Servir froid

Après sa trilogie La première Loi, Joe Abercrombie revient en force avec Servir froid, issu du même imaginaire mais à l'histoire indépendante, petit bijou de dark fantasy. Nous nous retrouvons en Styrie pays ravagé par la guerre où se disputent tyrans, psychopathes et truands. Munzo Murcatto, surnommée « La Bouchère de Caprile » est une mercenaire redoutée, générale de la compagnie des Mille Epées, combattant au service du grand-duc Orso. Depuis le début de la guerre civile, cette dernière enchaîne les victoires, écrasant à un à un les ennemis du dictateur. Mais ses succès aux combats l'ont rendu trop populaire, trop appréciée du peuple et voilà qu'elle se fait trahir par son employeur. Poignardée dans le dos, jetée du haut d'une tour, et laissée pour morte, contre tout attente, Murcatto survit. Anéantie, le corps brisé, il ne lui restera plus que la vengeance comme seule raison de vivre. Pour sa chasse à l'homme, Murcatto va s'entourer alors d'une troupe d'acolytes autant extravagants qu'impitoyables tous dotés d'une amoralité sans faille. Parmi eux, on retrouve un barbare venant du nord en plein questionnement existentiel, un maître -empoisonneur mal-aimé à l'ego surdimensionné, un mercenaire alcoolique à l'allégeance douteuse, un ancien bagnard psychotique et obsessionnel, et tant d'autres. Murcatto ne reculera devant rien pour assouvir sa soif de vengeance.

Abercrombie frappe fort dès le début du roman : pas de longue mise en place ou d'introduction, pas le temps de s'ennuyer, on rentre tout de suite dans le vif du sujet : la trahison. S'en suivra alors une longue vendetta de plus de 600 pages, une intrigue à la Kill Bill le tout sous un fond de conflits et machinations politique dans un monde fictionnel impitoyable. Les trahisons s'enchaînent, les têtes tombent, les morts s'empilent, les alliances et coups bas se multiplient... La violence est omniprésente le tout sublimé par un excellent humour noir. L'intrigue est efficace, les personnages attachants, Abercrombie est très fort pour créer des anti-héros, des méchants aussi cruels qu'attachants. Les dialogues sont plein de cynisme et d'ironie et le rythme est prenant. Bref, j'ai adoré !

Il faut savoir que j'ai lu ce livre avant de lire la trilogie "La première Loi" qui est issue du même monde mais cela ne m'a pas posé de soucis. Ce one shot se lit sans problème indépendamment des autres ouvrages d'Abercrombie et c'est grâce à ce roman que j'ai découvert l'univers de cet auteur qui fait maintenant partie de mes favoris ! Pour tous les grands fans de dark fantasy, foncez y !

Ça ne casse pas des briques... Je m'arrête page 336 et ne partage pas l'avis de George R. R. Martin tamponné en 4e de couverture. Ce n'est pas mauvais mais terriblement linéaire. L'introduction est particulièrement sombre, et cette triste façon de forger un héros et malheureusement la partie la moins ennuyeuse de ce premier tiers du livre. Les personnages sont peu charismatiques à l'exception de Cosca peut-être.
Au final je regrette de manquer cet épisode de l'univers de Abercrombie, d'autant que j'avais apprécié la trilogie de "La Première Loi".

Pour ceux qui souhaitent tout de même s'attaquer à ce titre, je pose la question :
Quel est le cri de la fourmi ?

. Histoire de vengeance comme l'indique son intitulé ce gros roman est remarquable à plus d'un titre : une « Monte Cristo » au féminin exerçant la fonction (très risquée) de condottiere, une situation géopolitique à la « Games of Throne » , des personnages secondaires originaux , du sang (beaucoup) ,du sexe (pas mal) ,de la magie (un peu) . Un climat digne de la « Compagnie Noire » ,sans pathos superflu ( peu courant chez les mercenaires) et un réalisme sans faille dans les scènes de combat. Indispensable pour les amateurs du genre.

Ce roman s'inscrit donc comme une suite loique à la Première
Loi (dont on retrouvera par touche légère certains personnages de la trilogie), l'action prenant place sur le contiennt nommé Styrie.

SI j'avais trouvé sa trilogie un peu poussive jusqu'à, disons, la moitiée du second tome, ce n'est absolument pas le cas avec cet ouvage (magnifique objet en plus dotée d'une spendide couverture retouchée par Didier Graffet) qui nous plonge dans un maelstrom d'aventure dès le premier chapitre. Actions, ré ctions, rebondissements, coup fourrés, voial ce qu'Abercrombie à mis au menu !
Les personages principaux sont très fouillées et ne font preuve d'aucun manichéisme trop souvent vu en fantasy. Monza Murcatto est uen héroine a qui il est difficile de s'identifier et de s'accrocher mais c'est justement la que réside tout son charme.A titre perso j'ai bcp appréciée Cordial et la fixation qu'il fait sur les nombres (j'ai du y retrouver certainement un peu de moi-même).

Ils ont tué son frère et l'ont laissée pour morte. Ils auraient dû vérifier qu'elle ne respirait plus : Monza va se venger, les trouver un par un, les détruire et qu'importe les conséquences.
Sept vengeances, c'est cependant un peu long mais à part ça, lire du Abercrombie est un toujours un régal, que ce soit pour la galerie pour le moins éclectique des personnages réunis en une équipe détonante (et dont on retrouve avec plaisir certains déjà présents dans la première loi, comme le savoureux mercenaire Cosca), les réparties cinglantes qu'ils s'envoient à la figure, l'action, les retournements de situation et le mordant d'une écriture rythmée et toujours fluide.

Entre humour noir, trahisons et revirement de situation, on assiste ici à un véritable ballet où le sang coule à flot. le sexe et la mort sont omniprésents, mais cette dernière, banalisée en devient presque grotesque. Mais le mieux, c'est qu'à aucun moment on ne s'ennuie. J'ai même eu quelques fous rires sur des réflexions pertinentes et des réponses cinglantes. Quant à l'action, je me suis dit plusieurs fois "non, ce n'est pas possible, il ne va pas faire ça !" et pourtant si, mais une pirouette inattendue, un fléchissement de poignet suffit pour retourner la situation. G.R.R.Martin a même déclaré que c'était le meilleur roman de cet auteur que je viens de découvrir, c'est pour dire. Ça me donne tout de même envie de lire les autres.

Quand à la présentation, la couverture rigide et la reliure de qualité sont vraiment ce que je cherche dans pas mal de publications et qu'il est de plus en plus difficile de trouver. Je préfère franchement avoir investi dans ce livre que je garderais toute ma vie et transmettrais à mes enfants ou petits-enfants plutôt que de dépenser un tiers de moins dans un livre qui dans 20 ans partira en lambeaux.

Avant tout je tenais à remercier Bragelonne et Babelio pour ce superbe roman relié que j'ai reçu dans le cadre de Masse Critique.

Monza Murcatto est la Capitaine Générale des « Mille épées », une troupe de mercenaires au service du Grand Duc d'Orso.

Après avoir remporté de nombreuses victoires pour le Duc, sa trop grande popularité pousse celui-ci à les faire assassiner elle et son frère.

Si Monza réussit à s'en sortir miraculeusement, marquée à jamais, elle n'a rien pu faire pour sauver son frère et jure de se venger de certains des personnages les plus influents et les mieux protégés des Cercles du monde…

Même si aucun élément magique n'intervient dans ce récit, on se retrouve malgré tout dans une ambiance de fantasy (dans une époque style renaissance-18e), bien qu'ici pas mal des codes du genre soient malmenés et contournés.

L'intrigue nous entraîne, si l'on peut dire, de vengeance en vengeance, les rebondissements sont nombreux, l'histoire est vraiment prenante et ne marque pas vraiment de pause avant la fin qui ne tombe pas trop à plat après un récit soutenu. Certes on pourra s'y attendre un peu, mais au final, je l'ai trouvé plutôt pas mal et en dehors du dénouement principal, quelques petites surprises apparaissent jusqu'au bout.

Par contre, le roman sera à déconseiller aux plus sensibles, les scènes crues, violentes ou sanglantes s'enchaînant de façons assez fréquentes, le récit étant déjà lui-même assez dense au départ.

Autre point positif, pour un roman du genre, il s'agit d'une histoire complète, même si Bragelonne a dans son calendrier deux autres romans du même auteur se déroulant dans le même monde mais avec des histoires indépendantes.

Au final un très bon roman, pour lecteurs relativement « assidus ».

Ce sont les Années Sanglantes en Styrie. Cela fait des années d'ailleurs, des décennies, que les différentes cités de la contrée styrienne se font la guerre. Alliances, mésalliances, conquêtes, le plus souvent par la force. le Duc Orso de la ville de Talins est en passe d'unifier sous son joug toutes les autres cités, et ce grâce à son Général Monzcarro Murcatto, Monza pour les intimes, une femme hors du commun. Mais celle-ci devenant un peu trop populaire à son goût, il décide de la faire assassiner, elle et son frère Benna, son bras droit.
Seulement voilà, si Benna est bien expédié ad patres, Monza elle, en réchappe. Grièvement blessée soit, mais, aux mains d'un habile chirurgien elle sera retapée, rafistolée, puis recousue de partout. Ils étaient sept dans la salle du trône de Talins lorsqu'ils ont tué Benna, poignardé Monza et balancé les deux corps par dessus le balcon surplombant la falaise.

Sept donc. Il ne lui reste plus qu'à finir sa convalescence, s'entraîner pour retrouver sa dextérité, puis recruter quelques compères pour accomplir sa vengeance. Recrutement largement facilité par une fortune colossale que Monza a accumulée durant des années de batailles-pillages. Et c'est là que c'est délicieux car Joe Abercrombie va réunir autour de Monza une sacrée équipe de bras cassés !!!

la suite sur le blog ;)
Lien : http://bookenstock.blogspot...

Abercrombie a une bonne plume et je me suis laissé très facilement embarquer dans cette histoire de vengeance.
Ce roman est dans la continuité de la première loi et je conseille vivement de lire la trilogie avant de lire celui-ci sous peine de rater pas mal d'infos.
L'univers est en tout cas très sombre, la confiance n'existe pas contrairement aux trahisons. On se surprend à rigoler mais ce roman est une pure vengeance, c'est sale, immoral et peu de bonnes choses en sorte.
Petit bémol pour la dernière partie que j'ai trouvé un peu longue qui heureusement est relevé par des révélations intéressantes.
Pas un coup de coeur mais beaucoup de plaisir et la "suite" m'attend déjà dans ma bibliothèque.

"Servir Froid" est le second livre de Joe Abercrombie que j'ai la chance de lire. Chance car, pour la deuxième fois, ça a été un plaisir de tourner les pages de ce sanglant ouvrage. En effet, comme dans "Les Héros", qui, chronologiquement, suit "Servir Froid", il est avant tout question de combats, de sang répandu et de boyaux éparpillés aux quatre coins du champs de bataille. Et aussi de vengeance. Avant tout de vengeance. Car que faire quand on a été jetée du haut d'une montagne et laissée pour morte dans un amas de détritus ? Se relever, péniblement. Guérir, miraculeusement. Et tuer, méticuleusement, ceux qui ont voulu mettre fin à votre existence. Abercrombie nous offre donc une vengeance froide et implacable dont il a le secret.

On tourne les pages, rapidement, car on est happé par cette soif de vengeance que Monza Murcatto veut mener à bien. Quel qu'en soit le prix. Pour ce faire, elle va s'entourer de succulents personnages aussi dangereux qu'imprévisibles. Caul Shivers, le Nordique ayant passé sa vie à se battre dans différentes armées et voulant se racheter une conduite. Et une conscience. Cordial, le tueur psychopathe obsédé par la magie des nombres. Et leur côté rassurant. Cosca, mercenaire à la loyauté suivant le cours du vent. Et de l'argent. Morveer, empoisonneur aussi talentueux que prétentieux. Et versatile. Une joyeuse compagnie pour Monza. Qui n'a rien à leur envier. Dure et cruelle, elle ne fait confiance à personne et se laissera aveugler par sa sourde colère. 

Le tout se passant dans un univers où villes assiégées et massacres d'innocents rythment la vie des habitants qui n'espèrent plus qu'une paix, durable et véritable, puisse encore exister. C'est un monde en guerre. Violent et sans pitié où seuls les durs survivent dictant leurs vues aux pauvres gens. Univers dans lequel le lecteur plonge totalement tant le talent d'Abercrombie est incontestable. Il me tarde de découvrir ses autres ouvrages. Même si, au vu du nombre sans cesse croissant de livres qu'il me reste à lire, ce ne sera sans doute pas pour tout de suite. 
Lien : https://unecertaineculture.w..