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EAN : 9782020336253
160 pages
Seuil (18/02/1998)
3.85/5   382 notes
Résumé :
Après avoir lu ce livre, mon éditeur, ma sœur et ma femme me demandent pourquoi l’aubergiste Gilberte a la tête enfermée dans un sac en plastique, au moment où son corps pendu est découvert dans le cellier. Je réponds que je n’en sais rien. Peut-être s’agit-il d’un ultime geste de coquetterie assez compréhensible de la part d’une femme qu’on devine accorte mais pudique et qui aurait jugé inconvenant de montrer une langue pendante au premier découvreur de cadavre ven... >Voir plus
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Avertissement !! Ne portez surtout aucune substance liquide à votre bouche durant la lecture de ce roman sous peine d'éclabousser monsieur Pierre Desproges dans un fou rire que vous ne pourriez contenir. À bon entendeur, vous voilà prévenus.

Bien installée dans mon canapé, j'ai bien manqué m'étouffer en sirotant une gorgée de thé, ne m'attendant nullement à rire à gorge déployée à chaque ligne de ce truculent roman. Oui oui, chaque ligne est rocambolesque, intelligemment humoristique, désopilant, un vrai bon moment littéraire et d'humour !

Des femmes qui tombent, c'est en effet ce qu'il va se passer dans ces 155 pages, elles tombent comme des mouches les pauvres, mortes, et toujours un foutu moustique qui vient narguer ces dentelières avachies dans l'éternité. L'enquête peut commencer. Autour de ces mortes groupillent des acolytes haut en couleur, pas un pour relever le niveau de l'autre, si ce n'est le vaillant et inspiré Pierre Desproges à l'affût de réflexions aussi retournantes qu'intelligentes.
Une précision littéraire alléchante, un phrasé impeccable, et une belle parodie loufoque et absurde de nos amis les Hommes mais toujours sincère à vous retourner le coeur comme une bonne crêpe humoristique et salutaire.

Je me lève et j'applaudis ! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ri autant et passé un aussi bon moment !

Si vous êtes sensible à l'humour intelligent, aux mots impeccables, aux notes semi absurdes semi réalistes, ne vous privez surtout pas. Ce roman devrait faire le tour de la terre, il rendrait les gens un peu moins sérieux et un peu moins moroses ! Et puis, le rire y'a rien de mieux !
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Aaaaaaaaaah ! (long cri de….. »rage…. ô désespoir, ô cellulite ennemie »…..faut que je change la citation, pour éviter que Racine me colle un procès pour plagiat. Celui de Laurent Baffie me suffit – voir ma critique sur les « 500 questions que personne ne se pose »).

Aaaaaah ! Disais-je. Toujours pas fichue de faire une critique en bonne et due forme, m'en vais donc apostropher (accent-circonflêxer, virguler, paragrapher, pointer, point-virguler…) tout le monde.

Comme vous l'aurez remarqué (ou pas) je suis de mauvais poil (en bonne portugaise, avec moustache et genoux touffus inclus). Je suis de mauvaise humeur et j'en veux à la terre entière.

D'abord, j'en veux à Mr. Desproges : avec un tel talent, avec une telle verve, avec une telle éloquence, on n'a pas idée de passer de vie à trépas si tôt. Oui, Mr. Desproges. Si vous aviez vécu plus longtemps, nous aurions eu droit à la lecture de beaucoup plus de vos romans, truculents, mordants, dérangeants, piquants, amusants, cinglants, piquants et d'autres choses se terminant par « ants ». Quand on domine le français, l'humour (noir, bleu, blanc et rouge, allons enfants de la patri-i-eu, le jour de gloire est arrivé…) de telle sorte et bien on n'a pas le droit d'être mort, comme ça, sans prévenir !!!

J'ai plongé dans cette (certes) courte histoire comme on plonge dans une bonne blague sans savoir du tout à quoi m'attendre. Et si l'ambiance commence comme un petit roman policier champêtre, où je pensais retrouver le frère jumeau du gendarme (sans les Gendarmettes), j'ai vite eu l'impression qu'un barman alcoolisé avait mis dans un shaker « le parfum » de Sunskind (et Tom Tykwer, pour le film) et « La soupe aux choux » de Fallet (re- et Jean Halain, pour le film), agitant le tout, pour nous donner une intrigue époustouflante de drôlerie, avec bon mot à chaque virgule, situations cocasses à chaque ligne, critique acerbe à chaque paragraphe. Comme je me suis marré. J'ai même peur d'en avoir manquée quelques-unes, tellement elles sont nombreuses, ses galéjades.

Mais je reste de mauvaise humeur…

J'en veux aussi au temps qui passe trop vite et qui ne me laisse pas lire autant que je le voudrais. À quand les journées de 48 heures ? Pour que je puisse lire tous mes livres et tout mon Babélio !

Et puis j'en veux aussi á Babelio. Oui-oui (mais pas au Pays des Jouets), oui-oui (affirmatif) parce que ça devient addictif, Babelio…et je ne m'en passe plus de Babelio et je lis Babelio et je bois Babelio et je me drogue au Babélio et les journées même de 48 heures ne suffiraient plus…

Bref…Je boude et je râle et je ronchonne. Je bougonne et je marmonne et je grommèle

Mais finalement, aujourd'hui, là, tout de suite, il n'y a qu'une personne á qui je n'en veux pas et que je remercie, au contraire, du fond du coeur. C'est une babélienne…je pense qu'elle se reconnaitra et me comprendra….

…..le mystère plââââââne…….
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Ce polar déjanté est un véritable délice!
Des pages saupoudrée largement d'un bon poil à gratter, emmènent ce récit alerte dont le personnage central est un médecin alcoolique et désabusé.
Pierre Desproges déploie dans Des femmes qui tombent, un art du verbe et de la rosserie assez consommé. Il y a, là-dedans, un mélange de Jean Yanne, de Cavanna et de Jean-Bernard Pouy, avec un zeste de Siniac. le cocktail est aussi détonnant qu'hilarant.
Desproges ne craint pas d'accumuler les cadavres féminins (108 quand même), dans un grand-guignol jouissif et provincial.
Cérillac, patelin endormi entre ennui, alcool et lieux communs va se voir propulsé sous les feux de l'actualité nationale avec une enquête policière qui piétine et s'enlise et les autorités qui tentent de rassurer le populo.
Cette débauche de morts et d'humour noir n'empêche ni la tendresse ni la douleur et le chagrin de sourdre à travers le portrait du fils handicapé de Catherine ou de souvenirs amoureux.
Desproges sait rester, comme le funambule de l'humour qu'il est, à l'équilibre, sans tomber dans le vulgaire ou le pathos.
Un art subtil, transposé de la scène vers le roman, et l'on regrette la disparition prématurée d'un magicien.
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Que j'ai aimé ce roman ! On reconnaît la verve, le mordant, l'irrespect de Desproges dans ce texte. On lit aussi toute la poésie et la sensibilité de l'homme, qu'il cache sous des réparties et descriptions, parfois cruelles et brillantes, qui m'ont fait éclater de rire. Il aimait son prochain dans toute son imperfection, selon moi, même les cons (si si).
Dans quelle catégorie classer ce livre ? thriller, science fiction... ah ah, vous n'arrivez pas à l'imaginer dans ces registres.
Pour ce qui me concerne, je le prends comme un coup de pied aux fesses que je relirais pieusement le jour ou je ne saurais plus rire de tout.
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Ce roman m'a fait penser à La soupe aux choux. C'est le médecin alcoolique de cette bourgade du Limousin qui constate le décès de la vieille mercière. Une autre femme meurt, puis encore une autre et encore... Que des femmes. Bizarre, chaque fois il y a un moustique. Zzzz Une bonne petite détente de polar acidulé aux expressions de Desproges.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Après avoir lu ce livre, mon éditeur, ma sœur et ma femme me demandent pourquoi l’aubergiste Gilberte a la tête enfermée dans un sac en plastique, au moment où son corps pendu est découvert dans le cellier. Je réponds que je n’en sais rien. Peut-être s’agit-il d’un ultime geste de coquetterie assez compréhensible de la part d’une femme qu’on devine accorte mais pudique et qui aurait jugé inconvenant de montrer une langue pendante au premier découvreur de cadavre venu ?
Mais peut-être pas.
C’est un mystère.
Il faut parfois laisser traîner des mystères à la sortie des livres.
Aux derniers chants de l’Odyssée, qui célèbre le retour à Ithaque, l’auteur n’évite-t-il pas, et avec quelle délicatesse, de s’étendre sur la surprise d’Ulysse décelant une odeur d’after-shave au fond du lit conjugal enfin retrouvé ?
Le lecteur aura compris que ce livre, « Des femmes qui tombent », est en réalité un humble mais profond hommage rendu à Homère et à sa cécité.

L’auteur



[ Texte de quatrième de couverture, éditions Seuil 1985 et Point-Virgule 1989, injustement absent des rééditions suivantes... ]

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Un sourire imbécile de Joconde allumée lui barait le groin en permanence, sauf à la fin des têtées où il arborait le faciès borné d'un aïeul de banquet hébété par une béarnaise au-dessus de ses forces. Dire qu'il répondait au nom de Christian serait un peu exagéré, dans la mesure où il était sourd comme peu de pots, et, de toute façon trop encotonné dans son cortex pour discerner un mot chrétien d'une corne de brume.
...
Bref, le fruit des amours de Jacques et Catherine Rouchon était confit.
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Pour peu que son gosse se coince l’auriculaire dans le pédalier de son tricycle, le plus fervent partisan de l’aide au tiers monde oubliera de partir soigner les petits affamés pour filer toutes affaires restantes à la pharmacie du coin, en vertu d’une loi sacrée de l’espèce qui veut que la sauvegarde d’un petit doigt gras familier relègue aux calendes celle de mille ventres creux plus lointain.
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Catherine pensait : J'ai faim d'amour.
- On n'a jamais autant faim qu'en revenant des cimetières, dit-elle très bas. Et, souvent, les plus sincèrement tristes sont les plus affamés. Ce n'est obscène qu'aux imbéciles. C'est l'instinct de survie qui pousse au buffet...
Elle caressa les cheveux d'Alain. Frôlement subtil de tendresse aigüe. La main à peine. Rassurer l'enfant fautif.
Et lui regardait cette femme farouche qui parlait de mort et d'amour en bandant du bout des seins. Une formidable envie jumelle le jeta contre elle. Elle dit :
- Baise-moi. Je suis malheureuse.
Ils mélangèrent leurs chagrins et leurs salives et se prirent farouchement. Elle cria sous lui, le poussant aux fesses avec la frénésie calculée des jouisseurs intégraux qui baisent à mort pour s'envoyer au ciel.
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- Les jeunes journalistes ne respectent plus les mots. Ce type écrit que l’infirmier violait les mortes. Violer, c’est imposer par la contrainte. On ne contraint pas un macchabée.

Jacques se prit à aimer cet homme archaïque dont l’ardeur linguistique donquichottesque lui paraissait poétique à force de désuétude. Au bord de la guerre des étoiles et de la mort à neutrons, il lui semblait émouvant qu’un homme encore fut prêt à prendre les armes pour défendre un accord de syntaxe.
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Vidéo de Pierre Desproges
Pierre Desproges : La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute (France Culture / Samedi noir). Photographie : Pierre Desproges • Crédits : Archives du 7eme Art - AFP. Diffusion sur France Culture le 9 mars 2010. Cela fait 30 que Pierre Desproges nous a quitté, c'était l'occasion de réécouter ses textes. Réalisation : Myron Meerson. Mise en scène d’Alain Lenglet de la Comédie-Française et de Marc Fayet. Avec Christian Gonon de la Comédie-Française. Musique de Jérôme Destours. Reprise en studio du spectacle joué en mai 2010 au Théâtre du Vieux-Colombier. « De vrais sketches avec des vrais morceaux de bravoure entiers reliés entre eux par une bassesse d’inspiration qui volera au-dessous de la ceinture du moindre nain […] » annonçait Desproges en 1986. Avec ce spectacle, Christian Gonon prolonge les salves tirées par Desproges contre la médiocrité humaine. Extraits des “Chroniques de la haine ordinaire” sur France Inter, de “La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède” sur France 3 et de son livre “Vivons heureux en attendant la mort”, aucun des textes choisis ne fut conçu pour la scène. Sauf un, resté inédit, la mort l’ayant finalement pris par surprise.
Prise de son / montage / mixage : Julien Doumenc et Antoine Viossat. Mise en onde : Maya Boquet
Source : France Culture
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