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EAN : 9782204145053
329 pages
Le Cerf (02/03/2023)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Août 1944. La veille encore, ils étaient ministres, chefs de police, patrons de presse ou vedettes de cinéma. Mais les voilà qui fuient. Ils quittent la France dans les wagons de l’ennemi. Les uns mourront en exil. Les autres reviendront pour chercher refuge dans l’oubli. Certains finiront traqués et jugés. Leurs noms ? Abellio, Bonnard, Déat, Céline, Darquier de Pellepoix… Leurs fautes ? La glorification de Hitler, l’administration de Vichy, la formation des milici... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

À la fin de la dernière guerre mondiale, il y a eu en France et ailleurs en Europe occupée ce que le journaliste Éric Conan a parfaitement bien résumé par la formule de "la cavale des maudits".

C'est précisément à ce phénomène que l'ouvrage récent du professeur Yves Pourcher, paru en mars dernier, entend se consacrer : que sont devenus les grands manitous de la collaboration et leur entourage immédiat juste avant et longtemps après la libération et la chute du troisième Reich ?

L'auteur, qui est historien et professeur à l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse, a, après une (trop) brève introduction d'à peine 5 pages (sur 330) pris pour cibles de ses recherches 21 cas précis de collaboratrices et collaborateurs notoires, tels Marcel Déat, Jeanne Claussat-Laval, Josée de Chambrun-Laval, Paul Marion, la marquise Lisette de Brinon, Francis Bout de l'An, Jacques de Bernonville, etc.
Ce qui manque malheureusement ce sont les critères exacts de ce choix spécifique. Pourquoi celles et ceux-ci et pas d'autres traîtres à la patrie ?

Dans la description de la fuite, des pérégrinations et nouvelle existence des collabos, Yves Pourcher a, d'après mon humble avis, accordé un peu trop d'attention à l'anecdotique et petite histoire de ces tristes sires.

Personnellement, j'aurais préféré une analyse plus globale de la fugue et du sort des personnes manifestement coupables d'aide à ou d'assistance de l'ennemi national.
En d'autres termes : plus de données chiffrées, géographiques et politiques. Et une réponse à la question du rôle de l'église, de certains ordres religieux et même de hauts dignitaires du Vatican ? Ainsi que celui des organisations d'entraide créées par des nazis allemands eux-mêmes comme par exemple O.D.E.S.S.A. ("Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen" - Organisation des anciens membres SS). Puis, le rôle des hommes politiques qui ont recueilli ces fuyards dans leur pays, comme Juan Perón en Argentine par exemple, qui lui est mentionné, mais qu'en est-il des autorités suisses, italiennes, uruguayennes, québécoises... ?

L'approche d'Yves Pourcher est selon moi regrettable, d'autant plus qu'il est en la matière un des grands spécialistes, comme le prouvent clairement ses 22 pages de sources et références bibliographiques en fin de volume et compte tenu d'autres oeuvres de lui, tel notamment son excellent "Les jours de guerre : La vie des Français au jour le jour 1914-1918" de 2008.

Je dois reconnaitre cependant que l'auteur a une bonne plume et mélange efficacement ironie et empathie, ce qui rend la lecture de son livre captivante.

Un chapitre qui m'a fasciné en particulier a trait au malheureux acteur Robert le Vigan (1900-1972). Une promesse pour l'écran avec son rôle dans l'inoubliable film "Le Quai des brumes" de Marcel Carné de 1938 et "Golgotha" de Julien Duvivier de 1935 où il incarne le Christ, qui pour des faits de collaboration a tout perdu. Il a été condamné à l'indignité nationale, a fait de la prison à Fresnes et s'est ensuite évadé en Espagne et en Argentine, où il est mort dans le dénuement complet.
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Quelle écriture, quel style ! Laissez-moi vous citer les premières lignes de l'introduction :
« Je vis encore plus de haine que de nouilles !... » écrit Céline dans D'un château l'autre. Et pour la plupart, l'exil ce fut ça. Des haines et des nouilles. Les haines parce qu'on avait tout perdu, les idées, les biens, les honneurs, et qu'on voulait cracher à la figure des vainqueurs. « De Gaulle : c'est un nain interminable », avait lancé un jour l'académicien Abel Bonnard, ministre de Vichy. Comment faire pour rentrer après tout ça ? Quand l'académie vous ferme la porte, que la justice vous colle sur le dos la mort plus l'indignité nationale, et que le « nain » triomphe.
Ça claque, non ? Les 302 pages sont sur ce ton. Un ouvrage indispensable pour qui s'intéresse à l'histoire, notamment celle de la 2nd guerre mondiale et qui veut en savoir plus sur l'après-guerre des collabos, une période fort peu étudiée, leurs chefs et leurs second couteaux.
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A la fin de la seconde guerre mondiale, de nombreux collaborateurs ont fui pour échapper à la vindicte populaire. Ils étaient ministres, chefs de police, patrons de presse ou vedettes de cinéma. Certains mourront pendant leur exil, d'autres reviendront au pays en changeant d'identité ou en espérant se faire oublier. Plusieurs seront irrémédiablement traqués par la justice pour être conduits devant un tribunal. Quelques noms sont passés dans l'Histoire : Céline, Bonnard et, notamment, Bellepoix. Leurs torts : s'être impliqués avec zèle pour la gloire de l'Allemagne, avoir défendu l‘idéologie d'Adolf Hitler ou avoir prôné l'antisémitisme.
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critiques presse (1)
LaCroix
17 avril 2023
Des portraits, très écrits et documentés, de Français qui ont collaboré pendant la Seconde Guerre mondiale et ont fui leur pays en 1944 avant d’être rattrapés par la justice.
Lire la critique sur le site : LaCroix

Videos de Yves Pourcher (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Pourcher
Moi, Josée Laval de Yves Pourcher aux éditions Cherche Midi
" Moi, Josée Laval, dont le nom aujourd'hui fait si peur à certains, j'ai été, dans l'entre-deux-guerres et pendant ces années si passionnantes de l'Occupation, une des reines de Paris. La seule qui ait vraiment compté, la seule qu'on ait autant couverte de fleurs et de cadeaux, de compliments et de louanges, et la seule qui, par sa présence, faisait frémir ou trembler les assistances et les soirées. " Elle avait aimé son père jusqu'à la folie. Partis de rien, ils s'étaient élevés ensemble dans le grand monde. Pacifiste et homme de gauche, Laval devint la figure noire de la collaboration. Son procès et sa mort furent qualifiés de " crime judiciaire ". Spectre des années noires, sa fille erra ensuite en solitaire dans la France d'après guerre. Moi, Josée Lavalest une pierre lancée à nos figures qui rappelle une histoire terrible dont on a honte.
L'autre Simenon de Patrick Roegiers aux éditions Grasset
Frère cadet de Georges Simenon, Christian fut élevé à ses côtés par une mère bigote qui le chérissait et traitait son aîné d'incapable. Proie idéale pour le rexisme, parti d'extrême-droite fondé en Belgique par Léon Degrelle, braillard intarissable, Christian s'égara dans la collaboration et participa activement à une effroyable tuerie. De son côté, Georges menait la vie de château en Vendée. Livres à succès, femmes et films. Comment se défaire de ce frère encombrant qui allait salir sa réputation? Christian, se sachant condamné à mort, s'engagea dans la Légion et disparut sans laisser de traces ... Portrait croisé de deux êtres au destin opposé, L'autre Simenon est un roman à double face, où la mise en lumière de l'un révèle la part d'ombre de l'autre. C'est aussi le portrait d'une époque. Un tableau de faits troublant, porté par une langue implacable, qui parle du passé pour mieux dire le présent.
Alexis Vassilkov ou la vie tumulteuse du fils de Maupassant de Bernard Prou aux éditions Brouette
À la veille de sa mort, Guy de Maupassant connaît une ultime idylle avec la peintre Lioubov Andréievna Vassilkova. Les tribulations d?Alexis, leur fils irrévélé, le conduisent dans la Russie révolutionnaire. Bientôt le jeune médecin fait partie de l?entourage proche de Staline et se retrouve déporté au goulag de Mirny, en Sibérie, où il est initié à la franc-maçonnerie dans une loge clandestine. Ses engagements, sa bonne fortune, l?appui occulte d?un chamane yakoute et l?amour de la belle Ayami, lui rendent la liberté et la France de son enfance. En 1940, Alexis rejoint la Résistance dans le maquis de Haute-Loire. Les aventures d?Alexis Vassilkov, personnage hors du commun que le dramaturge Fernando Arrabal a qualifié de héros strogoffien, épousent les turbulences du XXème siècle jusque bien après-guerre dans un même souffle épique et picaresque. Un livre qui vous emporte dans un tourbillon de sentiments et qui arrive avec une alchimie rare à mélanger ma passion pour la littérature, l?histoire et les grands espaces désertiques de la Sibérie. ? Maupassant et Tolstoï chez Sylain Tesson.
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