Ce n'est pas un roman, il n'y a pas de récit bien qu'en filigrane ce kaléidoscope de moments, de sensations et de désirs dans le désordre finisse par faire la trame d'une vie, encore plus perceptible si on se renseigne sur la vie de l'auteure. Il faut se laisser porter pour partager quelques moments d'émotion, et cela finit par arriver, mais ce n'est pas constant et je comprends que certains aient pu décrocher.
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Impression bizarre quand on commence la lecture de ce livre! Il faut s'accrocher ... Les chapitres, très courts, incisifs, se suivent sans aucun ordre chronologique, comme un roman-puzzle dont on aurait mélangé les feuillets pour les réassembler ensuite au hasard!
Des petits bouts de vie de la narratrice, de 1972, à Alger, jusqu'à 2009, à Paris. Elle nous raconte son homosexualité, ses rencontres, ses désirs, ses émotions. Parmi les nombreux prénoms féminins, Sasha revient souvent, comme une obsession. Elle n'apparaît qu'en 2009 mais elle est présente tout au long de l'oeuvre, elle en est d'ailleurs le titre du premier et de l'avant-dernier chapitre.
Pour me faire une idée plus précise de ce personnage, j'ai été tentée un moment de chercher à remettre "de l'ordre" dans toutes ces pages, puis finalement, j'y ai renoncé et je me suis laissée emporter par ce style un peu particulier et par le charme du personnage.
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Pour le style ! Pour le plaisir de lire quelques phrases qui à elles seules justifient la lecture du livre entier. Si on considère la lecture comme une expérience, qui peut faire que vous êtes différent en refermant le livre, alors pour moi ce livre est une réussite.
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Ce sont des nouvelles plus ou moins longues sur le désir, le corps, l'amour. J'ai eu du mal à suivre car je n'ai pas très bien compris la concordance des histoires qui parlent de séparation, de retrouvailles, d'attentes.
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C’est plus facile avec les mots écrits, parce que j’ai l’impression de ne les écrire à personne, je n’imagine jamais que l’on me lira par la suite, pour moi ce sont des mots à blanc comme on peut le dire des balles d’un pistolet qui ne tuent pas ; je ne dis pas que mes mots tuent mais je ne me rends pas compte de leur portée, je n’imagine pas l’affect qu’ils pourraient provoquer, c’est comme si je n’écrivais qu’à moi en fait et, là, je t’appelle parce que je ne veux pas m’écrire qu’à moi, je veux partager ou je veux être sûre que j’ai partagé quelque chose depuis tous ces mois, que ce n’était pas juste une construction de l’esprit ; tu vois j’ai compris, j’ai peur de la voix parce que c’est la chair, la voix, c’est le mot incarné. Je ne veux plus être dans le roman, mais dans la vie.
On ne pouvait vivre sans aimer puisque l’amour donnait aussi de la douceur et du bonheur, de par ce que l’on recevait (les attentions) et de ce que l’on donnait en retour et aussi à cause de la jouissance physique, c’était comme une vague qui lavait des autres histoires, qui lavait du sang noir, qui apaisait de la colère, qui adoucissait la tristesse.
Il lui avait fallu du temps avant de se sentir en sécurité auprès d'une femme. Elle venait des hommes comme l'on vient d'un pays.
...nous habitons l’existence, nous frottant à ses nervures, nous nous emportons, ensemble, vers un monde où naissent les livres, un monde invisible, qui nous protège, un monde où nos sentiments sont des milliers de molécules qui grouillent, comme des insectes autour de la lumière, un monde où tout ce qui déborde de nous, tout ce qui tord le ventre, tout ce qui réchauffe les peaux, forme un autre espace, dense et volumineux, un espace qui n’étouffe jamais, un espace qui s’ouvre vers un autre espace.
C’était une expérience de vie, qui élevait ou rabaissait. On n’était jamais indifférent à cela. Même ceux qui ne l’avaient pas encore fait. Malgré la douleur, on avait envie de recommencer.
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque.
Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances.
Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
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