Résumé : Nous sommes sur Proxima. Les humanoïdes sont améliorés grâce aux nanotechnologies, des puces implantées dans le cerveau qui favorisent le renforcement du système neurologique, des membres bioniques, une hyper connectivité qui permet de transmettre les données par voie télépathique, la durée de vie s'est extraordinairement allongée et les robots se chargent de la moindre tâche à effectuer.
Dans ce monde idyllique, grâce à l'harmonisation synaptique, chaque Amélioré dispose de données identiques, ce qui conduit à une introversion puisque chacun dispose des mêmes savoirs. le cerveau est programmé pour éviter tout débordement, et envoie les influx nécessaires pour y remédier, toutes les émotions fortes sont bannies et corrigées. le libre arbitre de chacun n'est qu'illusoire.
Les D-Konnectés ont refusé toutes ces améliorations, ils ne sont donc pas améliorés, ne disposent pas de puces connectées et ne sont pas branchés au réseau synaptique.
Bellios, le grand maître du jeu qui manipule la population, s'occupe du système de données et semble rendre des comptes aux membres du Conseil et aux Six, les êtres les plus puissants de Proxima.
Mais quel jeu joue réellement Bellios ?
Mon avis : Surprise ! Ce n'est pas un livre, c'est une oeuvre d'art ! Un roman avec des illustrations accompagné d'un album musical (les passages mis en musique sont signalés par un symbole).
Dans cette société hyperconnectée, super robotisée, il n'y a plus grand-chose à faire et l'ennui guette souvent. L'espérance de vie a bondi mais dans le même temps, la natalité a chuté et les ressources deviennent insuffisantes.
Les habitants sont améliorés, réparés et reprogrammés en cas de besoin, il y a eu un renforcement du système immunitaire pour éviter les maladies mais grâce à l'harmonisation synaptique, seuls quelques hommes semblent détenir le pouvoir et envoyer les informations qu'ils souhaitent à la population qui n'a plus la capacité de les remettre en cause. le libre arbitre a disparu sans que les individus s'en aperçoivent, ils sont devenus des robots commandés à distance grâce au réseau télépathique.
Heureusement, les D-Konnectés résistent, mais ils doivent veiller à ne pas se faire repérer et la vie n'est pas tellement plus facile pour eux. Et puis, sont-ils aussi libres qu'ils le pensent ?
Nous sommes sur une autre planète, avec un espace temps complètement différent, ce qui peut surprendre au début, mais on s'y fait vite.
Le suspense débute dès le prologue, qui est ce jeune garçon qui semble servir de cobaye et dont on n'entend plus parler ensuite ?
Nos repères disparaissent et il faut s'accoutumer à ce monde complètement différent du nôtre.
FODOR est très fort, il raconte comme si tout était naturel, il n'explique presque pas, il se contente de décrire au fur et à mesure et tout se met en place naturellement, on se sent immergés dans l'histoire.
La musique qui est de qualité est un plus remarquable, on « sent » l'ambiance, c'est magique ! Je conseille vraiment d'écouter les pistes au moment où c'est indiqué, cela me semble important.
Cette fiction est bien écrite, dans un style agréable et fluide, ça va vite, le lecteur est toujours maintenu en alerte ! Et parfois, l'auteur y mêle un brin d'humour pour épicer un peu l'histoire.
Ce roman aborde des thèmes de société : les dérives des sociétés trop connectées, l'intelligence artificielle, un monde trop robotisé, la manipulation des masses via les différents médias, l'illusion du libre arbitre, les effets indésirables de certains progrès… (je vous laisse découvrir les autres) ; en tout cas, la lecture de ce livre ne laisse pas indifférent et fait réfléchir sur notre actualité.
En bref, c'est un roman que j'ai vraiment adoré ! Des personnages attachants, parfois drôles et une histoire qui m'a séduite par le thème abordé, le suspense savamment dosé, le déroulement et surtout la fin ! Et que dire de ces illustrations et de la musique qui accompagnent la lecture, c'est un véritable bonus ; tout un univers recréé avec maestria !
À lire installé(e) loin des systèmes électroniques, sur des coussins moelleux avec de la soupe lyophilisée et un verre d'eau potable (moi, j'ai fait de la soupe maison sans mon robot).
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Je remercie l'auteur pour l'envoi de son broché pour ce service presse.
C'est un très beau livre avec en couverture la version « augmentée » de « L'Homme de Vitruve » de Léonard de Vinci. L'illustration est en surimpression, les teintes dorées sont magnifiques. Il y a également une playlist, je n'ai pas écouté en cours de lecture car je ne sais pas faire deux choses en même temps quand je lis, je l'ai fait par la suite (en suivant dans le livre) en commençant par le book trailer. C'est plus qu'un livre, c'est un objet alliant papier et technologie.
Nous voici projetés sur Proxima, planète où l'espace-temps est différent du nôtre, ici on parle en lustre et en décan, c'est déroutant au début mais c'est une gymnastique à prendre.
L'intrigue commence dès le début, un jeune garçon, une jeune fille, des blouses blanches, on peut penser que ce sont des cobayes pour une expérimentation mais ils disparaissent très vite du paysage.
Nous découvrons un monde idéal, hyper technologique où la majorité des habitants sont améliorés, possédant des membres bioniques, des facultés neurologiques renforcées et une connectivité effarante qui permet la transmission des données par télépathie. Tout le monde est logé à la même enseigne, mêmes connaissances, mêmes attitudes épurées. Tout est fait en sorte qu'il n'y ait aucun débordement, aucune pensée inadaptée, les émotions sont effacées voire interdites. Cela donne des sueurs froides de constater que tout ce qui est fait l'humain est rayé, aucun libre arbitre, aucune réflexion propre.
Quelques « irréductibles » je dirais échappent en partie à tout cette illusion d'harmonie. Ils sont au ban de cette société.
C'est une vraie dystopie dans le sens où le monde que l'auteur nous décrit est très sombre, limite invivable, mené par Bellios despote qui manipule la plèbe et les élites d'une main de maître. Une poignée de personnes dirigent les autres, ou en tout cas le pensent, leur imposent leur pouvoir, manipulent les informations passées ou à venir. Ils sont tous quasi immortels mais totalement infertiles. Tout est tellement aseptisé qu'ils en perdent la capacité de réflexion et de remise en cause. Leur libre arbitre est fantomatique.
Ce roman traite de thèmes très actuels : les dangers d'être connectés ou tout du moins trop et de l'intelligence artificielle, la manipulation massive des populations, l'abus de pouvoir, l'endoctrinement. L'auteur nous fait réfléchir sur nos existences, sur l'idée de l'immortalité mais aussi sur la nature humaine en elle-même. Tout est poussé à son paroxysme.
Les personnages sont bien différenciés d'un côté les « Améliorés » et de l'autre les D-konnectés. Bellios est le seul connecté représenté car les membres du conseil et le Six sont plus comme des figures inatteignables, laissés dans le flou, plus préoccupés par leurs petites personnes que par ce qui les entoure. Mais Bellios est dangereux, obsédé par sa quête de l'être « parfait » et immortel, il a pensé à tout dans ses moindres détails, il joue avec les êtres vivants comme il jouerait à la poupée. Les D-konnectés sont hauts en couleurs avec des prénoms parfois très drôles, ils sont attachants, j'ai eu l'impression de rencontrer une bande copains : Fricadellia, Tartampion, Kamélius, Angus (obsédé par le schisme mais à juste titre !) et d'autres. Parlons également des « Améliorés » : les Quatrédemi, ceux que Bellios va en partie sacrifier pour toucher à son objectif : l'éternité. J'ai trouvé qu'ils étaient l'exemple parfait des bons petits robots, obéissants, sans âme, leur nom est ridicule et leur slogan encore plus : « On est ensemble ». Cela marque clairement la fin de l'individualité, ils ne forment qu'un tout. C'est stupéfiant quand on y pense.
Cette histoire est très bien écrite, le style est fluide. Au début c'est plus ardu car il faut être attentif pour bien comprendre où veut en venir l'auteur. Il y a des termes à assimiler, toute une ambiance à appréhender. Une fois cela fait ça coule tout seul. le vocabulaire employé est très riche, les mots sont percutants. C'est à la fois drôle et c'est avec un grand talent qu'il nous offre un regard acéré sur les enjeux de la vie humaine et sur notre place dans cette société grande consommatrice d'écrans et de connexions en tout genre, renier notre humanité et nos interactions irl pour mieux se laisser considérer comme des pions facilement malléables.
L'auteur y mêle le sinistre de leur condition à l'humour décapant des D-konnectés. La percussion de ces deux mondes fait des étincelles.
J'ai adoré le virage à 180 degrés qu'a pris la fin du livre. Je ne vais pas raconter pour ne pas vous gâcher le plaisir. Ce fut une très belle découverte. C'est très dense, avec du suspens, l'histoire est très bien menée, je ne me suis pas ennuyée un seul instant, ça se lit bien et je ne voulais plus arrêter ma lecture. C'est un roman que je prendrai plaisir à relire.
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