On s'éloigne franchement de mes lectures habituelles avec cet essai. J'ai plutôt tendance à me plonger dans des romans aux univers alternatifs fantastiques pour fuir une réalité bien trop complexe et, disons-le tout net : globalement pessimiste. Les problèmes économiques, géo-politiques et, surtout, environnementaux pèsent lourd sur le moral des troupes, et je ne suis pas la dernière à être frappée d'angoisse climatique. C'est donc tout naturellement que j'ai eu envie de trouver dans ce livre un peu de réconfort dans ce monde de brutes.
J'ai lu ce livre en pensant très fort à ma meilleure amie, de plus en plus touchée par l'état d'alerte perpétuel de notre génération, et à mon petit frère, avec qui je parlais dernièrement de la si sentencieuse Horloge de l'Apocalypse en tentant de le convaincre que les scientifiques ne peuvent sans doute tout prédire SAUF l'imprévisibilité. Comme la réapparition d'une espèce disparue par exemple.
La préface de
Yann Arthus-Bertrand offre une belle entrée en matière à cet essai qui se veut résolument – mais raisonnablement – optimiste. Pour nous informer, plus que nous convaincre, que les bonnes nouvelles fleurissent encore sous le terreau du pessimisme médiatique,
Sophie Chabanel a fait d'amples recherches, collecté des tas de données, et rencontré les artisans du changement pour le bon. Parce que, oui : des bonnes nouvelles, croyez-le ou non, il y en a. Et elles font chaud au coeur.
J'ai pris beaucoup de temps pour le lire car il foisonne de données (vérifiées et vérifiables, comme en attestent les multiples notes compilées en fin d'ouvrage). J'ai parfois un peu galéré à accrocher aux explications trop chiffrées, comme par exemple pour évoquer la première zone à très faibles émissions au monde à... Londres, ou encore le boom du vélo en France suite à la crise sanitaire. le chapitre sur la gestion plus durable du plastique, qui connaît aussi de très belles avancées partout dans le monde, s'est révélé lui aussi un peu fastidieux mais, au détour des données, il y a toujours l'illustration de réussites très motivantes.
J'ai été plus sensible à l'essor de l'agroforesterie, qui fait des émules, à la belle histoire des abeilles au secours des éléphants, du modèle méditerranéen qui poursuit son accompagnement tangible de l'écosystème côtier (qui se porte bien !) ou encore au chapitre qui revient sur la révolution climatique induite par Schwarzy en Californie.
J'ai beaucoup aimé la structure du livre, découpé en dossiers, agrémentés d'entretiens avec les spécialistes, et toujours résumé en fin de chapitre avec les points forts à retenir.
Par les temps qui courent, l'initiative de
Sophie Chabanel de regonfler le moral des troupes à travers ce bel état des lieux des actions déjà engagées en faveur de la planète se doit d'être largement mise en avant. Car il vient clairement en contre-pied de la tendance alarmiste entretenue par la majorité des médias. Les bonnes nouvelles, c'est plus galvanisants mais moins vendeur que le catastrophisme apparemment. Pourtant, plutôt que de persuader le monde qu'il est déjà foutu – ce qui revient peu ou prou à dire : «autant finir de tout péter, les gars, de toute façon c'est plié» – il devient tout aussi urgent d'agir que de montrer à tous que les résultats obtenus et à venir dépassent souvent les prévisions escomptées. Les gens dont il est question dans ce livre ont accompli d'authentiques petits miracles. En gardant à l'esprit qu'avec juste un petit coup de pouce, la nature démontre d'elle-même une force de résilience bien supérieure à la notre.
Bonnes nouvelles de la planète est à mettre entre toutes les mains – enfin, peut-être pas celles des climatosceptiques ! Parce que les choses vont bien, par endroits, par moments. Et elles continueront d'aller mieux, tant que nous refuserons de baisser les bras.
Je remercie Babelio et les éditions le Pommier pour l'envoi de ce livre qui met du baume au coeur !