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EAN : 9782203071001
72 pages
Casterman (08/10/2014)
3.59/5   45 notes
Résumé :
Montparnasse, 1917. Les artistes vivent dans l'insouciance du lendemain. Le prince de cette bohème, Amedeo Modigliani, rêve de changer le monde à coup de pinceaux. Mais le goût de l'opium et de l'absinthe, la passion pour les femmes, la folie de l'époque sont autant d'obstacles qu'il devra surmonter.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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La combinaison du nom d'un de mes peintres préférés avec le nom de celui que je considère comme étant un des meilleurs auteurs de biographies que la France compte en ce moment, m'a poussé à lire cette BD, un genre qu'il ne m'arrive que rarement de prendre en main. Je peux ajouter le nom d'un 3ème artiste, celui du dessinateur, Fabrice le Hénanff, que je ne connaissais pas du tout, mais dont j'ai beaucoup aimé les dessins.
Pourtant la première fois que je me suis laissé séduire par la combinaison du nom de l'artiste peintre avec un autre artiste, a été plutôt une déception. Je fais référence à "Le Scandale Modigliani" de Ken Follett. Peut-être l'unique fois qu'un roman de l'écrivain britannique m'a déplu et je ne suis pas un cas isolé, à en juger par les nombreux billets négatifs de lecteurs frustrés sur Babelio.

Fabrice le Hénanff de Quimperlé en Bretagne n'en est pas à sa première grande épreuve. Avec élégance et précision, il nous a dessiné des personnages aussi divers que le "King" du rock'n'roll, dans son album "Elvis" et des combattants à la terrible bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943) dans sa BD "Ostfront". Ses dessins dans "Modigliani : Prince de la bohème" font preuve de la même maestria artistique.

Le docteur Laurent Seksik continue à me fasciner. Penser que le même bonhomme puisse présenter une thèse universitaire : "Extension pariétale des Cancers Bronchiques en Imagerie par Résonance Magnétique" en 1991 et écrire, quelques années plus tard, "Le cas Eduard Einstein" (2008) et "Les derniers jours de Stefan Zweig" (2010), deux chefs-d'oeuvres biographiques, défie l'imagination ! Je sais bien que je me répète, car fin avril dernier, j'avais déjà exprimé ma grande admiration pour cet écrivain dans une chronique à propos de cette dernière biographie. Sans oublier, bien entendu, sa sublime adaptation de l'oeuvre majeure du grand maître autrichien "Le monde d'hier", paru l'année dernière, dans une édition de luxe superbe, chez Flammarion.

Le scénario qu'il réussit à produire de la vie d'Amedeo Modigliani (1884-1920) dans cette BD, rend presque inutile la lecture d'une des nombreuses biographies dédiées à ce peintre et sculpteur d'origine italienne mais devenu symbole ou incarnation du Montmartre artistique du début du siècle dernier. À l'exception peut-être de celle de sa fille, Jeanne (1918-1984), "Amedeo Modigliani, l'homme et le mythe" de 1958, qui est un intéressant témoignage (bien qu'un peu limité, puisque son père est décédé lorsq'uelle avait à peine 14 mois), quoique pas très littéraire, et celle de Christian Parisot, intitulé tout simplement "Modigliani", paru chez Gallimard en 2005.

La BD met en évidence le grand amour entre Amedeo et Jeanne Hébuterne, surnommée "Noix de coco" , ses problèmes de santé (tuberculeux et alcoolique) et l'aide de Léopold Zborowski. Ce dernier, juif d'origine polonaise (1889-1930), poète et marchand d'art, est mort dans la misère, tandis que son portrait peint par son ami Modigliani a été vendu presque un million et demi de dollars chez Sotheby's, en 2003.

Un mot sur la belle Jeanne Hébuterne, le sujet de nombreux tableaux par son amoureux. le surlendemain de sa mort, elle s'est suicidée en se jetant du 5ème étage de l'appartement de ses parents à Paris. Elle n'avait que 21 ans et était enceinte.
L'écrivaine France Huser en a fait l'héroïne de son roman : "La fille à lèvre d'orange" (Gallimard, 2006).

De la vie d'Amedeo Modigliani 2 longs-métrages ont été réalisés : un par Mick Davis, en 2004, avec dans les rôles du couple Andy Garcia et Elsa Zylberstein, qui a reçu beaucoup de critiques, et un autre par l'italien Franco Brogi Taviani avec comme acteur principal, un Richard Berry nettement plus convaincant, et Elide Melli.

Je termine par une citation du grand artiste, qui à la page 10, s'offusque qu'un journaliste ait pu écrire que : "Modigliani n'est pas un peintre...(mais) ...un dessinateur qui colore ses dessins."
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« L'artiste est fait pour ne pas être compris » disait Léo Ferré et c'est ainsi que le vit Modigliani, torturé, tourmenté.
Modigliani est le prototype de l'artiste maudit. Il a des problèmes avec l'alcool, il se drogue, est atteint de la tuberculose et vivra pauvrement. Ses oeuvres seront peu vendues durant son vivant ce qui ne l'empêchera pourtant pas d'être reconnu par certains de ses pairs même s'il souffre de ne pas recevoir autant de reconnaissance que certains de ses contemporains comme Picasso . Sa femme Jeanne Hébuterne sera sa muse et le soutiendra et l'aimera jusqu'au bout. Son agent Zborowski sera lui-aussi toujours présent malgré les relations tendues qu'il entretiendra avec Modigliani qui lui en veut de ne pas réussir à vendre ses toiles aux prix qu'il souhaite
L'atmosphère sombre de cette BD est bien rendue, on y ressent la misère, la tristesse ainsi que le mal-être de Modigliani qui va au-delà de sa condition d'artiste peintre.

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Je ne suis pas une grande amatrice de l'oeuvre de Modigliani, mais le fait de voir que le scénariste de cette bande dessinée n'est autre que Laurent Seksik m'a poussée à lire cet ouvrage.

C'est vrai que l'homme derrière l'artiste n'a pas grand chose de sympathique, comme beaucoup, en plus de son art se sont ses excès dans le vice qui le guide. Et c'est son entourage très proche, en l'occurrence sa compagne, Jeanne, qui en pâtit- en plus de la santé du Monsieur bien sûr.

Néanmoins, la connaissance a cet avantage qu'elle n'apprauvrit pas celui ou celle qui le reçoit. Je suis donc ressortie satisfaite de cette lecture et contente de m'être intéressée à cet épisode du début XX ème où la morale laissait bien peu de liberté à l'art. Cette lecture fut d'autant plus satisfaisante que les planches avec ses teintes sépia sont tellement belles qu'on dirait des photos. Et le choix des plans rapprochés apportent plus de sensibilité à cet épisode qui aurait pourtant pu faire détester totalement ce peintre.
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Van Gogh, Monet, Gauguin... : ils sont nombreux ces artistes à n'avoir connu la gloire qu'après leur mort. C'est également le cas d'Amedeo Modigliani, peintre italien du début du XXe siècle essentiellement connu pour ses portraits qu'il ne parviendra malheureusement jamais à faire reconnaître de son vivant. C'est le parcours de ce grand artiste rongé par la maladie et les excès que nous relatent ici Seksik et le Henanff qui ont fait le choix de se focaliser sur les dernières années de la vie du peintre. Modigliani vit alors à Paris avec sa compagne Jeanne Hébuterne qui lui voue un amour inconditionnel en dépit de ses frasques et de son tempérament souvent explosif. Car c'est qu'il faut le supporter, Modigliani ! Oscillant toujours entre colère et tendresse, exaltation et mélancolie, le peintre vit très mal son absence de succès et noie nuit après nuit son désespoir dans l'opium, l'absinthe et les femmes. le choix de se focaliser uniquement sur la fin de sa vie implique évidemment que beaucoup d'aspect sont passés sous silence (sa carrière de sculpteur, le travail artistique de Jeanne...), néanmoins le scénario est suffisamment bien construit pour que le lecteur puisse se faire une idée assez complète du parcours de l'artiste qui décédera à l'âge de 36 ans, victime d'une tuberculose qu'il traînait depuis l'adolescence.

Outre le portrait de Modigliani, c'est également celui d'une époque que Seksik et le Henanff ont entrepris de brosser, le tout avec succès. Nous sommes ici en pleine Première Guerre mondiale, alors que les soldats sont de plus en plus nombreux à venir grossir le nombre des victimes des tranchées. La bande dessinée nous rappelle pour l'occasion qu'un certain nombre d'artistes prirent part au conflit : Braque y sera grièvement blessé, de même qu'Apollinaire et Cendras, tandis que Peguy, Alain-Fournier et bien d'autres y perdront la vie. Modigliani, lui, sera réformé en raison de sa maladie mais culpabilisera longtemps de n'avoir pu lui aussi aller au front. On croise également au fil du récit d'autres figures emblématiques de la vie artistique de l'époque comme Pablo Picasso ou Auguste Renoir avec lequel Modigliani aurait eu une rencontre brève mais mémorable. Parmi l'entourage de l'artiste ce sont surtout ses relations avec deux personnages qui sont ici évoqués : Jeanne Hébuterne, l'amour de sa vie qui ira jusqu'à refuser de lui survivre ; et Léopold Zborowski, son agent, qu'il traitera avec beaucoup de dureté mais qui répondra toujours présent dans les moments difficiles. Les graphismes, enfin, possèdent beaucoup de charme et s'apparentent même parfois à des photographies tant les traits et expressions des visages sont travaillés.

Avec cette biographie illustrée Laurent Seksik et Fabrice le Henanff nous offrent un ouvrage très réussi brossant un portrait tout en nuance de Modigliani et de son entourage tout en insistant sur l'impact de la Première Guerre mondiale pour la vie artistique de l'époque. Une belle découverte.
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Avec un tel nom ce dessinateur ne pouvait être que breton et de fait il est né en 1972 à Quimperlé.Je ne suis pas lectrice assidue du quotidien "le telegrame" aussi je ne le connaissais pas bien qu'il y participe régulièrement en l'illustrant.
Cette BD nous parle des dernières années de Modigliani et se déroule à Paris et Nice pendant la première guerre mondiale.Fou de joie en apprenant que la fin de cette guerre est proche alors qu'il va avoir un enfant, il s'écrie:
"il va vivre dans un monde en paix,un siècle merveilleux.Ce sera le règne des bohémiens,des hommes libres..."!
Il souffre ,en effet de cette période dont les priorités ne vont pas vers l'Art. Il le sait mais cela ne suffit pas à calmer son manque de confiance en lui, sa soif inassouvie de reconnaissance.Il jalouse ses cotemporains qui ont plus de chance .Cette angoisse fait de lui un être tourmenté qui le rend inaccessible pour ceux qui l'aiment et qu'il aime. Il transfert sa souffrance en agressivité sur son marchand Zlobowski et ne parvient pas à traduire l'amour qu'il porte pourtant à sa femme Jeanne. Les dessins sont réalistes, précis et j'ai apprécié la douceur des couleurs malgrè la violence de la période et de la tourmente intérieure du peintre.Les textes sont à l'image du graphisme:simples et concis, descriptifs, une belle alliance entre les deux hommes.
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critiques presse (5)
Sceneario
06 février 2015
Les auteurs avec cet album fort et sans concessions grattent la surface de la toile, pour découvrir sous l’image du prince de la bohème l’homme qui souffre, qui peint, qui aime, qui meurt. Les planches sont magnifiques, chaque case est une petite oeuvre d’art, un tableau qui représente une des facettes du prince maudit.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
30 octobre 2014
Tout en n’épargnant pas son sujet, pas vraiment sympathique, Seksik évoque avec finesse son épouse et ses émotions de jeune père. Il reste en revanche plus que discret sur sa judéité, et n’a pas non plus cherché à montrer massivement les travaux du peintre. Seules quelques toiles apparaissent.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
17 octobre 2014
Biographie plus fragmentaire qu'exhaustive, Modigliani prince de la bohème impressionne tant par sa densité que son atmosphère implacable.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
14 octobre 2014
Dans un premier temps, l’album se lit d'une traite tellement les auteurs ont donné envie d'en savoir plus et dans un deuxième temps, il demande à être relu pour s'attarder sur les cases particulièrement réussies.
Lire la critique sur le site : Auracan
BoDoi
13 octobre 2014
Malgré des dialogues joliment tournés, qui permettent à la fois de distiller des éléments biographiques et surtout de cerner la personnalité hors norme du peintre, le texte se fait trop littéraire et surtout trop présent, au sein de planches déjà chargées par les dessins saisissants, entre style photographique et pictural, de Fabrice Le Hénanff (H.H. Holmes, Ostfront…).
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ils envoient tout le monde à la mort mais ils refusent d'engager les malades, alors que le travail est déjà à moitié fait... Charlatans de docteurs ! La tuberculose, c'est une bonne raison d'aller se faire tuer, pas un motif de réforme. Ils sont tous partis. Reste plus que nous de vaillants. Enfin, vaillants... 
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- Peignez avec joie... avec la même joie que celle que vous mettez à aimer une femme...
Caressez longtemps vos toiles. Moi, je pelote des fesses pendant des jours avant de terminer une toile.
- Moi, je n'aime pas les fesses !
- Comment cela ?
- Je n'aime pas les fesses, ni les peloter, ni les peindre !... et mon nom est Modigliani ! Allez on s'en va !
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Qu,est-ce qui t'en empêche ? Tu ne vas plus jamais derrière le chevalet ! Avec ce ciel, ces couleurs, cette ville...
Je t'ai déjà dit que je n'y arrivait plus !
Je ne vois plus les couleurs !
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D'un oeil, observer le monde extérieur, de l'autre regarder au fond de soi-même.
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Picasso à Modigliani :
- Moi je ne fais pas la guerre… Je révolutionne l’art.
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Vidéo de Laurent Seksik
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