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EAN : 9782843375194
321 pages
Anne Carrière (05/11/2008)
3.5/5   354 notes
Résumé :
Selon la "théorie des six", énoncée en 1929 par le Hongrois Frigyes Karinthy, tout individu sur terre peut être relié à n'importe quel autre par une chaîne de connaissances ne comptant pas plus de cinq intermédiaires. Ainsi, chacun de nous est à six poignées de main de n'importe quel habitant du fin fond de la Mongolie-Extérieure. Cet auteur ne s'attendait certainement pas à ce que sa théorie devienne un jour le mode opératoire d'un tueur en série. Julien Dussart la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 354 notes
Jacques Expert excelle dans les scénarios teintés d'originalité. Il cultive l'art de l'aphorisme saignant en tant que chroniqueur aiguisé des travers de la société.

Se servant de la théorie des six degrés de séparation il construit un récit délicieusement ludique qui lui permet d'avancer son intrigue comme on avance des pions sur un plateau de jeux.

En plongeant sa plume pas toujours si noire dans la conscience et le quotidien des tueurs, Jacques Expert a permis à ses livres de se distinguer.
L'humour est une denrée rare dans le royaume du roman policier. Et il est d'autant plus appréciable lorsqu'il marie suspense, ironie et finesse.
Chaque fois que le dès est jeté, il faut attendre de voir de quel côté il tombe avant d'envisager toutes les combinaisons possibles qui désignera la prochaine victime.

Dérision, ironie, parfois même légèreté rythment la vie de notre tueur.

Jacques Expert nous présente une sorte de « Vis ma vie de tueur débutant » et nous voilà embarqués dans son quotidien, pris en otage dans ses délires, pour peu on essaierai de voter pour désigner la prochaine cible.

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Il s'agit de l'un des premiers polars de Jacques Expert et il est généralement considéré comme l'un de ses moins réussis par les critiques. Pour ce qui me concerne, je ne suis pas de cet avis. Si l'intrigue est convenue à la base, la manière de l'auteur de l'aborder est particulière et j'ai passé un moment de lecture divertissant. Tout d'abord, le fait d'utiliser la théorie des six de Frigyes Karynthi est assez originale pour mettre en scène des meurtres en série. de même, faire du coupable le narrateur principal de l'histoire, le suivre dans ses crimes odieux et surtout suivre ses réflexions de déséquilibré pourvu d'une intelligence remarquable et d'un sens de l'ironie en prime n'est pas souvent exploité si brillamment que sous la plume de Jacques Expert. Il nous sert ainsi un personnage haut en couleur que l'on n'oublie pas de sitôt. Et pour couronner le tout, nous avons une commissaire de police qui fait tout pour se rendre antipathique, nous poussant même à éprouver parfois une certaine compassion pour le tueur.
Je ne divulguerai pas davantage sur l'intrigue, mais les lectrices et lecteurs ne s'ennuieront pas en lisant ce roman assez court à chapitres concis et le tout écrit avec verve par Jacques Expert. Bien entendu, l'histoire contient quelques lacunes et certaines motivations et actions du tueur restent sans réponse. Aux lectrices et lecteurs de se faire leur propre idée sur certains aspects, mais cela aussi peut être un défi aux amateurs de polars.
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Julien Dussart souhaite assassiner une personne et pour cela, il va utiliser la théorie des six, qui prétend que chaque être humain est relié par n'importe quel autre via cinq personnes intermédiaires. Une fois sélectionné sa cible N°1, il va partir à l'autre bout de la France, assassiner au hasard une personne qui va être sa cible N°6 et tente de remonter la chaine de personnes jusqu'à sa cible.

Ce roman a un point commun avec Peur Aveugle de PF Husson : l'idée de départ est excellente mais le traitement est véritablement maladroit. Et comme Jacques Expert, je vais tenter de vous l'expliquer en 6 points.

N°1, un tueur cliché.

Le tueur, Julien Dussart, parle à la première personne. Jusque là, pas de soucis. Là où cela devient compliqué, c'est quand vous découvrez au chapitre suivant l'adversaire du tueur, Sophie Pont, Commandant de Police, qui elle aussi, s'exprime à la première personne. En plus de ça, vous rajoutez le fait que les changements de chapitres ne correspondent pas forcément à un changement systématique de narrateur et ça vous donne une idée du chantier : à de nombreuses reprises, vous vous retrouvez à entamer un début de chapitre sans savoir où l'on se trouve ni qui parle... Pourquoi utiliser deux narrateurs à la première personne au risque d'empêcher systématiquement le lecteur de s'identifier à l'un deux ? La réponse est simple, il suffit de voir le point 2.

N°2, une héroïne qui ne l'est pas.

Le tueur est une véritable tête à claque. Vous allez dire, c'est normal, c'est un psychopathe, donc autant charger la mule. Et l'auteur se retrousse les manches pour y parvenir : Dussart est égoïste, mythomane, narcissique, arrogant, raciste, prétentieux, nihiliste, homophobe, xénophobe, insupportable, mièvre, malade, agaçant, etc. Impressionnant, je sais, mais j'ai dû en oublier en route ... En toute logique, c'est Sophie Pont qui devrait équilibrer les forces, mais l'auteur prend son lecteur à rebrousse poile en proposant une autre alternative : il va rendre le personnage de l'enquêteur tout aussi insupportable que son tueur. Pont est une peste, un bourreau, un tyran, tout aussi égoïste, narcissique, arrogante, prétentieuse, agaçante que son adversaire.

Cela aurait pu être une alternative intéressante si l'on n'avait pas déjà le problème numéro du JE, qui brouille les cartes. À ce stade, les cartes ne sont plus brouillées, elles sont carrément cryptées ... On en arrive au troisième point.

N°3, le lecteur ne peut pas s'identifier.

Si les deux personnages principaux du casting sont détestables à ce point, il va falloir en trouver un troisième qui permettra au lecteur de s'identifier : dans ce cas, il va s'agir de la pauvre secrétaire de Sophie Pont, qui passe ses journées à être humiliée par sa supérieur. Elle va très vite montrer de biens meilleurs dispositions que sa chef pour découvrir et tenter d'assembler les différentes pièces du puzzle. L'ennui, c'est qu'une secrétaire qui joue les Sherlock Holmes en suggérant des idées à sa patronne, ce n'est pas crédible. On se demande ce qu'elle fait là si elle a autant de prédisposition à faire un travail d'enquêteur au lieu de subir le harcèlement moral dont elle est l'objet avec Sophie Pont. du coup, elle en devient crétine et perd au fur et à mesure de l'histoire la consistance qui aurait pu faire d'elle la clef du roman. À mon humble avis, une des erreurs majeurs de ce roman. Si le lecteur ne peut s'attacher à un personnage, alors il va se tourner vers la théorie en elle-même, personnage central de cette histoire.

[b]N°4, une théorie mal appliquée. [/b]

L'idée d'utiliser cette théorie et de l'appliquer à la trame d'un thriller est bonne, autant faut-il comprendre les tenants et aboutissants de cette théorie. C'est là que le bas blesse puisque le passage de la victime 3 à la 1 n'est qu'une succession d'incohérence. Je ne peux pas trop en dire pour ne pas déflorer l'intrigue mais le tueur éprouve des difficultés à sélectionner sa troisième cible alors qu'elle a des liens « inoubliables » avec la 2 et la 1. Psssshiiiiiiiiiiiit, c'est le bruit de l'intrigue qui se dégonfle. Parce que à partir de ce moment, le seul intérêt de l'histoire est de découvrir l'identité de la cible N°1. Mais quand on prend conscience que l'auteur ne maitrise pas sa création assassine, on commence à se douter que le final va être grand-guignolesque! Si le but est de nous surprendre, c'est réussit mais à quel prix ? Au point de se tirer une balle dans le pied et de sacrifier la crédibilité du raisonnement qui gère cette théorie! Alors, que reste-t-il ?

N°5, le but, le propos ?

Que nous reste-t-il d'agréable à dire sur le livre, si ce n'est que c'est écrit gros et qu'il se lit très vite ? Un casting antipathique, une trame narrative qui montre très vite ses limites, la question reste : quel est le but de l'auteur ? Proposer autre chose, une alternative, en jouant avec les codes du genre et créant la surprise ? Mais avant de jouer avec les codes, il serait bon de les maitriser. J'invite les gens qui ont déjà lu le livre à aller voir l'interview de l'auteur sur le site de son éditeur : Jacques Expert parle très bien de son livre, il le vend très bien mais au final, j'ai vraiment eu l'impression que l'on ne parlait pas de la même chose, tant le gouffre est énorme entre le pitch et la réalité de l'histoire.

N°6, l'originalité à quel prix ?

Comme je le disais au sujet de Peur Aveugle de PF Husson, j'ai vraiment l'impression que nous avons affaire à deux auteurs qui sont de bons pitchers (un pitch, c'est l'argumentaire d'un roman, son principe, son point de départ). Mais là où l'on découvre de grosses lacunes, c'est dans le développement. C'est louable de vouloir sortir du lot en proposant des choses différentes, des styles originaux avec des traitements visant à secouer les habitudes du lecteur mais le champ d'opération est très vite restreint quand on découvre que derrière cette manoeuvre, l'efficacité et la maitrise d'un simple conteur n'est pas au rendez-vous. Quand je pense que de jeunes auteurs ne parviennent pas à trouver un éditeur malgré d'excellents manuscrits, je me demande ce qu'il va leur falloir produire pour arriver à attirer l'attention, quand on voit que la chose semble devenir plus aisée pour un directeur des programmes de Paris Première ou un chef monteur, réalisateur de court métrage.
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Il est indéniable que Jacques Expert est un maître dans l'art d'écrire des pages turners. Néanmoins, la théorie des six est loin d'être son meilleur roman.
L'idée de départ était pourtant excellente : partir de la théorie selon laquelle toute personne sur terre est à moins de six poignées de main de n'importe quelle autre personne et s'en servir pour faire agir un tueur en série.
Mais ensuite j'ai trouvé que les personnages étaient un peu caricaturaux et brossés de manière un peu grossière, et surtout j'ai été déçue par l'épilogue qui n'apporte pas grand chose alors que d'habitude le twist final est un point fort chez Jacques Expert.
Il n'en demeure pas moins que le roman se lit bien, mais il est un ton en dessous de ce que l'auteur produit habituellement.
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Je ressors très partagé de cette lecture , mon quatrième Jacques Expert en un mois de temps.

On y retrouve sa plume qui , toujours simple , n'en est pas moins reconnaissable. le récit , bien que tiré par les cheveux , est toujours aussi ancré dans notre réalité. Dans le sens où les nombreux passages évoquant le sport ( football , journal l'équipe ) , les émissions et les présentateurs de télévision , les stations du métro parisien ( des thèmes récurrents apparemment ) nous donnent l'impression que cette histoire se déroule sous nos yeux dans une France contemporaine. Tout tueur en série qu'il soit , Julien Dussart est notre voisin ou notre collègue discret qu'on ne connaît pas bien. Ce rendu d'un monsieur tout le monde qu'on côtoie quotidiennement est presque toujours présent dans les oeuvres d'Expert , et c'est d'autant plus affolant de découvrir ce qui se passe dans les méandres de leur esprit.

Je l'ai trouvé presque attachant ce personnage. S'il m'avait planté de six coups de couteau comme il le fait avec un mendiant au début du roman , il est probable que mon empathie ait subitement diminué d'autant de crans mais c'est un personnage vrai , un peu fou ( il compte tout tout le temps ) , solitaire , qui s'invente une vie et qui s'invente également une quête macabre afin d'exister enfin. Au final il n'est question que de ça : ce besoin de reconnaissance , lui qui est si invisible pour autrui. D'où son idée de meurtre en série basée sur cette logique de relier les six victimes entre elles avec cette fameuse théorie des six de Frigyes Karinthy démontrant , je cite , que six connaissances au maximum séparent tout individu sur terre de n'importe quelle autre. Six poignets de mains. le jeu étant de relier ainsi sa première victime ( le mendiant ) prise au hasard à sa réelle cible.

Beaucoup d'humour jalonne ce roman. Notamment dans les provocations du personnage aux forces de l'ordre , son envie d'être médiatisé ou avec son desespoir quand sa quête semble prendre fin , les heureux élus ne pouvant finalement peut être pas reliés entre eux comme il le pensait ( "ce n'est pas ce que je veux qui est important , lui avez-vous serré la main oui ou non ?" ).

Ce qui a manqué à ce roman toutefois c'est à mon sens l'antipathie provoquée par le commissaire Pont , personnage influent et odieux auquel , pour le coup , je n'ai pas cru un instant. Et également , j'ai trouvé que la théorie des six n'était en aucun cas démontrée puisque la quatrième victime aurait tout aussi bien pu être la première tant remonter le fil s'est ensuite avéré complexe. le héros est intelligent , il a un plan établi , une logique monstrueuse et pourtant il tue longtemps au hasard en espérant simplement que son idée marcherait à la fin de sa mission. L'absence de préméditation dans le choix des victimes met à mal la théorie plus qu'elle ne la valide.

Au final , il vaut mieux prendre la théorie des six , aussi original soit son thème et sa façon unique d'aborder les meurtres en série , comme un prétexte au récit , un moteur permettant à Julien Dussart de passer à l'acte avec ces chiffres qu'il adore , une façon étrange et obsédante de réussir enfin quelque chose et de devenir enfin quelqu'un.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
— C’était pas le plus brillant de la promotion, Bidermann. Mais c’était un garçon sympathique et malin. Je parierais ma chemise qu’il a dû réussir. Vous savez ce qu’il est devenu, monsieur Radeau ?
— Il est mort.
— Mort ?
Il avait eu un bref sursaut.
Mais que voulez-vous à la fin ?
Il ne supportait plus de me sentir à ses côtés, debout. Il avait tenté de se lever, mais avec si peu de conviction qu’il avait suffi que je pose une main autoritaire sur son épaule pour qu’il y renonce.
— J’ai une dernière question, monsieur Bernard. Est-il envisageable qu’un jour vous lui ayez serré la main ?
— Serré la main ?
— Oui, serré la main. C’est très important. Je ne voudrais pas m’être déplacé pour rien.
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Maintenant, à ce stade du récit, je vous dois une explication. La théorie des six a été découverte
en 1929 par le Hongrois Frigyes Karinthy et modélisée par le statisticien américain Stanley Milgram en 1967. Elle démontre que six connaissances, au maximum, séparent tout individu sur terre de n’importe quel autre. Par exemple, afin de bien comprendre, chacun de nous est à six poignées de main de n’importe quel habitant du fin fond de la Mongolie-Extérieure, ou encore à six poignées de main de l’ex-président Bush ! Maintenant, faites vous-même le calcul et vous constaterez que cette théorie est juste. Obligatoirement juste…
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C'est incroyable comme on devient inoubliable le jour de ses funérailles... Les louanges comme les fleurs, il vaut mieux les recevoir de son vivant...
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Moi, j’aime bien laisser le couteau enfoncé quelques secondes, le temps de voir le sang commencer à gicler sur mes doigts, puis, selon mon humeur du moment, je retire la lame d’un geste brusque, ou bien très doucement, mais toujours de façon rectiligne afin que la plaie, une fois nettoyée, soit bien nette et régulière. Une coupure de quelques centimètres à peine, que le légiste étudiera ensuite avec soin.
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C’est incroyable comme on devient inoubliable le jour de ses funérailles… Les louanges comme les fleurs, il vaut mieux les recevoir de son vivant…
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