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EAN : 9782710331629
304 pages
La Table ronde (04/02/2010)
3.42/5   59 notes
Résumé :
Un clochard, sosie de Victor Hugo, assassiné devant l'Académie française ; un sonnet érotique attribué à Charles Baudelaire... comme si la commissaire Viviane Lancier n'avait pas assez de problèmes, entre son ex qui la persécute et ses régimes, qui la martyrisent, sans devoir en plus se soucier de littérature ! Heureusement, son nouveau lieutenant, Augustin Monot, aussi ahuri et gaffeur que séduisant et cultivé, finira par motiver la commissaire dans une enquête cor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Pascal Mesneux, Monsieur personne à priori ; mais tout de même à posteriori, un lettré, féru de poésie, sosie et érudit de Victor Hugo, clochard mais aussi propriétaire. Mort, assassiné. C'est une enquête policière au rythme enlevé qui débute, avec des personnages attachants parce que authentiques et bien calqués dans le réel. Viviane Lancier, commissaire de son état aborde cette enquête avec peu d'engouement. Blasée et solitaire elle aspire à une fonction sinon proche de la routine, du moins à exercer une méthode procédurale engageant ses seules capacités de discernement et donc fort loin des compétences littéraires ou du décryptage en langage poétique que requièrent ses investigations. Mais, c'est sans compter sur ce bon Monot, son nouvel assistant, le lieutenant Augustin de son prénom, beau, intelligent et cultivé. Tandis que Viviane s'étiole dans un inconfort affectif, Monot lui insuffle par sa jeunesse et sa vivacité d'esprit une bonne dose d'adrénaline et ensemble ils vont faire des étincelles pour dénouer cette affaire.
Qui a tué Pascal Mesneux et pourquoi ?
Je cite :
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.

On a beau être ignare en poésie, ça fouette quand même, cet uppercut baudelairien.
Comme je l'ai dit, c'est enlevé, mais comme une valse qui a mis le temps et ça m'a beaucoup plu, ce livre de Georges Flipo. C'est l'opération masse critique de Babelio que je m'empresse de remercier.
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Voilà la troisième fois que je prends la plume pour commenter un livre écrit par Georges Flipo, et chaque fois dans un registre très différent. Après avoir lu Qui comme Ulysse, recueil de nouvelles, et son roman précédent le film va faire un malheur (et beaucoup aimé les deux ouvrages), je me suis plongée dans son nouvel opus, un polar cette fois-ci.

Mais un polar troussé par cet auteur prend déjà une certaine dimension ! Parce qu'il y a polar et polar et qu'il est assez rare d'arriver à plonger dans une histoire au suspense continu tout en gardant un texte de qualité, un minimum de psychologie des personnages, un brin d'humour... Bref, nous avons ici un polar "littéraire" qu'il faut, chers lecteurs, vous empresser de lire !

Je ne vais pas résumer l'histoire puisque beaucoup d'entre vous l'ont déjà fait avant moi, mais juste souligner les quelques (nombreux) éléments de ce roman qui m'ont plu.

Le titre, tout d'abord. J'adore ce "point" qui donne un petit coté obsolète, décalé, si loin de la réalité qu'on imagine pour une commissaire de police. "Point", c'est du langage ancien, totalement suranné et cela nous emmène directement sur les vers qui suivent, de vrais vers de poésie, avec des rimes, des vraies, riches et chantantes. de la poésie dans un polar ? Et du Beaudelaire qui plus est ? Ah ah, voilà qui est déjà bien intriguant ! J'aime aussi beaucoup l'illustration qui cerne bien le personnage central : commissaire ET femme. James Bond girl ? Ce n'est pourtant pas son profil du tout, mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser...


Parlons donc de cette commissaire : Viviane Lancier est une femme comme on les aime (comme je les aime), forte et faible à la fois, touchante, émouvante, avec ses défauts, ses angoisses et ses fêlures. Cela ne l'empêche pas d'être à la tête du service et de manager son équipe d'hommes d'une main de maître, usant d'autorité aussi bien que de persuasion. J'ai beaucoup ri à la lecture de ses déboires, surtout ses tentatives désespérées pour perdre un peu de poids ! Madame la commissaire est une femme de terrain intelligente et efficace dans ses fonctions mais terriblement complexée et mal dans sa peau. Elle ne peut s'empêcher de se précipiter sur les barres chocolatées salvatrices en cas de crise, tente régulièrement de rentrer dans son ensemble rose qui continue désespérément de la boudiner... Je pense que beaucoup de lectrices ont dû, comme moi, avoir l'impression de se regarder dans un miroir à certaines périodes de leur vie quand nos jeans restent désespérément trop serrés (voire quand on ne rentre carrément pas dedans !). Ce combat permanent contre les kilos, s'il cache une vraie souffrance de l'héroïne, est décrit avec tant d'humour que j'ai ri de bien nombreuses fois. L'auteur a du épier bon nombre de femmes pour faire ressortir aussi bien leurs soucis sur ce sujet délicat !

Donc, la vie affective de la commissaire est bien morne et triste, et c'est à corps perdu qu'elle reporte son énergie sur son travail et mènera tambour battant l'enquête qu'on lui confie. Il faut dire que cette nouvelle enquête est pour le moins originale et tordue et que la commissaire ne sait pas très bien au départ comment en dénouer les fils. Un pauvre sans logis retrouvé mort, un sonnet attribué à Beaudelaire, rien que ça, et voilà toute l'équipe sur le pied de guerre, qui va tenter de comprendre pourquoi ce poème semble semer la mort autour de lui...

La culture et la finesse du jeune et charmant lieutenant Augustin Monot, de même que ses intuitions et ses initiatives parfois peu orthodoxes au sein de la police, aideront la commissaire Lancier dans son enquête. Elle le rudoie un peu parce qu'il est le petit nouveau de l'équipe et que c'est énervant à la fin, d'être toute la journée en face d'un collègue aussi mignon, attirant même... mais, honnête et professionnelle, elle reconnaît également ses mérites. Cette fine équipe dont les caractères se complètent à merveille va finalement résoudre les énigmes les unes après les autres, après moultes péripéties.

Intrigue bien ficelée sans être trop complexe, quelques clins d'oeil au milieu des experts érudits, quelques clichés épinglés sur les services de police, sur le monde des médias, sur la grande bourgeoisie, des portraits de personnages très bien brossés, l'humour toujours qui surgit entre les lignes, la tendresse de l'auteur pour ses personnages, le sonnet de Beaudelaire qui revient au fil des pages comme une rengaine... on se laisse bercer par cette histoire au suspense soutenu et vraiment drôle. Un polar, donc, mais un bon polar qui se lit d'une traite avec grand plaisir. J'ai dévoré ce livre en deux soirées, et j'attends avec impatience de retrouver les personnages dans un deuxième tome ! Et je suis d'accord avec plusieurs autres blogueurs, ce livre est tellement vivant et "visuel" qu'on imagine automatiquement ce qu'il pourrait devenir en téléfilm.

Un livre que je vous recommande !


Je remercie de tout coeur Georges Flipo, qui a accepté avec sa gentillesse et son amabilité coutumières de répondre à mes questions. Beaucoup d'entre vous le connaissent déjà à travers ses livres précédents ou son blog, si ce n'est pas le cas, allez lui dire un petit bonjour, c'est un monsieur charmant et plein d'humour. J'ai eu le plaisir de le rencontrer au Salon du Livre de Bondues l'année dernière et je compte bien cette année encore avoir le privilège de l'embrasser pour le féliciter et le remercier de cette lecture si divertissante ! (Georges, ne rougissez pas !)

Suite sur Les lectures de Lili
Lien : http://liliba.canalblog.com
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Georges Flipo. La commissaire n'aime point les vers. 2010. Folio. 300 p. 3,5 étoiles.
C'aurait pu être un bon livre si l'auteur avait condensé le récit.
A partir de la page 200 on se sent atteint d'un certain désintérêt. Plus rien de nouveau ne se passe depuis quelques dizaines de pages…
Et page 223, je me suis dit que plus rien d'intéressant ne s'est produit depuis 50 pages…
D'autre part, l'auteur possède du talent.
Quelques incohérences : comment tirer une balle d'une cage d'escalier vers une pièce intérieure d'un appartement ?
Prendre la décision de balader avec un fusil dans une cage d'escalier ?
Et une ou 2 autres observations…mais plein de bonne volonté aussi.
Bon si on n'est pas trop regardant à ce genre de défaut n'hésitez pas à le lire.
Le second livre que je lis de cet auteur après « La commissaire n'a point l'esprit club ». Celui-là m'a déçu, celui-ci n'a pas pu rattraper la sauce…Du coup Flipo, c'est terminé pour moi.
Par comparaison, l'écrivain Manzini que j'ai découvert récemment (en commençant par « Piste noire » - lieu du crime : Aoste) est plus agréable, plus caustique,…
Sympa aussi : « Poulets grillés » de S. Hénaff…
N'hésitez pas à m'alimenter de vos recommandations en matière de roman policier espagnol ou français…et s'il y a un peu d'humour j'apprécierai encore plus le tuyau…


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Je remercie la Masse critique de Babelio pour cette belle découverte parue chez Folio policier.

Un cosy mystery à la française avec un brin de nostalgie. 

Viviane Lancier est saisie de l'enquête suite à la découverte du cadavre du sosie de Victor Hugo(dont on voit tous et toutes la tete). Aidée par son équipe,  elle va devoir affronter d'autres cadavres ayant tous comme point commun Baudelaire!

Viviane est fan de Navarro (je les regardais aussi durant mon adolescence), et drôle!

Elle a des points communs avec sa "consoeur " Agatha Raisin:chefs toutes les deux,enchaînant les régimes,  cherchant l homme idéal.

La plume de Georges Flipo est très agréable à lire, le suspens est gardé jusqu'à la tout fin du livre. Tout est parfaitement cohérent et mis en scène. 

J'ai passé un très agréable moment de lecture.

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Avant toute chose, je me devais d'annoncer la phrase suivante : j'ai aimé le livre. Pourquoi attendre les dernières lignes, les bas-fonds d'une petite critique pour clamer haut et fort son sentiment de lecteur ? Aucun intérêt – A moins que je ne le fasse au moyen d'une sorte d'intrigue policière, où je disperserais quelques indices par-ci, par-là … Non, la commissaire veille au grain et elle déteste la littérature. Ce sera donc pour une prochaine fois …

« Commissaire Viviane Lancier. 3eme Division de la Police Judiciaire, Paris. » Autant le dire tout de suite : ça en jette. Une petite pancarte peut avoir du pouvoir, et celle-là en particulier, accrochée à sa porte de bureau. Viviane. Une femme dont les barres glacées, les opercules de yaourts zéro % et les quelques soi-disant rondeurs ponctuent allègrement le récit. Une femme dont la psychologie est d'un réalisme saisissant. Georges Flipo parvient à s'introduire dans son corps, et à penser à sa manière. La première distance franchie, établie par son aura de chef, on s'y attache à ce personnage, on le comprend. Tenaillée entre son célibat, son récent divorce, la presse qui la presse, l'étouffe, l'épie, et son jeune lieutenant; elle hésite, elle perd pied, mais sans jamais se laisser démonter. Une femme forte qui n'aurait jamais cru qu'une petite affaire comme celle-là puisse l'emmener si loin …

Pascal Mesneux, un homme qui avait tout perdu et traînait dans la rue, seul, a été assassiné. On lui a volé son sac. Étrange. Pourquoi volerait-on un sac à un SDF ? Première Énigme. de plus, la victime ressemble à Victor Hugo et disait qu'il allait à l'Académie Française. le meurtre tourne au vinaigre, la commissaire voit rouge. Non seulement, elle écope d'un lieutenant sorti de lettres modernes, mais en plus elle doit s'occuper de Victor Hugo, de l'Académie et de Baudelaire. Car oui, toute l'intrigue reposera sur un sonnet – peut-être – de Baudelaire. Un sonnet dont les vers résonnent outre-tombe. Malédiction. On y touche, on meurt. On l'étudie, la Faucheuse pointe le bout de sa faux. Les fils s'emmêlent, les mots se brouillent… le compte à rebours est lancé …

Un policier littéraire. Voilà comment l'auteur nous décrit parfaitement son livre, où chaque mot a son importance. Que ce soit à la lecture du sonnet, ou devant les caméras des journalistes, un son, un mot ou une phrase peut avoir de lourdes conséquences. Médiatiques ou névralgiques. Les nerfs se tendent, les caméras se braquent sur le visage, où la faiblesse de l'homme se lisent sur les traits. Et parlons des mots de l'auteur. Une écriture très réaliste, très vivifiante, très limpide, pleine d'humour. On suit cette affaire comme si elle nous était proche, connue, familière. La commissaire n'aime point les vers. Pour notre plus grand bonheur …
Lien : http://bookkingdom.wordpress..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- C’est fini, c’est fini.
- Comment avez-vous deviné ?
- Je n’ai rien deviné : j’ai simplement constaté que vous aviez gardé mon portable, et je suis venu le reprendre. Là, je vous ai vue partir avec Tolosa. Je ne suis pas assez bon tireur, je n’ai pas osé intervenir tout de suite. C’est quand vous êtes entrée dans le coffre que j’ai pu l’ajuster sans risquer de vous blesser.
Elle se pencha sur Tolosa. Plus exactement sur son cadavre. La balle avait traversé le dos, pile à hauteur du cœur. Monot se sous-estimait, c’était un excellent tireur. Il lui sourit.
Avec tout ça, j’ai raté au moins l’introït de la messe.
Viviane téléphona à la PJ presque à regret. Elle regrettait le moment où il disait « C’est fini ». Elle aurait aimé repartir avec lui, mais elle ne pouvait laisser ce cadavre sur le trottoir, ce n’était pas le jour des encombrants. (p.224)
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“Des femmes ? Au nom de la très sainte mixité, on avait tenté d’en nommé quelques unes sous ses ordres. Des gentilles, des teigneuses, des bosseuses, aucune n’avait tenu le coup : dans son équipe la mixité c’était Viviane. Viviane et ses hommes. La gentille, la teigneuse, la bosseuse, c’était elle.”
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“Des femmes ? Au nom de la très sainte mixité, on avait tenté d’en nommé quelques unes sous ses ordres. Des gentilles, des teigneuses, des bosseuses, aucune n’avait tenu le coup : dans son équipe la mixité c’était Viviane. Viviane et ses hommes. La gentille, la teigneuse, la bosseuse, c’était elle.”
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– À quoi pensiez-vous, lieutenant, quand vous avez dit que la police commençait à se faire une idée plus précise de l'auteur des crimes ? C'est quoi, ces révélations ?
– Oh, c'est un truc d'Hercule Poirot, dans Agatha Christie : il lance ça pour paniquer l'assassin, pour le pousser à l'erreur. Et ne dites rien, commissaire, je devine ce que vous pensez.
La commissaire allait quand même déverser le fond de sa pensée sur Hercule Poirot, la littérature policière et ses lecteurs, quand le téléphone de Monot sonna. (page 152)
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Accablée, Viviane rendit le dossier à Monot. Elle avait cru que les médias s'intéressaient aux individus intéressants. Elle avait mal compris : c'était les individus qui se trouvaient intéressants dés qu'ils étaient dans les médias. Le pire, c'était qu'ils le devenaient.
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