nous fait découvrir beaucoup sur le monde mais aussi sur nous-même.

Un voyage qui commence par une langue et qui finit par un pays, un continent.

Un très joli livre qui devrait tous nous inciter à découvrir de nouvelles langues.
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L'enfant grec

J'ai été tentée à de nombreuses occasions d'abandonner ma lecture tellement les personnages sont complexes, nombreux et tout droit sortis de l'imaginaire du narrateur. Néanmoins, j'ai été touchée de retrouver ces personnages de mon enfance, de Tarzan à Jean Valjean en passant par Guignol, le capitaine Némo et Long John Silver (l'Ile au trésor) et bien d'autres encore.

Sans cesse, le réel frôle l'imaginaire abattant ainsi tous les murs qui séparent ces deux mondes. La lecture a été intense et j'ai dû maintes fois, relire un chapitre car le narrateur fait vivre tous ces personnages dans la vie réelle et il m'a fallu parfois un moment pour comprendre qu'il s'agissait d'un être non réel. Il se prend ainsi à discuter avec M Jean (Jean Valjean) qui l'accompagne dans les souterrains du parc du Luxembourg ou se compare à Long John Silver à cause des béquilles qu'il traîne suite à son opération.



Il se souvient aussi de son enfance en Grèce et explique également les probables raisons de la crise actuelle de son pays, mettant en cause le mauvais fonctionnement de la Grèce et une politique trop laxiste durant de nombreuses années.



Un livre étonnant que j'avoue avoir mis du temps à lire mais qui mérite d'être découvert par tous ceux qui ont été touchés par les personnages de nos lectures d'enfants.

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L'enfant grec

Les mémoires, ils pouvaient chauffer le coeur ou le déchiraient.



J’ avais du mal à lire ce livre . Vassilis Alexakis partageait avec nous ses héros romanesques et à la fois



Il tâche de créer une connexion avec sa vie ennuyeuse.



L’ histoire balançait inlassablement entre la réalité et le rêve.



Le style est à interromper le cours de le récit pour évoquer son etat d’âme.



Dès le depart, je ne m’y fais pas.



S’ il me fallait recommender vivement L’ enfant grec, je ne le pourrais pas.



Je m’en veux. Tous les livres ne sont pas parfaits.



( Mon français n'est pas également parfait, tant s'en faut!)
Lien : http://ipsofactodotme.wordpr..
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Ap. J.-C.

Le narrateur est un jeune étudiant en histoire, originaire de l'île de Tinos, logé à Athènes chez une vieille femme, Nausicaa Nicolaïdis, qui lui demande de la renseigner sur le mont Athos et ses monastères. Il décide alors de rédiger un mémoire sur le sujet et explore la question dans ses divers aspects : religieux, politique, économique, historique... Avec lui le lecteur découvre la grande influence de l'Eglise orthodoxe en Grèce -qui est loin d'être un Etat laïc- et la zone de droit spécifique qu'est le mont Athos, au mépris du droit européen. Ces passe-droit entraînent des abus, celui qui m'a le plus choquée étant la destruction de vestiges antiques trouvés sur place par des moines qui refusent d'accepter que la sainte montagne n'a pas toujours été chrétienne.



"En arrivant sur le pont j'ai pris conscience que j'avais franchi le seuil d'un autre monde. Je me suis trouvé devant des toilettes qui avaient deux entrées distinctes. HOMMES, ai-je lu sur la porte de gauche, HOMMES sur celle de droite aussi."



Ces intéressants aspects documentaires sont servis par la forme du roman, très plaisant à lire. J'ai trouvé le jeune narrateur sympathique ainsi que sa relation avec sa logeuse. J'ai apprécié le récit des étapes de sa recherche, ses rencontres avec divers spécialistes du sujet. Il nous fait part de ses opinions, de ses impressions, de ses rêves même. Le tout est fort bien écrit avec un peu d'ironie et il y a des descriptions qui évoquent des sensations. Ca m'a rappelé un agréable séjour à Athènes au printemps et ça m'a donné envie de retourner en Grèce.
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Talgo

« Talgo », la séduisante douceur d'une passion simple



Il y a un insaisissable plaisir quand, dans l'étourdissant choix littéraire, dominé par les diktats commerciaux, on tombe, presque par hasard, sur un auteur, qui nous est totalement inconnu, et on commence à découvrir et à aimer son ouvrage.

Ça vient de m'arriver avec Vassilis Alexakis, dessinateur, cinéaste, journaliste et romancier, né à Athènes en 1943 et parti en France à l'âge de 18 ans, à l'époque de la dictature des colonels. Après avoir dévoré « Je t'oublierai tous les jours », aperçu dans une toute petite librairie d'une île grecque elle aussi petite lors de mes dernières vacances, j'ai commencé à chercher ses autres livres.

J'étais attirée par « Talgo » (1983), le premier livre que Vassilis Alexakis écrit dans sa langue maternelle et qu'il a traduit après en français. Celui-ci n'étant plus édite, j'ai pu trouver une copie d'occasion et tomber dans le charme de ses pages jaunies, imprégnées d'un fort odeur de vieux papier.

L'écrivain, qui écrit à la première personne, celle de la protagoniste Hélène, une jeune grecque, fait de la narration d'une passion amoureuse une superbe oeuvre littéraire.

Le livre se déroule comme une longue lettre que ne sera jamais envoyée. Hélène fait revivre les deux mois et demi de sa relation avec Grigoris, un grec qui vit à Paris, à partir de leur première rencontre dans une taverne à Athènes jusqu'aux échanges téléphoniques et par courrier, en passant par un court séjour ensemble à Barcelone, où elle se rend avec un train de nuit, le Talgo du titre.

Dans ce moment particulier de son existence, Hélène sent le besoin de vivre une forte passion. Et Grigoris devient l'homme capable d'interpréter le rôle qu'elle lui destine. La femme flâne tout la journée en ne pensant qu'à lui et, après leur séparation, à ressasser une douleur précieuse, qui est le dernier lien avec leur liaison. Elle n'arrive pas à admettre qu'il ne s'agit que d'un simple épisode, dont il n'y aura aucune suite, pas le commencement d'une histoire, que son imagination avait déjà conçue.

Un roman que m'a rappelé les sensations ressenties lors de la lecture de « Passion simple » de Annie Ernaux. L'écrivaine expose, pareillement à Vassilis Alexakis, sans juger, sans honte et sans vulgarité aucune, même dans la description des actes charnels, une détresse pour un homme, pendant laquelle elle aurai voulu n'avoir rien d'autre à faire dans sa vie que l'attendre.

Une passion qui, comme Annie Ernaux l'écrit en conclusion, peut être aussi un don. « Quand j'étais enfant, le luxe, c'était pour moi les manteaux de fourrure, les robes longues et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'était de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme. »

C'est également le cas pour l'Hélène de Vassilis Alexakis, qui achève sa lettre avec un sentiment de grâce et légèreté. En regardant le ciel, elle le trouvera, désormais, plus lumineux - la séduisante douceur d'une passion simple.

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Où se situe le château du baron au début de l'histoire ?

En Normandie
En Angleterre
Aux Pays-Bas
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Thème : Candide de VoltaireCréer un quiz sur cet auteur

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