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Citations de Walter Scott (260)


Contre l'inconvénient de se faire une trop haute idée d'autrui, il n'est pas de meilleur antidote que d'avoir, au même moment, une excellente opinion de soi-même.

Waverley
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[Jean sans terres] donna une nouvelle preuve de cette légèreté et de cette étourderie, lorsqu'il fut envoyé en Irlande, par Henri II, son père, pour se concilier l'affection des habitants de ce royaume, qui venait d'être réuni à l'Angleterre. Dans cette circonstance, les chefs irlandais s'empressèrent de venir présenter leurs hommages au jeune prince, et de lui offrir le baiser de paix ; mais, au lieu de les recevoir avec bienveillance, Jean et ses courtisans, tous aussi fous que lui, ne purent résister à la tentation de tirer ces chefs par leurs longues barbes, conduite qui, comme on se le figure aisément, excita la plus vive indignation en Irlande. Nous avons cité cet exemple afin que le lecteur, jugeant par lui-même du caractère de Jean et de ses inconséquences, ne soit pas surpris de sa conduite.
Page 223 (Tome 33 des œuvres complètes de Walter Scott, sans date, nom d'éditeur, ni de traducteur)
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(Bracy)
Allons, Fitzurse, nous nous connaissons, tu es poussé par l'ambition, et moi par le plaisir, comme il sied à la différence de nos âges. Du prince Jean, tu penses comme moi ; qu'il est trop faible pour être un monarque déterminé, trop tyrannique pour être un monarque accommodant, trop arrogant et présomptueux pour être un monarque populaire, trop capricieux et craintif pour rester longtemps monarque de quelque espèce que ce soit. Mais c'est un monarque grâce auquel Fitzurse et Bracy espèrent s'élever et prospérer ; et c'est pourquoi vous le soutenez par vos manœuvres politiques, et moi avec les lances de mes Francs Compagnons.
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La manière dont Quentin avait été élevé n’était pas de nature à lui amollir le cœur ni même à perfectionner en lui le sentiment moral. De même que tous les Durward, il avait été accoutumé à regarder la chasse comme un amusement, et à considérer la guerre comme la seule occupation sérieuse. Le plus important devoir de toute leur vie était, selon eux, de souffrir avec une constance opiniâtre, et de rendre à leurs ennemis féodaux, par les représailles les plus violentes, les maux par lesquels ceux-ci avaient récemment presque anéanti leur race. Et cependant il se mêlait à ces haines héréditaires un esprit de chevalerie et de courtoisie grossière qui en tempérait la rigueur ; de sorte que la vengeance, la seule justice qu’ils connussent, ne s’exerçait pas sans un certain sentiment d’humanité et de générosité.
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- [...] Mais l’adversité fait plier le cœur comme le feu assouplit l’acier rebelle, et ceux qui ne sont plus leurs propres maîtres et qui ont cessé d’être les habitants d’un État libre et indépendant sont obligés de s’humilier devant des étrangers.
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Quentin avait une idée assez haute de son importance, si on considère le peu de moyens qu'il avait pour la soutenir.
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- [...] Dis-moi, mon brave, sommes-nous près de sa demeure ? Peux-tu nous en indiquer la route ?
- La route sera difficile à trouver, répondit Gurth [...], et la famille de Cédric se couche de bonne heure.
- Bah ! ne dites pas cela, drôle, dit le cavalier armé ; il lui sera facile de se lever et de fournir aux besoins de voyageurs tels que nous, qui n’entendons pas nous humilier à solliciter l’hospitalité que nous avons le droit d’exiger.
- Je ne sais pas, dit Gurth d’un ton rauque, si je dois montrer le chemin de la maison de mon maître à ceux qui demandent, comme un droit, cet abri que la plupart sont bien heureux de solliciter comme une grâce.
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Si j’étais le roi de France, je ne me donnerais pas tant de peine pour placer autour de ma demeure des pièges et des trappes.
Au lieu de cela, je tâcherais de gouverner si bien, que personne n’oserait en approcher avec de mauvaises intentions ; et quant à ceux qui y viendraient avec des sentimens de paix et d’affection, plus le nombre en serait grand, plus j’en serais charmé.
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La courtoisie des paroles, quand elle sert à la vilenie des actions, ressemble à une ceinture de chevalier autour du corps d'un manant.
Mieux eût valu pour votre honneur conserver l'habit et le langage d'un brigand qu'en déguiser la conduite sous les façons d'un galant homme.
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Voyez, Conrad, le danger de céder aux premières tentations de Satan ! on fixe ses regards sur une femme, uniquement pour satisfaire le plaisir des yeux, pour contempler ce qu'on appelle la beauté, et l'ennemi du genre humain emploie les sortilèges et les talismans pour compléter l’œuvre de notre perte, commencé par l'imprudence et la légèreté.
Page 101 (3e partie d'Ivanhoe, tome 35 des œuvres complètes de W Scott)
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- Qu’avez-vous à craindre de ces cavaliers chrétiens, car ils me paraissent être tels ? dit-il à El Hakim.
- Craindre ! répéta El Hakim d’un ton de mépris. Le sage ne craint que le ciel… Mais on attend toujours des méchants tout le mal qu’ils peuvent faire.
- Ce sont des chrétiens, dit Sir Kenneth, et nous sommes en temps de trêve… Pourquoi croiriez-vous à une violation de la paix ?
- Ce sont les prêtres-soldats du Temple, répondit El Hakim, dont le vœu est de ne connaître ni foi ni trêve avec les adorateurs d’Islam. Puisse le Prophète les détruire jusqu’à la racine avec leurs branches et leurs rejetons ! Leur paix n’est que guerre, leur parole une perfidie. Les autres ennemis de la Palestine ont leurs moments de courtoisie. Le lion Richard épargne ceux qu’il a vaincus… L’aigle Philippe ferme ses ailes quand il a abattu sa proie… L’ours autrichien lui-même s’endort quand il est rassasié ; mais cette horde de loups toujours affamés ne connaît ni relâche ni satiété dans ses rapines.
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- Ciel et enfer ! vociféra le chevalier blessé. Oh ! encore quelques instants de force, que je puisse me traîner jusqu’à la mêlée et y trouver une mort digne d’un homme de mon rang !
- N’y pense pas, vaillant guerrier ! dit Ulrica ; tu ne mourras pas de la mort du soldat ; tu périras comme le renard dans sa tanière, lorsque les paysans ont mis le feu à la paille humide.
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- Dois-tu donc t’étonner, reprit Ilderim, toi guerrier expérimenté, de voir qu’un soldat entende quelque chose à l’art de guérir ?… Je te dis, nazaréen, qu’un cavalier accompli doit savoir panser son coursier, aussi bien que le monter ; forger son épée non moins que s’en servir dans les combats ; fourbir ses armes comme s’en revêtir, et surtout qu’il doit être aussi habile à guérir les blessures qu’à les faire.
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Tout ce qui était nouveau, tout ce qui sentait l'aventure avait des charmes pour Richard Coeur-de-Lion, et un danger qu'il avait bravé et surmonté ne faisait qu'augmenter le prix à ses yeux. Dans ce roi courageux et téméraire, le caractère brillant mais inutile d'un chevalier de roman se trouvait en quelque sorte renouvelé et réalisé, et la gloire personnelle qu'il devait obtenir par ses propres faits d'armes était bien autrement chère à son imagination exaltée que ne l'eut été l'éclat d'un gouvernement de politique et de sagesse.

Ainsi son règne fut-il comme le cours d'un météore rapide et étincelant qui parcourt le ciel, répandant autour de lui une lumière éblouissante, mais inutile, que remplace aussitôt une obscurité profonde. Ces hauts faits chevaleresques fournirent des sujets de chants aux bardes et aux ménestrels, mais ne laissèrent à son pays aucun de ces bienfaits durables sur lesquels l'histoire aime à s'arrêter et qu'elle présente comme un exemple à la postérité.
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Quentin tressaillit d’étonnement ; car, quoiqu’il eût entendu parler de Sarrasins et d’idolâtres, il ne croyait pas, il ne lui
était même jamais venu à l’idée qu’il pût exister une race
d’hommes qui ne pratiquât aucun culte. Sa surprise ne
l’empêcha pourtant pas de demander à son guide où il demeurait habituellement.
– Partout où je me trouve, répondit le Bohémien ; je n’ai
pas de demeure fixe.
– Comment conservez-vous ce que vous possédez ?
– Excepté les habits qui me couvrent et le cheval que je
monte, je ne possède rien.
– Votre costume est élégant, et votre cheval est une excellente monture. Quels sont vos moyens de subsistance ?
– Je mange quand j’ai faim ; je bois quand j’ai soif ; et je
n’ai d’autres moyens de subsistance que ceux que le hasard met
sur mon chemin.
– Sous les lois de qui vivez-vous ?
– Je n’obéis à personne qu’autant que c’est mon bon plaisir.
– Mais qui est votre chef ? qui vous commande ?
– Le père de notre tribu, si je veux bien lui obéir. Je ne reconnais pas de maître.
– Vous êtes donc dépourvu de tout ce qui réunit les autres
hommes. Vous n’avez ni lois, ni chef, ni moyens arrêtés
d’existence, ni maison, ni demeure. Vous n’avez (que Dieu vous
prenne en pitié !) point de patrie ; et (puisse le ciel vous éclairer !) vous ne reconnaissez pas de Dieu : que vous reste-t-il
donc, étant privé de religion, de gouvernement, de tout bonheur
domestique ?
– La liberté. Je ne rampe pas aux pieds d’un autre. Je n’ai
ni obéissance ni respect pour personne. Je vais où je veux, je vis
comme je peux, et je meurs quand il le faut.
– Mais vous pouvez être condamné et exécuté en un instant, au premier ordre d’un juge.
– Soit ! ce n’est que pour mourir un peu plus tôt.
– Mais vous pouvez aussi être emprisonné ; et alors où est
cette liberté dont vous êtes si fier ?
– Dans mes pensées, qu’aucune chaîne ne peut contraindre ; tandis que les vôtres, même quand vos membres sont libres, sont assujetties par les liens de vos lois et de vos superstitions, de vos rêves d’attachement local, et de vos visions fantastiques de politique civile. Mon esprit est libre, même quand
mon corps est enchaîné ; le vôtre porte des fers, même quand
vos membres sont libres.
– Mais la liberté de votre esprit ne diminue pas le poids des
chaînes dont votre corps peut être chargé.
– Ce mal peut s’endurer quelque temps ; et si enfin je ne
trouve pas moyen de m’échapper, et que mes camarades ne
puissent me délivrer, je puis toujours mourir, et c’est la mort qui
est la liberté la plus parfaite.
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Fais bien attention pourtant que je ne te permets de tuer que trois daims chaque saison, et si cette permission ne te suffit pas pour en tuer trente, je ne suis ni chevalier chrétien, ni roi d'Angleterre.
-Votre Majesté peut être assurée qu'avec la grâce de saint Dustan, je tâcherai en toute humilité d'opérer le miracle de la multiplication des daims.
3e partie d'Ivanhoé, page 188
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Il y a des actions qu'il faut nécessairement accomplir, et dont l’exécutant n'obtient de nous ni amour ni honneur; et il y a peut-être des refus de nous servir qui ont pour effet au contraire de rehausser dans notre estime ceux qui déclinent nos injonctions.
(le prince Jean)
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— Prends ce sac d'or et va à Ashby, tâche de trouver Isaac le Juif d'York, et dis-lui de prélever la valeur du cheval et des armes que son crédit m'a fait obtenir.
— Ah non, par Saint Dunstan, protesta Gurth, cela, je ne le ferai pas.
— Comment, coquin, répliqua son maître, n'obéiras-tu pas à mes ordres ?
— A condition que ce soient des ordres honnêtes, raisonnables et chrétiens, répondit Gurth ; mais celui que vous me donnez n'est rien de tout cela. Souffrir que le Juif se paie lui-même serait malhonnête, car ce serait escroquer mon maître ; et déraisonnable, car ce serait agir comme un sot ; et impie, car ce serait dépouiller un croyant pour enrichir un infidèle.
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L'accueil que se firent les deux potentats fut aussi rempli d'affectation de plaisir et d'amitié qu'il était vide de sincérité ; mais le caractère du duc lui rendait difficile de donner à sa voix, à ses discours, à toutes ses manières, les apparences convenables, tandis que le roi était si parfaitement exercé à la dissimulation que l'habitude en était pour lui une seconde nature, et que ceux qui le connaissaient le mieux ne pouvaient distinguer en lui ce qui était joué de ce qui était naturel.
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- Mais la trahison... Et reprenant son air sombre, il se promena dans l'appartement, d'un pas irrégulier, et ajouta : - elle s'assied à nos banquets ; elle brille dans nos coupes ; elle porte la barbe de nos conseillers ; elle affecte le sourire des nos courtisans et la gaieté maligne de nos bouffons ; par dessus tout, elle se cache sous l'air amical d'un ennemi réconcilié. Louis d'Orléans se fia à Jean de Bourgogne ; il fut assassiné dans la rue Barbette. Jean de Bourgogne se fia au parti d'Orléans ; il fut assassiné sur le pont de Montereau. Je ne me fierai à personne, à personne.
(Louis XI à Quentin)
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