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Michel Doury (Traducteur)
EAN : 9782264019318
317 pages
10-18 (16/03/1993)
3.67/5   36 notes
Résumé :
Le narrateur est obsédé par le souvenir de sa femme Edith, suicidée dans une cage d'ascenseur, et tyrannisé par l'amant de cette dernière, le mystérieux et méphistophélique F. Le narrateur tente de conjurer ses obsessions par l'invocation, de plus en plus scabreuse au fil des pages, de la première sainte indienne du Canada, l'Iroquoise Catherine Tekakwitha, convertie par les Jésuites au XVIIe siècle, si bien que le livre se déploie dans plusieurs directions - récit ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'espère que les commissaires de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées qui est actuellement en cours vont consulter ce roman pendant leurs recherches car les femmes autochtones y meurent comme des mouches. En plus, elles sont toutes des victimes des abus sexuelles ou psychologiques aux mains des blancs. Les perdants magnifiques n'a rien perdu de son actualité depuis sa parution en 1966.

Une des protagoniste est nulle autre Kateri Tekakwitha (une Mohawk béatifiée par Jean Paul II en 1980 et canonisée par Benoit XVI en 2012.) On se demande si le roman de Léonard Cohen qui a augmenté la notoriété de Kateri Tekakwitha n'a pas contribué à sa béatification. Cohen la considère en meme temps proche de Dieu et complètement folle. D'après Cohen ce n'est pas l'abstinence qui guerit les maux spirituels mais plutôt le coït; si Dieu prefere l'abstinence pour ses élus, Dieu est fou. Kateri pousse trop loin les pratiques catholiques (notamment le jeûne et la flagellation) et meurt à 24 ans en 1680.

Le narrateur du roman qui vit à Montréal pendant les années 1960 a une obsession masturbatoire pour Kateri Tekakwitha et épouse une jeune autochtone qui s'appelle Edith. Adolescente, Edith se fait violer par un groupe de jeune blances mais c'est la cruauté psychologique du narrateur qui lui pousse à s'enlever la vie à vingt-quatre ans. Edith est donc la doppelgängerin de Kateri mais contrairement à Kateri Edith est très libertine. Cohen nous donne des longs passages qui décrivent tantôt les ecstases réligieux de Kateri tantôt le vagin d'Edith. Bien des admirateurs de Cohen vont dire qui'il fait preuve de beaucoup d'audace. D'autres seront bouche-bés par le mauvais gout flagrant.

Afin d'aborder le theme de la révolution Tranquille Cohen introduit le personnage de F un politicien qui milite dans le mouvement pour l'indépendance de Québec. F est l'amant est du narrateur et d'Edith.

Dans un passage mémorable, le narrateur accompagne F à à Ottawa où F sera assermenté comme député dans le parlement Canadien. Sur l'autoroute 30 dans la voiture de F, les deux amis se passent mutuellement une poignée avant de déraper.

Sur la question de l'indépendance de Québec, Cohenn est divisé. Il a des sympathies pour les Québecois qui veulent être maîtres chez eux mais fondamentalment il croit que les indépendantistes luttent pour une cause perdue d'avance. On n'accede au pouvour que pour le perdre. Les Mohawkas ont vaincu les Algonquins. Les francais ont vaincu les Mohawks et les anglais ont conquis les francais.

Les perdants magnifiques est tout à fait execrable. Mon rêve est que l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ordonne la suppression qui surabonde en commentaires grivoises sur les femmes autochtones. Ce serait une bonne chose car ce roman ternit considérablement la réputation de Cohen.
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critiques presse (1)
Actualitte
10 mai 2019
Une histoire remontée des limbes, mélangeant espoirs et souvenirs douloureux sans pour autant que le vague à l’âme ne devienne jamais tristesse.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'aurais voulu vivre dans le "folk song" comme Joe Hill, pleurer pour les innocents que ma bombe aurait mutilés, remercier le vieux paysan qui nous aurait nourris pendant notre fuite. J'aurais voulu avoir une manche vide retenue par une épingle double, et voir les gens sourire tandis que je saluais de la mauvaise main. [...] J'aurais voulu avoir ma tête portée à Pékin, avec un poème écrit sur mon épaule, sourire au dogme qui écrasait ma personnalité, faire face aux machines de Broadway. J'aurais voulu que la Cinquième Avenue se souvienne des pistes indiennes [...] J'aurais voulu écrire un pamphlet contre le contrôle des naissances, dans une langue très simple, un pamphlet qui serait venu au foyer, illustré de dessins en deux couleurs représentant l'éternité et des étoiles filantes.
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Catherine Tekakwitha, qui es-tu ? Es-tu (1656-1680) ? Est-ce assez ? Es-tu la Vierge Iroquoise ? Es-tu le lis des rives de la rivière Mohawk ? Puis-je t’aimer à ma façon ? Je suis un vieil érudit, plutôt mieux de ma personne maintenant que lorsque j’étais jeune. C’est ainsi que l’on améliore ses traits à rester assis sur son cul. Je t’ai suivie, Catherine Tekakwitha. Je veux savoir ce qui se passe sous cette couverture rose. En ai-je le droit ? Je suis tombé amoureux d’une image pieuse de toi. Tu te tenais parmi des bouleaux, mes arbres favoris. Dieu sait jusqu’à quelle hauteur tes mocassins étaient lacés. Derrière toi il y avait une rivière, sans doute la rivière Mohawk. Deux oiseaux au premier plan à gauche seraient ravis que tu leur chatouilles la gorge, ou si seulement tu te servais d’eux dans une parabole. Ai-je le droit de te suivre avec mon esprit poussiéreux plein du fatras de peut-être cinq mille livres ? Je vais même si rarement à la campagne. Peut-être pourrais-tu m’apprendre quelque chose sur les feuilles ? Que sais-tu des champignons narcotiques ? Lady Marilyn est morte il y a quelques années. Puis-je dire qu’un vieil érudit, dans quatre cent ans, peut-être de mon propre sang, s’intéressera à elle comme je m’intéresse à toi ? Mais pour le moment tu dois en savoir plus sur le ciel. Est-ce que ça ressemble à ces petits autels en plastique qui brillent dans le noir ? Je jure que ça ne me choquerait pas. Est-ce qu’après tout les étoiles sont minuscules ?
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Une soupe délicieuse me brûle la main. Un geyser visqueux m’inonde le poignet. Une pluie magnétique met ma montre Bulova à l’épreuve. Elle vacille à la recherche de son équilibre, puis elle s’abat sur mon poing comme un filet à gorille. Je m’étais faufilé dans sa fourrure humide, que je pressais entre mes doigts comme de la barbe-à-papa. Je suis au centre maintenant d’une exubérante artésienne de collerettes, d’innombrables bulbes, d’une constellation de cœurs muqueux en train de pomper. Des messages en morse moite me remontent le long du bras, paralysant mon cerveau, par des zones obscures, ils choisissent de nouveaux rois pour les prétendants épuisés de l’esprit. Je suis un phoque inventant des ondulations dans une vaste piscine électrique, je suis un fil de tungstène dans un océan d’ampoules, je suis créature des cavernes de Mary, je suis écume sur vague, les fesses de nurse Mary applaudissent avidement comme elle manœuvre pour frotter le trou de son cul sur mon bras, le rose de son rectum glissant comme le rêve d’une rampe démoniaque.
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Comment puis-je commencer quelque chose de nouveau avec tout cet hier en moi?
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