Le Secret de grand-père

Pourquoi grand-père est-il de si mauvaise humeur certains jours qu'il vaut mieux éviter de lui adresser la parole? Pourquoi garde-t-il au fond de sa grange du Devon un vieux tracteur hors d'usage depuis de nombreuses années tel un trésor voire une pièce de musée?
Seul son petit fils aura le privilège de connaître le secret du vieil acariâtre et de faire fondre son coeur d'acier.
J'ai eu l'immense plaisir de retrouver le personnage du Caporal, héros de "Cheval de guerre" dont Steven Spielberg a tiré un très beau film en 2011. Cette histoire d'amour entre un jeune fermier et son cheval est éblouissante d'humanisme malgré le contexte effroyable de la première guerre mondiale, véritable boucherie humaine où bien sûr les animaux ne furent pas plus épargnés!
Si la transmission entre les générations ne vous laisse pas indifférent, si vous êtes ému aux larmes par l'extrême pudeur d'êtres simples et authentiques: ce petit roman pourrait bien réveiller votre âme d'enfant et illuminer votre journée!
Je vous souhaite de vous accorder ce plaisir.
Je dédie ce modeste billet à mon père avec qui j'ai l'honneur de partager quelques petits secrets qui sont autant de petits trésors gardés précieusement en un coin de mon coeur.

L'histoire tourne autour du mystère qui entoure ce tracteur que le grand père possède dans son hangar.
Un roman qui montre une belle complicité, la transmission des histoires entre ce grand père et ce petit fils. Très touchant.

Lu avec mon fils de 10 ans, comme lecture scolaire. Michael Morpurgo est un bon auteur pour les lectures scolaires, de 10 à 14 ans... Suite au succès de Cheval de Guerre, Michael Morpurgo avait eu envie de donner une sorte de suite à ce roman. le cheval, qui d'autre?, va se retrouver, de nouveau, au centre du secret de grand-père... Pourquoi grand-père est-il contrarié parfois, d'où vient ce tracteur qui moisit dans la grange, alors que grand-père n'utilise pas d'engins mécaniques...

Le récit est raconté par le petit-fils dans un premier temps. Puis on a droit à une histoire racontée par le grand-père. Ce découpage moitié-moitié nous a moyennement convaincu. On ne va pas dévoiler le secret (qui est double), mais il me semble un peu daté et moins convaincant (bis repetitat... c'est le mot-clé du roman) en 2023 qu'en 2002, date où Michael Morpurgo a écrit ce court roman.

Fidèle à son habitude, Michael Morpurgo livre un récit très humain, d'une simplicité lumineuse, mais c'est aussi cela qui fait la force de son écriture, cette simplicité qui touche au coeur. Morpurgo s'adresse davantage à nos sentiments, à nos âmes, qu'à notre cerveau. Humour et tendresse sont au rende-vous, mais cela ne nous a pas touchés de la même manière que les précédents romans de l'auteur (le royaume de Kenzuké ou l'histoire dAman). Très souvent l'émotion affleure dans les récits de Michael Morpurgo, elle vient au détour d'une phrase, d'un regard, et la larme monte à l'oeil. Ici, même si les personnages sont assez attachants, nous sommes simplement restés spectateurs d'événements qui ne nous ont pas vraiment touchés.

Et voilà le livre que j'ai décidé de lire à mes élèves de CM2 en ce début d'année scolaire. J'avais lu le premier tome à certains l'année dernière, et j'ai été heureuse de voir que l'histoire leur était restée en tête et qu'ils étaient heureux de retrouver Albert et son cheval Joey. Pour les autres, pas de problème, il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu Cheval de guerre pour comprendre et apprécier cette histoire.
Albert et Joey sont donc revenus du front et exploitent la ferme familiale comme il avait toujours été écrit qu'ils le feraient. Mais c'est l'entre-deux-guerres, c'est le début de la mécanisation de l'agriculture, c'est un moment compliqué pour ceux qui aiment les chevaux. Un jour, pris de boisson, Albert relève un défi irréaliste, faire labourer ses chevaux plus vite que le tracteur flambant neuf de son voisin trop fanfaron pour être tout à fait honnête. Mais c'est sans compter sur le sort qui parfois, heureusement, est du côté des gentils.
Ce récit est enchâssé dans un autre, celui de l'arrière-petit-fils d'Albert, venu passer quelques mois à la ferme avant de se lancer dans ses études, et qui découvre cette histoire grâce à son grand-père tendrement aimé. C'est donc aussi une belle histoire de transmission.
Beaucoup de jolis thèmes abordés, donc. Et puis pour une maitresse qui veut faire travailler ses élèves sur l'identification des personnages et sur la chronologie du récit (à comparer à la chronologie des événements), c'est un régal (mais je ne l'ai pas fait, c'est le contrat avec mes élèves pour ces lectures-là : juste pour le plaisir d'écouter, pas de questionnaire, aucune évaluation. Juste parfois une discussion à bâtons rompus si je vois qu'ils en ont besoin. J'ai pas exemple expliqué à ces petits citadins ce qu'est une charrue bisoc, et ça les a intéressés !). Et, si ce n'est pas suffisant, il faut que j'ajoute que c'est un vrai plaisir de voir les élèves tendus vers le livre, concentrés comme rarement, parce que, même s'ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, que les chevaux vont gagner, il y a un suspens insoutenable, ils veulent savoir comment, et la cloche n'a pas intérêt à sonner avant la fin du chapitre !

Voilà un roman jeunesse qui a pour intérêt de montrer ce qu'est une mise en abyme. Dans "Le secret de grand-père" Michael Morpurgo emmène les jeunes lecteurs dans l'Angleterre du 20eme siècle. le narrateur est un garçon qui aime passer ses vacances à la ferme chez son grand-père Albert même si ses parents citadins se moquent un peu des campagnards. Mais ça c'était avant les mouvements de retour à la nature et aux valeurs du terroir.
Les clivages ville/campagne et tradition/progrès sont un peu caricaturaux d'autant plus qu'il y a pas mal d'évènements improbables même si la relation entre le petit-fils et son grand-père est émouvante. Il lui raconte son passé notamment quand à quatorze ans il part au front durant le première guerre mondiale pour aller chercher son cheval Joey.
Au-delà de ça, je me suis demandée pourquoi Albert avait attendu vingt ans après la mort de sa femme pour demander à son petit-fils de l'aider à faire ce qu'il n'a pas pu faire avec elle.
Je ne peux pas vraiment préciser sans dévoiler le secret...
Bref, une gentille histoire sans plus.


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