Yan Le Gat

Brest et ses clichés : son urbanisme sans attrait, son jour gris et son crachin pénétrant. Et pourtant, les Brestois aiment profondément leur ville, séduits par sa forte identité, son goût pour la révolte et son art de la fête. Cité de paradoxes coincée aux confins de la péninsule armoricaine et ouverte au monde, bretonnante et multiculturelle, ouvrière et militaire dans un pays de pêche et d’agriculture. Cet ouvrage qui s’adresse aux enfants (mais pas que !) est didactique. On s’intéresse au cadre géographique, aux origines de la cité et à son développement. Le cœur de la ville, c’est évidement la mer : on crée une forteresse pour se protéger des invasions, un arsenal et une base militaire pour façonner une flotte de combat, un port commercial pour développer les échanges. Les textes sont adaptés aux plus jeunes, les illustrations sont agréables et les chapitres comprennent une chronologie, un dictionnaire et une synthèse. Pour prolonger ces leçons ludiques, le livre propose un parcours urbain qui permet de se plonger dans l’histoire de la ville. L’enfant devra répondre à des questions à chaque escale. Après cette épreuve, « la tête et les jambes », le jeune lecteur prend les rênes du récit et entame une « aventure dont tu es le héros » qui porte toujours sur l’histoire de la ville.



« Brest, une histoire illustrée » est un ouvrage de qualité qui se situe entre la bande dessinée et le manuel d’histoire. Je le conçois comme un hommage rendu à une ville attachante tournée vers l’avenir et qui mérite qu’on s’arrête sur son passé.

Content de retrouver le duo de Allons z’enfants. Leur précédente série avait un but clairement didactique, raconter l’Histoire de France de 1870 à 1963 à travers la vie d’une famille brestoise. Elle est destinée aux enfants de 8-11, facile d’accès, très complète et particulièrement bien conçue pour retenir l’attention du public visé et émouvante en plus de ça.

Cette fois-ci, le propos est plus divertissant, il s’agit d’une énigme policière qui se déroule dans le Yosemite National Park en 1907. Des agressions de touristes ont eu lieu, le célèbre détective Angus Nyper y envoie sa secrétaire, Penny Sugar, pour enquêter sur l’affaire.

C’est un cosy mystery très sympathique, l’intrigue est maline, pleine de surprises, d’espièglerie, de malice, le personnage de Penny Sugar est vraiment attachant, un brin féministe, et dynamique, de plus, ça incorpore des faits historiques réels.

Bonne intrigue, bons personnages, du rythme et de l’intensité, servis par un graphisme simple et attrayant, Yann Le Gat et Pierre Fouillet se renouvellent avec brio.

Deuxième volet de cette série, créée par un professeur d’histoire. On passe à la période de 1918 à 1945. Le graphisme est simple, vivant, dynamique. On découvre la vie quotidienne confrontée aux évènements, à travers la vie d’un Brestois qui a dix ans en 1921. C’est vivant, on s’attache aux personnages, les émotions et les sentiments ne sont pas absents, et les faits historiques sont présentés avec beaucoup de simplicité et d’astuce. L’aspect local et mis en parallèle avec l'international, le social avec le cuturel. La lecture est vraiment plaisante et distrayante, tout en étant très didactique. Ce professeur à compris comment faire découvrir l’Histoire aux enfants, c’est complet, précis, bien imaginé et passionnant. Avec ce livre, un enfant de 10 ans peut comprendre ce qu'est qu’une crise économique, le danger du nationalisme ou encore la montée des tensions internationales. À faire découvrir à tous les enfants du CE2 au CM2.

Coup de maître !





Allons z'enfants est une série qui, sous forme de saga familiale, présente notre Histoire. le dessin de Pierre Fouillet est simple, dynamique, lumineux, coloré, et surtout très vivant. Yan le Gat est professeur agrégé d'histoire-géographie, son objectif est instructif, et pourtant il parvient à écrire un récit magnifique.





Ce troisième tome porte sur les années d'après-guerre, de 1945 à 1963. Il y a tout ce qu'un cours pour élèves de CM2 ou plus âgé peut contenir, c'est concis et détaillé à la fois, très riche en informations, s'attachant à la façon de vivre à cette époque, avec un point de vue local, et débordant jusqu'à la politique internationale, avec la guerre froide, le mur de Berlin, et le problème de la décolonisation. Cette famille brestoise va vivre la reconstruction de la ville, Yan le Gat s'inspire de faits véritables, toutes les familles de la région on un point commun avec cette famille, c'est très précis, très facile à lire, très bien construit, utilisant judicieusement ces personnages pour les faire évoluer dans un cadre le plus global possible, tout en restant une famille normale, simple, avec ses espoirs et ses projets. En plus de ça, ils sont très attachants, encore plus que dans les deux premiers tomes, au point que ce troisième volume m'a totalement bouleversé.





C'est un travail remarquable, édifiant, instructif, agréable et facile à lire et en même temps, à partir d'un cours d'histoire, il a réussi à en faire une saga d'une grande richesse débordant d'émotions. Qu'est-ce que j'aurais aimé avoir des cours d'histoire comme ça !

Je pensais qu’il s’agissait d'une saga familiale à travers l’histoire, mais c’est en fait un livre d’Histoire qui nous raconte la France, de 1870 à 1919, avec la vie d’une famille en forme de trame pour ponctuer le récit et le rendre vivant. J’ai redécouvert des choses oubliées sur la période coloniale, la position de la France en Afrique, en Chine, et se conclut par la Guerre 14-18. Simple et didactique, il a le mérite de nous rappeler certains moments de l’histoire, de les remettre dans le contexte de l’époque, de rendre les évènements très clair.

C’est un cours d’histoire amusant, agréable et facile à lire, mais qui ne ménage pas de la violence et des horreurs, le réalisme est savamment dosé pour rendre cette histoire abordable pour un public très jeune. Un bon outil pour découvrir l’histoire pour les très jeunes, passionnant et très complet et pourtant assez court.

Le graphisme vif et dynamique, s’accorde avec le ton employé et est attirant pour le public cible.

Les auteurs ont atteint leur objectif avec brio.

Non, Brest n'est pas qu'une ville moche où il pleut tout le temps.

(Enfin, il pleut un peu quand même.)

Et non, la ville n'est pas faite que de béton et d'immeubles sans âme.

(Enfin si, un petit peu quand même.)

Et ce n'est pas non plus un trou du c... du monde, un bout du bout où il ne se passe rien. (Encore que...)

Bref vous l'aurez compris, comme tout·e Brestois·e qui se respecte, je suis passionnément attachée au patrimoine local, qu'il soit historique, culturel ou architectural. (Dans ce dernier domaine j'admets : y a plus grand-chose).

Et dans ce livre, il y a tout : les grandes heures de l'Histoire, les figures célèbres, les lieux emblématiques.

(Et aussi "Le forban", et "Jean Quéméneur", forcément.)

Un texte documenté, un peu compliqué parfois s'il est lu par les plus jeunes, mais chaque double page comporte le vocabulaire expliqué et un mini-résumé. Il y a même des jeux à la fin, dont une amusante visite du château "dont tu es le héros/l'héroïne".

Mais ce qui magnifie l'ouvrage, c'est le merveilleux travail, tout en couleurs subtiles, de l'illustrateur David Cren : des petits personnages sympathiques, mais aussi de très beaux portraits, comme celui d'Hervé de Porsmoguer. de minutieuses reconstitutions historiques, mais aussi des petites scènes très drôles et bien vues, comme la coiffure "à la Belle Poule" - et le coup du parapluie sur le pont de Recouvrance...

LC thématique de février 2022 : ''Les petits livres”

Deuxième épisode d'une BD de jeunesse pour raconter à nos enfants l'entre deux guerres et la deuxième guerre mondiale, cet opus est assez bien fichu dans l'ensemble, même s'il sombre parfois un peu dans la caricature, mais c'est assez raccord avec le style de dessin un peu naïf.

Il a quand même un sacré pédigrée, le Jean Quélennec, jugez du peu : champion olympique de poursuite par équipe en 1936 (au passage, j'ai vérifié, les Français ont bien été sacrés à Berlin), prisonnier de guerre évadé d'Allemagne vers l'URSS, interné dans un goulag, présent à la glorieuse bataille de Bir Hakeim en Afrique du Nord en 1943, puis parmi le commando Kieffer qui débarque en Normandie et prend d'assaut le casino de Ouistreham !

Allez, on pardonne, tout comme on pardonne l'accélération brutale de la deuxième partie du bouquin, comme si l'auteur s'était rendu compte en cours de route qu'il allait manquer de temps pour finir son histoire. Tout ça c'est pour la bonne cause, et le gamin de huit ans qui me l'a prêté est pleinement convaincu.

Peut-être aurait-il été bien quand même d'éviter des termes comme "je suis stressé" ou "le coach" dans les années 20-30...

Je ne suis pas fan de leçons d'Histoire didactiques qui fleurissent dans l'édition BD jeunesse.

Ce premier tome de la série Z'allons enfants prend ses distances avec un récit par trop linéaire et sérieux. Il se lit avec plaisir, car il mélange habillement et avec humour la fiction et la richesse documentaire et historique. Les auteurs ne cachent pas l'angle pacifiste et anti-colonialiste pour évoquer des évènements historiques moins connus, comme la mission Congo-Nil, ou l'expédition de Chine. Le dessin presque griffonné qui ne cherche pas le réalisme est rafraichissant. François, fils de petits paysans bretons, rêve d'ailleurs. La solution pour lui : s'engager dans l'infanterie. Mais les découvertes en terres lointaines vont être violentes, guerres, expéditions coloniales. François est un peu le candide confronté à L Histoire pas vraiment glorieuse. Sa passion pour la photographie et son amour pour Josette lui permettent de tenir. L'on retrouvera dans le 2ème tome son fils Jean.

L'histoire se déroule dans le Finistère chez les Quélennec, famille d'agriculteurs modestes dont le fils aîné François, brillant élève, rêve de parcourir les contrées lointaines. Pour satisfaire sa curiosité, il va s'engager dans la Coloniale. Il va découvrir Paris et l'amour avec Josette, l'Afrique de l'Ouest et les méandres de la colonisation et de toutes les horreurs qu'elle engendre. Ainsi à travers l'histoire de François, c'est de la grande Histoire dont les auteurs vont nous parler : la mission Congo-Nil très peu connue, l'expédition de Chine là aussi méconnue et enfin la Première Guerre Mondiale.

En fin de livre, on peut retrouver un dossier documentaire très fourni.

Cette bande-dessinée malgré son côté un peu caricatural notamment avec les deux frères ennemis François et Yves, est une façon de comprendre l'histoire autrement et de manière plus facile pour les enfants et les ados.

Un livre choisi par ma fille de 10 ans, qui m'a dit qu'il devrait certainement me plaire à moi aussi. Elle connait bien mes goûts ! de son côté, elle n'a pas totalement accroché car il y a eu certaines incompréhensions. Pour ma part, je l'ai trouvé extrêmement bien fait et très intéressant. J'ai découvert des facettes de l'histoire que j'ignorais, elles ont d'abord été présentées dans la BD, dans le récit, puis ont été plus détaillées en fin d'ouvrage dans des parties plus documentaires que j'ai aussi trouvées très bien faites. Une très chouette découverte, je vais poursuivre la lecture de cette petite série avec plaisir !



François nait quelques temps après la guerre de 1870. Il grandit dans un petit village breton, rencontre Josette et s'engage dans l'armée en tant que photographe. Il part alors dans des missions à l'étranger, en Afrique d'abord, pour la mission Congo-Nil, puis en Chine. Quelques années après ces expéditions se déclenche la première guerre mondiale.

J'ai beaucoup aimé la lecture de ce premier tome de Penny Sugar. Un BD jeunesse mélangeant enquête, humour et western/far west.



Nous suivons donc l'histoire de Penny Sugar, l'assistante personne de l'enquêteur Angus Nyper, celui-ci a été appelé au parc Yosemite pour résoudre l'affaire des mystérieuses agressions commises sur des visiteurs. Nous la suivons donc pendant son enquête qu'elle retransmet à son patron. Et ce qu'on peut dire quand on la voir, c'est qu'elle ne passe pas inaperçue. Elle arrive avec plusieurs bagages et n'hésite pas à réclamer un verre d'eau. C'est une femme avec une touche d'humour, du caractère, du courage et qui est intelligente, même si elle ne le montre pas forcément.



J'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire qui se déroule au début du 20ème siècle, à l'époque où la ségrégation, le racisme, le machisme et la corruption sont bien présents; mais ce sont également des sujets d'actualité, tout comme les différents messages sur l'écologie que l'on retrouve dans ce récit. • J'ai beaucoup aimé découvrir le personnage de Penny Sugar, une femme forte, ainsi que son passé. L'enquête est très intéressante à suivre, on suit Penny sur différentes pistes et on enquête avec elle. Les suspects sont nombreux et les anciennes querelles entre les blancs et les amérindiens ressurgissent.



Niveau graphisme, j'aime beaucoup les dessins et c'est très coloré, j'ai beaucoup aimé être plongé au coeur du parc Yosemite et de la nature. Et puis, j'ai adoré les différents clins d'oeil, par exemple, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Lucky Luck en voyant le shérif, ou encore à Zorro à un autre moment.



C'était donc une lecture très agréable et qui m'a captivé avec son enquête, ses sujets et son côté historique. Je lirais la suite des aventures/enquêtes de Penny Sugar avec grand plaisir.

Ecrire un livre sur les 50 ans du Vauban aurait pu être une suite d'anecdotes de concert, de soirées, d'hotel. Mais Olivier Polar et Yann Le Gat ont creusé une autre piste de réflexion. D'où vient le Vauban ? Pourquoi la famille Muzy a-t-elle prise sur ce monument de la culture, mais aussi de la vie brestoise ? Ce n'est donc pas 50 ans, mais pres d'un siècle d'histoire qui lie les Muzy à ce batiment.



Lier l'histoire du bâtiment à la famille, quelle bonne idée de la part des auteurs. De l'auberge du Cheval Blanc au Vauban, quelle épopée. Qui aurait pu croire qu'un boulanger puis sa descendance et un caporal corse permettent autant de changement dans Brest-même ? Changement, c'est le mot, car le livre est bien scindé en plusieurs parties qui différencient les époques. Si la période post guerre mondiale voit avec difficulté l'élévation de ce futur monument, les futurs changements se feront « intra-Vauban ».



Au début, notre cher Vauban n'est qu'un hôtel. Si les travaux de la Redoute ne commencent qu'en 1962 (pour 25000 nouveaux Francs) Charles (grand-père de l'actuel gérant) avait tout prévu depuis longtemps. Une salle au ton rouge, 300 à 400 places et le tour de piste peut commencer. Si la musique s'est tue début 70, l'activité principale du Vauban continue. Charles (l'actuel gérant) reprend peu à peu la main et n'hésite à aller à contrario des idées de son père. En 1985, grâce à une initiative d'Yvon Jezequel et de Charles Kermarrec, La Redoute ouvre une nouvelle fois et le second souffle entre. Jazz, Rock, café théâtre et improvisations vont évoluer dans cette salle qui à un charme fou ! Têtes d'affiches et gloires locales se bousculent dans une programmation qui se gère plusieurs mois en avance. Grâce à Charles et à son équipe, le Vauban reste un lieu incontournable où se fréquente Yannick, Ty-Zef, célébrités de la scène et celles de la ville.



Ca aurait pu être un livre destiné aux brestois où chaque mot dit le grand amour du Vauban. Les auteurs ont réussi à écrire un livre qui parle du bâtiment, de la famille et de cette particularité culturelle qu'est Brest. Iconographie est vaste puisqu'elle va du plan d'architecte aux photos de concerts en passant par le livre d'or. Un véritable travail d'archiviste qui parlera aux brestois comme au reste. Messieurs, Charles vous en doit une !







LE VAUBAN



UN SIECLE D'HISTOIRE BRESTOISE



AUTEURS : OLIVIER POLARD-YANN LE GAT



EDITIONS : COOP BREIZH



PARUTION : OCTOBRE/NOVEMBRE
Lien : http://temps-de-livres.over-..

Nous retrouvons en 1921, le fils de François Quélennec. Ce dernier est mort pendant la guerre et Jean vit maintenant à Brest avec sa mère Josette.

Il est passionné de cyclisme et passe beaucoup de temps avec ses amis, Lulu la Berlue et Maurice. Son rêve est de rentrer aux constructions navales de l'Arsenal. Barnabé, un collègue de sa mère, projectionniste dans le cinéma où elle travaille mais surtout ancien instituteur à la gueule cassée va l'aider à préparer le concours. Jean grandit, a toujours la passion du vélo, il va participer aux Jeux olympiques de Berlin. La montée du fascisme et du totalitarisme l'inquiète beaucoup. Il trouve malgré cela l'amour auprès de Suzanne mais va bientôt être mobilisé.

Ce deuxième tome aborde toujours l'Histoire de façon simple avec beaucoup de points qui sont essaimés dans les conversations des personnages. Yves le frère de François et sa descendance sont à nouveau un peu caricaturaux mais cela permet de bien comprendre la montée de la collaboration durant le régime de Vichy.

En fin de livre, on retrouve une nouvelle fois un dossier documentaire très complet sur les régimes totalitaires et la Seconde Guerre Mondiale

Quand l'histoire d'une famille retrace l'Histoire. On découvre ici une partie de notre passé avec le personnage qui traverse différentes épreuves .

J'aime beaucoup la façon dont le sujet est traité.

Les illustrations ne sont pas un style qui me ravit particulièrement mais je trouve que ça colle parfaitement à l'histoire.

Voici une chouette BD avec un style graphique bien à elle, dotée d'une belle personnalité.

L'histoire d'enquête est rondement menée, le personnage de Penny Sugar, reine du travestissement et des acrobaties, est assez irrésistible. Et puis, au-delà de sujets forts, comme la sauvegarde d'un parc naturel et de ses habitants, la place de la femme, ... il y a plein de jeux de mots (David Posh, John Deuf...), des éléments historiques réels (les Buffalo Soldiers par exemple), et des références cachées : par exemple, le Shérif Duncan Neton (caneton), au style vestimentaire proche de Lucky Luke, ou le personnage John Muir, qui n'est autre que l'un des premiers naturalistes modernes, écrivain et militant de la protection de la nature.

Coup de coeur !

Dans un Far West qui évoque irrésistiblement Lucky Luke, jusqu'à la couleur du costume du Shérif, plusieurs touristes (!) se sont fait agresser lors de bivouacs dans un parc naturel. Pour résoudre l'affaire, le fameux détective Angus Nyper est sollicité. Mais quand arrive la diligence, quelle n'est pas la surprise des autorités quand en descend une jeune femme blonde munie de moult bagages, quémandant un verre d'eau sous peine de défaillir. Se présentant comme l'assistante personnelle d'Angus Nyper, Penny Sugar entend bien se rendre sur place pour examiner les indices à soumettre à son patron...

Voilà une lecture qui a une saveur d'enfance, sans verser pour autant dans la nostalgie. C'est truffé de clins d'oeil au western, un genre qui a pratiquement disparu, mais aussi aux histoires de détectives, avec une héroïne qui a la silhouette de Fantômette et l'ombre de Zorro. Les dessins de Pierre Fouillet contribuent à cette impression de bande dessinée jeunesse, mêlant l'humour à l'aventure. Mais c'est aussi l'occasion de dynamiter les clichés, dans un Far West gagné par la corruption, où les Indiens discutent de façon bien plus civilisée que les blancs qui les prennent pour des sauvages, où femmes et homosexuels doivent lutter pour exister dans une société raciste, machiste et pleine de préjugés, où l'Ouest sauvage est déjà menacé par la rentabilité et l'industrialisation, où les sectes profitent du désarroi des personnes déracinées, qui n'ont plus de repères. Un cadre désuet pour un album aux thèmes très actuels.

Fin du XIXe siècle : les Quelennec sont paysans à Kerlouan depuis des générations. Si la mère reste une fervente catholique, le père fait lui partie de ces républicains convaincus, qui croient en l'homme et au progrès. Leur fils François est partagé entre ces convictions mais ne veut pas de cette vie. Il rêve de découvrir le monde et, une fois adulte, s'engage dans la coloniale...

Saga en trois volumes, "Allons z'enfants" est l'occasion de revoir l'histoire de France des années 1870 à 1963, vue depuis la Bretagne, à travers les membres d'une famille. Mais pas d'esprit de clocher ici. Les deux dates ne sont pas prises au hasard ; il s'agit de la guerre franco-prussienne et du rapprochement entre De Gaulle et Adenauer. Car cette famille vit au rythme des relations diplomatiques franco-allemandes. François se lie d'amitié dans la coloniale avec un soldat allemand, celui-là même qui le tuera en 1915. Consterné, ce dernier s'en voudra toute sa vie et écrira une lettre à Josette, qui sera traduite cinquante ans ans plus tard par la copine de son petit-fils. Cette histoire est donc aussi une dénonciation de l'absurdité de la guerre, menée et endurée par des petites gens, victimes dans un camp comme dans l'autre de décisions absurdes prises par des gens qui ne leur ressemblent pas.

Le dessin de Pierre Fouillet complète à merveille le scénario de Yan Le Rat, conférant un côté drôle et accessible à cette bande dessinée qui allie petite et grande histoire, humour bon enfant et épisodes tragiques.

Période de 1870 à 1918. J'ai appris beaucoup de choses, notamment la mission Congo-Nil.

Je trouve les dessins bien conçus et appropriés. Le trait est vif et expressif, ce qui est préférable pour le contexte de guerre. On s'attache à François et Josette et on a l'impression de vivre leurs émotions par procuration.

J'ai aimé le tome 1, mais j'ai préféré le tome 2 que je trouve plus abouti et plus adapté aux enfants.

Bravo aux auteurs car je ne suis pas férue d'histoire et j'ai appris plein de choses via ces bandes dessinées didactiques.

Le scénariste Yan le Gat (Allons z'enfants) explore la thématique écologique avec les possibles dégâts que l'homme inflige à la nature, la ségrégation par rapport aux peuples indiens, sans oublier le machisme ambiant mais, tout cela, en restant léger grâce à un comique de situation bien présent car il ne faut pas oublier l'objectif premier : le divertissement.
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Graphiquement, c'est efficace et expressif juste ce qu'il faut. je trouve juste que c'est très figé dans les angles, que ça mériterait plus de vie, plus de finition.
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