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Critiques de Yasmina Khadra (3311)
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Ce que le jour doit à la nuit

Coup de cœur ! ce livre va me suivre sur mon île déserte ! Il est possible que d’autres lecteurs ne partagent pas ce sentiment mais cette œuvre, sous forme de livre audio m’a parlé et continue à résonner dans mon esprit.

Ce que le jour doit à la nuit, c’est d’abord un récit poétique, une écriture merveilleusement musicale ! C’est ensuite un récit d’un style particulier : Jonas, le narrateur se raconte en livrant les moindres recoins de son existence à Oran, puis à Rio Salado. Personnage transparent qui se pose en témoin des événements heureux, tragiques, violents qui sculptent son être.

Ce que le jour doit à la nuit, c’est le roman des amoureux de l’Algérie que dis-je des amoureux, des nostalgiques de ce pays perdu pour eux, pays où les confessions se côtoyaient pacifiquement, se respectaient et partageaient leurs richesses, c’est le cri de l’Algérie déchirée par la guerre, c’est l’histoire d’un amour magnifique parce que défendu.

Je n’ai pas envie d’en écrire davantage, ce roman ne se livre pas, il reste dans un coin de l’âme, continue à s’y diffuser.

J’espère rencontrer Yasmina Khadra, ce très grand écrivain un jour, pour lui dire merci.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Les Vertueux

°°° Rentrée littéraire 2022 #6 °°°



Coup de coeur pour ce grand roman porté par un souffle romanesque qui s'impose comme une évidence, emportant le lecteur dans une épopée où l'amour, l'amitié, la solidarité sont des boussoles vers la lumière dans le monde violent et injuste de l'Algérie coloniale.



On y suit les tribulations initiatiques d'un Candide algérien, Yacine Cheraga, à peine vingt ans, miséreux au coeur pur. Il part faire la Première guerre mondiale sous un autre identité, celle du fils du caïd local, contre une promesse de fortune, lui qui n'avait jamais quitté son douar et sa famille aimante. A son retour en Algérie, rien ne se passera comme prévu et s'ensuivra un parcours de naufragé, une odyssée gigantesquement romanesque qui mettra à l'épreuve la vertu et la moralité de Yacine dans une Algérie rude et âpre rarement décrites ainsi.



La narration à la première personne de Yacine est d'une limpidité superbe. le scénario lisible, classiquement chronologique de 1914 à 1925, fait se croiser et recroiser dans l'après-guerre les personnages qui se rencontrent dans le 7ème RTA ( régiment des tirailleurs algériens, les « turcos »que l'on suit dans les tranchées de Verdun ou de Louvemont ). Les quelques chapitres sur l'enfer des tranchées égalent la puissance évocatrice d'un Dorgelès ou d'un Genevoix, et constituent le coeur du récit à partir duquel l'auteur tisse des ramifications, des retrouvailles, des digressions picaresques qui jalonnent la poursuite du destin tragique de Yacine. C'est en refermant le livre que l'on se rend compte de la virtuosité de la construction et du dispositif romanesque.



Son écriture, élégante et enveloppante, ne semble être là que pour magnifier les émotions qui étreignent le lecteur et l'élan empathique qui s'empare irréversiblement de lui. Ce qui sauve Yacine lâché dans cette arène des fauves, c'est son entêtement à poursuivre les fantômes des absents sans jamais lâcher une ligne de conduite faite de droiture, honnêteté et vaillance, résistant au pessimisme ambiant.



Les personnages secondaires, tous extraordinairement caractérisés, complexes, sont autant de bornes initiatiques, obstacles à dépasser ou guides pour avancer. Difficile d'oublier le meilleur ami Sid, hédoniste consumé voulant rentabiliser le miracle d'avoir survécu aux tranchées; Zorg Er-Rouge, l'ancien Turco plein de colère et ressentiment qui lance la guerre aux pieds-noirs, terriblement complexe; et sa cousine Abla, inoubliable amazone fidèle à sa famille le couteau entre les dents.



Ce sont les figures d'Algériens qui dominent le récit, ce qui offre à Yasmina Khadra la possibilité d'autant mieux explorer la complexité de la nature humaine : comme toutes les sociétés humaines, la société algérienne est fracturée par des lignes de tension très fortes, entre soumis ou profiteurs de la colonisation et rebelles annonçant le FLN et la guerre d'Algérie; entre riches et miséreux. Les Français sont finalement assez absents. Ils sont évidemment présents dans les passages sur la Première guerre mondiale comme officiers encadrant les soldats indigènes, soulignant l'injustice et le mépris avec laquelle ces derniers ont été traités. Même chose lors du passage au bagne de Biribi. Oui, l'histoire ne retient que les héros qui l'arrange. Mais au final, Yasmina Khadra raconte une histoire algérienne, entre Algériens, dans un contexte colonial certes, ce qui lui permet d'éviter la leçon de morale, quelque légitime elle soit, ni de réclamer repentance de façon facile et attendue.



Dans le parcours très sombre de Yacine, la lumière nait de la solidarité entre hommes, soldats ou pas, indigènes ou pas, français et algériens. Jusqu'à une fin bouleversante qui m'a embué les yeux, résonnant d'une générosité et d'une sagesse à la Camus que j'ai trouvée très belle. La portée du récit est ainsi immédiatement universelle. A l'heure où certains en Algérie lui reproche d'écrire en français et de « collaborer », à l'heure la colère et la rancoeur à l'égard de la France sont encore vives, le message est d'autant plus fort. La haine ne fait définitivement pas partie des fibres sensibles de Yasmina Khadra.



Il y a tout dans ce sublime roman : de la violence, de la douleur, aussi de l'amitié, de l'amour, du pardon et surtout de l'espoir. Une leçon de vie magnifique qui conduit vers la sagesse un Yacine au bout de sa rocambolesque épopée, en paix avec lui-même, ses fantômes et ses absents. On se sent voyager loin, géographiquement et émotionnellement, on se sent humain tout simplement lorsqu'on referme le livre.



Lu dans le cadre du jury Prix du roman FNAC 2022
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L'attentat

J'ai mis des mois à me décider à écrire mes impressions sur ce roman.

Ce livre m'a profondément touché et c'est assez difficile de trouver les mots justes pour tenter d'en parler.



Comme d'habitude Khadra a su me bouleverser. Ses mots sont d'une subtilité qui me déconcerte à chaque fois.

Il parvient toujours à aller au plus profond de ce que peuvent ressentir ses personnages, et c'est ce que je trouve magique dans ses romans.

Cette histoire est à la fois très triste dans les faits, percutante dans la philosophie de l'histoire, et le contexte décrit est malheureusement très compliquée dans la réalité.

Ici on voit le personnage d'Amine, fou amoureux de son épouse, qui cherche par tous les moyens à comprendre ce qui a pu amener Sihem à réaliser un acte aussi cruel en étant kamikaze dans un attentat.

Khadra décrit magnifiquement bien le désarroi d'Amine, l'écroulement de sa vie pleine de désillusions. Il doit malgré tout continuer à vivre avec ces sentiments de trahison et d'incompréhension qui l'habitent. On le suit dans sa quête de vérité.

C'est fort, c'est un mélange d'émotions et c'est plein de profondeur. C'est aussi très délicat puisque l'auteur évoque le conflit israélo-palestinien et les déviations de la religion.



Un livre assez court mais très prenant, touchant et triste pour le réalisme de l'histoire qui est malheureusement toujours d'actualité.

Pour moi ce roman est encore une franche réussite de la part de Khadra.
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L'attentat

Yasmina Khadra - L'Attentat - 2005 : Le conflit palestinien reste un mystère pour beaucoup d'occidentaux et il y a fort à parier que la lecture de ce roman ne leurs permettra pas vraiment d’appréhender les raisons profondes qui poussent une jeune femme au suicide en entrainant dans sa mort des dizaines de personnes innocentes. Amine est musulman et chirurgien en service dans un hôpital de Tel-Aviv quand un terrible attentat pulvérise un restaurant et sa clientèle. Au premier rang pour recueillir et opérer les victimes il apprend avec horreur par la police que le kamikaze est sa propre épouse qu'il a pourtant quitté le matin sans que d’après lui aucun signe ne laisse présager une telle action. Alors comment expliquer ce geste absurde et tellement fou ? Comment un homme qui a choisi de soigner et de sauver son prochain peut-il admettre que celle qui partageait sa vie ait pu commettre un acte aussi intolérable ? La descente aux enfer ne fait pourtant que commencer pour lui. Harcelé par les autorités israéliennes, lâché par une grande partie de ses amis et de ses relations, désespéré par la lenteur des enquêteurs chargés de faire la lumière sur cet acte, Amine décide de prendre lui-même en main l'enquête en espérant qu’elle lui permettra de comprendre ce qui a poussé sa compagne à s'immoler ainsi au milieu de la foule. Difficile d'envisager la possibilité qu'un mari puisse ainsi méconnaître son épouse au point d’ignorer les changements d'attitude qui auraient pu petit à petit la pousser vers l’abime. Car tout était là devant ses yeux, la radicalisation religieuse de la jeune femme qui s’enferme au fil du temps dans un rigorisme intellectuel qui butte à sa vision humaniste du monde. Et puis lors de leurs échanges les références de plus en plus nombreuses aux souffrances subies par ceux qui vivent dans les territoires occupés parqués comme des bêtes au mépris de toute légalité internationale. Bien sûr pratiquer l’ensemble des préceptes de l’Islam ne veut pas dire qu’on va obligatoirement devenir un terroriste, c’est même dans la plupart des cas plutôt le contraire. Dénoncer les injustices subies par les palestiniens ne sous-entend pas non plus qu’on souhaite la mort de tous les israéliens. Des centaines de millions de musulmans soutiennent dans leur cœur la Palestine sans pour autant commettre des violences. Il suffit pourtant d’une personne pour jeter l’opprobre sur toutes les autres. La quête d’Amine pour la vérité sera aussi pour lui un retour vers ses racines, vers une souffrance identitaire que sa vie d'homme parfaitement intégrée dans un microcosme idéal lui a fait oublier. L'impossible dialogue entre les communautés meurtries par des dizaines d'années de conflit prend ici tout son sens. On comprend en lisant ces pages que Yasmina Khadra a voulu faire d’Amine le porte-parole chargé d’éclairer le lecteur sur ce conflit entre frères qui semble aux yeux de beaucoup durer depuis toujours. Le malentendu pourtant persiste dans ces lignes et toutes les explications données par l’auteur butent sur un mur culturel que nos sociétés modernes ont construit autour de la mort et plus encore autour de ces meurtres sacrificiels qui représentent aux yeux des civilisations occidentales la pire des ignominies. L'écrivain (de son vrai nom Mohammed Moulessehoul) a choisi d’écrire sous un pseudo féminin pour contourner la censure militaire dans son pays. Il a pourtant été un des responsables de la lutte anti-terroriste contre le GIA lorsque l'Algérie a basculé dans la guerre civile. C'est l’habitude de cet extrémisme idéologique et de sa construction qui rend son texte si crédible même si encore une fois il est difficilement soutenable émotionnellement par une partie des lecteurs. "L'attentat" est un drame extrêmement poignant et une réflexion intelligente sur les moyens d’une lutte qu’on pourrait trouver légitime si elle n’était pas accompagnée par les dérives sanglantes d’une minorité d’exaltés qui pervertissent les valeurs d’une religion qui fut pendant longtemps celle de la science et du dogmatisme éclairé... implacable
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Les Hirondelles de Kaboul

Une histoire déchirante, bouleversante, triste, révoltante...

Avant d'entamer ma lecture, je savais qu'étant donné le contexte de l'histoire, le roman n'allait pas être rose. Mais je ne m'attendais pas non plus à une histoire aussi prenante et touchante.



Kaboul, dans une ville meurtrie où les talibans sèment la terreur, vit Atiq un geôlier ayant perdu le goût de vivre auprès de Mussarat, sa femme malade.

Mohsen et sa belle épouse Zunaira, tentent d'affronter la misère quotidienne en rêvant du bonheur de leur vie passée.

Au milieu des exécutions, des lapidations, de la violence et du désespoir, ils tentent malgré tout de se préserver. Mais parfois la volonté ne suffit pas...



C'est mon deuxième roman de Khadra et je dois dire que sa plume est toujours aussi poignante et poétique. Cet auteur possède l'art de donner vie à ses personnages avec une telle profondeur que l'on fini forcément par s'y attacher.

Il décrit avec beaucoup de force l'accablement et le désespoir de la vie de ses personnages à travers leurs comportements.

Au départ, j'ai détesté Atiq (le personnage principal), car je le trouvais dur et insensible. Mais au fil de la lecture, j'ai finalement trouvé une certaine beauté à ce personnage et j'ai même fini par m'y attacher.

J'ai également beaucoup aimé la sensibilité du couple Mohsen et Zunaira.



C'est selon moi un roman magnifique, plein d'émotions qui reflètent malheureusement la triste réalité d'une population qui subit les violences et les horreurs quotidiennes.

J'ai ressenti à travers l'écriture de Khadra, un profond respect pour la femme. Je pense qu'à travers son histoire, il a tenté de leur rendre hommage en témoignant des injustices qu'elles subissent chaque jour.





C'est un roman très court (148 pages) mais d'une grande intensité. Même si c'est une histoire très triste, je ne regrette pas du tout ma lecture.

Ce roman permet de comprendre un peu mieux ce que peut endurer le peuple afghan chaque jour et de partager par la pensée ce que ces personnes peuvent subir. Il permet également de réaliser la signification de la notion de liberté.
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Ce que le jour doit à la nuit

« Ce que le jour doit à la nuit » c’est le roman sur l’amour d’un pays, amours tumultueuses, violentes, meurtrières, charnelles, sanguines, nostalgiques. Sur plusieurs décennies, on suit le destin de Younes (rebaptisé Jonas), il se rappelle son Algérie avant que la guerre, la tragédie ne s’abattent sur ces protagonistes. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire Khadra une nouvelle fois, on est en empathie avec ces personnages, sa manière de les rendre profondément humain et complexe est toujours une réussite. Le mépris colonialisme qui engendre frustration, haine et colère est aussi le cœur du roman, (j’ai d’ailleurs pensé aussi au livre de Mathieu Belezi « C’était notre terre » qui parlait du même sujet et ces dégâts irréversibles), Khadra d’une écriture simple mais pas simpliste livre un roman lumineux que l’on referme avec beaucoup d’émotion. Et rien que pour ça, cela vaut bien quatre étoiles. A noter l’adaptation cinéma d’Alexandre Arcady bien loin de l’émotion suscitée par le livre.

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L'attentat

"Je veux juste comprendre comment la femme de ma vie m'a exclu de la sienne, comment celle que j'aimais comme un fou a été plus sensible au prêche des autres plutôt qu'à mes poèmes".

Apprendre que votre épouse chérie est une kamikaze qui vient d'enlever la vie à vos rêves en même temps qu'à 19 lycéens en conduirait plus d'un dans la haine et la vengeance. Ici point. le docteur Jaafari, après une hébétude totale face à la réalité que d'abord, il nie, veut comprendre.



Israélien d'origine arabe, il va jusqu'au coeur du mouvement djihadiste pour savoir. Il s'interroge intensément sur les mobiles et le moment de bascule de sa femme sans trouver de raison qui puisse altérer sa vision de la vie : sa vocation se situe du côté de ce qui sauve et non de ce qui tue.



Engagé dans des actions pour l'émancipation de la femme musulmane, l'auteur est horrifié et aussi méditatif sur le devenir du conflit israélo-palestinien. Il n'adhère ni au statut de martyr revendiqué par les djihadistes, ni ne cautionne, loin s'en faut, les exactions des soldats israéliens. "Tout Juif de Palestine est un peu arabe et aucun Arabe d'Israël ne peut prétendre ne pas être un peu juif".



Ecriture nerveuse mais précise, forte et sensible, qui n'hésite pas à questionner des convictions, à remettre en cause des certitudes, à tenter de trouver au-delà du Mur une lueur d'espoir.

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Les Hirondelles de Kaboul

Un roman court (148 pages), dur, déchirant, mais oh combien nécessaire pour nous rappeler ce qu'a vécu ce peuple afghan. Dès la première page, le décor est planté : "Les terres afghanes ne sont que champs de bataille, arènes et cimetières." Yasmina Khadra, notamment par l'intermédiaire de deux couples, va réussir à nous faire vivre et ressentir la vie quotidienne à Kaboul, telle qu'elle est devenue depuis que les Taliban et les Mollahs font régner sur le pays un régime dictatorial.

Il y a Atiq Shaubat qui ne se déplace jamais sans sa cravache et son trousseau de clés. il est geôlier à la maison d'arrêt. Cet ancien moudjahidine est plus ou moins en train de perdre la raison en voyant ce qu'est en train de devenir son pays, d'autant que sa femme Mussarat est mourante.

Il y a d'autre part Moshen Ramat époux de la belle et instruite Zunaira qui se retrouve à avoir fait quelque chose d'impensable pour lui : " Une prostituée a été lapidée sur la place. J'ignore comment je me suis joint à la foule de dégénérés qui réclamait du sang. ... je me suis surpris à ramasser des cailloux et à la mitrailler, moi aussi."

Les destins croisés de ces quatre personnes nous plongent dans ce régime qui impose peur et violence à la population. Une petite lueur d'espoir peut cependant encore naître dans le coeur de certains habitants. Il faut noter que dans le roman, ce brin d'espoir et de révolte est porté par des femmes. Ces femmes dont les conditions de vie sont impensables tant elles sont inhumaines. Grâce à elles, un homme, même s'il va finir par sombrer dans la folie aura tenté de se redresser et aura pu vivre des instants de vraie vie.

L'auteur va nous entraîner avec ces personnages sous une chaleur accablante, l'air empli d'une odeur épouvantable, dans les rues de Kaboul. Nous avons l'impression d'être au coeur de cette foule loqueteuse, de frôler ces vieillards, ces mendiants ou ces invalides de guerre qui hantent les rues ou la cour de la mosquée, entourés parfois par des nuées de mioches livrés à eux-mêmes.

Avec "Les hirondelles de Kaboul", nous nous retrouvons dans un lieu, une nation privée de liberté et d'humanité, un pays où les droits sont inexistants, où la justice est entre les mains des talibans et où les femmes n'ont plus de place et n'ont droit qu'au mépris. Difficile de survivre et de garder quelque espoir dans un tel contexte.

Un livre d'une vérité effrayante, d'un réalisme bouleversant, mais dans lequel la poésie n'est pas absente et qu'il faut avoir le courage de lire car Il rend compte d'événements que nous préférerions occulter.

C'est avec impatience que j'attends l'opportunité d'aller voir le film d'animation éponyme, adapté de ce roman.

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Les Vertueux

Cela fait un moment que bon nombre de les amis lecteurs me conseille de lire Yasmina Khadra. Alors quand j'ai eu l'opportunité de le choisir en masse critique je n'ai pas hésité.



Je me demande juste pourquoi je n'ai pas cet auteur avant. Sa plume est poétique, prenante, et tellement juste.



J'ai adoré ce roman. J'ai vibré en suivant les aventures de Yacine.

J'ai trouvé ce roman plein de justesse, avec quelques longueurs parfois, J'ai trouvé le scénario très prenant. Les sujets multiples, mais l'amour l'amitié et les relations entre frères d'arme très juste une fois encore.



Les personnages sont extrêmement bien travaillés, gentils comme méchants. L'être humain prend toute ses dimensions dans ce roman.



Une première découverte pour moi, mais très agréable,et je vais bien évidemment continuer la découverte de cet auteur très talentueux.



Je remercie Babelio et les éditions Mialet Barrault pour cette incroyable découverte. Je n'étais pas loin du coup de coeur.
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Ce que le jour doit à la nuit

Ce que le jour doit à la nuit est un roman qui va droit à son but fixé .... au cœur. Yasmina Khadra emmène le lecteur dans l'Algérie d'autrefois sans mélanger romantisme avec excès d'historique politique, n'étant pas le but. Car c’est avant tout un roman sur l'amour, l'amitié, le fait de donner sa parole, l'honneur, l'amour de sa patrie. Un roman sur la complexité des relations entre les êtres humains de cultures différentes et où chacun est attaché à son lieu de naissance: l'Algérie.



On a un développement concret et entier de l'intrigue, qui prend bien le temps de se mettre en place, de se dérouler et de se conclure. L'immense avantage de l'histoire est de s'ancrer dans des évènements précis tout en ne s'y attardant pas trop longtemps. Les évènements constituent simplement un contexte dans lequel est placé une romance, qui du coup passe beaucoup mieux elle aussi. On suit l'évolution des personnages au travers de ces longues années, le changement de comportement, leur amitié... Certes l’amour contrarié à perpétuité des deux protagonistes suscite plus l’agacement que l’émotion, mais permet de survoler une tranche de notre histoire qui laisse encore des plaies ouvertes.



Ce roman est profondément humain, généreux. Et il nous ramène à la dignité d’être, et de ne rien oublier, du pire mais du meilleur aussi. Il parle des racines, de tout ce qui construit une vie, du courage d’être, sans mièvrerie, sans concession, sans facilité, et sans mensonge. Il est vrai. Il témoigne de la complexité d’être … entre deux rives. Et il se veut réconciliant, ce qui, par les temps qui courent, tient de la bouteille à la mer.



La terre appartient-elle à ceux qui l'on vu naître? À ceux qui la défendent? À ceux qui croient en elle? Ne pourrait-elle simplement appartenir à ceux qui l'aiment?... Quelle qu'elle soit... J'aime la sagesse que prend l'œuvre de l’auteur, et le travail remarquable dont il fait preuve. " L'avenir appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves."...



Merci à Yasmina Khadra pour cette belle fresque humaine et historique.

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L'attentat

Ma première rencontre avec Yasmina Khadra fut une belle surprise. Quelle écriture !

Chaude, vivante, de caractère, avec en place des maux, des mots qui cognent sur une réalité affligeante.



Amine Jaafari est un brillant chirurgien à Ichilov à Tel-Aviv. Quand un attentat survient et décime dix-sept innocents et fait des dizaines de blessés, Amine ne s’attend pas au pire, retrouver le corps de sa bien aimée déchiqueté. Sihem portait sur elle les bombes destinées à sa mission suicide. Depuis, Amine, ébranlé et perdu n’aura de cesse de chercher la vérité. Comment la femme qu’il aime depuis tant d’années, celle qui n’aurait jamais supporté de faire le moindre mal à un chien en est arrivée là.



L’écriture de Yasmina Khadra est juste comme je l’aime. On pourrait penser que l’auteur a vécu cette histoire, qu’il s’agit de lui, de sa femme tant l’écriture est immersive. Tout se vit dans ce roman. C’est palpable, explosif. Se dégage de sa plume une force éblouissante, tantôt aux portes du rêve tout en finesse et poésie tantôt aux portes de l’enfer. Parvenir à conjuguer deux mondes que tout oppose relève d’un talent indéniable.

L’auteur nous décrit droit au but avec le juste nécessaire de détails les bombes, les innocents déchiquetés, la religion comme seul créneau mais aussi l’amour fou pour une femme, les doutes et ses désillusions, l’envie et l’espoir de rester humain envers et contre tout, envers et contre tous. Il parvient à glisser des passages de toute beauté sur le soleil israélien, y semant son juste pesant d’or.

« La journée est belle. Hormis un nuage ébouriffé en train de s’effranger dans les airs, le soleil dispose du ciel pour lui tout seul. »



Un roman qui me sort de mes sentiers battus sur un thème bien trop actuel et qui m’aura ébouriffé le cœur et l’âme. Je lirai avec grand plaisir d’autres romans de cet auteur qui parvient avec peu de mots à dresser un tableau vivant de l’horreur dans toute sa nudité.
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Ce que le jour doit à la nuit

« Un jour, sans doute, on pourrait rattraper une comète, mais qui vient à laisser filer la vraie chance de sa vie, toutes les gloires de la terre ne sauraient l'en consoler. » Ayant vu récemment le très beau film d'Alexandre Arcady, je n'ai eu de cesse de lire le roman original. C'est désormais chose faite et ce premier contact avec Yasmina Khadra a sonné pour moi comme une révélation.



Dans l'Algérie rurale des années 30, la famille du jeune Younes a tout perdu avec l'incendie de ses récoltes. Le père va tenter sa chance à Oran, mais le mauvais sort s'acharne... Confié à son oncle pharmacien, Younes devenu Jonas est sauvé de la misère ; il ne reverra plus jamais les siens.

C'est à Río Salado, bourg fertile proche d'Oran, où son oncle et sa tante déménagent, que Jonas va grandir, nouer de solides amitiés, puis s'éveiller à l'amour sans se douter des conséquences de cet élan de jeunesse...



L'écriture de Yasmina Khadra – de son vrai nom Mohammed Moulessehoul – est intense et poétique, pleine de sagesse et de bienveillance, à la gloire de l'amour et d'une terre : l'Algérie. Grâce à des personnages réalistes, dont certains, comme l'oncle de Younes, véritable humaniste, sont très attachants, l'auteur fait passer un message d'ouverture et de tolérance. Il rappelle aussi la place primordiale des femmes dans la société, à l'heure où l'islamisme cherche à les exclure. Choisir pour pseudonyme littéraire les prénoms de son épouse est un symbole fort qui montre son attachement à cette cause.



Livré aux caprices du destin, Younes / Jonas est le spectateur de sa propre vie et de la guerre qui déchire l'Algérie. En amour comme en politique, il retarde le moment de l'engagement, s'embourbant dans une situation ambigüe qui le frustre et le fait souffrir. Dans cet homme presque étranger à lui-même, sous le soleil de plomb d'Oran la luxuriante, on pourra déceler un clin d'œil à Camus. Mais le parallèle s'arrête là, car sous cette apparente retenue, l'attirance de Younes pour Émilie a la force de la passion entre Solal et Ariane dans Belle du Seigneur. Sauf qu'ici le héros n'ose pas braver les interdits pour enlever sa belle, causant un gâchis à la démesure de leur amour.



Sur fond d'histoire coloniale, "Ce que le jour doit à la nuit" appréhende la complexité de l'être humain, le poids du passé et des origines dans la construction d'une personnalité, la part d'ombre et de lumière en chacun de nous. Une pépite à lire, et certainement à relire, tant on y trouve de vérités pour chaque âge de la vie.
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Khalil

D'abord une confession. Même si j'en ai souvent entendu parler, je n'avais jamais lu Yasmina Khadra.



C'est donc plutôt curieux que j'entame la lecture de son dernier livre. Que je termine en moins de 24 heures tant il m'a happé.



Nous sommes ce funeste vendredi 13 novembre 2015, à Paris aux abords du Stade de France... Nul n'ignore les terribles événements qui vont entacher la capitale cette nuit là. Khalil, le « héros » de cette histoire, va faire partie des individus qui vont semer la terreur et la mort ... L'auteur prend donc un sacré risque puisqu'il offre un roman écrit à la première personne et se place sous l'oeil du terroriste.



On va suivre le parcours de cet homme et les raisons qui l'ont mené là. L'occasion de réfléchir à des sujets brûlants, véritable fléau de notre société.



Yasmina Khadra va tout au long du livre montrer les différents points de vue afin de tenter comprendre l'incompréhensible.

On pourra reprocher le côté trop romanesque du récit avec certains hasards qui semblent un peu gros pour ma part, et la fin m' a également un peu déçu car prévisible et un peu trop optimiste au vu du sujet traité.



Pourtant, j'ai découvert ici une plume passionnante qui mène de main de maître son récit. Il est certain que je vais lire d'autres oeuvres de ce prolifique auteur mais je ne sais lesquels choisir!
Lien : https://labibliothequedejuju..
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La dernière nuit du Raïs

Réfugié dans une école de Syrte, la ville de son adolescence, Mouammar Kadhafi, entre cauchemar, rêve et réalité, attend entouré de ses derniers fidèles de partir se cacher dans un lieu plus sûr. Dans un discours qui frôle le délire mégalomaniaque, il tance ceux qui l'entourent pour leur abattement et tente de se raccrocher aux croyances qui l'ont mené au plus haut.



Mais le point de non-retour est atteint sans que celui qui se considère comme l'élu de Dieu en ait encore conscience. En effet, au fil des heures, le dictateur libyen va vers sa perte à son insu en raison de son incapacité à admettre qu'il est maintenant un homme détesté par tout son peuple qui, devenu son ennemi le plus redoutable, ne veut plus que sa mort.



Quelle idée brillante et périlleuse que celle de ressusciter le dictateur libyen pour qu'il se raconte et nous narre ses dernières heures et sa fin barbare ! Dans ce livre, qu'il faut lire absolument pour sa valeur historique, l'intensité dramatique des faits qui y sont rapportés et le style flamboyant de l'auteur, Yasmina Khadra a pris le risque d'une démarche surprenante et déroutante, mais cela en valait la peine, le résultat est proprement époustouflant.

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Ce que le jour doit à la nuit

Les blonds épis se courbent gracieusement sous les yeux du paysan. Des épis qui sont tout pour lui, qui représentent la fin de la misère, une possibilité d'avenir après des périodes de vaches maigres. Mais les flammes anéantissent la récolte tant espérée, jetant sur les routes l'homme et sa famille.



Ils trouvent refuge dans les quartiers misérables d'Oran, où malgré ses efforts pour travailler, le manque de ressource contraint le père à confier son fils à son frère pharmacien. C'est le début pour Younes de son ouverture au monde. Il va découvrir une vie plus facile, l'amitié et l'amour, mais aussi les colons français, le racisme, la guerre et le débarquement des Américains, les nationalistes algériens et la lutte pour l'indépendance. Des éléments qui façonnent le jeune algérien, comme les coups du sort et les coups de chance de sa vie.



Par sa sensibilité, la beauté de ses images et la profonde humanité de ses personnages, Yasmina Khadra nous fait intimement vivre une magnifique histoire d'amour défendu, dans une Algérie contrastée, vivante et lumineuse que des Français ont regrettée et pleurée, après avoir cru à tort qu'elle resterait leur pays à jamais.

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Le Sel de tous les oublis

La superbe plume de Yasmina Khadra épice sa description de l’Algérie, en 1963, au lendemain de l’indépendance, quand la nomenklatura du FLN met la main sur toutes les richesses du pays et impose sa dictature.



Mais la narration de la déchéance d’Adem Naït-Gacem est déprimante et j’avoue avoir toujours de l’inconfort avec les romans dont le héros est antipathique.



Abandonné par son épouse Dalal, lassée d’un époux aussi exaspérant, notre instituteur sombre dans l’alcoolisme, devient SDF, et part à l’aventure en conservant son port altier, sa morgue méprisante et une misanthropie affligeante qui l’écarte notamment de Mika, nain d’une géante générosité.



Puis Adem est recueilli par un couple de paysans dont l’époux a sauté sur une mine qui l’a gravement mutilé, et qui est harcelé par le préfet local qui rêve voler leur propriété. Adem s’active pour défendre les droits de cette famille et est alors torturé par les nervis du régime, ce qui est tout à son honneur. Mais, victime de ses propres démons, Adem, dès sa libération, se retourne contre ses protégés …



Glauque et désespérant, malgré une écriture classique et magnifique, ce roman m’a donc déçu et va rejoindre rapidement tous mes oublis.
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Les Hirondelles de Kaboul

Yasmina Khadra possède le talent de développer en peu de pages tout le contexte d'une tragédie, celle du peuple afghan, écrasé et privé de toute autonomie par un régime d'une cruauté totale, prétendant fonder toutes les contraintes et tous les interdits qu'il impose sur les préceptes religieux islamistes.



Les femmes sont les victimes permanentes du régime, les hommes n'ont guère mieux à espérer, à ceci près qu'ils sont quasiment tous les persécuteurs des premières.



Le propos de l'auteur est illustré par deux couples qui vivent au quotidien cette terreur, les dialogues aussi bien que les silences sont percutants et traduisent parfaitement les états d'âme des protagonistes.



Quelques personnages satellites viennent donner encore plus de force à cette histoire tragique qui est avant tout celle d'un martyre enduré par les femmes, avec deux grandes héroïnes qui ont conservé une capacité personnelle de décision et d'action, quitte à en payer le prix le plus cher et le plus terrible.



L'installation de l'histoire au coeur d'une chaleur accablante sur Kaboul en renforce la puissance évocatrice, l'ensemble donnant un roman avec une fin superbe, aboutissement inéluctable de l'histoire de chacun.
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Dieu n'habite pas La Havane

Juan del Monte Jonava, 59 ans, surnommé "Don Fuego" est chanteur au Buena Vista Café, jadis Buena Vista Palace, mais rétrogradé au rang de "café" par la révolution castriste. Comme il le déclare, "Chanter, c'est ma vie". Et voilà que Pedro, le directeur lui annonce un soir cette terrible nouvelle : "Le Buena Vista tourne la page, Juan. Une dame de Miami vient de l'acheter dans le cadre de la privatisation décidée par le Parti."

Des travaux vont être engagés sur 6 mois ou davantage. Juan n'en croit pas ses oreilles, lui qui avec sa voix magnifique électrisait les foules, doit aujourd'hui demander à d'anciens amis comme Orimi Anchia de lui donner un coup de pouce, mais il est très difficile pour le crooner qui faisait vibrer les salles et frémir les femmes de retrouver une place dans un concert. Errant et livré à lui-même, c'est alors qu'il va rencontrer une magnifique jeune fille Mayensi qui dit arriver de l'arrière-pays pour trouver du travail à La Havane, ceci sans autorisation, dont il va tomber éperdument amoureux et qui deviendra pour lui une véritable obsession.

Yasmina Khadra nous offre une sorte d'hymne à l'amour, à la musique et à la danse. C'est aussi une réflexion sur le temps qui passe et sur la quête de soi. Tout au long du roman "la perle des Caraïbes" nous envoûte avec son soleil, ses plages, sa musique et ses danses, remèdes à une vie pas toujours facile et dans laquelle la solidarité de la famille et des amis joue un très grand rôle, permettant de faire face et de supporter les épreuves rencontrées.

C'est sous le régime castriste avec Fidel encore en place, que l'auteur place sa fiction. Et c'est une vision, à mon avis, un peu pessimiste, où les révolutions ne remplaceraient une tyrannie que par une autre tyrannie. Or, si tout n'est pas devenu parfait à la chute du dictateur Battista, de grandes choses ont été faites au niveau de l'enseignement, de la culture et de la médecine qui pourraient être prises en modèle. Mais comme chaque fois, il y a des dérives chez les dirigeants et des inégalités apparaissent et se développent.

Restons optimistes et vibrons sur cette musique, cette poésie, ces chansons portées par ce roman et que l'amour gagne !

Dieu n'habite pas La Havane est une lecture plaisante et intéressante mais moins riche et moins dense à mon goût que Les hirondelles de Kaboul du même auteur.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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L'attentat

" on peut tout te prendre ; tes biens, tes plus belles années, l'ensemble de tes joies, et l'ensemble de tes mérites, jusqu'à ta dernière chemise. Il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l'on t'a confisqué."

Une belle journée semblait s'offrir à Amine, semblait seulement car l'impensable est arrivé avec ses gros sabots.

Amine est chirurgien dans un hôpital de Tel-Aviv. Un attentat suicide vient d'avoir lieu dans un restaurant. Les blessés arrivent les uns après les autres, les morts se comptent par dizaines.

Un attentat de plus dans ce conflit israélo palestinien.

Amine d'origine arabe semble être à mille lieues de ces événements sauf que le kamikaze qui s'est fait sauté est Sihem sa femme. Marié depuis quinze ans Amine n'a rien vu venir.

Connaît - on vraiment la personne avec qui l'on vit ?

Amine se pose la question, jour après jour il cherche des réponses que sa femme aurait pu dire, un message à interpréter .

Yasmina Khadra nous emmène avec Amine à travers des territoires occupés à la recherche de la vérité. Une vérité pas toujours facile à accepter quand elle remet en cause ce pourquoi l'on se bat. " la vie d'un homme vaut beaucoup plus qu'un sacrifice, aussi suprême soit-il ".

J'ai hésité avant de lire ce livre, les récents événements de Paris, Nice, Londre ou Bruxelles faisaient pencher la balance du mauvais côté, mais je me suis rappelé ma rencontre avec l'auteur au salon du livre 2016. Je me souviens de son regard bienveillant et surtout sa très belle dédicace, et à ce souvenir la balance a penché de l'autre côté et me voilà en train de rédiger cette critique.

Un beau roman où la douceur de l'écriture de Yasmina Khadra nous rappelle " car la plus grande, la plus juste, la plus noble des causes sur terre est le droit à la vie ".





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Les Vertueux

Lorsque Babaï vient le chercher dans son humble gourbi, Yacine n'a d'autre choix que de suivre l'inquiétant homme de main du caïd. S'il imagine de multiples hypothèses pour expliquer cette convocation soudaine, il ne s'attend pas du tout à ce que l'on propose, à ce qu'on lui impose plutôt, car le choix n'est pas vraiment de mise. Yacine se retrouve ainsi tirailleur dans les tranchées de Verdun, pour remplacer le fils du caïd, réformé. Avec à la clé l'espoir du bonheur pour sa famille lors de son retour.



Trois ans plus tard, les promesses ne sont pas tenues. Sa famille a disparu et sa vie est menacée. Commence pour Yacine un périple éperdu à la recherche des siens.



Voyage au coeur de l'Algérie du début du vingtième siècle, juste avant que ne s'amorce une hostilité générale pour les colons, avec une incursion en France alors que la guerre de 14-18 fait rage. le ton évoque la légende ou le conte des mille et une nuit, d'autant que le héros est constant dans sa probité et sa pureté qui confine parfois à la naïveté. On fréquente les humbles, les démunis, avec quelques figures qui tentent de se sortir de leur condition de miséreux. Pour Yacine, après une période un peu plus faste, le destin le conduira au bagne !



C'est aussi l'occasion, mais loin d'être unique en littérature de partager l'horreur de la guerre et la honte pour un pays d'envoyer en première ligne des recrues qui ne sont rien d'autre que de la chair à canon. Malgré tout, c'est dans cet enfer que se lient de profondes amitiés, qui sauront le jour venu inverser les tendances du destin.





Roman assez classique mais très agréable à lire. On ne peut éprouver qu'une empathie sincère pour le personnage de Yacine balloté au gré de pouvoirs qui le dépassent.



541 pages Mialet Barreau 24 Août 2022

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