J'espère que les commissaires de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées qui est actuellement en cours vont consulter ce roman pendant leurs recherches car les femmes autochtones y meurent comme des mouches. En plus, elles sont toutes des victimes des abus sexuelles ou psychologiques aux mains des blancs.
Les perdants magnifiques n'a rien perdu de son actualité depuis sa parution en 1966.
Une des protagoniste est nulle autre Kateri Tekakwitha (une Mohawk béatifiée par
Jean Paul II en 1980 et canonisée par
Benoit XVI en 2012.) On se demande si le roman de Léonard Cohen qui a augmenté la notoriété de Kateri Tekakwitha n'a pas contribué à sa béatification. Cohen la considère en meme temps proche de Dieu et complètement folle. D'après Cohen ce n'est pas l'abstinence qui guerit les maux spirituels mais plutôt le coït; si Dieu prefere l'abstinence pour ses élus, Dieu est fou. Kateri pousse trop loin les pratiques catholiques (notamment le jeûne et la flagellation) et meurt à 24 ans en 1680.
Le narrateur du roman qui vit à Montréal pendant les années 1960 a une obsession masturbatoire pour Kateri Tekakwitha et épouse une jeune autochtone qui s'appelle Edith. Adolescente, Edith se fait violer par un groupe de jeune blances mais c'est la cruauté psychologique du narrateur qui lui pousse à s'enlever la vie à vingt-quatre ans. Edith est donc la doppelgängerin de Kateri mais contrairement à Kateri Edith est très libertine. Cohen nous donne des longs passages qui décrivent tantôt les ecstases réligieux de Kateri tantôt le vagin d'Edith. Bien des admirateurs de Cohen vont dire qui'il fait preuve de beaucoup d'audace. D'autres seront bouche-bés par le mauvais gout flagrant.
Afin d'aborder le theme de la révolution Tranquille Cohen introduit le personnage de F un politicien qui milite dans le mouvement pour l'indépendance de Québec. F est l'amant est du narrateur et d'Edith.
Dans un passage mémorable, le narrateur accompagne F à à Ottawa où F sera assermenté comme député dans le parlement Canadien. Sur l'autoroute 30 dans la voiture de F, les deux amis se passent mutuellement une poignée avant de déraper.
Sur la question de l'indépendance de Québec, Cohenn est divisé. Il a des sympathies pour les Québecois qui veulent être maîtres chez eux mais fondamentalment il croit que les indépendantistes luttent pour une cause perdue d'avance. On n'accede au pouvour que pour le perdre. Les Mohawkas ont vaincu les Algonquins. Les francais ont vaincu les Mohawks et les anglais ont conquis les francais.
Les perdants magnifiques est tout à fait execrable. Mon rêve est que l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ordonne la suppression qui surabonde en commentaires grivoises sur les femmes autochtones. Ce serait une bonne chose car ce roman ternit considérablement la réputation de Cohen.