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EAN : 9782204152419
190 pages
Le Cerf (20/10/2022)
3.5/5   3 notes
Résumé :
C'est une page d'histoire oubliée ou méconnue qu'exhume ici Philippe Simonnot, celle des liens que, à l'entour des années 1930, le nazisme ascendant a entretenus avec l'écologie émergente.
Comment expliquer ce rapport troublant ? Quelle conception le Troisième Reich prônait-il de la nature ? Quelles lois édicta-t-il en faveur de l'agriculture, de la création de parcs nationaux, de la protection des forêts ou des animaux ? À quelle représentation de l'environ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Philippe Simonnot est un économiste et journaliste français décédé en 2022.

Ce livre commence par raconter le début de l'écologie : concept créé par Ernst Haeckel dans les années 1850. Biologiste intéressé par la Théorie de l'évolution de Darwin, c'est le premier écologiste. Ce qui est à retenir de la théorie de Haeckel est, d'une part, l'intérêt par la nature et, d'autre part, un "darwinisme social" où la sélection naturelle s'appliquait aussi à la société et aux races.

L'auteur, dès le début du livre, fait part de son désaccord avec Johann Chapoutot, historien, au sujet du point de vue des nazis sur la nature (voir citation). Je ne suis pas, bien entendu, capable de trancher mais j'ai un point de vue. Leur désaccord est plutôt sur leurs conclusions que sur les faits, et je penche plutôt vers celui de Johann Chapoutot.

Hermann Göring était un adepte de la chasse et a créé des lois pour protéger les forets, des lois qui sont restées valables longtemps après la fin de la guerre. On retrouve le concept de Dawerwald - forêt éternelle - concept assez lié au nazisme puisqu'il fallait éliminer les arbres de "moindre valeur" avec un critère similaire à la race.

D'autres scientifiques ont développé une agriculture biodynamique, un système de production agricole sans intrants de synthèse issu du courant ésotérique et pseudo-scientifique de l'anthroposophie. Ceci n'a pas pu exister que grâce à Himmler qui était adepte du courant ésotérique.

Il faut aussi remarquer que l'idée de "ressources limitées" de la nature n'était pas encore en vogue puisque ce constat n'a pas été considéré sérieusement qu'a partir des années 70 avec le rapport Meadows (The Limits to Growth).

Donc, il me semble que la préoccupation des nazis avec la nature n'a quasiment rien à voir avec celle de nos jours.

Malgré cela, c'est un ouvrage intéressant et je ne connais pas d'autre équivalent (mais peut-être qu'il y en a).

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
(p. 178)

"Il est certain qu'un jour viendra où l'humanité, ne pouvant plus faire face aux besoins de sa population croissante par l'augmentation du rendement du sol, devra limiter l'accroissement du nombre des humains. Elle laissera la nature se prononcer, ou bien elle essaiera d'établir elle-même un équilibre : par des moyens plus appropriés que les moyens actuels, espérons-le; mais alors tous les peuples seront touchés, tandis que maintenant seules sont atteintes les races qui n'ont plus assez de force pour s'assurer le sol qui leur est nécessaire en ce monde. Car les choses sont pourtant telles que, à notre époque, il y a encore d'immenses étendues de sol inutilisé, sol qui n'attend que d'être exploité. Et il est sûr aussi que ce sol n'a pas été conservé par la nature comme territoire réservé dans les temps à venir à une nation ou à une race déterminée. Il est certain, au contraire, qu'il est destiné au peuple qui aura la force de le prendre et l'activité nécessaire à son exploitation. [...] La nature ne connaît pas de frontières politiques. Elle place des êtres vivants les uns à côté des autres sur le globe terrestre, et contemple le libre jeu de forces. Le plus fort en courage et en activité, enfant de prédilection de la nature, obtiendra le noble droit de vivre."

L'auteur de Mein Kampf se montre ici en avance sur son temps. A un moment ou à un autre, ose-t-il prévoir, le problème de la surpopulation se posera fatalement. Mais cette question, selon lui, sera résolue par la loi du plus fort.
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Video de Philippe Simonnot (2) Voir plusAjouter une vidéo

Philippe Simonnot
Bernard PIVOT a invité Philippe SIMONNOT, journaliste à "Politis", pour parler du livre qu'il vient de publier "Homo sportivus". Il y développe la théorie que cet "homo sportivus" supplante "l'homo economicus" dans la sociétémoderne. Il explique que le sport nourrit actuellement les comportements, notamment dans le domaine économique, à un moment où l'entreprise a besoin d'être...
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