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Citations de Élisabeth Filhol (60)


Après ce qui n’est que l’illusion d’un répit, qui n’est que le bruit continu de la tempête établi à un niveau anormalement élevé, rendu presque acceptable néanmoins entre deux rafales dans l’attente où l’on est d’une surenchère de sifflements, de grondements, d’un surcroît de violence qui pourrait tout faire céder, dans un changement provisoire de référentiel entre deux rémissions qui n’en sont pas, il se souvient d’elle, il se souvient de ce qui l’intriguait chez elle quand ils se sont rencontrés, qu’il la trouvait singulière, qu’elle n’avait pas grand-chose en commun avec ses consoeurs et que ça lui a plu.
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Elle aime les marges pour ce qu’il y a au milieu. Les marges pour ce qu’elles délimitent. Elle a d’abord travaillé sur les contours, comme quand elle repassait en noir le tracé sur ses dessins, puis s’est préoccupée du centre. Elle s’est concentrée sur les marges dès le début. Plus tard le remplissage, s’attacher au remplissage, mais par ordre de priorité, d’abord aller à l’immédiat, au plus urgent, à ce qu’il peut lui être donné d’éprouver et par où se définir, les bordures, l’enveloppe, l’extérieur du moule par où se voit la forme en creux à laquelle il faudra dans un deuxième temps s’attacher à donner consistance. Mais c’est un travail infiniment lent, une quête sans limite, elle le sait bien. Pendant que certains de ses collègues universitaires fédèrent les énergies, forcent les portes, chassent les financements privés ou les subventions, qu’ils communiquent, interpellent, se démultiplient, alertent sur l’exploitation excessive du Dogger Bank, organisent des séminaires, des symposiums, des expositions à destination du grand public, pendant qu’ils concilient intérêt général et intérêts privés au bénéfice de leurs recherches, qu’ils font alliance avec le diable comme dirait David, qu’ils collaborent avec les industriels et les sociétés d’études, tandis qu’ils font vivre leur laboratoire, qu’ils pilotent leurs équipes, initient des programmes ambitieux, elle Margaret se consacre presque exclusivement aux travaux de recherche, reconnaît le caractère indispensable de leurs actions mais ne participe pas, ou peu, du moins pas à la hauteur de ce qui serait attendu si elle acceptait la direction du laboratoire, ce qu’elle a toujours refusé, quelles que soient ses qualités de chercheuse et la légitimité qui serait la sienne, parce que c’est un autre métier, qu’elle s’écarterait alors de l’essentiel, de ce qu’elle aime faire et qui la structure, un travail de terrain qu’en général en vieillissant on abandonne, pour se consacrer à d’autres missions.
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Ils l’ont vue naître, émerger du néant en mer d’Islande. Ils ont assisté subjugués à son éclosion, nichée au creux de son lit dépressionnaire, engendrée par un air humide subtropical égaré aux frontières de l’océan Arctique. Et maintenant, elle explose, une bombe. Comme dans un film en avance rapide, il n’y avait rien, et elle est là. Plus proche de Xavère que de Xavier dans sa prononciation, avant d’être une catastrophe, Xaver est un bel objet. Justifiant, à l’initiative des météorologues européens, cette distinction d’un nom de baptême. Suffisamment soudaine, imprévisible et spectaculaire pour ça.
Ils l’ont vue surgir au sud-est du Groenland, s’extraire de sa gangue en un temps record, au nez et à la barbe des modèles numériques de prévision dépassés par la rapidité et l’ampleur du phénomène. Ils l’ont vue se lover, s’enrouler dans un mouvement ascendant de convection et accroître son diamètre en accéléré dopée par une chute vertigineuse des pressions à cet endroit ; il n’y avait rien et brutalement elle est là, d’entrée pleinement elle-même et hors norme, à peine au monde et déjà active, en possession de tous ses moyens, la voilà qui s’anime au-dessus de l’Atlantique Nord et crève l’écran, qui s’observe de but en blanc dans une forme aboutie telle Athéna sortie casquée et bottée du crâne de son père ; elle grossit, croît et se développe à une vitesse exponentielle, entame sa course d’ouest en est, s’élargit au fil des heures, en lignes isobares toujours plus nombreuses et serrées, et eux assis derrière leurs écrans traitent, analysent, évaluant à sa juste mesure l’accumulation de paramètres favorables qu’il a fallu, et se préparent au pire.
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Justement,, parlons-en, de cette reconversion totale qu'il nous avait promise, qui signerait pour nous un nouveau départ. Totale ou partielle, on n'a rien vu venir. Quand le premier camion est arrivé d'Allemagne, on l'avait attendu huit semaines.
"On a ouvert les portes, dit Eric, et on a trouvé quoi ? Non pas des palettes de composants, mais des panneaux complets. Sauf erreur sur la marchandise. On s'est renseignés auprès d'Isabelle à la logistique." Aucun bon de commande, le fournisseur inconnu au service achats, concernant ce premier chargement et ceux qui ont suivi, je n'ai rien vu passer, ni Brigitte à la comptabilité. Acheter pour revendre, faire son petit négoce sans trace laissée dans nos comptes, comptabiliser ses affaires plus haut, dans la holding, et y laisser la marge, voilà tout son programme, tout son projet sans nous. Tant que les banques jouent le jeu. Jeter quelques os aux ateliers pour qu'ils s'occupent. Se servir du site comme centre de stockage, en attendant que tout ça périclite un jour.
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Cinq kilomètres. C'est la distance qui sépare la centrale du village --- et réciproquement en cas d'incident. On ne la voyait pas encore, mais on savait qu'elle était là.
[...]
Dans le choix d'un site, tel emplacement plutôt qu'un autre, le cahier des charges des ingénieurs n'a pas changé depuis les années soixante: une ville moyenne située à distance raisonnable d'une grande agglomération, si possible sous le vent de cette agglomération - selon les vents dominants- et non pas l'inverse [...]
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Trois pales d’une hélice ou d’un trèfle à trois feuilles sur un fond de couleur. Signe noir sur fond blanc, zone non réglementée. Sur fond bleu, zone surveillée. Sur fond jaune, vous entrez en zone contrôlée. Les couleurs, on finit par les avoir en tête, le spectre entier, de l’ultraviolet à l’infrarouge, avec une attention particulière pour les couleurs chaudes, la nuit surtout, comme une barre de fer chauffée à blanc qui passe par toutes les nuances du rouge – pour ce qui en est de notre perception à l’oeil nu, limitée. Donc jusque dans nos rêves, sans qu’on y prenne garde, dès les premiers jours du stage d’habilitation quand on découvre la signalétique en vigueur et la logique qu’il y a derrière.
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Les autres, comme moi, ne sont là que pour les trois à cinq semaines que dure un arrêt de tranche, maintenance du réacteur et rechargement en combustible, de mars à octobre les chantiers se succèdent à travers la France et les hommes se déplacent d’un site à l’autre, tous salariés des sociétés prestataires.
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Avant même d’avoir enfilé la tenue, j’ai déjà chaud. Je le savais. Je savais tout ça. Mais le tenir des autres – ce qui s’écrit, ce qu’on en voit, ce qu’ils en disent -, ce n’est pas en faire l’expérience.
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Quand chez d’autres c’est un monologue qui n’en finit pas et ne vaut que par le flux continu qui se répand et soulage celui qui parle, ou alors simplement il s’en régale et celui d’en face qui l’écoute et a la même faim n’a qu’à faire abstinence, quand d’autres font irruption et déversent à vos pieds les tonnes dont ils sont excédentaires, comme devant les grilles de la sous-préfecture, les revendications en moins, quand ils vous parlent et vous pourriez être n’importe quoi de vivant ou non, n’importe quelle surface réfléchissante, ils parleraient pareil, Jean-Yves lui a une façon d’occuper le terrain qui vous soulage de devoir le faire, et en même temps vous interpelle, et bizarrement toujours ce qu’il dit vous concerne, et quand l’intérêt baisse, d’instinct il redresse la barre, il a un savoir-faire pour ça, si bien qu’au final c’est le compagnon idéal des timides, des taiseux, et des jours de blues.
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Ils étaient la toile blanche sur laquelle, par ses récits, elle le projetait vivant
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De l'autre côté de ce rempart, censé lui faire obstacle, la mer du Nord . Ce qu'elle est vraiment, ce que tout le monde savait autrefois, ce dont elle est capable, qui s'en souvient? Un jour comme aujourd'hui, on va la voir. On l'observe du sommet de la dune, on la prend de haut, comme un lion en cage, on la regarde sans peur des conséquences, avec juste un frisson de jouissance qui est tout ce qui reste de la crainte séculaire qu'elle inspirait.
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Là où il n'y avait à marée basse que du sable et de la vase, du jour au lendemain on se prend les pieds dans les racines de jeunes troncs brisés, ou d'arbres parvenus l'âge adulte abattus mécaniquement on dirait, avec un plan de coupe poli et soyeux au contact, et les anneaux de croissance lisibles sous la couleur anthracite qui uniformise le paysage.
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L’intuition de l’activité, de la vitalité de l’entreprise, on l’a tous. Pas toujours la valeur absolue des chiffres, mais la tendance, l’intuition que l’activité augmente ou diminue, on l’a. Parfois davantage qu’une intuition quand les stocks de produits finis s’accumulent, ou à l’autre bout du temps de travail annualisé, des semaines de quarante-cinq heures, entre ces deux extrêmes, toute une palette d’appréciations quant au volume et à la qualité du chiffre d’affaires dont chacun à son poste se construit empiriquement une représentation avec ce bout de réel dont il dispose, et tout ça circule, pas seulement les flux de matières. Mais quand du jour au lendemain, un tiers de vos produits sont fabriqués ailleurs, globalement comment être sûrs que les affaires sont bonnes ou mauvaises, aussi bonnes ou mauvaises qu’on vous le dit ? Et quand le ciel s’obscurcit, que la menace se précise, finalement que les chiffres tombent qui justifient à leurs yeux la fermeture du site, comment croire à ce qu’ils vous racontent, à ce qu’ils nous ont rapporté de nos comptes après clôture, sachant qu’on en sait juste assez, pour savoir qu’on peut faire dire aux comptes à peu près n’importe quoi ?
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Mettre en place ce qui, contre toute attente, n’existe pas encore, une surveillance complète et centralisée de tout le bassin, comme les pays riverains le font sur la partie terrestre du territoire. Voilà ce qu’il voudrait. Voir lancer un grand projet de coopération et s’en faire le promoteur. Quand des données existent mais en ordre dispersé, quand tout reste encore à construire pour un quadrillage serré par les sismographes du sous-sol de la mer du Nord, une mise en commun et un partage des connaissances; puisque la Nature a ses propres lois, que le pire adviendra tôt ou tard, qu’on puisse au moins le voir venir et s’y préparer.
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Katia est sortie, elle va d'un groupe à l'autre et distribue des tracts avec au recto un compte-rendu de la réunion d'hier. Quelques minutes plus tard, elle fume une cigarette assise au milieu de ses copines qui toutes les six, à l'exception de Gaëlle, ont rejoint l'effectif de la Stecma dans l'année qui a suivi leur licenciement : trois à la production, une à la comptabilité et une aux expéditions. Elles sont un petit groupe, les filles perdues d'Éram, lâchées fin 2001, abandonnées en rase campagne, toute une main-d'oeuvre féminine spécialisée, avec pour seule perspective de reconversion et horizon de reclassement, l'agroalimentaire ; et spécialement l'usine Socovipe à dix degrés d'abattage et de conditionnement de la viande, dix degrés d'un bout à l'autre de la chaîne et on empile les pulls sous la blouse quelle que soit la saison ; ou les plats cuisinés. Katia en porte-étendard, désignée volontaire, toutes ces voix de femmes qui la poussent et l'encouragent, et les fantômes de Bois Ii derrière elles, pour se venger de ce qui a été subi six ans plus tôt, d'autant d'impuissance, marche à la tête de la grande armée.
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D'un autre côté, allez dire à ceux qui vont rester que ce n'est pas mieux que rien, un plan de continuation, même imparfait, même si le juge ne validait la reprise que d'un salarié sur quatre. L'idée chez lui, que certains s'accrochent déjà à cette perspective et mesurent leurs chances. Diviser pour régner.
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Qui va prendre sur lui de se lever pour aller l'annoncer aux autres ? Dehors, pour ceux qui se voyaient encore un avenir, les cinq dernières minutes d'insouciance. La vie d'avant, dans l'ignorance de la fermeture, la vie d'après, entre les deux une zone ténue, même nous qui avons l'information de première main, on n'est pas encore de plain-pied dans l'après, sur cette bande de terre étroite, on s'y tient encore. Le monde comme il va dehors, comme il continue à aller, comme il continuera bientôt sans nous.
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Il fait nuit. Derrière les parois de la caravane, le vent souffle de l’ouest et traverse les peupliers plantés en bordure du terrain. Rien ne semble devoir troubler le calme. […] Jean-Yves a sorti sa bière de réserve. On est assis sur la banquette, rideaux tirés. Il parle. Ça fait du bien. Il a une présence, quand il parle, qui emporte l’adhésion. Il n’y a rien d’autre à faire qu’à l’écouter, à s’intéresser, à y mettre son grain de sel de temps en temps, mais ça n’est pas obligatoire, c’est comme on veut, comme on le sent, la conversation il l’entretient très bien tout seul. Je tire profit de la situation, de cet élan qu’il communique aux autres, rien qu’à l’entendre, à le voir agir, par simple contact, come les surfaces d’échange primaire-secondaire, dans le respect et l’étanchéité des circuits, qui vous remet sur pied et vous redonne envie d’entreprendre. Même si après coup, hors de ce champ d’énergie, l’effet se dissipe, c’est toujours ça de pris, ce moment-là, dans l’odeur de viande qui remplit l’habitacle, l’envie de faire et la faim qui va avec. Le vent souffle dehors, des images muettes défilent sur l’écran. Là-dessus, la voix de Jean-Yves prend toute sa place, à sa mesure, puissante, chaleureuse, sans risque pour moi de devoir combler les silences. J’aime l’écouter, le regarder, ça me repose. Quand chez d’autres c’est un monologue qui n’en finit pas et ne vaut que par le flux continu qui se répand et soulage celui qui parle, ou alors simplement il s’en régale et celui d’en face qui l’écoute et a la même faim n’a qu’à faire abstinence, quand d’autres font irruption et déversent à vos pieds les tonnes dont ils sont excédentaires, comme devant les grilles de la sous-préfecture, les revendications en moins, quand ils vous parlent et vous pourriez être n’importe quoi de vivant ou non, n’importe quelle surface réfléchissante, ils parleraient pareil, Jean-Yves lui a une façon d’occuper le terrain qui vous soulage de devoir le faire, et en même temps vous interpelle et bizarrement toujours ce qu’il dit vous concerne, et quand l’intérêt baisse, d’instinct il redresse la barre, il a un savoir-faire pour ça, si bien qu’au final c’est le compagnon idéal des timides, des taiseux, et des jours de blues.
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On est un collectif, soudés. Des hommes et des femmes soudés entre eux, résolus, combatifs, depuis trois semaines que dure le conflit. Rassemblés au milieu de la cour, on l’attend. Dans moins de deux heures, il franchira le portail au volant de son 4 x 4 Mercedes noir. Alors les gars, derrière lui, refermeront les grilles marquées du monogramme FL des Forges du Lignon et l’année 1901 date de la construction de l’usine qui a changé combien de fois d’actionnaires et d’activité depuis ? La dernière fois, en décembre 2005, à deux doigts d’une liquidation, je m’en souviens. On était tous là, quatre-vingt-dix personnes, notre effectif au complet promis à la casse comme les murs. Alors forcément, quand Mangin est arrivé, on y a cru.
Quand il a traversé la salle encadré par les deux représentants canadiens d’Alcan venus nous annoncer la signature d’un protocole, accord de cession de leur point de vue à eux, de reprise de son point de vue à lui Mangin, et nous au milieu, personne à l’époque ne connaissait son nom. Je peux témoigner de l’effet que produit quelqu’un comme Mangin sur un effectif qui s’attendait au pire, n’importe quel repreneur de la stature de Mangin, et Dieu sait si au premier abord il en impose, qui se propose de vous racheter et de préserver le site, à deux mois d’une liquidation programmée. On avait aligné trois tables. Ils se sont assis côte à côte, discrètement en anglais pour les dernières mises au point, face à un parterre de chaises. Leur avocat à gauche, Ferguson au milieu. Mangin à droite dépassait tout le monde d’une demi-tête. La salle s’est remplie. Nous les délégués du personnel, titulaires et suppléants, pas obligatoirement au premier rang comme des bons élèves, et dans une discipline assez éloignée des habitudes anglo-saxonnes. Je voyais bien dans l’oeil bleu de Ferguson qu’il désespérait de pouvoir s’y faire un jour, en France, au bazar ambiant de n’importe quelle réunion de travail, même les réunions cadres à Paris ou Saint-Jean-de-Maurienne. En finir au plus vite et rentrer chez lui à Montréal, retrouver ses marques, le quartier des affaires, sa manière à lui, normée, nord-américaine, de faire des affaires. C’était bien parti. Bois II, un site parmi d’autres. Aller et retour Paris-province dans la journée. Quant à nous placer sur une carte même approximativement, aucun des trois n’en aurait été capable, Mangin pas plus qu’un autre, qui ne voyait dans l’Ouest de la France, plus précisément le Nord-Ouest, qu’une tache blanche, avec une ligne de côte et deux ou trois villes phares sur cette côte, Rennes au milieu, et c’est tout.
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Des boues noires en dépôt dans des eaux peu profondes par quarante degrés de latitude sud : l’aventure Bois II commence là, au fond de la mer ordovicienne. Dans la mer nagent des trilobites. À la surface et dans le ciel, rien. Rien de vivant. Un grand silence règne sur la Terre. Aucun bruit animal, aucun déplacement, pas même le bruit du vent dans le feuillage des arbres, ni arbres ni feuilles, ni palmes à quinze ou vingt mètres de haut des fougères arborescentes, rien d’organique, seulement des roches ou du sable à perte de vue, et des cours d’eau. Le vent souffle du sud et balaie les terres émergées contenues presque entièrement dans un seul hémisphère. Tandis qu’au nord, des vagues énormes tournent, elles tournent en boucle et sans fin, et la Terre sur elle-même en moins de vingt-deux heures.
Une ligne sépare les eaux sombres du nord des eaux chaudes du sud, quand la vie est au sud et qu’au nord ne peuplent l’océan que les corps mous des céphalopodes et des bancs de méduses, la vie dans les récifs et les prairies sous-marines mais rien hors de l’eau, pourtant on respire, il y a tout ce qu’il faut pour ça, ni plus ni moins qu’au sommet du Mont-Blanc pour la composition de l’air, mais personne pour en profiter et pas de Mont-Blanc, de l’oxygène en pure perte qui attaque les métaux dans la roche, et c’est tout un panel de couleurs à la surface de la Terre du rouge au brun, des jaunes, des verts olive. Le monde d’avant. D’avant que l’on se pose la question à Bois II de l’âge de l’ardoise et du minerai de fer, et en quoi les trilobites peuvent aider à la datation et à comprendre comment ces gisements se sont formés.
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