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Critiques de Willy Vlautin (92)
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La route sauvage (Cheyenne en automne)

Charley est un gamin délaissé par son père qui a constamment la bougeotte. On sait peu de chose de sa mère, si ce n’est qu’elle est sortie de la vie du père et du fils. C’est tout juste s’il sait qu’il a une tante qui vit quelque part dans le Wyoming, mais sans plus.



Le père de Charley c’est l’insouciance même, l’instabilité. Charly est donc livré à lui-même, toujours sans le sou, le ventre criant famine. Il fait la connaissance d’un type pas plus recommandable que cela qui vit des courses de chevaux au gré de ses finances et ou plutôt de son manque de finance. Charley semble y voir parfois un père de substitution, mais surtout un moyen de glaner quelques dollars au jour le jour .Drôle d’enfance que celle de Charley qui se prend d’affection pour un cheval promis à la mort et qu’il arrache à son bourreau pour s’enfuir sur les routes à la recherche de sa tante, son seul recours….



Cheyenne en automne, est le récit d’une épopée rocambolesque d’un adolescent débrouille, obstiné et prêt à tout pour retrouver un peu de la chaleur familiale qui lui a tant manqué. Willy Vlautin, dont je découvre ici la plume et l’univers, n’hésite pas à investir les affres d’une Amérique profonde, celle des sans voix, des précaires, des désabusés, des marginaux et des oubliés du rêve américain.

Ses personnages, même les moins attirants sont attachants. Bien entendu, Charley est celui qui m’a le plus remué.



Cette première rencontre avec l’auteur ne restera pas sans suite tant j’ai envie de découvrir ses autres romans.


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La route sauvage (Cheyenne en automne)

Charley Thompson, 15 ans vit avec son père à Portland. Ils viennent de s’installer dans cette ville où il ne connait personne. Une mère inconnue et un père à la dérive qui s’absente souvent plusieurs jours, il passe ses journées seul à se balader et faire du sport.

Sans argent pour se nourrir, il cherche un petit boulot. Un jour il passe près du champ de course de la ville et fait la connaissance de Del, un homme caractériel, propriétaire de quelques chevaux qu’il dope pour gagner des courses. Charley se fait embaucher contre quelques dollars, pour s’occuper de ses chevaux.

Un soir, après une violente bagarre, son père est transporté à l’hôpital, et meurt.

Livré à lui-même, il se réfugie dans la sellerie de l’hippodrome délabré.

Son seul ami et confident, est Lean on Pete, un cheval de course usé, destiné à l’abattoir.

Quand il comprend que son ami va être abattu, il s’enfuit avec lui dans une épopée désespérée à la recherche de sa tante qui habite, il ne sait où, dans le Wyoming.

Un voyage de 2000 kilomètres qui ne sera pas de tout repos. Il va aller de rencontres en rencontres, de caravanes délabrées en ranchs abandonnés, de villes en villes, de motels en motels.

Un road-trip émouvant à travers l’Amérique du désespoir, des laissés pour compte, de la mal bouffe et de l’alcool.



Un style intelligemment épuré pour un très beau roman initiatique. Pas un mot de trop, rien de grandiloquent, un réalisme de tous les instants mais de l’émotion à revendre.

Une première rencontre avec Willy Vlautin qui m’a largement convaincue de lire ses autres romans.
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Devenir quelqu'un

Une nouvelle découverte sous le signe du charme, j’enchaîne mes lectures et en ce moment c’est du pur bonheur !





Willy Vlautin n’a pas son pareil pour vous surprendre au cœur de ces intimités modestes débordantes d’amour, d’émancipation, d’espoir poussées par une volonté de fer dans le but de toucher du doigt le rêve absolu.





Horace Hopper est ni un indien ni un blanc. Un homme sans identité perclus de sentiments noirs et destructeurs. Horace vit depuis quelques années aux abords du ranch des Reese, éleveur de moutons, dans ce camping-car, son chez soi. Des posters de célèbres boxeurs tapissent les parois tristes, témoins de cette envie vorace de devenir ce quelqu’un d’important de majestueux, s’élevant dans ces sphères célèbres à la force de ses poings et de ses pieds. Horace a senti l’appel de la vie et décide de partir, de la cueillir, loin du ranch, des chevaux, sa passion, et des Reese qu’il considère comme ses parents.

La ville, le bruit, le monde et ses règles. Accueilli par sa tante qui lui loue la cabane au fond du jardin, il trouve rapidement du travail chez un monteur de pneu et un entraîneur peu scrupuleux. Les premiers matchs tombent et les premières défaites avec. Mais son optimiste le porte au-delà. La solitude de la ville le pèse, elle le rendrait peureux lui qui a connu la vaste étendue des plaines et des montagnes. Les semaines défilent et insidieusement le chaos s’installe. Lui, parti à la quête de l’homme qu’il deviendrait, se trouve face à l’immensité béante de la désolation et de la désillusion.





Eldon Reese est ce vieillard au cœur tendre qui a pris sous son aile le jeune Horace. Son départ pour la ville est un brise cœur. Avec patience, il lui a prodigué tous les bons conseils. Il sera toujours là pour lui quoiqu’il fasse, quoiqu’il lui arrive, leur ranch sera toujours son chez lui. Eldon suit de loin l’évolution de son petit protégé. Il ne veut que son bonheur.





Les personnages sont d’une extrême beauté. Une de celle qui vous éblouit par cette simplicité humaine, fidèle à ses valeurs. La plume de Willy Vlautin a ce quelque chose indéfinissable qui vous capture dès le départ. Une sensibilité à fleur de peau mais une force tirée de la Terre. Une quête initiatique à l’allure d’un western moderne, DEVENIR QUELQU’UN est époustouflant ! Le rêve américain à portée de mains, Horace est pris en étau entre cette réalité morbide et ce rêve de grandeur.





Un immense coup de cœur pour cette merveilleuse découverte. J’ai été sensible aux personnages, à l’histoire et à ce final qui m’a retournée littéralement les tripes. Une explosion honnête de portraits authentiques, de vies arrachées au lance-pierre, poussés sur ce chemin sinueux et alambiqué. Un uppercut qui coupe le souffle !
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Devenir quelqu'un

Vouloir devenir quelqu'un, cela suppose que l'on n'est personne. C'est un constat aussi dur qu'erroné. Le plus dur et erroné que l'on peut porter sur soi. Mais qu'est-ce qui fait que l'on devient quelqu'un ? La notoriété ? L'argent ? L'accomplissement de ses rêves ? Et pour devenir quelqu'un, faut-il obligatoirement devenir quelqu'un d'autre ?

Le jeune Horace sait précisément quand il deviendra quelqu'un. Quand il ne s'appellera plus Horace Hopper mais Hector Hidalgo. Quand il ne sera plus indien mais mexicain. Quand il ne travaillera plus dans le ranch des Reese mais affrontera les plus grands noms de la boxe professionnelle sur le ring. Le quotidien d'Horace se résume à des projections de sa vie future : quand il sera pro, quand son nouveau nom s'étalera en gros caractères sur les affiches, quand il vivra de sa passion. En attendant il survit, aveugle à ce qui l'entoure, sourd aux marques d'affection que lui témoignent les Reese qui le considèrent comme leur fils. Horace Hopper est mal dans sa peau, mal à l'aise en société, lui qui a l'impression de ne pas être à sa place, de déranger, de ne pas être désiré parce qu'il a été abandonné par ses parents. Horace cherche à combler un vide par la boxe et utilise ce rêve comme une planche de salut. Mais un rêve est avant tout un idéal et l'idéal cadre souvent mal avec la réalité. Horace va prendre des coups, mais pas seulement sur le ring et pas toujours à la loyale. La vie va se charger de lui apprendre qu'il ne suffit pas de vouloir devenir quelqu'un pour qu'au fond de soi on se sente quelqu'un.

En dehors de la fin que j'ai trouvée trop artificielle, comme si l'auteur ne savait pas vraiment comment terminer son livre, le reste du roman est tout en finesse et subtilités, touchant au-delà de ce que je pouvais imaginer. J'ai retrouvé dans les mots de Willy Vlautin toute l'humanité et la sensibilité d'un Nickolas Butler. De la littérature américaine simple, authentique et proche de ses racines : très exactement comme je l'aime.


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Devenir quelqu'un

Je remercie les Éditions Albin-Michel et leur collection « Terres d’Amérique » pour m’avoir permis de découvrir ce roman qui s’est révélé être un merveilleux moment de lecture.



Un petit topo de l’histoire :



Horace Hopper n’a malheureusement pas été gâté par la vie. Abandonné par son père très jeune, sa mère l’abandonne chez sa grand-mère à l’âge de huit ans à son tour.



Il fera ensuite la rencontre de Mr Reese, un rancher dont les filles ont quitté le foyer familial et sont allées s’installer en ville. Il vivra chez lui et Mrs Reese. Ainsi le couple lui permettra de continuer ses études et il les aidera au Ranch tant et si bien qu’ils deviendront pour lui des parents.



Mais Horace veut « devenir quelqu’un ». Horace veut quitter le Nevada. Horace, du haut de ses 21 ans, passionné de boxe et fan de Heavy métal, souhaite faire ses preuves.



Metissé indien païute et irlandais, il connait un problème d’identité tel qu’il souhaite se faire passer pour un mexicain au point d’essayer d’apprendre l’espagnol mais avec beaucoup de mal. Pourquoi mexicain ? Très simple : les meilleurs boxeurs sont mexicains et il rêve de devenir boxeur professionnel et il mettra tout en œuvre pour vivre de sa passion. Et c’est dans ce but qu’il deviendra Hector Hidalgo, quittera les Reese et le ranch pour aller en ville, trouvera un entraineur et espérera accumuler les victoires. Mais pour y arriver il devra d’abord lutter contre ses démons.



Horace est un personnage émouvant par son manque de confiance en lui. On suit ce roman initiatique en éprouvant une palette de sentiments à son égard.



L’auteur a choisi un schéma narratif très simple comme pour faire écho à la simplicité qui caractérise cette histoire malgré les bouleversements qui ne laissent pas de marbre.



J’ai beaucoup apprécié le « rythme » du livre qui propose une alternance entre Horace, la boxe et la ville d’un côté et le quotidien de Mr Reese de l’autre.



Un beau roman sur l’âme humaine.
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Devenir quelqu'un

Un coup de cœur pour ce livre et pourtant le monde de la boxe est à mille lieues de ce que j’aime. Mais que ceux qui ont comme moi un peu peur de la violence et de la boxe se rassurent. Certes c’est le fil rouge mais il passe bien vite en arrière-plan.

C’est avant tout et surtout l’histoire d’un jeune qui va tout faire pour poursuivre son rêve : devenir « Champion de boxe ». Pour cela il va prendre sa vie en main, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour poursuivre son rêve, quelque soient les difficultés et les obstacles à franchir. Mais poursuivre son rêve n’est pas un but facile à atteindre… surtout qu’il part de très loin…

C’est un parcours de vie difficile qui l’attend et il va lui falloir bien du courage pour avancer.

Ce jeune homme a débuté la vie avec un gros handicap : abandonné par sa mère, rejeté par son père, ne se sentant appartenir à aucune communauté car il n’est ni indien ni blanc, il se rêve Mexicain comme les champions de boxe qu’il adule. C’est un être brisé dès sa naissance, mais qui va se battre contre lui-même, contre ses failles et ses faiblesses pour sortir de la noirceur et essayer d’aller vers la lumière.

Les seules personnes qui le comprennent et l’aiment sont un couple d’éleveurs de moutons qui font tout pour qu’il prenne confiance en lui et réalise ses rêves et qui, surtout, veulent croire en lui et ne pas lui barrer la route de l’espoir.

C’est un livre sur l’espoir, la solitude, l’importance de se réaliser et se faire confiance dans un monde dur et hostile. Le fameux « rêve américain » qui permet d’arriver au sommet en partant de rien est-il à la portée d’Horace ?

A la fois dur et extrêmement émouvant, le parcours de ce jeune homme rend hommage à ceux qui sont laissés pour compte, qui se sentent abandonnés et isolés, ceux qui ont peur des autres, vivent dans des situations de pauvreté ou d’échec, se sentent rassurés quand il sont seuls, n’ont pour véritables amis que la nature et les animaux (chevaux, chiens) …

Alors oui Horace se cherche une identité, il fait tout pour y arriver et en même temps refuse d’être un poids pour ceux qui croient en lui. Il force l’admiration en se lançant sur les routes, à la poursuite de son rêve, malgré son énorme manque de confiance en lui ; bien souvent il est à la limite de ses forces, au point de rupture, mais il se relève et avance, pour ne pas se décevoir et ne pas décevoir ceux qui veulent croire en lui. Et surtout il n’arrive pas à comprendre que des gens puissent avoir confiance en lui alors que lui-même se considère comme un poids mort, un inutile, incapable de réussir sa vie.

A la poursuite de son rêve, il quittera le ranch du Nevada du couple qui l’avait « adopté », les Reese, qui ne demandent qu’à le garder auprès d’eux et se mettront en retrait pour lui permettre de se construire tout en lui offrant leur amour et la sécurité d’un foyer aimant et d’un futur pour tailler la route vers le succès et devenir Champion de boxe sous le nom de Hector Hidalgo. La route est longue pour ce garçon qui frappe fort, qui est résistant (mais cabossable) à l’extérieur mais en miettes à l’intérieur et dont l’adversaire le plus coriace se révèle être lui-même, lui qui est constitué de doutes, de solitude, de peur … Celui qui se considère comme un « looser » parviendra-t-il à se dépasser et à devenir un « winner » ? Son rêve ne va-t-il pas finalement juste le détruire ?

Dans ce road-trip, j’ai aussi beaucoup aimé les descriptions détaillées des endroits qu’Horace traverse ou se pose qui donnent l’impression de partager le voyage avec lui.

Je referme ce livre extrêmement émue, bouleversée par ce roman, ce road-trip avec pour destination finale : décrocher la lune, devenir une étoile de la boxe, aller au bout du rêve et devenir celui qu’il a toujours souhaité être …

Des personnages qui se tiennent debout dans l’adversité, pétris d’humanité, attachants, que je ne suis pas prête d’oublier.



Un très grand merci aux Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d’Amérique » de m’avoir fait découvrir cet auteur que je vais suivre.
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La route sauvage (Cheyenne en automne)

La route sauvage est un magnifique voyage et un road trip initiatique captivant. Très vite attaché à Charley, j’ai été prise aux tripes tout du long de son parcours, j’ai vécu son cheminement, ses rencontres avec l’Amérique des laissé pour compte et ses périples avec une émotion toute particulière.



Willy Vlautin choisit, à travers on écriture sans artifices, de nous livrer un roman terriblement humain, à la fois sobre et bouleversât. La route sauvage est un roman sombre qui se révèle plein d’espoir, un roman qui ressemble à un lever de soleil, à cet éclat lumineux qui vient percer une nuit noire bien trop longue.



J’ai adoré ! je suis loin d’oublier Charley qui me donne encore des frissons en écrivant ces lignes..................................
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Ballade pour Leroy

Après 7 années de brouillard, Leroy recouvre une lucidité qu’il avait oubliée. Il réalise qu’il est dans un établissement spécialisé, privé de l’usage de ses membres et de la parole. Il se souvient que c’est son engagement militaire qui est à l’origine de son état, de l’accident qu’il a vécu en Irak. Cette lucidité recouvrée l’emmène vers un point de bascule. A ses côtés, d’autres vacillent : un gardien de nuit, une infirmière, sa mère qui doit lutter au quotidien. Ce sont ces gens qui vont écrire, pour Leroy, une ode à la vie malgré les noirceurs qu’elle peut réserver.



« Ballade pour Leroy » est un roman écrit par l’américain Willy Vlautin. Il dépeint les oubliés du rêve américain, ceux qui, non contents de cumuler plusieurs emplois, voient leurs dettes croître sans fin jour après jour. Roman de la désespérance ? Willy Vlautin décrit des êtres courageux, chevillés à la vie, à un espoir malgré la noirceur, des êtres qui savent poser un regard lucide et bienveillant sur le monde et les autres. L’auteur semble au diapason de ses personnages tant on retrouve cette bienveillance dans leur portrait. Il ne sombre jamais dans le pathos mais décrit chaque protagoniste par petites touches et avec tendresse. Malgré leurs travers, on peut trouver chacun attachant tant il est humain et semble proche de soi.

Au milieu de ceux qui travaillent, qui parlent un peu malgré le labeur, il y a Leroy et son jeune corps délabré, sans voix, mais rempli d’une douleur qui ne trouve d’exutoire que dans le rêve. Quand le réel est trop insupportable, Leroy s’enfuit dans sa tête et se conte des fictions qui s’entremêlent à sa vie d’avant, celle de la liberté d’un corps sain, amoureux et rempli de projets.

Cette ballade pour Leroy est belle, puissante, mais reste douloureuse tout du long. C’est une longue complainte pour la vie envers et contre tout, entre joie du présent malgré les épreuves et litanie triste des pertes égrenées au fil de la vie.
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Ballade pour Leroy

C’est de la littérature comme je l’aime. C’est gourmand, précis et parfois teinté d’une grandiloquence éberluante. Je me suis délecté du début à la fin. Quelles que soient les situations tragiques qui sont précisées dans ce livre, je pense que c’est un roman tout court, une œuvre qui nous parle de la vie à sa manière. Tout n’est pas que merveilleux dans le monde et c’est délicieux de constater que certains savent s’emparer de ces situations pour nous les conter ensuite avec une telle ferveur, tout en évitant le pathos. Que dire de plus pour vous inciter à le savourer ? Dans tous les cas, il vaut le coup !



Un petit résumé :



Dès les premières pages, on comprend que l’on est dans un centre ou foyer psychiatrique. Leroy face à une photo retrouve sans savoir l’expliquer la mémoire : « Il se rappela son quotidien, le menu de la semaine, l’heure à laquelle il allait se coucher et les jours où il prenait une douche. Il se souviendra que sa mère était venue lui apporter des plats faits maison et qu’ils avaient regardé la télévision.» ; « Le temps s’écoula et il ne savait toujours pas quoi faire. Il s’ennuyait. Il entendit le jeune Rolly se masturber dans la chambre voisine et le vieux Hal ronfloter de l’autre côté du couloir ».



Tout semblait progresser en bien jusqu’à ce moment-là où Leroy devint radical : « Il décida de se suicider. Il se leva, fut gagné par la panique et se mit à suffoquer. Il traîna les pieds jusqu’à la cuisine tout en essayant de reprendre son souffle. Il voulut ouvrir le tiroir à couverts pour trouver un couteau, mais il était fermé à clé… »
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La route sauvage (Cheyenne en automne)

Une cavale initiatique dans les grands espaces et les bas fonds de l'Amérique profonde écrit dans un style incisif et agrémenté de dialogues percutants,

Charley Thompson, quinze ans, vit seul avec ses rêves, intégrer l'équipe de football du lycée de Portland où il vient d’emménager avec son père et ses problèmes plus pragmatiques, comme par exemple remplir le frigo. Il est délaissé par son père qui enchaîne les conquêtes et ne rentre que très peu à la maison. La mère, elle, les a abandonné il y a fort longtemps.

Charley décide de se trouver un petit boulot avant la rentrée et devient le larbin d'un certain Dell petit entraîneur miteux de chevaux de courses.

Alors que son père meurt suite à une agression et que Dell décide d'emmener à l'abattoir son cheval préféré en qui il avait trouvé un confident, Charley maintenant seul décide de mettre les voiles, destination le Wyoming pour essayer d'y retrouver sa tante la seule famille qui lui reste.

Le voilà parti sur les routes avec le cheval sauvé, Lean on Pete, un pick up volé en mauvais état et une vieille photo de sa tante...
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Plein nord

Un plongée dans les bas fond d'une Amérique oubliée.

Allison a vingt deux ans, des problèmes d'alcool et un petit ami violent qui l'entraîne dans des soirées de plus en plus glauques. Son seul plaisir dans la vie est de regarder des films avec Paul Newman. Alors qu'elle tombe enceinte, elle décide de tout quitter pour tenter de se construire un avenir moins morose et violent. Elle part alors pour Reno où elle va faire de nombreuses rencontres. Une occasion pour l'auteur de dresser de multiples portraits de ces laissés pour compte.
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La route sauvage (Cheyenne en automne)

Je ne sais pas trop par quel bout commencer pour tenter de vous donner envie de lire ce roman. Ou de l'avaler, comme ce fut mon cas, de le dévorer comme on prend des nouvelles de quelqu'un pour qui on s'inquiète..

La découverte de cet auteur et de la maison d'édition, 13e note éditions, vaut vraiment le coup. Oui, bon, mais l'histoire ? Alors le plus succinctement possible :



Charley Thompson, 15 ans, vient d'emménager avec son père dans la banlieue de Portland, il ne connaît personne, c'est le début de l'été, et son père comme à l'habitude, le laisse un peu livré à lui-même au gré de ses conquêtes féminines (celles du papa, donc).



Du coup, Charley court, fait des pompes et des abdos (il veut intégrer l'équipe de foot du lycée) et passe l'essentiel de son temps à se mettre en quête de nourriture, et pas forcément en payant.

Un jour, son jogging va l'emmener aux abords de Portland Meadows, vers les champs de courses de chevaux...



Il y a beaucoup de choses, dans l'histoire de Charley et de Leane on Pete : un roman d'apprentissage, des pages qui nous plongent dans le milieu des courses équestres aux Etats-unis, des moments qui montent la noirceur des relations entre humains, d'autres qui redonnent espoir, enfin c'est une vraie chouette histoire qu'on vit avec Charley, et qu'on quitte presqu'en ayant envie de lui coller une claque dans le dos, allez Charley, j'te laisse là, tu donneras des nouvelles ?...
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Devenir quelqu'un

Devenir quelqu’un.

Willy VLAUTIN (traduction Hélène Fournier)



Horace Hopper/Hector Hidalgo sont une seule et même personne.

Horace est ce jeune homme qui vit et travaille au ranch d’Elton et Louise Reese dans le Nevada.

Depuis des années maintenant et le couple âgé le considère comme leur fils adoptif, lui que ses parents ont abandonné à sa grand mère lorsqu’il était enfant.

Un mélange d’indien et d’irlandais qui le fait parfois passer pour mexicain.

Ce qui l’arrange par ailleurs parce le rêve d’Horace est de devenir boxeur professionnel (et pour lui les meilleurs sont mexicains), de devenir quelqu’un et il deviendra Hector.

Quittant la sécurité, l’affection et le calme du ranch des Reese pour les bas fonds miséreux, les hôtels miteux et les entraîneurs véreux Hector enchainera les combats (avec succès) jusqu’au combat de trop.

Fracassé, paumé, Eldon reste celui qui veut et vient l’aider… trop tard peut-être…



Un roman avec une très belle relation entre Horace et Elton.

Les opposés s’attirant…

Jeune contre vieux.

En bonne santé contre diminué.

Métisse contre blanc…

J’ai eu à la fois beaucoup de peine pour Hector qui se fait exploiter, qui rêve d’idéal et fait de mauvais choix

et à la fois envie de le secouer pour qu’il apprenne de ses erreurs et accepte la main tendue.

Un roman qui m’a terriblement émue tellement Eldon et Horace ont un lien profond et se comprennent au delà des mots.

Un livre qui me marque autant par l’histoire que l’ambiance.

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Devenir quelqu'un

Il y a des livres qui vous laissent k.o. Devenir quelqu'un en est un. Ce qui est logique pour un roman qui raconte l'histoire d'un adolescent, Horace, qui veut devenir boxeur professionnel, mexicain qui plus est, ce qui lui fait prendre beaucoup de gnons, et pas seulement sur le ring.

L'histoire est forte, bien écrite, avec cet œil pour les détails qu'ont souvent les bons auteurs américains. Parallèlement à cette histoire de jeune en devenir, Willy Vlautan nous présent celle du vieux monsieur Reese, qui a failli devenir quelqu'un, mais qui se rapproche plutôt de la fin. Reese s'est beaucoup occupé d'Horace enfant, l'a quasiment adopté, mais leurs chemins se séparent au cours du livre, pour enfin se retrouver. Comment exactement? Même après le beau dernier coup que Vlautan inflige au lecteur, ce n'est pas clair. On pourra, et on devrait peut-être, relire le livre pour se faire une idée.
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Devenir quelqu'un

Willy Vlautin rencontre un succès certain avec ses romans sociaux (Motel Life, Plein Nord) où le rêve américain a du plomb dans l'aile et les parcours initiatiques se confrontent à des abîmes de solitude. Davantage que par son style à la voix très blanche, épurée, Vlautin touche par un humanisme sans esbroufe, où chaque protagoniste de la classe ouvrière, malgré les espoirs déçus, cherche toujours à tendre la main aux plus fragiles.
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Devenir quelqu'un

Horace Hopper, âgé de 21 ans, vit sur le ranch de Louise et Eldon Reese, après avoir été abandonné par sa famille. Il assiste Eldon pour les travaux de la ferme ; le vieil homme le considère comme un fils et aimerait lui léguer son ranch. Oui mais voilà, Horace veut devenir quelqu’un, et pour cela il rêve de devenir champion de boxe, à l’instar des grands boxeurs mexicains qu’il vénère. Ses origines Paiutes le font d’ailleurs ressembler à un jeune mexicain : c’est pourquoi lorsqu’il quitte les Reese pour faire carrière, il se fait appeler Hector Hidalgo. Mais ce n’est pas facile pour le jeune homme de faire sa place dans le monde de la boxe : il tombe sur un entraineur peu motivé, se retrouve finalement livré à lui-même, et se rend vite compte qu’avoir envie de se battre ne suffit pas pour devenir champion…

Les personnages de ce très beau roman sont lumineux : Horace est extrêmement touchant dans sa détermination à accomplir ses rêves, ses doutes, son courage, les souffrances physiques et psychologiques qu’il traverse. Horace refuse de faire appel aux Reese lorsqu’il est en détresse, car l’admiration qu’il leur voue l’amène à croire qu’ils pourraient être déçus par ses échecs.

Or il n’en est rien : le couple de vieux fermiers, déchirés entre la volonté de laisser Horace suivre sa voie et l’envie de le protéger, ne cherchent que le bonheur de leur fils adoptif, à qui ils ont transmis de belles valeurs, comme l’honnêteté et l’altruisme. Eldon est le personnage sur lequel s’arrête le plus Willy Vlautin dans le couple : très attentionné envers sa femme, que l’on devine dépressive, il est profondément bon envers Horace et respectueux de ses ambitions, sachant taire ses inquiétudes.

L’écriture sobre mais pleine d’empathie et d’humanité est en parfaite adéquation avec les personnages. Leur histoire se tisse et conduit à un dénouement magnifique et bouleversant ; on reste sous le choc et hanté à la fin de la lecture.

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Devenir quelqu'un

Devenir quelqu'un de  Willy Vlautin





Il y a des livres qui réussissent à vous convaincre dès les premières lignes avec une magie qui s’opère. On sait qu’on va aimer et qu’on va être complètement emporté.



Je n’avais jamais lu Willy Vlautin, tout en lisant beaucoup de bien. J'ai été complètement conquise par le style de ce conteur incroyable et par son personnage principal attachant.



Horace Hopper a 21 ans. Il a été abandonné par ses parents très tôt. Il a été accueilli par les Reese dans leur ranch. Malgré tout l’amour et la reconnaissance qu’il a pour ce couple, il veut d’abord devenir quelqu'un avant de prendre la relève du ranch.



Il quitte ceux qu’il considère comme ses parents pour devenir quelqu’un grâce à la boxe. Horace est un peu perdu, culpabilise beaucoup mais est bien déterminé à devenir quelqu’un de bien et surtout un champion de boxe. Pour cela il va travailler et recevoir beaucoup de coups.



C’est un personnage bouleversant, plein d’empathie et très bon qu’a dessiné Willy Vlautin. Un caractère qui vient adoucir sa passion pour un sport si dur qu’est la boxe. Mais Horace est combatif. 



A travers  ce récit, c’est aussi une autre image de la boxe qui se dessine, un sport que je ne connais pas beaucoup qui exige observation, patience et stratégie.



Entre sa passion pour la boxe, son amour pour les Reese, son incompréhension de l’abandon de ses parents, sa volonté de prouver que c’est un homme bien, Horace devient un personnage bouleversant qui se cherche, culpabilise beaucoup mais heureusement les Reese sauront être un repère pour lui.



Une très beau moment de lecture. 





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Devenir quelqu'un

Willy Vlautin, né en 1967 à Reno dans le Nevada, est un écrivain américain. Il est aussi auteur-compositeur et chanteur du groupe de country alternative Richmond Fontaine depuis 1994. Il vit aujourd'hui dans l'Oregon. Devenir quelqu’un, son nouveau roman, vient de paraître.

Horace Hopper, un jeune gars ayant du sang indien dans les veines, travaille dans un ranch du Nevada, propriété des Reese, un couple âgé et quasi parents adoptifs. Le gamin ne sait rien du monde mais veux devenir boxeur. Il quitte le ranch et vu son physique de Mexicain, tente de se produire sous le pseudo d’Hector Hidalgo…

Un billet vite torché pour un bouquin qui ne présente aucun intérêt car il ne s’y passe absolument rien ! Quant à ceux qui imagineraient se plonger dans le monde fermé des rings et des boxeurs, fuyez, il en est encore temps, Willy Vautrin n’y connait rien ou ne sais pas en parler, et là je lui laisse le choix qui lui paraîtra le plus honorable... D’ailleurs, à ce propos, ça mériterait une analyse approfondie car combien de fois ai-je lu chez des auteurs bas de gamme, cet aveu inconscient ( ?) planqué au cœur de leurs textes sur la méconnaissance de leur sujet, comme ici cette révélation d’un des personnages « Sans doute, mais je ne connais pas grand-chose à la boxe. »

Le roman se noie dans les bons sentiments, sirupeux jusqu’à l’écœurement, bref on s’y emmielle tout du long. Les pages défilent, digressions permanentes sur ce qu’il mange ou je ne sais quoi d’aussi passionnant… zzzz !

Pour terminer sur une note optimiste, je connaissais les romans pour midinettes, déjà bien tartignoles, là je découvre un nouveau genre, le roman pour pensionnaires des Ehpad. Il en faut pour tous les publics.



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Devenir quelqu'un

Cela peut paraitre étonnant mais j'ai découvert ce livre dans une édition italienne que j'ai lu donc en italien et qui s'intitule "Io sarò qualcuno" (je serai quelqu'un), plus évocateur et plus fort que le titre traduit en français car il ne rend pas compte de la force de volonté du personnage principal. Après avoir dit ça, ce roman est un gros coup de coeur!



Ce roman est un petit bijou de la littérature américaine actuelle qui rappelle les romans de Caldwell (Le petit Arpent du bon Dieu) ou encore de Flannery o'Connors (Les braves gens ne courent pas les rues).

Horace Hopper est un jeune métis indien qui travaille dans le ranch d'un vieux couple Les Reese. On comprend vite que les Reese aiment Horace comme leur fils. Seulement, Horace veut être quelqu'un, il veut devenir champion professionnel de boxe. Un jour, il abandonne les grands espaces solitaires du Nevada pour la ville de Tucson et se débrouille seul pour atteindre son rêve. Mais on le sait bien les rêves sont des rêves et la réalité est plus dure, plus cruelle et surtout plus décevante que ce qu'on avait imaginé.

Cela pourrait commencer comme ces histoires de self-made men, de ces hommes partis de rien mais qui ont réussi à porter leur idéal à bout de bras dans la souffrance et le sacrifice, mais la réalité est autre et c'est ce que nous raconte Willy Vlautin. Horace veut être champion de boxe à l'image des grands champions mexicains. Il veut donc devenir mexicain, mange mexicain même si il n'aime pas la cuisine pimentée, apprend l'espagnol. Mais tout cela est laborieux, difficile car au bout du compte ce nouvel homme ne le correspond pas totalement. Il reste lui tout en voulant être un autre.

Tout cela ne fait évidemment que lui apporter des désillusions, des déceptions et surtout la solitude.

Un livre poignant qui m'a aussi rappelé dans la sobriété d'écriture et surtout dans le traitement de la solitude les peintures de Edward Hopper. Un livre que je vous conseille fortement de lire!

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Motel Life

Willy Vlautin est un incroyable auteur américain, trop peu reconnu, qui décrit, entre force et finesse, la vie des oubliés du rêve américain.



Dans Motel Life, Vlautin évoque la relation entre deux frères, blessés par la vie, blessés par leur enfance partie trop vite.

Une nuit, l'un deux, après une énième dispute avec sa petite amie et quelques canettes de trop, renverse un jeune ado. Mort. Fuite.

C'est parti, les deux frères prennent la route : les motels comme les souvenirs s'enchaînent, l'alcool comme la neige est omniprésente, la culpabilité et la peur deviennent obsessionnelles.



Un roman parfois glauque, souvent triste mais qui décrit merveilleusement l'amour fraternel.
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