Un grand chambardement, ça court dans tous les sens, les bras s'agitent pour habiller, coiffer, pour damner le pion au retard qui pointe le bout du museau et pour ne pas souffrir le courroux de l'horrible mémé. "Madame", comme elle souhaite qu'on l'appelle, s'il vous plait. La maman du papa d'henri ne fait pas dans l'équitation mais se trouve à cheval sur tout. Les manières, la politesse, le retard... Ses cadeaux pour henri sont des boites de nourriture pour chien et il doit dire "merci".
Henri n'aime pas ses rendez-vous réguliers et se pose même la question de savoir pourquoi il faut souffrir d'y aller. Il regarde sa maman, sa mémé et puis son papa... Est ce vraiment cette mémé qui a été un jour une maman pour son papa? Lui faisait-elle du chocolat chaud, lui racontait-elle des histoires avant le dodo?
Le papa ne saurait quoi lui répondre mais les images parlent pour lui et il ne semble pas forcément s'en porter plus mal. Et c'est l'essentiel. Émilie Chazerand nous conduit à la vraie question qui mérite que Henri s'y attache, sa maman deviendra t-elle une horrible madame mémé.
La réponse est rassurante, démontrée avec la petite folie d'humour d'
Amandine Piu, l'impertinence et l'intelligence d'Émilie Chazerand. La petite ménagerie de bestioles domestiques qui vivent dans la maison d'Henri contrastent également de vie et de fantaisie, ils sont spectateurs de cette cohue en "coulisses" avant la triste représentation du déjeuner lugubre. Les décors d'
Amandine Piu virent au bleu nuit à l'approche de la maison de la parente sèche comme un bout de bois. le clin d'oeil au mythe de la sorcière est drôle et met une douce distance. Il y a des mamans comme ci et comme ça, mais ta maman à toi, t'aimeras toujours.
C'est un peu aussi sur la vieillesse et le temps qui passe.
C'est simple, fin, amusant, plaisant pour les yeux et sûrement sympa à raconter.
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