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Citations de Véronique Olmi (1465)


Combien de fois perdons-nous ceux que l'on aime, sans le savoir ? Combien de fois crie-t-on Au revoir, sans même se retourner, et c'est fini pour toujours, et ce que l'on voudrait retenir, ce que l'on voudrait revivre, même une minute, même en rêve, n'existe tout simplement plus ?
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Ils avancent dans le bruit lourd des chaînes.Ils se traînent, frappent la terre de leur malheur. c'est le bruit du fer qui claque et gémit dans le vent. La longue file des épuisés et des mourants. Leurs grimaces de douleur et leurs lèvres brûlées. Leurs yeux aveugles. Leur peau déchirée. Et on dirait que ce n'est pas une caravane qui passe, mais une seule personne, une seule douleur qui pose son pas sur la plaine et l'écrase.
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— Padre…
– Ma pauvre Giuseppina…
– Padre, je veux quelque chose.
– Dis-le. Dis-le lentement et je comprendrai.
– Je… veux… être… comme… les… autres.
– Blanche ?
Il entend son rire. Son gros rire qui ne s’arrête pas et il a envie de rire aussi, de soulagement. Un moment il l’a crue simple d’esprit, mais le simplet c’est lui, vraiment.
– Mais c’est quoi, être comme les autres ?
— Religieuse.
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J'aurais voulu être une bonne nouvelle. J'aurais voulu être une accalmie. Un grand repos. J'aurais voulu être une seconde, celle où l'on sent le bonheur, la joie dans l'harmonie. et puis mourir. J'aurais voulu être le rire de deux personnes qui s'aiment. J'aurais voulu être le contre-ut. Le chef d'œuvre. L'idée géniale. Et renaître ailleurs.
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Tout est concentré sur la marche et le courage qu'il faut pour la faire. Mais cette envie de vivre qui la saisit là, dans cette captivité où elle est moins considérée qu'un âne, est comme une promesse qu'elle se fait : elle veut vivre. Cette pensée est à elle. Personne ne peut la lui prendre. Elle a vu les esclaves abandonnés aux vautours et aux hyènes. Elle a vu les esclaves invendables, et ceux bradés aux miséreux. Elle ne sait pas si elle vaut de l'argent, une chèvre, quatre poules, du sel, des bassines en cuivre, des colliers, des pagnes, une dette, une taxe, elle ne comprend pas contre quoi on l'échange, mais elle sait une chose : elle ne veut pas mourir abandonnée au bout de la route. Alors elle obéit. Elle marche. Elle se concentre sur l'effort. Elle est avec Binah, sauvée de la bergerie et du berger. Elle marche. Et elle a une amie. Une autre vie que la sienne, à laquelle elle tient aussi fort qu'à la sienne.
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Elle se tait et elle sourit. Elle attend. Elle sait très bien attendre. Elle a eu tant de maîtres, elle a reçu tant d'ordres fous, elle sait que se taire est souvent la plus prudente des attitudes.
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Tu as été l'époque la plus belle de ma vie. C'est pourquoi, non seulement je ne pourrai jamais t'oublier, mais même je t'aurai toujours constamment dans la mémoire la plus profonde, comme une raison de vie. PIER PAOLO PASOLINI.
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Elle pense à Mimmina qui ne pouvait s’endormir sans toucher ses cheveux, et elle ne disait rien quand la petite en se retournant tirait trop fort, parce que c’était bon d’être aimée à ce point là. Au point d’accompagner la personne que l’on aime jusqu’au bout de la nuit.
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Il avait une odeur de gâteau chaud, quelque chose de familier et de très doux, et ils firent l’amour avec la lenteur et la maladresse de la première fois, cette géographie nouvelle d’un corps que l’on découvre et auquel on se donne avec humilité et un peu d’audace, sachant que ce n’est qu’un début et qu’ensuite viendront l’impudeur, l’ardeur, et si tout se passe bien, la vertigineuse dépendance.
(pages 168-169)
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Tout est nommé et tout a une place avec quelques exceptions. Par exemple, la grand-mère a perdu son mari, elle est veuve. Sa mère aussi a perdu son mari, elle est veuve. Lui a perdu son père, il est orphelin de père. La grand-mère a perdu trois fils, ça n'a pas de nom.
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Combien d'hommes et de femmes se heurtent à la nuit, avec quel désarroi ils constatent leur insomnie répétée, tenace, ignorant qu'ils ne sont pas seuls mais font partie d'une multitude, celle des gens lucides dont la nuit jamais ne vient à bout.
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Il tente de suivre le courant nouveau de sa vie, mais ce courant qui lui semble lent et répétitif a une force qu'il ne soupçonne pas. C'est le courant furieux de la vieillesse, qui prend les vivants dans ses filets, les presse, les étreint jusqu'à la déformation, jusqu'à l'asphyxie, et bientôt une personne nouvelle surgit et se débat, suffoque de délires, de défaillances, chaque jour quelque chose en elle se brise, c'est une explosion d'incohérenées, jour après jour, heure après heure, le filet se resserre.Et un matin ce n'est plus seulement Florentine qui semble avoir disparu, c'est la grand-mère aussi, à qui il montre la photo déchirée et qui ne la regarde pas, à qui il chante des chansons qu'elle n'entend pas, et il le sait, elle n'a pas seulement «des absences», comme le dit Marthe, elle est devenue l’absence. C'est là et c'est pour toujours. Mais « pour toujours » n'existe pas, ça non plus Joseph ne le sait pas encore.
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Véronique Olmi
J'aime son mari, je n'y peux rien, la vie est une succession de contretemps et de malentendus, et on est là, ballottés d'une vérité à l'autre, et tout ce qu'on apprend à faire c'est de la place pour les autres, comme si notre existence était à elle seule un encombrement.
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Les esclaves ont peur tout le temps. Peur de dormir alors qu'il est peut-être l'heure de se lever. Peur de ne pas dormir et d'être trop épuisé pour travailler au matin. Peur des coups qui réveillent les coups de la veille. Peur des coups qui ne viennent pas et vont tomber par surprise. Peur des anciens esclaves et des nouveaux esclaves, ceux qui savent trop de choses et ceux qui arrivent dans une innocence dangereuse. Peur le jour et peur la nuit, car l'épouse du général vient chaque matin avant le chant du coq pour les battre. Et ceux qui ont travaillé dans la nuit et viennent à peine de s'allonger sur leur natte sont battus pareil. Et celles qui sont grosses d'un enfant, et ceux qui sortent de leurs songes, et ceux dont l'esprit est encore uni à la nuit, et ceux qui ont la fièvre, et ceux qui sont si vieux qu'on les jettera bientôt sur le tas de fumier, et les petits enfants encore au sein, tous, encore couchés, sont battus pareil.
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Son corps est la propriété exclusive des maîtres, son cœur est pétrifié, et son âme ne sait plus où vivre.
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J'ai passé la frontière, qui n'en était plus une, et je regrettais un moment cette absence de solennité, j'aurais aimé que l'Italie m'accueille après m'avoir réellement acceptée, qu'un douanier me crie "Avanti!" en me désignant son pays d'une main ouverte.
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Il a un léger vertige. Il a envie de baisser la tête. Il ne sait pas pourquoi. Il a envie de baisser la tête, de rentrer les épaules, de se dérober, que personne ne le remarque, plus jamais, qu’on le détache et puis qu’on le laisse partir, la tête basse, le corps penché, comme un infirme, un mutilé, alors il courrait dans les grands champs de Dieu, en titubant un peu il courrait longtemps, il ressemblerait à un épouvantail, il ferait peur aux oiseaux. Il serait libre.
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Esclave, elle ne sait pas ce que c'est exactement. C'est le mot de l'absence, du village en feu, le mot après lequel il n'y a plus rien.
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Lorsqu’elles rentraient de Paris, elles avaient un air différent, elles disaient petite mère en parlant à Agnès et demandaient, Ça va papa ? avec des intonations fortes, comme si leur père était devenu sourd. Ou soudain si vieux. Elles étaient maquillées, portaient des anneaux aux oreilles, et Sabine tapotait sa cigarette en demandant, Ça vous dérange pas si je fume ? et sans attendre la réponse elle allumait la cigarette en plissant les yeux.
(pages 154-155)
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Elle est terrorisée, et le mot maman est tout ce dont elle se souvient, la seule chose qui existe vraiment. Ce mot habite sa tête, sa poitrine, tout son corps.Il se mélange à la douleur, à la grande peur de ce qu'on lui a fait, de ce qu'elle ne comprend pas, il est le seul nom qui lui reste.
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Véronique Olmi

Née à Nice en...

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