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EAN : 9782351786819
346 pages
Gallmeister (23/08/2018)
4.16/5   421 notes
Résumé :
Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu'il “changeait les vies” comme l'écrit Doug Peacock. À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein cœur du désert de l'Utah. Lorsqu'il y retourne, une dizaine d'années plus tard, il c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
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Désert solitaire est un jardin de pierres. C'est une lumière sauvage qui frappe, qui vient cogner sur ces pierres. Edward Abbey a jeté dans ce récit autobiographique un cri viscéral et qui m'a totalement pris aux tripes. C'est donc ici l'occasion pour moi de vous évoquer un de mes derniers grands coups de coeur littéraires.
Désert solitaire, c'est le journal d'un ranger dans les années 50.
Ce jardin, celui dont Edward Abbey nous parle, c'est cet espace immense jusqu'aux montagnes. Nous sommes dans le parc national des Arches, en plein coeur du désert de l'Utah.
Le premier chapitre s'ouvre comme serait le premier matin du monde, quelque chose qui nous révèle justement à ce monde qui commence.
Nous sommes ici dans le pays des canyons. Dès la première page, l'auteur nous indique que « c'est le plus bel endroit au monde ». Puis il poursuit ainsi : « Des endroits comme ça, il en existe beaucoup. Tout homme, toute femme, a dans son coeur et dans son esprit l'image de l'endroit idéal, de l'endroit juste, de l'authentique chez-soi, connu ou inconnu, réel ou imaginé. Une péniche dans le Cachemire, un appartement avec vue sur Atlantic Avenue à Brooklyn, un corps de ferme gothique tout gris au bout d'un chemin de pierres dans les Allegheny Mountains, une cabane sur la berge d'un lac bleu dans la région des pins et des épicéas, une ruelle poisseuse près de la rive de l'Hudson, à Hoboken... »
Cette phrase m'a touché. Je me souviens ainsi d'un premier matin sur le lac Dhal, dans la vallée du Cachemire, où j'avais justement dormi à bord d'un house-boat. La veille au soir j'étais arrivé dans la poussière de la route, harassé après plus de vingt heures de trajet dans un autobus bondé où il me fallait subir en continu des films kitchs qui faisaient réagir de joie ou d'effroi les passagers presque à chaque scène ; quittant New-Delhi, traversant le Penjab, nous étions en pleine période de mousson, des convois militaires par centaines montaient vers le Cachemire, les éboulements de montagne nous ralentissaient, menaçant à chaque fois de nous entraîner vers le fond des ravins... Ce matin-là, au bord des rives de la ville de Srinagar, fut comme un renouveau, le ciel était étonnamment bleu, la chaîne de l'Himalaya s'étalait au loin sous mes yeux ébahis tandis que les fleurs de lotus flottaient sur le lac avec une sérénité que je n'ai jamais retrouvée ailleurs. C'était en août 1989, c'était la dernière année où des touristes pouvaient accéder à ce lieu paradisiaque, qui fut, durant plusieurs années qui suivirent, le théâtre d'affrontements sanglants entre indépendantistes et militaires... Pour moi, il s'agit du plus bel endroit au monde... J'aimerais y revenir.
Et dans le désert de l'Utah qui accueille ces arches merveilleuses, un lever de soleil écarlate mêlé d'or est aussi un moment magique que nous décrit l'auteur depuis la solitude d'une caravane.
Son jardin, c'est cet espace immense jusqu'aux montagnes, c'est le vent qui envoie du sable dans les dents. C'est aussi l'amitié avec un serpent indigo.
Le narrateur nous parle avec grâce et sensualité de la rose des falaises, des figuiers de Barbarie, de la bourrache jaune, de l'astragale pourpre, de son empathie pour un genévrier.
S'allongeant à plat ventre au bord de la dune, il observe le monde des fleurs depuis le ras du sol, comme le verrait un serpent. Quelques oiseaux traversent le ciel jaune et noir. Comme c'est beau, on se croirait là-bas. Ces instants sont très émouvants.
Pour Edward Abbey, une fleur, aussi éphémère qu'elle soit, n'a d'intérêt que si elle est sauvage, libre et spontanée. Déjà dans cette première partie du récit, l'auteur pose un acte fort, sa façon rebelle d'embrasser le paysage, la beauté sauvage du désert.
Le paysage qui habite ce livre est aride, âpre, abrupt, abyssal. On y dégringole comme dans un vertige, on y brûle déjà ses ailes.
Chaque rayon de soleil est un cri, un hurlement posé sur la roche rude et brûlante, qui affleure sur notre peau. Le soleil cogne sur les nuques et les coeurs, coule dans les yeux. Parfois cette roche est plus douce que le sable.
L'auteur nous parle des migrations forcées des bêtes, des putois qui dorment sous les fenêtres ouvertes des chambres, des chevaux qu'on selle à la hâte.
Les canyons sont des labyrinthes où même les bêtes se perdent dans la poussière et la chaleur. Il y a aussi parfois une vache qui s'abime à jamais dans les sables mouvants. Mais en général, les troupeaux qui avancent dans la poussière étouffante finissent par retrouver leur chemin.
Et puis il y a les étoiles qui naissent aussi vite que disparaît le soleil. Les constellations deviennent des chemins où viennent se perdre les yeux. On oublie souvent de parler de la nuit d'un désert, qui enveloppe comme un drap d'autres vies qui passent par là, frôlent le sable peut-être une dernière fois. Les cris d'un coyote ou d'un grand-duc... Les papillons de nuit s'affolent dans le halo d'une lampe-tempête.
C'est un désert désormais vide des Indiens, mais qui y ont laissé des traces, des dessins gravés sur la pierre, un peu de leur âme... Edward Abbey ne les oublie jamais...
Et puis plus tard, s'étant éloigné vers d'autres vies, il revient sur les lieux de ce désert. Les années ont passé. Que sont ses amis devenus ? Éparpillés vers d'autres contrées ou d'autres constellations, certains sont morts à présent ou bien égarés sur un autre rivage...
Le tumulte du monde est venu modifier le paysage désormais abîmé, a posé des routes, jeté des touristes en pagaille.
Alors c'est un cri qui dit la peur ou plutôt l'angoisse du devenir.
C'est un cri de rage.
C'est un livre magnifique, le cri d'amour d'un poète pour un environnement grandiose, condamné à être amputé, défiguré, ce qui le met au désespoir.
L'écriture est sublime.
Ce récit nous parle avec allégresse et mélancolie de notre vie sur terre, sa trajectoire, la vie qui est un songe, une manière de s'élever, désirer un plus grand ailleurs, plus grand que nous, le désert est peut-être ce rêve insaisissable, permettant d'effleurer l'éternité...
Parfois les cris deviennent des chants lorsque les notes s'alignent comme des planètes.
Et puis il y a des histoires de femmes et d'hommes, merveilleuses, burlesques, parfois dérisoires, mais toujours intenses, qui se mélangent dans ce récit minéral.
Ce désert solitaire incarne le temps, un temps très lent et quelque chose qui nous dépasse, de plus grand que nous. Ô comme c'est bon et rafraichissant de venir à la rencontre d'un texte vieux de cinquante ans, et même plus, et qui fait corps avec le sens que nous attendons aujourd'hui de l'existence, un texte actuel si on s'accorde sur la vertu de son message.
Je dédie cette chronique à mon amie Blandine qui m'a tendu avec inspiration la main vers les pages solaires de ce livre.
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Désert solitaire, une oeuvre mythique, dans laquelle il est bon de ne pas se précipiter, mais plutôt de l'attendre car elle recèle tellement de merveilles naturelles et littéraires qu'il m'a plu de savourer presque avant de les lire et de pénétrer derrière Edward Abbey au pays des Arches, dans l'Utah.

Son récit est avant tout un magnifique témoignage sur la nature sauvage du désert, inviolée en bien des endroits à l'époque où il l'a fréquentée, particulièrement durant ces trois saisons où il a été ranger au sein du Parc national des Arches.

Ainsi, l'abondance de descriptions et de connaissances de la faune et de la flore du désert qu'il propose à ses lecteurs font bien d'Abbey un chantre exceptionnel des milieux naturels.

D'abord, le désert : accompagner Abbey dans ses escapades au coeur des canyons, découvrir sous sa plume les couleurs changeantes du sable, de la pierre, glisser avec émotion sous les Arches, admirer tous les monolithes de grès, ces sentinelles impuissantes d'une ambiance exceptionnelle est un vibrant plaisir.

Ensuite, la richesse de la flore et de la faune livrent des découvertes sur les comportements des animaux et des plantes pour vivre et survivre dans un monde à première vue hostile. Abbey sanctifie quelques plantes comme le yucca ou le genévrier -- on respire avec lui le parfum magique de sa combustion -- les fleurs étonnantes qui embellissent ce "wild" saisissant.

Et puis, l'eau tient également une place de choix dans l'univers du ranger Abbey, qu'il s'agisse de celle venue du ciel, avec de splendides descriptions des orages, du ruissellement, ou bien de celle des rares cours d'eau, des cascades perdues au fond des canyons, ou du fleuve majestueux Colorado.

Et enfin, la montagne, soit observée de loin, soit parcourue dans l'ascension du Tukuhnikivats, avec une nouvelle fois un ressenti pénétrant témoigné par Abbey à propos des arbres, des fleurs, des pierres, du sommet enfin, et de la nécessité de redescendre.

Malheureusement, l'émerveillement de cette lecture m'a paru trop lourdement entaché par les réflexions cyniques de l'auteur sur l'humanité, son humour premier degré sur ses semblables, son irrespect envers un pauvre photographe qui n'a pu survivre à une brève expédition dans les canyons -- Abbey ne dit pas s'il l'aurait conseillé ou aidé dans son travail -- , diffusant ainsi des perceptions qui, pour ma part, ne peuvent être positives.

Alors, il faut rester sur le titre et plonger dans cette solitude du désert, jouir des instants féeriques que fait partager Abbey et glisser sur ses digressions hasardeuses, pour conserver le souvenir ému de pages splendides jusqu'à cette dernière phrase interrogative et conditionnelle sur le caractère identique du désert et de lui-même lors d'un hypothétique retour.

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« Poor lonesome ranger » saisonnier dans le parc de Arches National Monument (sud-est de l'Utah), Edward Abbey relate son expérience au milieu de cette nature désertique et sauvage dans les années 1950. Dans son avant-propos, il explique sa manière de voir la nature et ce qu'elle est devenue : « Ce livre n'est pas un guide de voyage ; c'est une élégie, un tombeau. Ce que vous tenez entre les mains est une stèle ».

Un hommage vibrant au rêve de paysage mythique enfoui en tout homme.

Les Arches, c'est une terre rouge et rocailleuse aux paysages morphologiques changeants et spectaculaires où ont été tournés beaucoup de westerns. Un peu comme Monument Valley en bordure de l'Arizona et de l‘Utah.

L'idée que l'on se fait habituellement du désert est qu'il n'y a pas de vie, que rien ne s'y passe, qu'il n'y a que des étendues et des ciels à perte de vue, d'une beauté à couper le souffle, où l'air provoque des ondes de chaleur aux images déformantes. Austérité et nudité.

Or, dans ce récit, à l'écriture somptueuse traduite dans le plus grand respect de la pensée de l'auteur, la vie grouille partout : cerfs, coyotes, lynx, corbeaux, vautours, scorpions, moustiques et parfois aussi, de rares randonneurs bruyants. le genévrier, le frêne et la sauge des sables, toutes sortes de plantes à feuilles rudimentaires, trouvent à survivre sur cette terre aride aux multiples minéraux et métaux rares. Les Indiens Utes et Navajos ont aussi vécu dans ces canyons insondables il y a très, très longtemps.

Le récit de ce Lucky Luke américain, idéaliste pur et dur, est une ode à la vie sauvage, à la splendeur du paysage, à la perfection du silence. Même terriblement bien écrites, 334 pages de descriptions pourraient finir par lasser, mais il n'en est rien. Abbey parsème son amour de l'écologie dans les histoires de ses rencontres avec des cow-boys, ses bivouacs occasionnels avec des ranchers, sa détermination à ramener un cheval redevenu sauvage (chapitre magnifique). Il est aussi ponctué de ses coups de gueule contre les « progrès » de la civilisation, notamment la construction d'une route qui pourra déverser des voitures, sans interruption, à travers l'espace rocheux et réduire ainsi la liberté et les secrets de la nature.

En 1967, Edward Abbey revient dans ce parc qu'il a sillonné inlassablement, des saisons durant, à cheval, à pied, en rampant, en s'écorchant aux épineux, en sondant des failles de roches abruptes, et sa rage de voir ce que le gouvernement et les investisseurs ont fait de la « sauvagerie du monde » le pousse à témoigner de ce qu'était ce paradis perdu quelques années auparavant.

L'écriture très riche et précise de cet homme cultivé ne se limite pas à ce qu'il voit ou ressent au contact de cette « wilderness », elle interroge, elle se réfère à la poésie et à la musique, elle fait des parallèles entre civilisation et culture, par exemple, qui donnent des paragraphes étonnants : « La civilisation est la force vitale de l'histoire humaine ; la culture est cette masse inerte d'institutions et d'organisations qui s'accumulent et deviennent un fardeau pour le progrès de la vie… La civilisation, c'est la tolérance, la distance et l'humour, ou la passion, la colère, la vengeance ; la culture, c'est l'examen de passage, la chambre à gaz, la thèse d'Etat et la chaise électrique…La civilisation, c'est la rivière sauvage ; la culture, cinq cent quatre-vingt-douze mille tonnes de ciment… ».

Une élégie peut-être mais qui draine alors une envie de découvrir ce qu'est l'Eden pour quelques-uns et de revoir « Les Comancheros » ou une certaine « Mission impossible » pour d'autres.

Edward Abbey est mort en 1989 et a été enterré dans un coin des Arches par son ami, Doug Peacock, qui signe la préface de ce Désert solitaire.
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Voilà un livre dans lequel je me suis jeté avec passion! Désert solitaire est le livre culte d'Edward Abbey, cet écrivain militant écologiste et également auteur du célèbre gang de la clé à Molette.

C'est ici un essai qui nous est proposé, on est ainsi loin du rythme effréné et endiablé mené par la bande de joyeux fous du gang de la clé à molette.

Une très grande force se dégage de ce récit ainsi qu'une toute aussi grande poésie... c'est beau... c'est très beau... C'est une ode absolue à la nature (la nature sauvage comme aime à le dire Abbey). On parle aussi un petit peu de politique avec des propositions concrètes faites par Abbey afin de contrer ce qu'il a déjà vu venir alors que l'on est qu'en 1968 : la destruction inévitable de notre planète par le capitalisme.

C'est incroyable pour moi que cet écrivain ne soit pas plus connu en France. J'imagine que ses idées anti-capitalistes ont été un réel frein à la diffusion de son oeuvre...

La traduction par Jacques Mailhos est remarquable.
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Il y a une cinquantaine d'années, Edward Abbey écrivait « Désert solitaire », récit de son passage dans le parc appelé Arches National Monument, près de la ville de Moab, dans le sud-est de l'Utah, en tant que ranger saisonnier. A l'époque nous étions deux milliards et demi d'individus foulant de nos pieds gauches cette merveilleuse planète qu'est la terre. Avant même de nous livrer toute la beauté de la nature qu'il a côtoyée pendant ces quelques mois, Edward nous délivre le message suivant : « L'été prochain, ne sautez pas dans votre voiture pour filer vers le pays des canyons dans l'espoir de voir par vous-même certaines choses que j'ai évoquées dans ces pages. Tout d'abord, vous ne verrez rien du tout en voiture ; vous devrez sortir de votre foutu engin et marcher ou, mieux encore, ramper à quatre pattes sur le grès, à travers les buissons épineux, entre les cactus. Lorsque vous commencerez à laisser des traces de sang derrière vous, vous verrez quelque chose. Peut-être. Ou peut-être pas. Ensuite, la plupart des choses dont je parle ici ont déjà disparu ou sont en train de disparaitre rapidement. Ce livre n'est pas un guide de voyage ; c'est une élégie.» le conseil pris et compris nous ramène à aujourd'hui, nous sommes sept milliards et demi d'individus potentiellement capables de nous répandre au coeur de ces natures et de les souiller avec ce que nous appelons la civilisation ou plus simplement avec notre ignorance, notre inconséquence, notre naïveté. Pratiquement trois fois plus de chance d'éradiquer la virginité de ces lieux sauvages, de souiller ces campagnes par notre bêtise crasse et notre égocentrisme. le récit d'Edward Abbey est en lui-même ce voyage que nous ne devons pas faire mais que nous vivons à travers ses yeux à lui.
Alors oui, il faut lire « Désert solitaire » pour s'évader vers ces merveilleuses contrées sauvages et notre empreinte carbone n'en sera que plus discrète.
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critiques presse (1)
Actualitte
18 mai 2012
C'est un magnifique ouvrage, plein d'humanité et de culture. C'est certainement un incontournable de la réflexion indispensable que devra avoir l'Homme s'il ne veut pas voir les pires scénarii de la science-fiction l'asservir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (290) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous soucions du temps. Si nous pouvions apprendre à aimer l’espace aussi profondément que nous sommes aujourd’hui obsédés par le temps, nous découvririons peut-être un nouveau sens à l’expression "vivre comme des hommes".
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Quelle meilleure sinécure un homme aux besoins limités, aux désirs infinis et se prétendant philosophe, pourrait-il se souhaiter ? Passer la plus grande partie de l’année dans la nature sauvage.
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Egalement invisibles mais invariablement présentes à une distance indéfinissable se trouvent les tourterelles tristes dont le cri plaintif évoque irrésistiblement une sorte de quête effrénée, l’effort de deux âmes séparées pour retrouver une communion perdue.
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Je marche et il m'apparaît que l'étrangeté et la mystérieuse merveille de l'existence sont exacerbées ici, dans le désert, par la relative rareté de la flore et de la faune : la vie n'est pas entassée sur la vie comme ailleurs, mais vastement parsemée, avec économie et simplicité, chaque herbe et chaque buisson et chaque arbuste jouissant d'un lot généreux d'espace, et les organismes vivants se dressent braves et téméraires sur le sable sans vie et la roche stérile.
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Je m'assieds à ma table, enlève mes bottes et mes chaussettes, plonge les orteils dans le sable rêche et lavant. Ne crains plus la chaleur du soleil. Tu es bien. Mieux : tu goûtes un instant de félicité, de pure et complète satisfaction animale. Je me détends sous les frondaisons protectrices de mon toit en branchage de genévrier et pose un regard rêveur, paupières mi-closes, sur un monde rose en train de se faire rôtir à mort.
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« le gang de la clé à molette », d'Edward Abbey, c'est à lire en poche chez Gallmeister.
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