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EAN : 9782259315913
160 pages
Plon (24/08/2023)
3.31/5   68 notes
Résumé :
Léo a 45 ans. Il est à deux doigts du burn-out.
Il entre dans une salle de cinéma.
Il y est seul avec une femme.
L’écran s’allume et l’interroge :
« Ça va, Léo ? »

Véritable ovni littéraire, ce premier roman nous conduit à faire avec Léo « l’expérience » saisissante de regarder notre vie à travers un écran de cinéma. Doté d’un sens inné du bon mot, Maurice Barthélemy allie humour et sincérité dans un style incisif, original... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Avant de m'engager dans cette chronique, je dois avouer que Maurice Barthélémy n'était pas une figure familière pour moi, contrairement aux 99 fidèles abonnés qui le suivent avec assiduité sur la plateforme d'Instagram. Si vous n'avez jamais entendu parler de lui, je vous invite à visiter son compte, pour découvrir sa personnalité unique. Hier, j'ai visionné quelques unes de ses vidéos et ça m'a beaucoup fait rire.

La quatrième de couverture résume parfaitement l'intrigue de ce tout petit livre; Léo est à deux doigts de succomber au burn-out et décide de fuir son ennui en se réfugiant dans une salle obscure d'un cinéma. le film démarre par ces mots : « Ça va Léo ? » Et c'est ainsi que commence l'expérience... Ce livre est un véritable vent frais ! Il m'a fait sourire jusqu'aux oreilles, j'ai réfléchi, j'ai souri et j'ai même éclaté de rire. C'est beaucoup dire pour un si petit livre ! Cette histoire surréaliste tient la route car l'écriture de l'auteure est tantôt poétique tantôt drôle.

"Si on est capable de tomber amoureux à un enterrement, c'est parce qu'on a le toit du coeur à ciel ouvert".

Léo est un personnage sincère déboussolé par ce qui lui arrive. Dans le cinéma, il partage la séance avec une autre femme, Théa qui se prend au jeu de ce film si étrange. Sous forme de questions-réponses, Léo va réfléchir à comment va sa vie. Ca va Léo est bien plus profond qu'il n'y parait. le livre est entrecoupé de lettres, sms et de CV qui font du bien à l'histoire. Ca nous permet de comprendre un peu Léo qui travaille comme nettoyeur de scènes de crimes et de suicide. Tout un programme.

Si Maurice Barthélémy se sent prêt à relever le défi, je lui suggérerais vivement d'écrire une fiction plus longue d'une centaine de pages supplémentaires tout en exploitant pleinement son hypersensibilité et son humour pétillant. Je suis convaincue que cela serait un succès retentissant ! En attendant ce deuxième livre, si vous voulez passer un bon moment au cinéma et oser faire le tour de la salle à cloche pied - parce que rappelez-vous bien que le ridicule ne tue personne - lancez-vous sans hésitation dans L'expérience! Nous en reparlerons sûrement plus tard. Alors mettez-vous en mouvement! Éprouvez la joie! Et hauts les coeurs.
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"Ça va Léo ?"

La question tombe à pic car apparemment Léo ne va pas bien.
Il a besoin de se poser un peu, histoire de déconnecter, le temps d'un film.
Il a acheté une place de cinéma sans savoir quel film il va voir. Peu importe, il verra bien. Léo sature, il n'est pas loin de craquer.
Dans la salle, il est seul. Enfin presque, une femme s'installe au dernier moment, juste avant la projection du film.
L'écran s'anime enfin mais de manière complètement inattendue il s'adresse à Léo pour lui demander comment il va...

Ce petit roman surréaliste écrit par un ancien membre des robins des bois ravira probablement les amateurs de développement personnel. Même si l'angle d'attaque est original, j'ai eu, en ce qui me concerne, l'impression d'assister à une séance de coaching ou de psychothérapie.
Prendre des décisions pour rester en mouvement et rester fidèle à soi-même ou "il n'y a pas de jeu sans règles ", c'est à peu près tout ce que j'en ai retiré.
Je n'ai pas réussi à sourire une seule fois en dépit de la promesse affichée sur la quatrième de couverture. La situation de Léo étant trop pathétique pour en faire un personnage drôle.
le voir faire plusieurs fois le tour de la salle à cloche-pied n'y aura rien changé. Tout comme les nombreux néologismes qui à mon goût n'enrichissent pas le récit.

"L'expérience" ne m'a pas vraiment réussi. Peut-être que c'est moi qui ne vais pas trop bien ...



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Le métier original que pratique le narrateur n'est pas exempté du risque de craquer. Il serait plutôt logique d'avoir des difficultés à assumer cette charge sur un long terme. Mais revenons au conséquences du coup de mou soudain.

Il se traduit par un abandon de poste et l'homme se réfugie dans un cinéma. Sans choisir un film particulier, il entre dans une salle au hasard. Il y est seul, puis une femme l'y rejoint. C'est alors que l'écran s'adresse à lui, directement. Par des questions étranges…

Cette mise en scène est un véritable processus d'introspection qui rend le lecteur témoin des difficultés existentielles du narrateur. Aussi déstabilisé que lui, le lecteur a intérêt de ne pas résister, de se laisser porter par le texte.
C'est court et étrange, non dénué d'intérêt

Les dialogues interrogent, autant le spectateur que le lecteur médusé. C'est ce qui transparaît entre les lignes qui font la force du roman.
Beaucoup d'humour aussi pour ce qui pourrait être un pastiche de développement personnel.

160 pages Plon 24 août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Une séance de cinéma très particulière

Pour son premier roman Maurice Barthélemy a choisi une touche de fantastique pour retracer l'expérience singulière vécue par Léo, son personnage, lors d'une séance de cinéma choisie au hasard. Elle va changer sa vie.

Il y a des jours comme ça où rien ne va. le moral dans les talons, Léo décide de se changer les idées en s'offrant une séance de cinéma. Peu importe le film, il a juste envie de faire un break.
Mais une fois assis dans la salle, il a droit à un message personnel. Sur l'écran s'affiche une question à son intention: «Ça va, Léo?»
En se retournant, il ne croise que le doux regard d'une femme assise quelques sièges plus haut. Est-il victime d'un coup monté? En tant cas, si c'est une blague, elle est drôlement bien faite, car son l'écran les messages à son intention se succèdent. Jusqu'à le troubler. Jusqu'à cette promesse de lui dévoiler le secret de cet interrogatoire à condition qu'il effectue un tour de la salle à cloche-pied.
Après tout, que risque-t-il? C'est ce que lui explique Théa, la spectatrice qui l'accompagne et qui a bien envie de connaître ce secret. le voilà parti pour quatre minutes d'un exercice pas si simple. À 45 ans, il est un peu rouillé question sport. Finalement, il va parvenir à relever le défi proposé et découvrir le secret promis.
En me gardant bien de le dévoiler ici, je préfère souligner l'originalité de la construction de ce roman. le récit est en effet complété par différentes pièces ajoutées au dossier, un article paru dans le Courrier vendéen en 2021, un procès-verbal d'audition d'un enfant datant de juin 2017, une lettre de Léo adressée à sa mère alors qu'il avait huit ans et quelques textos de son employeur envoyés en 2019. Autant d'éléments qui permettent de mieux cerner la personnalité de notre homme pour lequel cette séance de cinéma très particulière devient un exercice d'introspection. de cette auto-analyse, il va sortir un peu secoué, mais surtout beaucoup plus riche qu'avant.
On savait Maurice Barthélémy Fort comme un hypersensible. On le découvre ici romancier avec un style virevoltant, plein de fantaisie. On l'imagine avoir apprécié La rose pourpre du Caire de Woody Allen et s'être un peu identifié à Tom Baxter lorsqu'il sort de l'écran pour interpeller les spectateurs dans la salle. À moins qu'il n'ait été inspiré par ces auteurs qui aiment le fantastique et se dédoublent dans leurs romans, tels que Dostoïevski, Borges, Gogol ou plus près de nous Guy de Maupassant. Ce qui cependant sûr, c'est que la plume de l'ex-robin des Bois est pleine de fantaisie et de vivacité. de celles dont on se dit qu'il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin!



Lien : https://collectiondelivres.w..
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Plon pour cette expérience de #LExpérience

Léo décide d'entrer dans une salle de cinéma sur un coup de tête, sans savoir ce qu'il va voir. Il vit alors une "Expérience" hors du commun, dialoguant avec une jeune inconnue et... l'écran de la salle ! Ce dernier lui lance des défis et lui pose des questions qui le désarçonnent, tandis que la jeune femme le trouble de plus en plus... Ce Huis-Clos atypique encourage Léo, un type perdu d'un quarantaine d'année, à l'introspection...

Dans ce roman-nouvelle très court et très atypique, Maurice Barthélemy nous propose une expérience entre absurdité et leçon de vie, entre surréalisme et développement personnel... J'ai été déroutée par ce livre qui se lit en moins d'une heure. le métier peu commun de Léo m'a rapidement intriguée, autant que son histoire personnelle.

Le style de Maurice Barthélemy est très scénaristique, oral et parfois humoristique, ce qui se comprend vu les autres activités de l'auteur. L'incursion de textes annexes (entretien, procès verbal, lettre d'enfant) est bienvenue et offre des variations intéressantes. En revanche, j'ai parfois éprouvé des difficultés à savoir qui parlait durant les dialogues, malgré le peu de personnages humains en jeu (2 personnes + 1 écran)... Même si la typographie des questions de l'écran en italique facilite la compréhension des échanges. Je me demande cependant s'il n'a pas voulu mettre "trop de choses dans si court" et si l'invention de mots est liée à un manque de notions, ou une marque de fabrique, ou des traits d'humour volontaire...

#LExpérience #NetGalleyFrance
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Interview de Léo D. accordée au Courrier vendéen, le 18 novembre 2021.
Léo D. « Je suis installé à La Roche-sur-Yon depuis une vingtaine d'années. Avant de gérer cette entreprise de nettoyage « particulière », j'étais dans l'entretien des piscines. La société s'appelait « Ma Pool », ça marchait pas mal mais à la disparition du propriétaire, je n'avais pas les moyens de reprendre la boîte, alors on a déposé le bilan et je me suis retrouvé sans emploi. À la suite de ça, j'ai enchaîné plusieurs intérims dans le nettoyage et l'entretien. Jusqu'au jour où j'ai rencontré mon actuel patron, Samuel F., qui dirigeait cette entreprise, NOE (Nettoyage organique express), dont la spécialité est le nettoyage des scènes de crimes et de suicides.
À l’époque, mon boss voulait prendre un peu de recul et cherchait un gérant. J'avais fait ça dans mon précédent métier. C'était aussi dans l'entretien. J'étais qualifié. Alors, j'ai été embauché. Depuis, je gère NOE. On n'intervient pas seulement dans la région vendéenne, mais sur l'ensemble du territoire. On a développé chez NOE un ensemble de compétences qui nous permettent d'intervenir tant sur des scènes de crimes que sur des morts naturelles, mais également des suicides. p. 51
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C'est marrant comme parfois, quand on est bien, on est capable de se gâcher le moment rien de l'idée qu'on pourrait ne plus l’être. Ça s'appelle le syndrome de Knokke le Zoute. Vous ne le connaissez pas ? C'est normal, ça n'existe pas.
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(Les premières pages du livre)
Ce n’est pas la première fois que Léo va au cinéma. Mais entrer dans une salle sans savoir ce qu’il va voir: c’est nouveau pour lui.

Souffler. Juste souffler. Mettre sur pause cette journée abrutissante.

Vas-y, Léo, rentre dans ce cinéma. Paie ton billet et prends la première salle. Ne choisis pas ta place. Laisse-la te choisir. Pose ton cul et ta vie. Tu l’as bien mérité.

Ça va, Léo ?
Ça vibre au niveau de sa poche. Soit c’est une poche vibrante, soit c’est le téléphone qui est dans sa poche qui vibre. Va pour la seconde option. Plus réaliste. Il décroche.
— Oui ? Je suis au ciné. J’ai besoin de décrocher.
Ça blablotte au téléphone. Léo l’interrompt.
— Je sais pas ce que je vais voir. J’ai choisi au hasard.
Son interlocuteur lui répond trop longuement. Il le coupe.
— Eh ben, tu lui diras que Léo n’est pas dispo. Que tu ne sais pas où il est. Et que Léo le rappellera demain.
Il raccroche sèchement et éteint son téléphone dans la foulée.
— Foutez-moi la paix, bordel…

Léo parle souvent seul. Surtout en période troublée. Une sénilité précoce ? Pas vraiment, il n’a que 44 ans. 45 en avril. Disons que ça le rassure. Que c’est un bon moyen de se sentir moins seul. Les navigateurs en solitaire se parlent pour ne pas se rouiller les dents.
Léo n’a jamais mis les pieds sur un bateau, mais c’est un solitaire. Il autodiscute avec lui-même depuis qu’il est tout petit. Sa mère Mathilde le couchait toujours trop tôt. Il n’avait jamais sommeil à 18 heures. Sous couvert que les gamins ont besoin de sommeil, les adultes les collent au pieu en fin d’après-midi. Tout ça pour avoir la paix. Ça l’a rendu totalement insomniaque, le Léo. Tu m’étonnes. À l’heure où ses petits camarades se coltinaient des Prince de Lu au lait chaud devant un bon dessin animé japonais, lui devait aller se coucher tout ça pour que sa mère puisse avoir un moment pour elle. Mathilde n’avait pas envisagé qu’elle ait pu concilier son temps libre avec celui de son fils. Non, un enfant, ça se couche tôt : c’est bon pour le développement de son cerveau. Donc au dodo avec les poules ! Et encore, je suis certain qu’à cette époque les poules devaient se demander ce que foutait ce gamin au lit avant elles.

— C’est quoi cette vie ? marmonne-t-il. Pourquoi je m’impose ça ?
Cette salle respire le repos. Un cinéma, c’est toujours une promesse. Les fauteuils qui puent le confort. L’odeur des pop-corn oubliés. La lumière flottante. La température gloussante. Le son assourdi. Même l’odeur de pied de la moquette murale est réconfortante. Tout est réuni pour te disponibiliser. C’est une caresse avant la claque. Quel que soit le film. Au cinéma, on se prend toujours une gifle. Une trempe d’ennui. De génie. De rire. De nullité. De larmes. Rien ne remplacera le cinéma. Aller voir un film, c’est une sortie. On le choisit. On se renseigne. On prend rendez-vous avec soi-même ou avec quelqu’un. On se prépare.
Alors qu’on ne se déplace pas pour aller voir Netflix. On ne regarde pas les horaires pour aller sur Netflix.
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—Vous pensez que c’est aussi simple que ça ? —Quoi donc ? —La réalité est tout autre. Et vous le savez pertinemment. C’est pas simple de payer ses factures quand on est au SMIC. C’est pas simple de profiter de chaque instant quand on doit se lever à 4 heures du matin pour faire deux heures de trajet, tout ça pour gagner un salaire de misère. Rien n’est simple !
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Il se retourne vers l’écran. — Tu veux savoir si tout va bien ? C’est ça ? Eh bien non, ça ne va pas. Ça ne va même pas du tout ! Pourquoi tu crois que je suis là ? Je suis rentré dans cette salle parce que tout foire autour de moi. Rien ne me rend heureux. Ma vie sentimentale est une catastrophe. Mon boulot m’emmerde. Je ne parle plus à ma fille depuis quatre ans. Et là, je suis dans une salle de cinéma en train de parler à un écran… Ça te va comme réponse ?
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