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EAN : 9782290201657
125 pages
J'ai lu (21/10/1999)
3.84/5   864 notes
Résumé :
" J'étais, sans le savoir, un enfant heureux, relativement heureux, il est vrai. Mais ce n'était qu'une impression d'ensemble. Car ma vie, même alors, ne manquait pas de petits malheurs auxquels je n'arrivais pas à m'habituer. Il faut remonter à novembre 1944. J'avais treize ans. " Jeff porte sur la lèvre un petit bec-de-lièvre que tout le monde nomme la " cicatrice ". Une infirmité dont il ne connaît pas la cause et qui lui vaut moqueries et méchancetés de toutes s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (127) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 864 notes
Voilà un récit court, fort, intense et dérangeant.
En effet, comment rester de marbre devant la discrimination et l'injustice ?

Jeff, 13 ans, est un jeune américain comme tant d'autres sauf qu'il est affublé d'un bec-de-lièvre. Cette déformation faciale lui vaut les moqueries des autres élèves de son nouvel établissement. La cruauté et la méchanceté se révèlent alors dans le coeur de ces enfants, offrant un contraste avec leur jeune âge.

Mais, attention, "La cicatrice" n'est pas uniquement le récit d'un drame social lié à la différence, c'est bien plus que cela car au-delà de ce thème déjà propre à faire s'indigner et larmoyer le lecteur le plus endurci s'en cache un autre, à contre-courant, qui rend l'innocent coupable à son tour. Jeff va en effet commettre un vol et s'endurcir jour après jour dans le mensonge, trahissant la confiance de tous ceux qui l'aiment, parents et amis.

Ce court roman fait l'effet d'un véritable coup de poing en pleine poire. Il aborde, dans un même temps et avec violence, la solitude, l'exclusion, la psychologie de l'enfance, le lien social, le mensonge, l'amitié et la quête de soi-même. Dur à encaisser, laissant à l'âme un hématome cuisant, ce récit (initialement écrit en français) est remarquablement transcrit, dans un style épuré, sobre, incisif et prenant.

"La cicatrice" replace chacun de nous devant le miroir de sa propre enfance où les souvenirs érodent souvent trop facilement les états d'âmes juvéniles, les humiliations mal pansées et les errements adolescents.

A découvrir.


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Challenge de lecture 2015 - Un livre qui vous a fait pleurer
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Cette lecture de jeunesse, était un "classique", au début des années 1970. de lecture facile et attrayante, il nous était recommandé par nos enseignants.
J'ai ressenti cette situation impossible, dans laquelle s'enferme Jeff, le héro de ce récit si simple et si riche.
Une sorte de roman noir à l'usage des enfants: sans happy end, avec une tragédie annoncée.
Une histoire tristement banale et intemporelle, d'exclusion d'un enfant par le groupe.
Le livre se relit bien, et l'histoire en est toujours, hélas, d'actualité.
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L'inconnu fait peur, c'est bien connu, mais la différence aussi et plus que l'on veut bien le croire. Jeff, un jeune garçon va en faire l'expérience ici, à cause d'un bec-de-lièvre présent sur sa lèvre et qui lui vaut la risée de ses camarades de classe. Cette marque qu'il porte en lui peut aussi être une force mais cela, il ne le sait pas encore car la période de l'enfance et de l'adolescence est très ingrate. Si 'on ne se fond pas dans le moule et que l'on n'est pas comme "tout le monde" ou comme "il faudrait être", on est souvent le souffre douleur (j'en ai fait moi aussi l'expérience parce que j'avais le malheur d'amer les livres et de me réfugier au coeur d'eux...aujourd'hui, je suis sûre que cette anecdote vous fera sourire mais imaginez vous à l'âge de 10-12 ans...). Aussi, Jeff, et ce malheureusement pour lui, n'a pas le courage de hurler sa rage envers ceux qui le repoussent en intériorise tout...mais un jour ou l'autre, il faudra bien que tout cela sorte...
Très bel ouvrage sur un sujet intemporel : la Différence de l'autre. A travers le personnage de Jeff, jeune garçon blessé, non pas uniquement physiquement à cause de sa "cicatrice" mais surtout moralement en raison du fait de ne pas être accepté. Livre très émouvant, à découvrir !
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" - Mes enfants, je vous présente un nouvel élève que nous sommes très heureux d'accueillir parmi nous. Je veux que vous soyez gentils avec lui. Il s'appelle...
Jamais elle ne put terminer. Un tollé de rires, pareil à une épidémie, se répandait dans toute la classe.

Des moqueries d'élèves, Jeff en subit tous les jours. Parce qu'il est né avec un bec-de-lièvre, sa scolarité est un véritable calvaire en injures et brimades de ses camarades dont il devient le soufre douleur. Pourtant, tout change au cours d'une escalade lorsque Will, flanqué de grandes oreilles qui a su se faire respecter malgré cette différence, prend Jeff sous son aile. À dater de ce moment, les sarcasmes envers ce dernier cessent. Une nouvelle vie s'ouvre à lui au grand soulagement de ses parents et de son petit frère, d'autant plus que les deux amis se découvrent une passion commune pour la philatélie.
Hélas, son univers bascule lors de la disparition d'une série de timbres appartenant à Will.

Dès les premières pages, Bruce Lowery nous plonge dans l'univers cruel de la discrimination à l'encontre du physique d'un jeune garçon de treize ans. Au fil des pages ce récit nous fait partager le quotidien de Jeff et sa famille. Cependant, on devine bien qu'un drame se profile par l'étrange changement d'attitude de Jeff envers ses parents et son petit frère Bubby, un ange parmi les anges. Tous les ingrédients corroborent pour une trame exceptionnelle dans laquelle le lecteur se trouve confronté à la dure réalité de la vie d'un enfant, " hors norme " aux yeux de ses camarades de classe. L'auteur nous renvoie de plein fouet le mépris sur la différence quelle qu'elle soit,l'exclusion,la culpabilité,le mensonge,le remord,l'intolérance des enfants entre eux et de ses conséquences dramatiques.
Une cicatrice qui, depuis 1960 ( l'année de sortie du roman de Bruce Lowery) demeure encore de nos jours,une immense souffrance sur la discrimination en tous genres.
Une lecture poignante, bouleversante et tourmentée pour tous âges confondus.
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Voilà un roman jeunesse ( mais pour moi tous publics) poignant et porteur de thèmes à forte résonance : la différence,le regard des autres, la solitude, le deuil.

Le titre est tout à fait représentatif de l'histoire, il s'agit bien de blessures mal refermées, de marques indélébiles. Pour Jeff, le personnage principal, cette cicatrice est double, physique d'abord, à cause du " bec de lièvre" , infirmité qui l'isole des autres enfants, et bien sûr morale, en raison des méchancetés et des moqueries qu'il subit.

Il a l'espoir de se faire un ami, Willy, le seul qui le défende à l'école et avec lequel il partage une passion: la collection de timbres. Mais il va commettre de mauvaises actions qui vont le replonger dans sa solitude et mèneront, de façon indirecte et sans qu'il le veuille, au drame final...

Le livre présente subtilement aussi d'autres cicatrices: celles par exemple de Monsieur Sandt, vieil allemand vivant aux Etats-Unis et mal considéré . De cet ami collectionneur, Jeff dit:" Je devinais bien qu'en ce temps de guerre, sa nationalité était un peu ,pour lui, comme ma cicatrice." Il y a aussi celles de Willy et de sa mère, en raison du grand frère tant aimé, mort au combat.

Un livre touchant, qui montre avec force le désarroi et l'impuissance d'un enfant face à l'injustice , la cruauté des autres. Les adolescents sont sensibles au sort de Jeff , à la discrimination dont il est la victime. En cette période où l'on parle beaucoup du harcèlement à l'école , à lire et à faire lire!
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Caché à l'intérieur, un œuf vert, et sur la coque, ces mots laissés en blanc :
"Je t'aime"
Je n'osais plus regarder le soleil se lever. Je m'en sentais trop indigne. L’œuf à la main, je m'enfonçai dans ce lit, me cachant la tête loin de cette lumière. Sous les couvertures, je tenais cet œuf qui se réchauffait à moi comme une chose vivante. Quelle différence y avait-il donc entre l'amour, la beauté, le bonheur ? Buddy, c'était Noël, le château de neige, c'était ce petit compagnon qui venait me chercher à la porte de l'école. Cet œuf renfermait pour moi un certain sens de la vie. Il m'a fait comprendre beaucoup de chose - Bref, tout ce qui, dans ce monde, vaut la peine d'être compris. Je relisais l'inscription. C'était peut-être ça Dieu, après tout...
Et penser que je lui avais dit qu'aimer, il ne savait pas ce que cela voulait dire...
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Même quand papa montrait de l'impatience et préférait son journal ou la radio à mes confidences, maman écoutait toujours inlassablement.
A cette époque, je n'en étais pas encore au mensonge. Je pouvais leur dire ce qui me passait par la tête, vider mes chagrins. Je pouvais tout leur dire. Un grand privilège. Rares sont les êtres à qui l'on peut tout dire. Lorsqu'on n'a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul.
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Il est de tels moments où les êtres n'ont pas besoin de paroles ...(22)

Je pouvais tout leur dire. Un privilège. Rares sont les êtres à qui l'on peut tout dire. Lorsqu'on n'a plus personne pour cela, alors on est affreusement seul. (24)

Certains bleus font beaucoup plus mal que l'indifférence. (70)

Comme il est difficile de vivre avec un être qu'on déteste, quand cet être, c'est vous-même. (92)

Il est des questions qui désirent tellement une réponse affirmative qu'il est impossible de refuser. (110)

Ce qui rend méchant, c'est moins parfois la méchanceté d'autrui que le dégoût qu'on a de soi-même. (116)
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- Alors, c'est promis, Dieu? murmurai-je. Demain je me réveillerai et ma lèvre sera comme celle de tout le monde. Même moi je ne le saurai pas, même moi j'aurai oublié! Promis? Juré?
Telle était ma nouvelle proposition à Dieu. Même moi je devais ignorer que le miracle avait eu lieu. Bien sûr! Dieu n'était plus le même qu'au temps où il avait fait des miracles dont on parlait à l'Ecole du Dimanche. Il avait changé d'avis. Il avait rendu l'examen plus dur. Il ne voulait plus marchander la croyance des humains à coup de miracles. Oh, Dieu en faisait toujours, même aujourd'hui. Mais il les cachait exprès, pour éprouver la foi des hommes. Il fallait donc croire aveuglément. Tout était clair!
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J'ai, depuis toujours, une cicatrice sur la lèvre supérieure. Les médecins disaient, sans cruauté, en triturant mon visage et en tirant sur ma lèvre comme un acheteur inspecte la gueule d'un poulain, que c'était un bon travail de "raccommodage" : J'aurais pu, j'aurais dû deviner que c'était en réalité un petit bec-de-lièvre. Mais il était tellement bien réparé qu'on parlait toujours de "cicatrice".
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