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EAN : 9782746704909
256 pages
Autrement (02/04/2004)
4/5   1 notes
Résumé :
Filles, garçons, ils avaient entre quatre et douze ans sous l'occupation. Juifs ou non, simples témoins, parfois acteurs, toujours victimes, certains ont traversé cette tragédie ave l'insouciance de l'enfance, quand d'autres ont vu leur vie basculer.
Malmenés par la faim, la peur, le silence des adultes, déracinés, parfois séparés de leurs parents - que certains d'entre eux ne reverront jamais - ,tous, vaille que vaille, ont construit leur vie d'adultes sur l... >Voir plus
Que lire après Maréchal, nous voilà... : 1940-1944 - Souvenirs d'enfances sous l'OccupationVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Maria Carrier a rassemblé dans cet ouvrage des témoignages de gens ordinaires. Ceux qui d'habitude n'ont pas la parole, ceux que Pierre Sansot nomme dans l'un de ses ouvrages "Les gens de peu".
Ils évoquent la période de l'occupation qu'ils ont tous vécue difficilement et pour certains d'entre eux tragiquement.
Au travers de leurs anecdotes le lecteur appréhende "par le petit bout de la lorgnette" la vie quotidienne et les difficultés qu'ils doivent affronter, les choix qu'ils doivent faire.
L'ouvrage est inégal du fait de la diversité et du nombre (28) des récits, mais chaque lecteur doit pouvoir y trouver matière à réflexion et enrichir ses connaissances sur cette époque.
Des documents personnels de chaque intervenant appuient de façon didactique le propos.
Une belle réussite des Éditions Autrement que cette collection Mémoire.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes allés la voir quand elle a été embarquée à Drancy. J'ai pu l'embrasser encore, mais mon père a dû rester sur le trottoir comme un simple badaud. Ils ont échangé un regard. Ils étaient plusieurs à partir dans le panier à salade : comme elle et mon père, ces personnes devaient être recherchées depuis la rafle. Ma tante nous a ensuite emmenés à Drancy.
Il y avait un café en face du centre de détention, et, depuis le premier étage de ce bistrot, on pouvait apercevoir les prisonniers. Nous étions loin, mais nous nous sommes aperçus.
Quelques temps plus tard, mon père a reçu une carte. Maman ne savait pas écrire. Elle avait probablement demandé à quelqu'un d'écrire ces quelques mots : " Cher mari, chers enfants, je vais bien, nous partons pour une destinations inconnue..."
Elle a quitté Drancy le 24 août 1942, dans le convoi n°23. Elle est arrivée le 26 août à Auschwitz et a été immédiatement gazée avec mille cent autres personnes. Quatre-vingt-douze hommes furent laissés en vie, et, en 1945, trois survivants seulement de ce convoi n°23 rentrèrent en France.

(Lucien Zlotowski - Oublier le pire, cultiver le meilleur)
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Pour l'heure, les juifs étaient à peu près tranquilles, mais, rapidement, les premières lois sont apparues. En octobre 1940, mes parents ont été informés qu'ils devaient se déclarer comme Juifs au commissariat de police. Ils y sont allés comme un seul homme. Ils faisaient ce qu'on leur demandait. Quelques semaines après, nous avions nos étoiles, sauf Maurice, mon frère, qui n'avait pas encore six ans.
Nous ne pouvions plus aller au cinéma, au café, dans les piscines, nous devions prendre le dernier wagon du métro.
Puis les premières rafles ont eu lieu. A partir de ce moment-là, mes parents ont décidé que nous ne porterions plus notre étoile. Mon père avait un ami bijoutier rue de Belleville, un artisan comme lui. Ce dernier connaissait un policier. Il pouvait ainsi prévenir mon père des rafles, et nous avons plusieurs fois quitté la maison pour éviter de nous faire prendre.

(Lucien Zlotowski - Oublier le pire, cultiver le meilleur)
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J'allais à l'école et, comme tous les enfants de l'époque, j'ai chanté "Maréchal, nous voilà" devant le drapeau français qui était hissé chaque matin. Nous avons écrit au maréchal, et je lui ai envoyé un dessin. Pour nous remercier, il nous a adressé un portrait de lui que j'ai immédiatement accroché à côté du crucifix qui ornait le mur au-dessus de mon lit.
Quand mon père est rentré en 1943 et qu'il a vu ça, il a violemment déchiré le portrait du maréchal.
J'ai pensé qu'il était malade. Mais j'ai compris, ensuite, qu'il n'avait pas perdu la tête, même si, en captivité, il avait fini par avoir un ulcère à l'estomac !

(Guy Moreau - Les copains d'abord).
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En 1939, après la mobilisation, je me souviens du "vin chaud du soldat". C'était une campagne nationale. On buvait un coup à la santé des soldats. On vendait des timbres pour le "vin chaud du soldat" et il y avait des messages à la radio pour nous encourager à soutenir nos troupes.

(Jean Tougne - Une enfance ordinaire dans des circonstances exceptionnelles).
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Ma mère a crié. Les "flics" essayaient de la tirer hors de l'appartement. Elle s'accrochait à l'un des pieds du lit. Moi, j'ai été très docile. J'ai pris mes affaires et ma poupée, à tel point que les "flics" ont dit à ma mère : "Voyez votre petite fille...elle est plus raisonnable que vous !"
Ils nous ont alors emmenées au Vél'd'Hiv.
Il parait que nous y sommes allées en bus, mais je ne me souviens plus.

(Irène Bibergal - la petite fille du vél'd'Hiv).
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