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Critiques de Xavier Mauméjean (283)
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American Gothic

A Hollywood comme partout ailleurs au début des années 50, les Etats-Unis vivent sous la chape de plomb du maccarthysme. Pour concurrencer Disney, Jack L. Warner, le grand patron de la Warner Bros, décide de faire adapter un recueil de contes très populaire en Amérique, Ma Mère l'Oie.



Parce que ce roman, qui parle de la mythologie américaine en devenir (à l'instar d'un des précédents romans de Xavier Mauméjean, Liliputia), n'est peut-être qu'une simple mystification. Pourtant, elle contribue à faire comprendre, pour le lecteur français de base, quels différents moyens sont employés par une société en devenir comme les Etats-Unis pour forger une nation. Rien que le titre, American Gothic, renvoie à un des tableaux les plus célèbres d'Amérique du Nord, signé Grand Wood. Ensuite, toute la finalité de ce "roman", longue suite de documents qui se parlent les uns les autres, c'est de nous conter l'émergence dans la société américaine d'un recueil mythique, Mother Goose, qui se serait vendu comme des petits pains durant des années.



Le style fluide de l'auteur s'adapte à chaque "personnage" qui parle au travers d'interview, de mémos, etc. Chaque chapitre est comme une pièce d'un gigantesque puzzle. Chaque pièce s'emboîte très facilement avec la suivante pour, au final, former un formidable tableau, celui d'une Amérique rêvée. Mais par qui le rêve est-il fait, le lecteur ou bien par Xavier Mauméjean lui-même ? Pour trouver la réponse à cette question cruciale, une seule solution : lisez ce livre !



A.C. de Haenne
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American Gothic

Sur ma table de nuit depuis longtemps je l'ai emporté en vacances ! Je l'avais commencé il y a quelques temps déjà. J'aime bien cette couverture, et la lecture de la 4eme m'emballe ! Pourtant, cette fois ci encore j'ai abandonné ! Je n'adhère pas au style... ni à l'histoire qui prometteuse, m'ennuie au plus profond !
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American Gothic

Mauméjean, avec un roman construit magistralement, raconte la naissance d'une mythologie moderne, d'une culture populaire dans un pays neuf, comme les USA, qui ne possède pas une longue Histoire, qui est un patchwork géographique, sociologique et culturel. La vie de Daryl Leyland raconté par ceux qui l'ont connu ou étudié. Avec une thématique sous-jacente et ambiguë : la souffrance, omniprésente.
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American Gothic

La réussite incontestable de ce roman biberonné à Pynchon est sans doute la frustration absolue de ne pouvoir se précipiter sur le recueil Ma Mère L'Oie de Daryl Leyland, tant on se prend à rêver qu'existe une oeuvre pareille. Après lecture, notre monde semble un peu plus riche (ou un peu moins selon le point de vue où l'on se situe) du potentiel de ce recueil...
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American Gothic

Le plus abouti tient dans la pathologie créatrice de cette figure de la littérature populaire pétrie par Mauméjean près de l’univers de foire qu’il affectionne [...] Le recueil a été conçu par quelqu’un qui, tout en ayant refusé le monde des adultes, en a percé ses parts d’ombre et ses rêves coupables.
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American Gothic

Mauméjean nous livre ici un roman époustouflant, peut-être son meilleur.
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American Gothic

Il était une fois Ma Mère l'Oie, la genèse d'une mythologie américaine. Tel aurait pu également être le titre de cette fiction de Xavier Mauméjean. Nous sommes en 1953. Les studios Warner Bros veulent adapter le livre de l'énigmatique Daryl Leyland au cinéma. Alors que le sénateur Mac Carthy part à la chasse aux sorcières, les frères Warner mandatent Jack Sawyer pour "nettoyer" la biographie de Daryl Leyland afin d'éviter tout obstacle fâcheux à la bonne mise en oeuvre de leur projet. Contrairement à toute attente, Jack Sawyer se passionne pour la vie de Daryl Leyland et met au jour sa biographie. C'est à travers la compilation de témoignages, d'analyses du professeur Richard Case, des rapports de Jack Sawyer, d'anecdotes diverses et de quelques contes de Ma Mère l'Oie que François Parisot, dont l'ambition est de traduire en français le monument de la littérature américaine des années 30, dévoile l'étrange et l'inquiétante genèse de Ma Mère l'Oie... Comment de secrètes souffrances peuvent-elle être un moteur de création artistique ? Comment créer une légende ? Comment Xavier Mauméjean se réapproprie t-il Les contes de ma Mère l'Oie pour réécrire l'histoire culturelle des États-Unis de la première partie du XXe siècle ? Parmi d'autres, ce sont quelques questions auxquelles répond cette fiction aux enjeux inattendus...



En réponse à cette citation de Pablo Picasso qui pensait que "les thèmes fondamentaux de l'art sont et seront toujours : la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser", Xavier Mauméjean choisit le thème de la souffrance pour sa contribution à la collection Pabloid des éditions Alma. La création par Daryl Leyland et son illustrateur Max Van Doren de Ma mère l'oie (notamment symbolisé par American Gothic, le célèbre tableau de Grant Good) s'est fait dans de silencieux tourments. Le duo improbable qui devait donner naissance au succès phénoménal de Ma Mère l'Oie, puise fortuitement son inspiration dans ses expériences malheureuses. Pas de fées pour Daryl et Max qui ont à cause de leurs épreuves traumatisantes, développé de bien curieuses manies : leur Grand Dessein et leurs historiettes sur les emballages des bonbons Dummies qui devaient bouleverser l'Amérique, sont profondément marqués par leur triste destinée... Entre réalité et fiction, Xavier Mauméjean prend un malin plaisir à brouiller les pistes : jouant avec les codes de l'imaginaire et bourrant son livre de références littéraires, historiques ou politiques bien réelles, l'auteur brosse le portrait d'une Amérique en pleine recherche d'identité. Prêtant peut-être ses propres mots à Daryl Leyland, Xavier Mauméjean ne déclare t-il pas : "Les contes n'existent que pour éclater et donner lieu à de nouveaux contes à partir de leurs fragments. Toutes les versions sont légitimes." (p.305) ? Laissant le soin au lecteur de déméler le vrai du faux ou de croire ou ne pas croire à l'histoire de Daryl Leyland, l'auteur fait la part belle à la littérature de l'imaginaire en démontrant avec originalité qu'il existe toujours dans les contes une part d'insondable qu'on est libre de s'approprier et de réinventer à l'infini... Un récit singulier et déconcertant qui prouve que les contes ne sont pas forcément écrits pour les enfants...
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American Gothic

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec cet American Gothic, et pourtant il est difficile de le chroniquer tant je pense il dépendra de chacun. Ce roman est un véritable Patchwork nous proposant de découvrir, à travers témoignages et retours, Daryl Leyland auteur avec Max Von Doren des contes de Ma Mère l’Oie. On découvre ainsi un personnage à la fois étrange et surprenant dont on ne sait pas s’il s’agit d’un génie ou s’il est fou. Représentant un peu de ce rêve américain, on va aussi se rendre compte qu’il possède une zone plus sombre. J’ai ainsi été fasciné par cet icône ainsi que son compère qui ne manque pas d’intriguer aussi. Mais surtout c’est dans le jeu de faux-semblants que l’auteur réussi à happer je trouve, dans cette sorte de réécriture de l’histoire, mélange de faits historiques et d’invention. On découvre aussi en fond une Amérique à la fois fascinante et imagée, qui ne manque pas de rappeler certains films, et qui pourtant est palpable, captivante. Un pays jeune en pleine construction qui se cherche une mythologie. L’ambiance à la fois candide et angoissante colle aussi parfaitement au récit. Au final ce roman propose un mélange complexe, aux nombreuses clés de lecture, dont chacun se fera son propre avis, son propre ressenti. Moi j’ai passé un excellent moment avec ce récit maîtrisé du début à la fin et où l’auteur joue avec le lecteur et avec les styles.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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American Gothic

Une fois de plus, Xavier Mauméjean nous emmène sur les marges de l’imaginaire collectif. Après, notamment, Le Cycle de Kraven (La Ligue des Héros et L’Ère du Dragon) et Liliputia, il parcourt encore l’imaginaire américain en fouillant à sa manière l’Hollywood à l’heure du maccarthysme, entre rêve américain et construction d’une légende nationale.





Tout comme le sujet, dès les premières pages, la manière dénote de la majorité des romans. Nous avons affaire à une série de petites enquêtes et de témoignages à la fois complémentaires et disparates sur Daryl Leyland, l’auteur-anthologiste de Mother Goose (Ma Mère l’Oie). 1953, Jack L. Warner décide d’adapter ce best-seller aux États-Unis au cinéma et de là découle une formidable machinerie pour dépoussiérer la biographie de cet auteur bien méconnu. De récits détaillés en témoignages éclairs, Xavier Mauméjean saute de personnalité en personnalité avec une facilité déconcertante, au point de parfois perdre le lecteur, mais sans jamais trahir ses différents personnages.



Adepte de biographies mémorables de personnages de fiction comme Hercule Poirot ou Sherlock Holmes, Xavier Mauméjean connaît l’art de mêler le réel et la fiction, l’Histoire et l’histoire, sur le bout des doigts. D’ailleurs, après 150 pages, déjà le doute finit par s’installer : que nous raconte-t-on et surtout est-ce vrai ou faux ? Les témoins se contredisent, les fausses vérités font face aux vrais mensonges et l’exercice devient captivant. Et ce d’autant plus que tout du long de cet ouvrage nous cherchons à éclairer l’œuvre de Daryl Leyland par l’exposé de sa propre vie : ce procédé largement utilisé dans l’enseignement du français au collège-lycée est foncièrement combattu par Xavier Mauméjean, et notamment dans un chapitre magistral vers la fin.



La difficulté dans cet ouvrage pour le lecteur sera alors de saisir le sujet véritable de ces enquêtes entrelacées. L’auteur prend la place d’un certain François Parisot, traducteur passionné des contes américains de Ma Mère l’Oie, afin de retracer l’enquête menée un certain Jack Sawyer, pour le compte de Jack L. Warner, au sujet de ce Daryl Leyland particulièrement mystérieux. En y ajoutant d’autres auteurs fondateurs du XXe siècle comme L. Frank Baum (Le monde d’Oz), nous pouvons constater déjà la multiplicité des références de ce roman. Pour autant, l’une d’elles est clairement mise à l’écart : ces contes semblent bien différents de ceux du même nom réunis par Charles Perrault. Bien vite, ces mêmes contes deviennent le support principal de l’histoire tout en apparaissant comme un écran de fumée dissimulant la vie bien trop chargée en drames de Daryl Leyland.



Cet American Gothic prend place dans la collection Pabloïd des éditions Alma présentée comme suit : « Dans La Tête d’Obsidienne, d’André Malraux, Pablo Picasso affirme que les thèmes fondamentaux de l’art sont et seront toujours : « la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser ». Il les appelle emblèmes. » Xavier Mauméjean a ainsi opté pour la souffrance, puisque nous suivons les souffrances continues de Daryl Leyland depuis sa jeunesse jusqu’à sa mort, son rapport au corps souffrant et ses problèmes physiques en pagaille. Les thèmes de ces contes renvoient ainsi à ces contrariétés de la vie : la peur des récoltes, la cruauté des adultes envers les enfants, etc. ; c’est la jeune Amérique qui se forge face au Vieux Continent. Et le parallèle avec le célèbre tableau American Gothic prend tout son sens.



L’auteur en profite alors pour déconstruire une légende urbaine d’envergure avec la répétitive mais captivante notion de « patchwork », métaphore à peine voilée de ce façonnage d’une figure de l’Amérique montante. Avec cette image du « patchwork », filée tout au long du roman, l’auteur appuie même fortement sur la mythification de ces petits contes : venus de nulle part, incroyablement adaptables et surtout tout de suite incorporés à l’imaginaire collectif américain. En mettant en abîme des littératures engageantes et un cinéma opportuniste, il multiplie les liens avec, pêle-mêle, le cinéma, la littérature populaire, la télévision et le monde de l’édition, tant de casquettes que l’auteur lui-même a un temps portées. C’est finalement ce mélange des genres que fait de cet American Gothic un roman bien atypique.





À travers cette soixantaine de petits chapitres, c’est un des fondements même de l’imaginaire américain que Xavier Mauméjean déconstruit. À l’image du fameux tableau American Gothic, tout le monde ne trouvera pas ce roman fascinant, pourtant il y a bien quelque chose à fouiller, à démystifier, ici. Comme c’est bien la souffrance qui est le thème sous-jacent le plus primordial, la pensée de l’auteur ne pouvait évidemment pas nous être servie de façon simple. À chacun de se torturer un peu l’esprit !



[Davantage de contenus sur http://bibliocosme.wordpress.com/2014/05/06/american-gothic/ ]



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American Gothic

Après avoir découvert Xavier Mauméjan avec la lecture de Rosée de Feu, uchronie taillée pour moi sur une vision particulière de la guerre du Pacifique, je me suis laissé conseiller ce livre lors des Imaginales 2017.



Le point de départ concernait une enquête concernant un texte culte de la littérature populaire américaine, Ma Mère l’Oie (à ne pas confondre avec les Contes de ma mère l’Oie de Perrault), avant la réalisation d’une adaptation de cette œuvre au cinéma par la Warner. Ne connaissant la culture américaine de l’époque que de manière fragmentaire (il n’y a pas tout dans Lovecraft !), je me suis laissé immerger dans les méandres des années 1890 – 1950 aux USA, pour mon plus grand plaisir.



Le démarrage est légèrement austère, avec plusieurs personnages décideurs de la Warner Compagny qui mandatent un enquêteur pour décrasser et éventuellement purger la biographie de l’auteur, Daryl Leyland, s’il trouvait quelque chose de répréhensible. La Warner cherchant à concurrencer le succès du Magicien d’Oz, avant que Disney ne s’intéresse à cette oeuvre culte. Très vite on se retrouve pris dans les différents éléments de l’enquête, qui vont retracer la vie et l’oeuvre non seulement de l’auteur mais aussi de l’illustrateur Max Van Doren, en donnant une personnalité presque palpable à ce recueil d’histoires.



L’intrigue permet ainsi de dresser un certain nombre de tableaux de l’Amérique du début du siècle, avec même un passage terrible en France lors de la première guerre mondiale. On découvre beaucoup de choses dans cette lecture, qui sait être à la fois passionnante et informative. Un voile de surnaturel plane tout au long de l’enquête, pour montrer que personne ne connaît vraiment bien l’auteur. Le personnage de l’illustrateur, Van Doren est un peu en retrait excepté à 2 ou 3 moments de l’enquête, mais reste attachant par sa destinée dramatique.



Tel un livre du mythe de Lovecraft, Xavier Mauméjan donne une véritable existence au livre ma Mère l’Oie, dont on découvre fréquemment des citations, les personnages hauts en couleur, et même plusieurs histoires complètes insérées dans le roman. On arrive aussi à bien se représenter l’apparence de l’ouvrage, avec les annotations de Daryl et les illustrations de Van Doren . Un lien s’établit véritablement entre le livre et le lecteur, et on est presque déçu de ne pas en savoir plus lors des derniers chapitres.



American Gothic a été pour moi une très belle lecture, une découverte totalement inattendue, à la croisée de plusieurs styles littéraires (enquête, biographie). Le gros tour de force de Xavier Mauméjan est pour moi d’avoir donné une telle personnalité à un livre, à faire que l’on croie à cette histoire alternative. Définitivement une rencontre avec cette auteur que je continuerai à lire avec plaisir.
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American Gothic

J'avais acheté ce livre aux Imaginales de 2017, où je me baladais avec une copine qui voulait voir Xavier Mauméjean. Une fois face à l'auteur, nous avons parlé un peu de Replay de Ken Grimwood que j'avais lu quelques temps auparavant, et il nous a indiqué que si nous aimions l'ambiance de Replay, son livre American Gothic en avait une un peu similaire. Du coup, nous nous sommes laissées tenter.



Et effectivement, si l'histoire n'a pas grand chose à voir, l'ambiance, l'époque se rejoignent un peu.



Ce roman nous emmène donc à travers les Etats Unis du milieu du XXe siècle, dans une enquête sur la vie de Daryl Leyland, auteur de contes gothiques et légendes urbaines pour enfants, best-sellers dont la Warner veut s'approprier les droits d'adaptation pour pouvoir rivaliser avec la Twentieth Century-Fox.



L'auteur se glisse dans la peau du compilateur de l'histoire qui aligne les échanges de mémo, les témoignages recueillis, les analyses d'un professeur, les notes manuscrites, les extraits de contes ou encore les notes de bas de pages, pour nous raconter l'histoire de Daryl Leyland et de ses contes.



J'ai passé a peu près tout le bouquin à vouloir démêler le vrai du faux de cette histoire, de me demander si Daryl Leyland avait vraiment existé, auquel cas je ne voyais pas bien le travail de l'auteur puisque quelqu'un compilait déjà tous les textes pour lui ou si c'était son invention. Je pense que c'est un effet voulu de l'auteur, ce réalisme si crédible, si emprunt de réalité qu'on en vient à douter de la fiction et à chercher où se mélangent les deux. [...]
Lien : http://listesratures.over-bl..
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American Gothic

Jack Sawyer part à la recherche de la vie de Daryl Leyland. Compilateur de génie du recueil Ma Mère l'Oie, auteur des blagues des confiseries Dumbies, Daryl Leyland reste pourtant un mystère. En enquêtant sur sa vie, Jack Sawyer va rapporter divers témoignages, mais aussi une histoire de l'Amérique.



En fermant ce livre, le lecteur aura plus de questions que de réponses, mais un sourire béat se dessinera sur ses lèvres. Avec American Gothic, Xavier Mauméjean nous invite à une double lecture : roman et essai. Comme il l'avait déjà fait avec Lilliputia ou ses essais sur les héros populaires, écrits avec André-François Ruaud, la frontière en réel et imaginaire est ténue. Si les personnages sont imaginaires, leurs mises en place dans le roman semblent si réelles que le lecteur s'interrogera sur sa véracité.

American Gothic est inscrit dans la collection Pabloïd. Une collection à part dans le catalogue de l'éditeur puisque l'auteur doit choisir parmi les "emblèmes" de l'art (d'après une remarque de Pablo Picasso). Xavier Mauméjean a choisi la souffrance. Son histoire, qui se passe entre 1893 et 1953, témoigne d'une figure de l'Amérique. Des orphelins recueillis dans des instituts aux procès du maccarthysme, c'est tout un pan culturel qui se construit sous nos yeux. Cinéma, littérature, légendes urbaines sont contées à travers rapports, témoignages et analyses compilées chronologiquement. Des bouts de vie de Daryl Leyland qui forment un patchwork. Tout n'est pas dit. Au lecteur de se forger sa propre vision de l'auteur. Quant à l'imaginaire, s'il est présent sur les comptines, sa présence dans la vie de Daryl Leyland semble en être imprégnée (le comportement de Max Van Doren, La voix de Daryl, l'adaptation radiophonique de Ma Mère l'Oie...).



Entre réel et imaginaire, Xavier Mauméjean conte l'histoire d'un pays, d'un homme, d'une mythologie à travers plusieurs facettes. Une cartographie fascinante !



AMERICAN GOTHIC

AUTEUR : XAVIER MAUMEJEAN

COLLECTION : PABLOÏD

EDITION : ALMA EDITIONS
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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American Gothic

Attention pépite !

Certainement à ce jour le meilleur roman de Xavier Mauméjean.

"American gothic" prend place dans la collection "Pabloïd" et à pour thème la souffrance.

Une plongée dans le légendaire et le conte de fée.

C'est d'une quête dont il est question, celle d'une vie, d'une identité, à savoir qui est vraiment Daryl Leyland, auteur adulé de "Ma Mère l'Oie", recueil de contes, d'historiettes... complété des dessins de son ami Van Doren.

Un livre hallucinant tant il crée de vertige, mêle de références et de faits avérés la fiction, l'imaginaire.

Constitué de témoignages, d'échanges de messages, de rapport, d'analyse universitaire... le récit qui prend place "en creux" marie les différences de points de vue, recoupe les informations, brouille les pistes et la vérité.

La figure du patchwork est partout présente: dans la notion de recueil, dans le geste de Leyland ou Van Doren lorsqu'ils créent... et le temps lui-même paraît finalement avoir été découpé et recollé (voir le site synchronicity.com).

Un chef-d'oeuvre vous dis-je !
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American Gothic

C’est un roman en abyme, en faux-semblants, en vrai faux ou faux vrai. Un tour de force d’un écrivain manipulateur arrivé au faîte de son art. Cet American Gothic est fascinant comme le tableau de Grant Wood du même nom.
Lien : http://www.lesoir.be/237700/..
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Bloodsilver

Ce roman pourrait être un recueil de nouvelles, classées par ordre chronologique et relatant par les yeux de diférents personnages la conquête de l'ouest par les vampires de 1691 à 1917.



L'intéret vient des "raconteurs". Se succèdent à ce poste Billy the Kid, Les Dalton, Mark Twain....



Et derriere cette uchronie, j'ai cru reconnaitre (a l'aune de ma maigre culture) quelques références assez exactes à l'histoire de l'ouest américain. Le seul élément étranger est la présence de ces vampire qui luttent pour se faire une place dans ce nouveau monde.



Au dela de la simple re-visitation de l'histoire américaine, les auteurs abordent aussi la lutte d'un peuple "différent" pour survivre. Les vampires ne sont pas sympathiques (ils se nourissent de sang évidemment) mais on peut comprendre leur désir de trouver un lieu où se fixer. Les humains les pourchassent et les craignent, mais certains abandonnent préjugés et haine pour l'appat du gain (les vampire craignant l'argent ils achetent à prix d'or (lol) tous les gisements). Et certains vampires sont aussi plus sympathique (comme l'ami de Doc Hollyday ou la bibliothéquaire des dernieres pages)



Un livre très agréable à lire, mélant fantastique et western, réinventant les mythes de l'ouest sur un fond assez intelligent. Et surtout, une histoire surprenante!, originale. Tout cela me le fait recommender et classer dans les bonnes surprises que j'ai pu lire.

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Bloodsilver

Dans Bloodsilver, l'énigmatique auteur, Wayne Barrow (chapeau bas, les auteurs), nous conte l'histoire d'un immense convoi, celui de la famille, une communauté de vampires plus communément nommée les brookes. Débarqués sur le continent américain vers la fin du 17ème siècle, ils vont traverser le nouveau monde d'Est en Ouest en réécrivant son histoire et en donnant une autre lecture aux plus grands mythes du pays qui font encore écho aujourd'hui : Les Légendes de l'Ouest.

D'Abraham Lincoln à Theodore Roosevelt, en passant par les plus emblématiques figures du far west, c'est avant tout l'histoire d'une nation en devenir qui nous est contée. Un monde sauvage, en ébullition constante, une terre d'abondance où les principes fondamentaux sont dictés par les plus forts, selon les règles de survie imposées à l'homme depuis la nuit des temps. Telle est la loi des pionniers, des hors-la-loi et des brookes, ceux-là même qui forgeront l'histoire de la future plus grande puissance mondiale.

Mais le convoi devra faire face à une bande de pistoleros, bien décidés à exterminer la famille. Comptant dans leurs rangs les plus fines gâchettes de l'Ouest, ils formeront la Confrérie des Chasseurs.

Bloodsilver, ou comment une uchronie réinterprète la plus célèbre conquête de grands espaces jamais faite par l'homme : La Conquête de l'Ouest. Wayne Barrow nous prouve, au passage - fallait-il encore le démontrer ? -, que c'est par la violence, l'ambition, le courage et une volonté de progrès que se bâtit une civilisation.



Les "presque" 5 étoiles affichées en entête de cette critique suffisent-elles à rendre clair ce que je ressens à l'égard de ce bouquin où dois-je tuer le suspens dès à présent en affirmant que ce livre est juste une tuerie ?!



Le temps, c'est l'ordre...

Construit à la manière des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, - si, si, vous lisez bien ; non, non, je ne divague pas -, l'histoire évolue pas à pas par le biais d'une série de nouvelles plus ou moins longues, chacune ayant un impact plus ou moins important sur la trame de fond qui se tisse naturellement en un arrière plan très discret, celui de l'avancée du convoi des brookes. En fait, les nouvelles pourrait être lues indépendamment comme c'est le cas pour celles des Chroniques Martiennes. Sauf que, comme dans le roman de Ray Bradbury, une certaine temporalité impose un ordre précis. Surtout que des personnages et des événements sont amenés à s'entremêler vers la fin du récit. de fait, les nouvelles forment réellement un tout, un ensemble de chroniques et non une simple compilation de nouvelles.

Ceci assimilé, notre approche du roman et donc sa lecture en demeurent changées, notre implication n'étant plus la même puisqu'elle requiert un recoupement des évènements et des dates. Ce qui est très amusant et stimulant, Wayne Barrow - je vais rester sur ce pseudo qui claque comme une balle de Winchester - nous obligeant quelque part à faire un effort de mémorisation voire même à revenir de temps en temps en arrière pour faire le point sur la situation...



Un gros calibre...

La première chose qui nous saute aux yeux dès qu'on entame la lecture de Bloodsilver, c'est le style. Bien que composé à quatre mains, le livre est d'une qualité d'écriture remarquable. C'est bien simple, au fil des pages, que dis-je ? des nouvelles qu'on dévore littéralement, on prend conscience du travail phénoménal effectué par le binôme. Que ce soit par ses qualités intrinsèques ou par le travail de documentation monstrueux qui a été fait, Bloodsilver est un petit pavé généreux et jubilatoire. Personnellement, en tant que fan de western et aficionado de films de vampire, je me réjouis de cette découverte que je dois en grande partie au flash que j'ai eu en posant mon regard sur la couverture. Une fois de plus. Pourtant, il ne faut pas juger un livre à sa couverture, soi-disant. Tiens, mon oeil ! Comme sophisme, y a pas mieux...



L'histoire américaine pour les nuls...

Bloodsilver est riche, c'est presque un roman historique. Une uchronie certes, mais très loin d'être fantaisiste. Les auteurs sont sur tous les fronts, ils abordent tous les thèmes, developpent tous les sujets, se penchent sur tous les symboles d'une nation alors en pleine essor, ouvrant ainsi une voie de réflexion sur un pays immense qui, en dépit de sa jeunesse, a posé une empreinte indélébile  - écrasante ! - sur la culture mondiale. Et sur la culture de Wayne Barrow, il faut croire, puisque toute cette force, tous les enjeux de l'histoire américaine sont omniprésents - dans chaque nouvelle - et retranscrits de façon admirable. Les auteurs sont des passionnés, en plus d'être des férus d'histoire, et ça se ressent...



Chroniques sanguinaires...

Les nouvelles, justement. Au nombre de 16, elles sont de longeurs variées et de belle intensité. Elles ont aussi le mérite de ne pas être redondantes. Chacune d'entre elles est une brique aux divers pans de mur sur lequel s'affiche successivement les grandes périodes de la conquête de l'Ouest. Tous les genres sont effleurés, du fantastique au drame, en passant par l'horreur et l'action pure avec de bons gros gunfights. Les nouvelles ne sont pas avare en rebondissements et autres révélations. Les émotions fortes ne manqueront pas aux lecteurs. Il est a noté, cependant, qu'une certaine mélancolie parcourt l'ensemble du livre. La plupart des protagonniste sont touchés de plein fouet par le spleen, et le lecteur finit par être atteint, forcément. C'est assez déroutant par moment, c'est la marque d'une certaine inéluctabilité, les stigmates de la fatalité. A cet égard, les nouvelles finissent généralement très mal, créant de temps à autre un curieux malaise. Il faut dire aussi que "conquête de l'Ouest" ne rime pas avec "longévité", alors en version vampirique, je ne vous dis pas. Bref, Bloodsilver, c'est pas pour les pieds-tendres....



A qui profite le sang ? A qui profite l'argent ?

Comme je lai précisé en début de critique, une pléthore de personnages célèbres interviennent tout au long de l'histoire. Des figures légendaires de l'Ouest telles que Billy le Kid, Doc Holliday ou encore les frères Dalton ainsi que des personnages moins attendus comme Mark Twain et la famille Winchester. Ainsi, c'est le portrait de l'Amérique toute entière qui est brossé.

En ce qui concerne les brookes, ils n'interviennent que rarement - on pourra le regretter - et les informations concernant leur nombre et l'avancée du convoi sont distillées au compte gouttes, de manière très discrète, que ce soit au cours d'une brève rencontre avec la famille ou au détour d'une discussion entre deux personnages. Ceci dit, les rares apparitions des brookes sont marquantes. Aucune interaction avec les humains n'est négligée, les auteurs ont pensé à tout. Quoique, en écrivant ces lignes, je me souviens avoir regretté l'absence d'une attaque de train ou de diligence. Aussi, je me suis consolé avec une attaque de banque par les redoutables Dalton (sourire)...



Une dernière balle d'argent...

Lorsque j'ai terminé la lecture de Bloodsilver, à l'instant même où j'ai rabattu le 4ème de couverture, j'ai su une chose : c'est un livre que je relierai. Voilà ce que je me suis dit, et à voix haute afin de mieux m'en imprégner. Et c'est tellement rare dans "une vie de lecteur" d'en arriver à ce constat-là, d'effleurer une forme d'apothéose. C'est la grande force de ce roman que de procurer une telle sensation. Quand un livre parvient à t'inspirer et à t'amener à pareille conclusion, c'est que l'auteur a tout gagné. Personnellement, j'ai vécu cela très peu de fois, peut-être autant de fois que le nombre de balles qu'il est possible de mettre dans le barillet du Colt rutilant de Billy le Kid...



Spleen...

Demeure malgré tout un regret ; un regret qui sonne un peu comme une malédiction brooke. Ce fabuleux roman qu'est Bloodsilver, s'il n'a rien à envier aux pavés de la littérature sf et fantasy anglo-saxonne - au contraire, il en écrase un bon paquet -, il restera hélas dans l'ombre, ne traversera jamais les frontières et ne sera jamais adapté au cinéma. Quel film cela aurait fait ! Wayne Barrow devrait s'en mordre les doigts griffés !
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Bloodsilver

Amatrice de beaux livres et d'objets littéraires un peu WTF, il m'était impossible de résister à cette réédition de Bloodsilver, uchronie fantastique mélangeant western et vampires et signé sous pseudonyme par deux grands auteurs français de la scène imaginaire. Le dépaysement fut totalement au rendez-vous même si ce n'est pas été totalement comblée par l'aventure proposée.





Même si je n'ai encore rien lu de ces auteurs, malgré leur présence dans ma PAL, je connais leur goût commun pour la fiction historique. Je n'ai donc pas été surprise que le cadre de l'histoire soit aussi fouillé ici. J'ai même adoré cela. Ce fut un vrai plaisir de suivre cette grande Histoire américaine revisitée sous un prisme original : le débarquement au XVIIe siècle en Amérique d'une communauté de vampires avec lesquels il va falloir cohabiter. Les auteurs ont pris plaisir ainsi à replacer des événements clés de cette histoire mais aussi des acteurs majeurs, qu'on connaît bien souvent grâce à la pop culture (cinéma, séries, romans ou BD), en twistant la chose grâce à la présence des vampires, sortent de nouveaux amérindiens/nouveaux noirs dans cette histoire, c'est-à-dire nouvelle communauté à exclure et avec qui être en rivalité ou opposition. C'est génial !



Pour nous aider dans ce voyage qui aurait pu être complexe, il y a d'abord en fin de tome une chronologie essentielle, google bien sûr pour confirmer qui est un personnage fictif ou inspiré d'un personnage ayant réellement existé, et enfin la plume des auteurs. Bien qu'ayant été écrit à quatre mains, il fut impossible pour moi de le déceler. Les auteurs dans une belle symbiose ont écrit un récit qui saute d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre (merci la carte en début de tome au passage !), d'un acteur à l'autre, où le lecteur suit sans la moindre difficulté, c'est assez chouette pour le souligner, ce qui est possible grâce au fait que chaque époque est comme une mini-histoire mettant en lumière une facette des relations vampires-humains et leur évolution.



Le revers de cette trouvaille, et c'est l'un des éléments qui a pêché pour moi, c'est qu'il est assez difficile de ressentir de l'attachement pour ces personnages qu'on ne fait au final que croiser. Alors oui, c'est amusant de retrouver des figures connues et des événements clés comme le premier procès de Salem, le règlement de compte de OK Corral, la fin des Dalton à Coffeyville ou l'entreprise de Sarah Winchester, mais que sait-on vraiment des personnages qu'on croise ? Pas grand-chose si ce n'est ce que disait déjà les livres d'Histoire. Il n'y a pas de réel approfondissements psychologiques ou c'est bien trop léger à mon goût. J'ai donc plutôt regardé passer ces grandes figures.



De la même façon, alors qu'ils sont l'élément déclencheur et l'élément agitateur, on n'a aucune figure vampirique / Brooke (le nom qu'on leur donne) qui ressort vraiment et ceux-ci n'ont la plupart du temps qu'une existence à travers le regard des humains, ce qui est fort frustrant. J'aurais aimé qu'on développe aussi des personnages, des figures chez eux, leur société et l'évolution de celle-ci. C'est bien trop léger. J'ai eu l'impression que les auteurs prenaient bien plus de plaisir à développer une ambiance western et qu'ils s'étaient focalisés là-dessus oubliant le côté uchronique porté par les vampires. Oui, il y a des événements différents à cause d'eux. Oui, les tensions en Amérique ont d'autres origines à cause d'eux. Mais ça se limite à ça...



J'ai pourtant adoré cette ambiance poussiéreuse qui nous poursuit de bout en bout, des premiers instants au XVIIe jusqu'au basculement au début XXe. J'ai aimé plonger dans cette Amérique profonde pas encore vraiment civilisée puis avec un cran de retard par rapport à nous européen, toujours en décalage. Les auteurs nous font vivre cette époque de la conquête de l'Amérique, de ses droits et ses devoirs, de son indépendance et sa liberté de penser et d'entreprendre, puis de sa tolérance. C'est très bien rendu. On sent bien les tensions que ça occasionne. Ils décrivent bien les différents camps et leur façon de voir les choses. Mais j'attendais une part de fantastique plus importante.





Je comprends donc le prix reçu par l'ouvrage en 2008 (Grand Prix de l'Imaginaire) car c'était une sacrée gageure. Cependant en tant que lectrice, j'avais certaines attentes et toutes n'ont pas été comblées. J'ai adoré ce portrait différent et pourtant connu de l'Amérique. J'ai aimé cette ambiance poussiéreuse et reculée. Mais je suis frustrée par le faible espace occupé par les Brookes (= vampires) dans l'histoire. J'aurais aimé avoir des figures plus fortes dans leur communauté, des figures plus mises en avant, une société et une culture plus creusée. Le fantastique m'a manqué tandis que j'ai adoré l'uchronie historique. Il me faut maintenant vraiment découvrir chaque auteur séparément.
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Bloodsilver

Ne vous fiez pas à la mode, tracez votre route.

C'est bien ce que j'ai pensé en refermant ce livre. Avis à la population bit-lit, ceci en est un ! Mais prenez garde, les fanatiques de Twilight seront bien vite déçus.
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Bloodsilver

OK Corral, Doc Holliday, les frères Dalton, Billy le Kid, la Horde sauvage et autres légendes du Farwest américain se trouvent revisités avec brio dans cette Conquête de l'Ouest légèrement différente de celle que nous connaissons. Car si Lincoln est toujours contre l'esclavage, si Fort Alamo a bien existé, si les Indiens sont malheureusement toujours massacrés par les Tuniques Bleues, une nouvelle race fait partie du décor : les vampires.



Loin de Twilight, plus près d'Anne Rice, revivez 3 siècles de l'histoire américaine, depuis le début du 17e siècle jusqu'au début du 20e. La guerre d'Indépendance, la Conquête de l'Ouest, la Rue vers l'Or, la révolution industrielle, découvrez l'histoire américaine comme on ne vous l'a jamais racontée.



L'auteur revisite tout un pan historique en distillant avec brio et intelligence l'univers vampirique des contes d'Europe de l'Ouest au milieu de Calamity Jane et Anne Oakley.



Magnifique !
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Bloodsilver

Fin du XVII siècle aux Etats-Unis, un bateau chargé d’une cargaison étrange échoue sur la côte est du pays. L’année suivante, à Salem, se crée une ligue, la Confrérie des Chasseurs décidée à éradiquer ces nouveaux venus, communément appelés les Brookes. Les Brookes sont des vampires chassés de la vieille Europe résolus à faire de cette nouvelle terre la leur. Organisés en convoi, ils traversent le pays d’Est en Ouest en livrant bataille contre leurs ennemis et en récoltant tout l’argent qu’ils peuvent. On comprend assez vite les raisons de faire main basse sur ce métal qui d’une part représente un danger pour leur communauté et d’autre part est un véritable levier économique.



XIX / XX siècles, deux frères, Samuel et Orion Clemens, se battront jusqu’au bout pour défendre leurs idées; l’un comprend la nécessité d’engager une trêve avec ce richissime ennemi, l’autre se servira de sa plume pour les combattre.



Entre, Wayne Barrow revisite avec un talent indéniable l’histoire et les mythes fondateurs de la culture américaine. De la chasse aux sorcières à Salem en passant par les grandes figures du Western ( les Dalton, Billy le Kid, Fort Alamo……), l’auteur se les réapproprie et les transforme pour en faire une fresque humaine, économique, sociale aux dimensions cinématographiques. On lit un film dans lequel il insuffle un rythme qui va crescendo. Pas de temps mort. L’humour y a une place importante – le chapitre sur la conception de la winchester est hilarant. L’importance de maîtriser son histoire confère à ce récit une certaine crédibilité; cette uchronie rend hommage à un genre cinématographique tombé en désuétude, genre qui a nourri mon adolescence pour mon plus grand bonheur. La présence des Brookes est un prétexte pour l’auteur pour y faire l’éloge du mythe américain. Non, je vous rassure, ce n’est pas une énième ressucée de Twilight et autres, on est dans la cour des grands. De ceux qui savent écrire, qui sont pourvus d’une imagination fertile et qui ont l’heur de nous offrir un excellent moment en leur compagnie. J’ai franchement apprécié son oeuvre, ses clins d’oeil, sa facilité à nous inviter dans son monde fantasmagorique. Une belle réussite.



Si vous aimez ce genre littéraire, le western, je vous invite à découvrir deux autres auteurs:



- Tom Franklin avec LA CULASSE DE L’ENFER qui raconte l’histoire d’une vengeance, d’une lutte fratricide où la rédemption ne peut trouver refuge que dans la douleur et le sang. De forts accents Sergio « Leonesque » donc très âpres, crus, durs. Un monde virile où tout se règle par une bonne décharge de plomb. La violence est la marque de fabrique de ce livre, elle est sans concessions et remplace la notion de morale, de justice, de loi. Ca m’a particulièrement marqué et les rares personnes qui m’ont emprunté ce livre en sont sortis réjouis.



-Oakley Hall avec WARLOCK qui a été porté sur les écrans par Edward Dmytryk – L’homme aux coltes d’or avec Henry Fonda. Le mythe de Tombstone revisité en s’appuyant sur les forces et faiblesses des différents protagonistes, sur un monde en perte de repères, sur la vacuité du sens de la vie. On est dans la réflexion psychologique, le tréfonds de l’âme humaine est traqué, fouillé, disséqué jusqu’à ce que le destin rapplique et pousse tout ce petit monde à combattre la part sombre de sa personnalité. Très année 50/60 comme ambiance donc une certaine lenteur qui souligne la marche implacable du destin. Personne n’échappe à ce qu’il est.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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