Louise Dupré nous offre un émouvant témoignage d'une fille en deuil de sa mère disparue. Malgré l'extrême vieillesse que peuvent atteindre nos parents, la mort surprend toujours et ce récit rejoint un grand nombre d'entre nous, concernés par cette nouvelle donne de la longévité. L'auteure s'est donc sentie appelée à écrire sur la vie de sa mère afin d'en raviver le souvenir et de mieux la cerner dans son évolution. Ce qui n'a pas été aisé, leur relation étant encombrée de silences et de non-dits. Fait amusant : j'ai répertorié sur plusieurs pages (pp. 34, 40, 45, 55, 69, 74, 83, 161, 163, 186, 196, 202, 203, 213, 223, 226, 238, 243, 248, 252 et 256) l'expression « sous la mauvaise lumière du salon », employée ici comme prétexte à des confidences. Est-ce là un tic d'écriture ou le fait d'une révision relâchée?
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Dans un récit touchant et authentique, l'auteure nous parle de sa mère, sa relation avec elle et de sa mort. Même si elle le fait sous l'angle de la relation mère-fille, ce livre m'a touché. J'ai pensé souvent à ma propre mère, très âgée.
«Qu'y aura-t-il au bout de ce récit? Pas de consolation ni de compréhension. Seule l'aptitude à vivre adossée à l'abime, sans désarroi, ni détresse». P. 181
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Très beau livre sur la relation d'une fille avec sa mère, pendant son enfance jusqu'à la mort de cette dernière. Entrecoupé de souvenirs vécus lorsqu'elle était jeune, ce livre nous fait voir et ressentir tout l'amour que l,auteure a pour sa mère , pendant sa vie et après sa mort.
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Avec émotion, ce sont nos propres souvenirs que nous retrouvons dans ce livre consolant.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Dans ce récit autobiographique, Louise Dupré tente de cerner, par petites touches, comme une aquarelle, celle qui fut sa mère. La mémoire n'est pas en noir et blanc dans cet Album multicolore où l'écriture se déploie dans la douleur du deuil et l'infinie tendresse du souvenir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
La mort de ma mère, c'est un arrachement définitif à nos origines. Celle-ci ne pourra plus être tenue responsable de notre bonheur ni de notre malheur. Désormais, on devra assumer son propre destin. (...)
L'endeuillé est un funambule qui avance sur son fil en essayant de ne pas tomber. Il ne s'agit pas de déni, seulement de trouver un équilibre entre l'oubli et le souvenir étouffant, un angle du regard qui permette d'entrer dans le mouvement de la réminiscence. Si on regarde l'abîme de trop près, on risque de perdre pied. Et si on porte les yeux au loin, on ne voit rien.
(...) Quel spectre surgit de la mort de ma mère, quelle réalité monstrueuse me menace ? Ma propre mort qui tout à coup se met à me roder autour ? Ce serait trop simple. Plutôt la Mort, majuscule, intemporelle, la mort comme violence suprême capable de tout détruire, de faire en sorte que rien ne nous survivra. (...)
Le deuil est un terreau parfait pour la culpabilité, elle pousse comme une plante sous les tropiques, puise dans le moindre souvenir.
Une femme devrait le plus tôt possible aider ses enfants à se séparer d'elle. Il lui faudrait à la fois aimer ses petits d'un amour inconditionnel et les jeter hors du nid. N'exige-t-on pas l'impossible?
VLEEL Printemps des poètes 2022, L'éphémère avec cinq auteurs, éditions Bruno Doucey