Dans le cadre de la dernière masse critique, je remercie Babelio et les éditions La Loutre de Béryl pour l'envoi de «
L'ombre du temps » par
Baptiste Arthano.
Le livre porte bien son nom, car le temps y est une notion essentielle.
La narration nous fait basculer entre passé, présent et futur, le monde des vivants rencontre parfois celui des morts.
À la suite d'une mystérieuse catastrophe qui a provoqué l'effondrement de notre civilisation, les descendants sont revenus des siècles plus tard à un mode de vie plus rudimentaire.
Sur cette terre changée, on suit le parcours d'Inata Demi-Lune de la tribu namak, qui grâce à ses dons uniques, aura la délicate mission de guider les siens.
Les Namaks mènent une vie simple dans une région quasi-désertique, mais parsemée de vestiges technologiques comme si l'humanité était revenue des siècles en arrière après avoir atteint le paroxysme du progrès et de la modernité.
Son périple sera jonché de périls, car le cataclysme a laissé des traces d'irradiation et des êtres hostiles subsistent comme les Sarbâz Djen et les Irradiés. Les personnages subissent coup dur après coup dur, mais s'ils ne baissent pas les bras.
D'autres figures plus fantastiques apparaissent comme les Ombres qui perturbent les rêvent des habitants pendant leur sommeil.
Le livre combine fantasy et science-fiction. Pour peu qu'on ne soit pas allergique au mélange des genres, le roman va vous transporter entre les différentes périodes chronologiques même si la trame principale tourne autour d'Inata à son époque.
Je n'en dirais pas plus pour éviter de spoiler, mais sachez que le récit distille les informations au compte-goutte. Plusieurs interrogations se posant en début de lecture trouveront réponse par la suite.
Il y a deux univers qui se conjuguent dans
l'ombre du temps. Celui d'avant le cataclysme qui s'apparente à notre société actuelle bien que les descriptions de divers éléments attestent d'une technologie bien plus en avance sur la nôtre.
Le monde d'après nous rappelle paradoxalement à un temps plus ancien saupoudré de mythologie perse et mésopotamienne.
Ces mythologies étant plus méconnues que celles d'autres civilisations antiques, j'ai eu le plaisir de les découvrir, notamment grâce à la documentation en index. En plus d'une liste de divinités, nous avons également droit à un mini lexique de mots perse, à une carte de la région et à de belles illustrations d'animaux cités pendant la lecture.
De mon avis personnel, le voyage d'Inata souffre de quelques lenteurs et certains passages plus complexes en détails technologiques m'ont moins emballée ou parfois même perdue.
Il faut également accepter de ne pas avoir toutes les réponses d'entrée de jeu et d'attendre que la lumière se fasse progressivement au fil des chapitres et pas forcément dans l'ordre de lecture.
Les quelques inconvénients précités ne m'ont pas empêché de passer une très bonne lecture.
L'écriture est fluide et facile à lire. J'ai beaucoup apprécié les originalités de l'histoire et sa structure narrative qui navigue entre les genres littéraires et les époques.
Il y a une grosse recherche sur la culture et la mythologie perse dont la documentation généreuse permet une meilleure compréhension de l'univers.
Le livre se teinte parfois de poésie et de spiritualité quand il traite de l'après-vie, suivre les pas de la tribu d'Inata sur fond de mythologie m'a emporté tantôt en Perse tantôt dans un monde plus futuriste.