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Citations de Yasushi Inoué (415)


Tout ce qui dans la nature frappe mon regard se colore de tristesse quand j'essaie de parler. Depuis le jour où j'ai lu le Journal de Mère, j'ai remarqué que la Nature changeait de couleur plusieurs fois par jour, et qu'elle en change soudainement, comme à l'instant où le soleil disparaît, caché par des nuages. (...)
Le saviez-vous ? En plus des trente couleurs au moins que contient une boîte de peinture, il en existe une, qui est propre à la tristesse et que l'oeil humain peut fort bien percevoir.
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Il semble parfois y avoir, parmi les hommes politiques ou parmi les fonctionnaires, des hommes qui se donnent pour tâche la mise en pratique de la vertu d'humanité . Ils sont peu nombreux, mais tant qu'il en existe ne serait-ce qu'une poignée, on peut garder espoir dans ce monde troublé. p.368
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« Il va me tirer dessus ? » me demandai-je. Bien sûr, le fusil n’était pas chargé, mais il m’intéressait de voir si tu voulais me tuer. Je pris un air indifférent et fermai les yeux.
« Vise t-il mon épaule, mon dos, ou ma nuque ? » pensai-je.

J’attendis impatiemment d’entendre le claquement sec de la gâchette dans la quiétude de la pièce, mais il ne retentit jamais. Si je l’avais entendu, je serais tombé raide, car j’avais envisagé d’agir ainsi si j’avais été la cible chérie de celui qui avait été toute ma vie pendant des années…

A la longue, la patience m’abandonna, et précautionneusement, j’ouvris les yeux afin de te regarder en train de me viser. Je restai ainsi un certain temps. Mais, tout à coup, cette comédie me parut ridicule, et je fis un mouvement. Et quand mon regard se porta vers toi, tu détournas vivement de moi le canon du fusil. Tu te mis à viser les roses alpestres que tu avais rapportés du mont Amagi et qui avaient fleuri cette année pour la première fois, et enfin tu pressas la détente. Pourquoi ne pas avoir tué ta volage épouse ? Je méritais, assez, je pense, à cette époque, d’être abattue. Tu avais clairement l’intention de m’assassiner et pourtant tu n’as pas pressé la détente. […]
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Chacun de nous observait le silence comme si nous prêtions l’oreille à la montée d’une eau qui nous eût cernés. Chaque fois qu’un bâton d’encens était réduit en cendres, nous allions chacun à notre tour, en allumer un autre, plongés dans nos prières, les mains jointes, face à une photographie de Mère.
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quand tu liras ces mots, je ne serai plus.
J'ignore ce que peux être la mort, mais je suis sûre que mes joies, mes peines, mes craintes ne me survivront pas.
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Kosaka, tu te rappelles comme tu aimais ce poème de Duplat* ? Quand tu avais bu, tu le récitais sans arrêt :

"Si un jour je meurs dans la montagne,
C'est à toi mon vieux compagnon de cordée
Que j'adresse ce testament :
Va voir ma mère,
Et dis-lui que je suis mort heureux.
Que je n'ai pas souffert puisque j'étais près d'elle
Dis à mon père que j'étais un homme.
Dis à mon frère que c'est à lui que je passe maintenant le relais.
Dis à ma femme que je lui souhaite de vivre sans moi.
Comme j'ai vécu sans elle.
Dis à mes fils qu'ils trouveront les traces de mes ongles
dans le granit des Etançons.
Et toi mon compagnon :
Prends mon piolet,
Je ne veux pas qu'il meure de honte,
Emporte-le dans quelque belle face
Et cale-le là sur un petit cairn que tu auras fait rien que pour lui."

Kosaka. Moi aussi, selon le souhait de Duplat, je prendrai ton piolet. Pour qu'il ne meure pas de honte. Et je l'emporterai dans cette anfractuosité de rocher où nous avons bivouaqué. Là, je construirai un cairn et je l'y planterai.

*Roger Duplat, alpiniste lyonnais disparu en 1951 dans ka Nanda Nevi en Himalaya. (page 116)
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Comme on voit se refroidir le fer porté au rouge, tu te conduisis d’abord avec froideur et je répondis par une froideur égale ; alors tu accentuas encore ton attitude raide, et, de fil en aiguille, nous avons atteint cet actuel degré de froideur, ce merveilleux esprit de famille, si glacial que l’un et l’autre nous avions souvent l’impression que nos cils étaient raidis par le givre.
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Pratiquer le thé, de jour comme de nuit, pendant l’hiver et le printemps, en imaginant la neige dans son cœur. En été et à l’automne, le pratiquer jusqu’à huit heures du soir, et même plus tard, par un soir de lune. Pratiquer le thé jusqu’après minuit, même si l’on est seul.

p. 53
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“les étreintes, les caresses que t’inspirait ta folle passion m’ont fait connaître, je puis l’affirmer, un bonheur plus grand que celui dont peut rêver tout être au monde”
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"Trois heures et demie. On attaque la face A . Le soleil s'obscurcit, le vent se lève, une tempête de neige se prépare. Difficile de grimper."

"Cinq heures et demie, trop sombre, impossible de continuer. Bivouac en haut de la face A. Découverte providentielle d'un endroit où le bivouac est possible. En dégageant un creux dans la neige avec mon piolet pour nous assurer, je mets au jour un large interstice entre deux roches. Juste la place de s'asseoir pour deux. Nous frappons un point d'ancrage et nous attachons tous les deux avec la corde. Déroulons les tentes-abris au-dessus de nos têtes."

"La tempête de neige fait rage devant nous. Essayons de nous réchauffer en allumant une bougie mais la mèche est mouillée, impossible de l'allumer. Regret de ne pas avoir emporté de briquet. Etat d'extrême fatigue."

Ndl : Je suis subjuguée par cette aventure moi qui n'aime pas la montagne et le froid.

pages 88/89
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Les discussions que Gengis Khan avait avec Yeliu Tchou Tsai [Chinois qui initia G K aux pratiques administratives et aux coutumes de la civilisation chinoise] finissaient toutes par aboutir au même point : que faire pour étendre encore la puissance de l’empire mongol ? La réponse du sage était toujours la même : il fallait brûler constamment d’une intense curiosité à l’égard des civilisations les plus évoluées, à la manière d’un fer chauffé à blanc. Quant à savoir si la prééminence devait être accordée à la culture ou aux armes, cette question ne cessait d’opposer les deux hommes.

pp. 208-209
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« C’est vraiment un beau jardin », remarqua Mitsuko puis elle se tut et se replongea dans sa contemplation.

L’austérité et le dépouillement de ce jardin recouvert de sable blanc, avec juste quelques pierres posées çà et là, ne manquaient pas d’émouvoir le spectateur.
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Je lui fis traverser la pièce en terre battue, puis la grande pièce recouverte de plancher, jusqu’à la salle du fond, dont j’ai fait ma salle de thé. Dans cet espace d’un tatami et demi où il n’y a pas de tokonoma, il n’y a pas non plus de fleurs ni de calligraphie.
« Vu la pauvreté de cette salle, je n’ai encore jamais reçu personne ici.
- Mais non, c’est très bien ! C’est une salle véritablement simple et saine et je suis très flatté d’en être le premier invité ! »
Déjà, dès ce moment-là, je me détendis. La gêne s’était envolée ; c’était un invité parfait : ni trop formel ni trop nonchalant…
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Et l'étincelant fusil de chasse,
Pesant de tout son poids sur le corps solitaire,
Sur l'âme solitaire d'un homme entre deux ages,
Irradie une étrange et sévère beauté,
Qu'il ne montra jamais,
Quand il était pointé contre une créature.
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En plus des trente couleurs au moins que contient une boîte de peinture, il en existe une qui est propre à la tristesse et que l’oeil humain peut fort bien percevoir. P 23
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Sa grosse pipe de marin à la bouche,
Un setter courant devant lui dans l'herbe,
L'homme gravissait à grandes enjambées, en ce début d'hiver,
Le sentier du mont Amagi,
Et la gelée blanche craquait sous ses semelles.
Il avait vingt-cinq cartouches à la ceinture,
Un manteau de cuir, marron foncé,
Une carabine Churchill à canons jumelés ...
Mais d'où venait son indifférence, malgré son arme de blanc et brillant métal,
À ôter la vie à des créatures ?

Fasciné par le large dos du chasseur,
Je regardais, je regardais.

Depuis ce temps-là,
Dans les gares des grandes villes,
Ou bien la nuit dans les quartiers où l'on s'amuse,
Parfois je rêve,
Je voudrais vivre sa vie ...
Paisible, sereine, indifférente.

Par instants change la scène de chasse :
Ce n'est plus le froid début d'hiver sur le mont Amagi,
Mais un lit asséché de torrent, blanc et blême.
Et l'étincelant fusil de chasse,
Pesant de tout son poids sur le corps solitaire,
Sur l'âme solitaire d'un homme entre deux âges,
Irradie une étrange et sévère beauté,
Qu'il ne montra jamais, quand il était pointé contre une créature.
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Parvenu à la fin j'ai eu l'impression d'avoir été brusquement ramené en ce monde difficile, après avoir passé plusieurs jours dans l'univers du rhé.
Il me semble que je devrais réfléchir à quelque chose, il y a forcément quelque chose ! Mais je décide de ne pas y penser ce soir et de dormir.
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Tant que ses pieds touchent le sol, songea-t-il, l'homme peut toujours tenter d'améliorer les choses par son jugement, sa résolution et ses sacrifices.
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Voyez ce que deviennent des troncs d'arbre , à force d'être exposés à la pluie et au vent durant trois ou quatre siècles. Ils en ont vu des choses! Ils ont vu passer les cortèges de daimyos (** seigneurs locaux ou gouverneurs d'une province, inféodés à l'empereur))se rendant à Yedo, le bouleversement du Meiji, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, l'occupation. De sacrés arbres, croyez moi. Penser aux ouragans auxquels ils ont tenu tête a quelque chose d'un peu effrayant. Et malgré tout, les voici toujours debout, et ils ne se sont jamais plaints.
( p.126)
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Il me semble qu'un homme est bien fou de vouloir qu'un autre le comprenne.
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