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EAN : 9782246747918
150 pages
Grasset (13/11/2008)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Théâtre de qualité par un auteur à l'affiche dans les années 70 et 80 (Monsieur Klebs et Rosalie, Du vent dans les branches de sassafras joué par Jean Marais) et qui reste toujours à la mode. Ses pièces, dans la mouvance du surréalisme, sont parfois qualifiées de "drôles et grinçantes". Celles qui sont réunies dans ce recueil toucheront un large public.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Théâtre de qualité par un auteur à l'affiche dans les années 70 et 80 (Monsieur Klebs et Rosalie, du vent dans les branches de sassafras joué par Jean Marais) et qui reste toujours à la mode. Ses pièces, dans la mouvance du surréalisme, sont parfois qualifiées de "drôles et grinçantes". Celles qui sont réunies dans ce recueil toucheront un large public.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation


MADAME DE CRAMPON. -C'est-à-dire... évidemment, on ne sait jamais. (Très vite.) Pierre qui roule n'amasse pas mousse. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras ... Brebis qui bêle perd sa goulée. Parlez-moi encore de Victor, ce cher Victor. La première fois que je l'ai rencontré, c'était à l'enterrement de votre grand-mère... (Joyeuse.) Vous vous souvenez de l'enterrement de votre grand-mère ? C'était le bon temps !

JULIE. - Je me souviens... C'est lui qui l'a tuée.

MADAME DE CRAMPON. – Hein ?

JULIE. - Remarquez, à partir d'un certain âge, il est indécent de ne pas mourir. Non seulement indécent, mais immoral.

MADAME DE CRAMPON, terrorisée. - Très juste.

JULIE. - Vous voulez que je vous raconte l'histoire ?

MADAME DE CRAMPON. - Je crains qu'il ne se fasse tard... On bavarde, on bavarde, les heures tournent...

JULIE. - Ma grand-mère, comme beau-coup de vieillards, adorait les confitures. La gelée de groseille surtout.

MADAME DE CRAMPON. - La gelée de groseille.

JULIE. - Elle aurait vendu son âme pour un seul pot. Un dimanche d'avril, nous étions en famille et remarquâmes que Victor s'était approché de son oreille en lui glissant quelques mots dans le tuyau... Dix minutes plus tard leurs deux places se trouvaient vides...

MADAME DE CRAMPON, se tenant le cœur, respirant mal. - Mon cœur me lâche. Je sens mon cœur qui me lâche.

JULlE. - Où pouvaient-ils être ?

MADAME DE CRAMPON, faisant un grand effort. - Oui, où pouvaient-ils être ?

JULIE. - Dans la cave... Victor l'avait coincée entre deux pots de confiture et avait abusé d'elle !... Lorsque nous arrivâmes, trop tard, elle était morte !

MADAME DE CRAMPON, dans un murmure. – Morte !

JULIE. - Comme quoi la gourmandise est toujours punie... Naturellement, motus. Cha-cun fit comme s'il n'avait rien vu. Dans notre famille, nous sommes très chatouilleux sur l'honneur. Vous savez que Victor avait la rosette?

MADAME DE CRAMPON, dans un demi-murmure. – Morte !
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JULIE. - Je fais semblant d'être, mais ce faisant je trompe l'univers, je trompe le plus petit brin d'herbe, le moindre bourgeon, le moindre têtard ... Je me trompe moi-même et je trompe Victor! [...]

JULIE, (se relevant.) - Ce corps inutile, ce corps inutile qui singe les gestes des ',vivants n'est plus qu'une terrible vacuité incapable de donner réalité à la plénitude... Veuve! Je suis veuve!

MADAME DE CRAMPON. - Ah! vous êtes veuve! Je me disais aussi...

JULIE. -Comme... Comment exister? ... Je me sens de plus en plus contaminée par mon apparence. [.....................................]

LE DÉFUNT
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JULIE : Il aimait tant les oiseaux, Victor ... La première fois qu'il viola une petite fille, je lui ai demandé, Victor, pourquoi as-tu fait cela? Vous ne savez pas ce qu'il m'a répondu?

MADAME DE CRAMPON (suffoquée.) : Ma foi non!

JULIE : Parce qu'elle ressemblait à un petit oiseau. C'était un poète.

LE DÉFUNT
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Chaque matin, l'astre, déjouant vos embûches, ne revient-il point trouer l'Est de son visage radieux ? ... Les saisons n'obéissent-elles point régulièrement aux prunes, aux poires et aux abricots ? L'abricot ne se répète-t-il pas à des milliers d'exemplaires ? La femme finit-elle jamais de se conjuguer à l'homme ? L'homme se rassasie-t-il d'un seul mot ? La sauterelle d'un seul saut ? ... Sire, après le dimanche viennent des jours en i qui ne sont que prétextes en i pour enfanter un autre dimanche ! Dieu, chaque seconde, expire sa création pour l'aspirer de nouveau et l'expirer derechef. La mer se retire là où elle peut et revient là où il faut. Le cygne chante quand il doit mourir et meurt quand il doit chanter. Dès l'aube, le poète se rue sur la page blanche, laquelle, au crépuscule, se rue sur le poète noir. Les villes font les trottoirs, les trottoirs font les filles de joie, et les filles de joie refont les trottoirs ! ... Répétition ! Répétition ! Sacrée répétition !
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Vidéo de René de Obaldia
© Photographie de Louis Monier. “Genousie”, de René de Obaldia. Première diffusion le 29 décembre 1957 sur les ondes de la Radiodiffusion Française. Réalisation Alain Trutat. « Le pire des malentendus vient peut-être de ce que nous parlons la même langue. » La Genousie est un pays imaginaire d’où vient la splendide nouvelle femme du célèbre Hassingor, écrivain. Elle ne parle presque que le genousien, ce qui est évidemment est propice aux malentendus et aux fantasmes les plus variés… Cette comédie est la première pièce de théâtre de René de Obaldia. Elle fut créée à la radio en 1957.
Avec : Maurice Escande (Hassingor), Jean Marie Serreau (Dr de Suff), Ludmilla Hols (Mme de Suff), Sophie Mallet (Mme Jonathan), Michel Etcheverry (Jonathan), André Thorent (le professeur Vivier), Jacques Hilling (le domestique), Jacques Dufilho, (le fantôme), Mildred Clary (guitare), Silvia Monfort (Irène Hassingor), Pierre Pernet (Christian Garcia), Madeleine Lambert (madame de Tubéreuse)
Thèmes : Création Radiophonique| Théâtre| Grands Classiques| France Culture| Genousie| René de Obaldia
Source : France Culture
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