AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Victor Hugo (8666)


Victor Hugo
Une vérité n'est vraie que quand elle arrive au bon moment.
Commenter  J’apprécie          61
C'est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes.
Commenter  J’apprécie          60
Victor Hugo
La cendre ne parvient qu'à prouver la flamme.
Commenter  J’apprécie          60
Victor Hugo
C'est ici le combat du jour et de la nuit.
Commenter  J’apprécie          60
Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur,
Esprit doux et splendide, au rayonnement pur,
Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent,
Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent
Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,
Devienne formidable à de certains moments.
Parfois, lorsqu'on se met à rêver sur son livre,
Où tout berce, éblouit, calme, caresse, enivre,
Où l'âme à chaque pas trouve à faire son miel,
Où les coins les plus noirs ont des lueurs du ciel,
Au milieu de cette humble et haute poésie,
Dans cette paix sacrée où croit la fleur choisie,
Où l'on entend couler les sources et les pleurs,
Où les strophes, oiseaux peints de mille couleurs,
Volent chantant l'amour, l'espérance et la joie,
Il faut que par instants on frissonne, et qu'on voie
Tout à coup, sombre, grave et terrible au passant,
Un vers fauve sortir de l'ombre en rugissant !
Il faut que le poète aux semences fécondes
Soit comme ces forêts vertes, fraîches, profondes,
Pleines de chants, amour du vent et du rayon,
Charmantes, où soudain l'on rencontre un lion.
Commenter  J’apprécie          60
À cette terre, où l'on ploie
Sa tente au déclin du jour,
Ne demande pas la joie.
Contente-toi de l'amour !

Excepté lui, tout s'efface.
La vie est un sombre lieu
Où chaque chose qui passe
Ébauche l'homme pour Dieu.

L'homme est l'arbre à qui la sève
Manque avant qu'il soit en fleur.
Son sort jamais ne s'achève
Que du côté du malheur.

Tous cherchent la joie ensemble ;
L'esprit rit à tout venant ;
Chacun tend sa main qui tremble
Vers quelque objet rayonnant.

Mais vers toute âme, humble ou fière,
Le malheur monte à pas lourds,
Comme un spectre aux pieds de pierre ;
Le reste flotte toujours !

Tout nous manque, hormis la peine !
Le bonheur, pour l'homme en pleurs,
N'est qu'une figure vaine
De choses qui sont ailleurs.

L'espoir c'est l'aube incertaine ;
Sur notre but sérieux
C'est la dorure lointaine
D'un rayon mystérieux.

C'est le reflet, brume ou flamme,
Que dans leur calme éternel
Versent d'en haut sur notre âme
Les félicités du ciel.

Ce sont les visions blanches
Qui, jusqu'à nos yeux maudits,
Viennent à travers les branches
Des arbres du paradis !

C'est l'ombre que sur nos grèves
Jettent ces arbres charmants
Dont l'âme entend dans ses rêves
Les vagues frissonnements !

Ce reflet des biens sans nombre,
Nous l'appelons le bonheur ;
Et nous voulons saisir l'ombre
Quand la chose est au Seigneur !

Va, si haut nul ne s'élève ;
Sur terre il faut demeurer ;
On sourit de ce qu'on rêve,
Mais ce qu'on a, fait pleurer.

Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire,
Ne nous plaignons pas, crois-moi.
Souffrons ! c'est la loi sévère.
Aimons ! c'est la douce loi.

Aimons ! soyons deux ! Le sage
N'est pas seul dans son vaisseau.
Les deux yeux font le visage ;
Les deux ailes font l'oiseau.

Soyons deux ! – Tout nous convie
À nous aimer jusqu'au soir.
N'ayons à deux qu'une vie !
N'ayons à deux qu'un espoir !

Dans ce monde de mensonges,
Moi, j'aimerai mes douleurs,
Si mes rêves sont tes songes,
Si mes larmes sont tes pleurs !
Commenter  J’apprécie          60
Victor Hugo
Victor HUGO / Choses vues / Histoire / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1987
« M. Arago avait une anecdote favorite. Quand Laplace eut publié sa Mécanique céleste, disait-il, l’empereur
le fit venir. L’empereur était furieux. " — Comment, s’écria-t-il en apercevant Laplace, vous fait tout
le système du monde, vous donnez les lois de toute la création et dans tout votre livre vous ne parlez pas une
seule fois de l’existence de Dieu ! — Sire, répondit Laplace, je n’avais pas besoin de cette hypothèse." »
< p.686 >
Commenter  J’apprécie          60
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu'elle ait crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y-a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C'est bien inventé. Tenez-vous en là. La mécanique est bonne.
Est-ce Robespierre ? Est-ce Louis XVI ?...
Commenter  J’apprécie          60
L'humble enfant que Dieu m'a ravie
Rien qu'en m'aimant savait m'aider ;
C'était le bonheur de ma vie
De voir ses yeux me regarder.

Si ce Dieu n'a pas voulu clore
L’œuvre qu'il me fit commencer,
S'il veut que je travaille encore,
Il n'avait qu'à me la laisser !

Il n'avait qu'à me laisser vivre
Avec ma fille à mes côtés,
Dans cette extase où je m'enivre
De mystérieuses clartés !

Ces clartés, jour d'une autre sphère,
Ô Dieu jaloux, tu nous les vends !
Pourquoi m'as-tu pris la lumière
Que j'avais parmi les vivants ?

As-tu donc pensé, fatal maître,
Qu'à force de te contempler,
Je ne voyais plus ce doux être,
Et qu'il pouvait bien s'en aller ?

T'es-tu dit que l'homme, vaine ombre,
Hélas! perd son humanité
À trop voir cette splendeur sombre
Qu'on appelle la vérité ?

Qu'on peut le frapper sans qu'il souffre,
Que son cœur est mort dans l'ennui,
Et qu'à force de voir le gouffre,
Il n'a plus qu'un abîme en lui ?

Qu'il va, stoïque, où tu l'envoies,
Et que désormais, endurci,
N'ayant plus ici-bas de joies,
Il n'a plus de douleurs aussi ?

As-tu pensé qu'une âme tendre
S'ouvre à toi pour se mieux fermer,
Et que ceux qui veulent comprendre
Finissent par ne plus aimer ?

Ô Dieu ! vraiment, as-tu pu croire
Que je préférais, sous les cieux,
L'effrayant rayon de ta gloire
Aux douces lueurs de ses yeux ?

Si j'avais su tes lois moroses,
Et qu'au même esprit enchanté
Tu ne donnes point ces deux choses,
Le bonheur et la vérité,

Plutôt que de lever tes voiles,
Et de chercher, cœur triste et pur,
A te voir au fond des étoiles,
Ô Dieu sombre d'un monde obscur,

J'eusse aimé mieux, loin de ta face,
Suivre, heureux, un étroit chemin,
Et n'être qu'un homme qui passe
Tenant son enfant par la main !

extrait de "Trois ans après" Livre IV
Commenter  J’apprécie          60
L'art n'a plus que la peau sur les os. Il agonise misérablement.
Commenter  J’apprécie          60
Victor Hugo
Bivar était, au fond d’un bois sombre, un manoir
Carré, flanqué de tours, fort vieux, et d’aspect noir.
La cour était petite et la porte était laide.
Quand le scheik Jabias , depuis roi de Tolède,
Vint visiter le Cid au retour de Cintra,
Dans l’étroit patio le prince maure entra ;
Un homme, qui tenait à la main une étrille,
Pansait une jument attachée à la grille ;
Cet homme, dont le scheik ne voyait que le dos,
Venait de déposer à terre des fardeaux,
Un sac d’avoine, une auge, un harnais, une selle ;
La bannière arborée au donjon était celle
De don Diègue, ce père étant encor vivant ;
L’homme, sans voir le scheik, frottant, brossant, lavant,
Travaillait, tête nue et bras nus, et sa veste
Etait d’un cuir farouche, et d’une mode agreste ;
Le scheik, sans ébaucher même un buenos dias,
Dit :-Manant, je viens voir le seigneur Ruy Diaz,
Le grand campéador des Castilles. -Et l’homme,
Se retournant, lui dit : C’est moi.

-Quoi ! vous qu’on nomme
Le héros, le vaillant, le seigneur des pavois
S’écria Jabias, c’est vous qu’ainsi je vois !
Quoi ! c’est vous qui n’avez qu’à vous mettre en campagne,
Et qu’à dire : -Partons ! pour donner à l’Espagne,
D’Avis à Gibraltar, d’Algarve à Cadafal,
Ô grand Cid, le frisson au clairon triomphal,
Et pour faire accourir au dessus de vos tentes,
Ailes au vent, l’essaim des victoires chantantes !
Lorsque je vous ai vu, seigneur, moi prisonnier,
Vous vainqueur, au palais du roi, l’été dernier,
Vous aviez l’air royal du conquérant de l’Ebre ;
Vous teniez à la main la Tizona célèbre ;
Votre magnificence emplissait cette cour,
Comme il sied quand on est celui d’où vient le jour ;
Cid, vous étiez vraiment un Bivar très superbe ;
On eût dans un brasier cueilli des touffes d’herbe,
Seigneur, plus aisément, certes, qu’on n’eût trouvé
Quelqu’un qui devant vous prît le haut du pavé ;
Plus d’un richomme avait pour orgueil d’être membre
De votre servidumbre et de votre antichambre ;
Le Cid dans sa grandeur allait, venait , parlait,
La faisant boire à tous, comme aux enfant le lait ;
D’altiers ducs, tous enflés de faste et de tempête,
Qui, depuis qu’ils avaient le chapeau sur la tête,
D’aucun homme ne s’étaient souciés,
Se levaient, sans savoir pourquoi, quand vous passiez ;
Vous vous faisiez servir par tous les gentilshommes ;
Le Cid comme une altesse avait ses majordomes ;
Lerme était votre archer ; Gusman, votre frondeur.
Vos habits étaient faits avec de la splendeur ;
Votre miel semblait or comme l’orange mûre ;
Sans cesse autour de vous vingt coureurs étaient prêts ;
Nul n’était au-dessus du Cid, et nul auprès ;
Personne eût-il été de la royale estrade ,
Prince, infant, n’eût osé vous dire : Camarade !
Vous éclatiez, avec des rayons jusqu’aux cieux,
Dans une préséance éblouissant aux yeux ;
Vous marchiez entouré d’un ordre de bataille ;
Aucun sommet n’était trop haut pour votre taille,
Et vous étiez un fils d’une telle fierté
Que les aigles volaient tous de votre côté.
Vous regardiez ainsi que néant et fumées
Tout ce qui n’était pas commandement d’armées,
Et vous ne consentiez qu’au nom de général ;
Cid était le baron suprême et magistral ;
Vous dominiez tout, grand, sans chef, sans joug, sans digue,
Absolu, lance au poing, panache au front.

Rodrgue répondit :
-Je n’était alors que chez le roi.
Et le scheik s’écria :-Mais, Cid, aujourd’hui, quoi,
Que s’est-il donc passé ? quel est cet équipage ?
J’arrive, et je vous trouve en veste, comme un page,
Dehors, bras nus, nu-tête, et si petit garçon
Que vous avez en main l’auge et le caveçon !
Et faisant ce qu’il sied aux écuyers de faire !

-Scheik, dit le Cid, je suis maintenant chez mon père.
Commenter  J’apprécie          60
Victor Hugo
« L’art n’est pas perfectible car il est né parfait. La science est perfectible, car elle est née incomplète. L’art
est né parfait parce qu’il est un et simple ; la science est née incomplète, parce qu’elle est variée et multiple.
Le progrès est possible sur Aristote, il ne l’est pas sur Homère. Le progrès est possible sur Newton, il ne
l’est pas sur Molière. »
< 1840-42 p.190 >

Faits et croyances / Océan / OEuvres complètes / Robert Laffont - Bouquins 1989
Commenter  J’apprécie          60
Il y a une règle pour les grands, ne rien faire ; et une règle pour les petits, ne rien dire. Le pauvre n'a qu'un ami, le silence. Il ne doit prononcer qu'un monosyllabe : oui. Avouer et consentir, c'est tout son droit.
Commenter  J’apprécie          60
Pourquoi dit-on un amoureux ? On devrait dire un possédé. Etre possédé du diable, c'est l'exception ; être possédé de la femme, c'est la règle. Tout homme subit cette aliénation de soi-même. Quelle sorcière qu'une jolie femme ! Le vrai nom de l'amour, c'est captivité.
On est fait prisonnier par l'âme d'une femme. Par sa chair, aussi. Quelquefois plus encore par la chair que par l'âme. L'âme est l'amante ; la chair est la maîtresse.
Commenter  J’apprécie          60
La nature est un drame avec des personnages;
J'y vivais ; j'écoutais, comme des témoignages,
L'oiseau, le lis, l'eau vive et la nuit qui tombait.
Puis je me suis penché sur l'homme, autre alphabet.
Commenter  J’apprécie          60
Il y a sous la société, insistons-y, et, jusqu’au jour où l’ignorance sera dissipée, il y aura la grande caverne du mal.
Cette cave est au-dessous de toutes et est l’ennemie de toutes. C’est la haine sans exception. Cette cave ne connaît pas de philosophes. Son poignard n’a jamais taillé de plume. Sa noirceur n’a aucun rapport avec la noirceur sublime de l’écritoire. Jamais les doigts de la nuit qui se crispent sous ce plafond asphyxiant n’ont feuilleté un livre ni déplié un journal. (...) Cette cave a pour but l’effondrement de tout.
De tout. Y compris les sapes supérieures, qu’elle exècre. Elle ne mine pas seulement, dans son fourmillement hideux, l’ordre social actuel ; elle mine la philosophie, elle mine la science, elle mine le droit, elle mine la pensée humaine, elle mine la civilisation, elle mine la révolution, elle mine le progrès. Elle s’appelle tout simplement vol, prostitution, meurtre et assassinat. Elle est ténèbres, et elle veut le chaos. Sa voûte est faite d’ignorance.
Toutes les autres, celles d’en haut, n’ont qu’un but, la supprimer. C’est là que tendent, par tous leurs organes à la fois, par l’amélioration du réel comme par la contemplation de l’absolu, la philosophie et le progrès. Détruisez la cave Ignorance, vous détruisez la taupe Crime.
Condensons en quelques mots une partie de ce que nous venons d’écrire. L’unique péril social, c’est l’Ombre.
Humanité est identité. Tous les hommes sont la même argile. Nulle différence, ici-bas du moins, dans la prédestination. Même ombre avant, même chair pendant, même cendre après. Mais l’ignorance mêlée à la pâte humaine, la noircit. Cette incurable noirceur gagne le dedans de l’homme et y devient le Mal.

(p. 989-990, Le Livre de Poche)
Commenter  J’apprécie          60
Le regard des femmes ressemble à de certains rouages tranquilles en apparence et formidables. On passe à côté tous les jours paisiblement et impunément et sans se douter de rien. Il vient un moment où l’on oublie même que cette chose est là. On va, on vient, on rêve, on parle, on rit. Tout à coup on se sent saisi. C’est fini. Le rouage vous tient, le regard vous a pris. Il vous a pris, n’importe par où ni comment, par une partie quelconque de votre pensée qui traînait, par une distraction que vous avez eue. Vous êtes perdu. Vous y passerez tout entier. Un enchaînement de forces mystérieuses s’empare de vous. Vous vous débattez en vain. Plus de secours humain possible. Vous allez tomber d’engrenage en engrenage, d’angoisse en angoisse, de torture en torture, vous, votre esprit, votre fortune, votre avenir, votre âme ; et selon que vous serez au pouvoir d’une créature méchante ou d’un noble cœur, vous ne sortirez de cette effrayante machine que défiguré par la honte ou transfiguré par la passion.

(p. 975-976, Le Livre de Poche)
Commenter  J’apprécie          60
[Fantine finit d’expliquer à madame Thénardier comment elle est arrivée à Montfermeil, à pied, avec sa fille Cosette.]
« Et sur ce mot elle donna à sa fille un baiser passionné qui la réveilla. L’enfant ouvrit les yeux, de grands yeux bleus comme ceux de sa mère, et regarda, quoi ? rien, tout, avec cet air mystérieux et quelquefois sévère des petits enfants, qui est un mystère de leur lumineuse innocence devant nos crépuscules de vertus. On dirait qu’ils se sentent anges et qu’ils nous savent hommes. »

(p. 224, Le Livre de Poche)
Commenter  J’apprécie          60
On jouait aux cartes sur la borne des carrefours ; les jeux de cartes étaient, eux aussi, en pleine révolution, les rois étaient remplacés par les génies, les dames par les libertés, les valets par les égalités, et les as par les lois.
Commenter  J’apprécie          60
Le bloc du malheur s'accepte, non sa poussière.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Victor Hugo Voir plus

Quiz Voir plus

Victor Hugo (niveau facile)

Lequel de ces livres n'est pas de Victor Hugo ?

Les Misérables
Notre-Dame de Paris
Germinal
Les Contemplations

10 questions
1239 lecteurs ont répondu
Thème : Victor HugoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}