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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Amal la narratrice de cette histoire est la plus jeune des trois enfants de la famille Abulheja implantée depuis plus de 40 générations à Ein Hod un village palestinien où il faisait bon vivre à l'ombre des oliviers millénaires.
Mais voilà que pour se donner bonne conscience des dirigeants occidentaux ont décidé à la fin de la seconde guerre mondiale d'offrir à un peuple sans terre, une terre sans peuple, selon leurs dires.
Mais lorsque les colons juifs sont arrivés, ils ont constaté que cette terre était occupée.
Alors ils ont, dès la création d'Israël en 1948, exilé les palestiniens dans des camps pour occuper leur terre, leurs villages.
Et c'est à travers les yeux d'Amal née dans un camp de réfugiés à Jénine, que l'auteure nous décrit le terrible destin des palestiniens, et de leur révolte considérée par les dirigeants occidentaux comme du terrorisme, eux qui voulaient seulement pouvoir continuer à vivre sur leurs terres ancestrales occupées par les nouveaux venus.
Un conflit qui aujourd'hui encore, 75 ans plus tard, continue à faire des morts parmi les hommes, les femmes et les enfants des deux cotés de la frontière, des deux côtés du mur, victimes collatérales de dirigeants occidentaux et de leurs décisions qui n'ont pour seul but que de régler un problème qui pour eux, n'en est pas un.
Un très joli roman historique malgré des descriptions de scènes atroces, mais qui magnifie un pays et qui est aussi un hymne à la famille, à l'amitié, à l'amour et à la vie qui se doivent d'être plus forts que la mort.
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C'est l'histoire récente de la Palestine que l'auteure nous invite à découvrir au travers d'une famille .

On commence avec une Palestine enracinée auprès de ses oliviers où vit un peuple paysan, une vie faites de plaisirs simples, aux journées rythmées par les prières et qui semble immuable...

Et puis, des tractations politiques auxquelles on n'a certainement pas associé ces gens vont faire basculer, si ce n'est pour toujours au moins jusqu'à ce jour, ce pays dans autre chose. La suite c'est l'exode, la violence, la guerre, les morts, les humiliations, la haine...

J'ai énormément apprécié ce roman qui m'a fortement émue autant pour ses moments de grandes douleurs que pour l'énergie et la beauté de la vie qui s'y dessine malgré tout.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Un roman historique déchirant, bouleversant.
Les personnages sont fictifs, mais l'histoire douloureuse de la Palestine et des Palestiniens ne l'est pas.
Début du 20e siècle, le sionisme décrète ‘la Palestine, une terre sans peuple, pour un peuple sans terre, le peuple juif'.
Les immigrés juifs cèdent à l'attrait du sionisme, affluent vers la Palestine et remplacent peu à peu les arabes enracinés sur cette terre depuis des siècles, jusqu'à la proclamation de l'état d'Israël en 1948.
Les Palestiniens devenus des réfugiés dans leur propre pays sont poussés à l'exil. On a décidé de les rayer du monde, de leur histoire, de leur avenir. le monde leur tourne le dos, les promesses et les résolutions de l'ONU restent lettre morte..

La famille ABULHEJA établie depuis 40 générations dans le beau village Ein-Hod, est chassée de sa maison, de sa terre; elle se réfugie dans un camp à JENINE. Au cours de leur exil, le petit Ismaël est kidnappé par un soldat israélien qui l'offre à sa femme qui ne peut enfanter, il est rebaptisé David.

Susan Abulhawa nous raconte la souffrance dévastatrice de cette famille sur 3 générations d'occupation, sans déshumaniser ‘l'ennemi' israélien malgré l'atrocité de ses méthodes.
Elle exprime sa tristesse et son indulgence pour la jeunesse d'Israël, leurrée par ses dirigeants à coups de slogans, de religion, d'arrogance et de puissance.

Le destin d'Ismaël/David m'a particulièrement touché quand il découvre la supercherie de son identité. Un destin qui le place dans un entre-deux, il n'appartient ni à un peuple ni à l'autre.

Cette lecture est nécessaire pour mieux comprendre le conflit israélo-palestinien, comprendre que les palestiniens ne sont pas les méchants de ce conflit.
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Un très beau livre.
Mais j'ai du mal à trouver les mots pour décrire à la fois la beauté de cette oeuvre et l'horreur qu'elle raconte.

Les matins de Jénine, c'est une histoire bouleversante. J'ai encore du mal à comprendre le pourquoi du comment de ce conflit historique qui perdure encore. J'ai souvent l'impression que rien n'est bien clair.
Mais ce livre donne plus qu'un aperçu - certes subjectif - de l'horreur. Il est vrai qu'on a souvent tendance à parler des Israéliens, mais moins de ces Palestiniens délogés de chez eux... et cette fois, c'est à eux que ce livre donne la parole.

L'écriture est poétique, du ton du conte parfois, dans ces instants les plus tendres du récit. Et puis on bascule de nouveau dans l'effroyable.

Impossible de rester indifférente à cette oeuvre et à l'injustice vécue par deux peuples qui finissent par s'opposer.
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ce livre est bouleversant , un vrai coup au coeur !
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Hassan et Dalia forme un couple palestinien à Ein Hod, au milieu des oliveraies ancestrales. Fortement attachés à leur terre, le drame s'abat sur la famille ce jour de 1948 suite à la création de l'état d'Israël : l'exil leur est exigé vers un camp de réfugié, leur village est détruit, mais, surtout, Ismaël, leur jeune fils, a été enlevé par des Israéliens. Restent leurs deux autres enfants, la fille Amal et l'aîné Youssef, que la guerre séparera. Orphelins, l'un se radicalisera dans la haine des Juifs, l'une émigrera aux Etats-Unis avec la culpabilité de laisser famille et amies derrière elle. Quant à Ismaël, immédiatement rebaptisé David dès l'enlèvement, c'est au sein de la famille de Moshe et Jolanta qu'il se construira, jusqu'à ce que la vie lui fasse prendre conscience que la guerre lui fait croiser les pas de sa famille biologique...

Les matins de Jénine est un roman qui, à travers une épopée familiale fictive, personnalise des décennies de conflit israélo-palestinien. Des drames indicibles, des haines sociales et des conflits politiques. A travers Amal, on lit l'héritage de l'amour des parents, de la liberté, de la quête de l'amitié et du bonheur jusque dans le camp où il faut survivre, on lit les luttes pour se dépasser, pour accepter de quitter la terre-cimetière. A travers Youssef, on vit toute la rancoeur sourde qui le rend aveugle à toute bienveillance en dehors du cercle familial, l'engagement politique et la lutte armée, unique ultime nécessité.

Le symbole d'Ismaël devenu David, de ce frère retrouvant bien après sa soeur, de ce frère tendant une arme sur son autre frère, ce symbole puissant que Susan Abulhawa a créé, ce traître involontaire, ce traître frère, est là pour souligner la fraternité éternelle, le lien indéfectible entre peuples frères. Il est l'absurdité, l'anormalité, le monstre, mais il est la synthèse, il est l'union et il est multiple, il est la terre et tous ses liens naturels.

Ce roman, extrêmement bien écrit et traduit de l'anglais, est un hymne à la nécessité de Paix, est un portrait poignant d'un personnage historique, un corps, un tout, une Patrie comme un organisme qui vit et souffre, Jénine comme une famille déchirée.
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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L'écriture est belle et le livre se lit très facilement, même si l'histoire humaine y est parfois dure à accepter, elle nous montre avec réalisme l'injustice d'être né ou plutôt élevé quelque part, quel que soit bien sur ce « quelque part » !
J'ai aussi aimé le récit qui est en fait un flash back de la jeune soeur des deux protagonistes, ce qui permet un suspense qui ne vient pas des faits historiques, ils sont connus depuis longtemps, mais bien de l'histoire de cette famille avec qui on vit sur ces trois générations.
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Je dois avouer mon ignorance en ce qui concerne la guerre continue entre Israël et la Palestine. Ce roman m'a beaucoup éclairée sur la situation. Fin 1992, je me suis rendue en Israël, en voyage professionnel, et j'ai visité un kibboutz situé à la frontière libanaise. Il était entouré de miradors avec des soldats qui surveillaient tout. A l'époque, j'avais été impressionnée par le calme des habitants vivant sous la menace permanente d'être attaqués. Et, pour être tout à fait honnête, je les ai plaints, comme s'ils étaient des victimes. Bien-sûr je savais qu'Israël avait été créé de toutes pièces, en chassant les palestiniens de leurs maisons et terres, mais en lisant ce roman j'ai été horrifiée par toutes les exactions et massacres commis. Et cela en étant convaincus qu'ils en avaient le droit parce qu'ils étaient des rescapés de la Shoah. le droit !

C'est l'exemple parfait de la façon dont un ouvrage a le pouvoir nous informer et de changer nos opinions.
Jénine est une ville palestinienne située au nord de la Cisjordanie occupée. le nom désigne également le camp de réfugiés palestiniens.
Amal est née dans ce camp. Comment sa famille s'est retrouvée là ? Comment vont-ils s'adapter à cette nouvelle vie et surtout, vont-ils survivre ? Qu'auront-ils à offrir à leurs enfants ?

Le récit est puissant et on ne peut que s'attacher à chaque membre qui tantôt nous émeut, tantôt force notre admiration en faisant montre d'un incroyable courage.
La présentation de l'éditeur est assez complète, je n'en dirai pas plus pour ne pas « divulgâcher ».

Le style est tout simplement parfait et souvent très poétique, malgré le contexte. Des poèmes sont parfaitement insérés dans le texte (surtout de Khalil Gibran, poète libanais 1883-1931), comme ici :

Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles du désir de la Vie pour elle-même.
Ils passent par vous, mais ne viennent pas de vous,
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même en rêve.
Vous pouvez vous efforcer d'être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous.
Car la vie ne revient pas en arrière et ne s'attarde pas avec le passé.
(Le Prophète – 1923)

Mais l'autrice doit aussi parler de massacres et ne rien épargner au lecteur afin qu'il prenne la mesure de ce que les palestiniens ont subi. Dans cet extrait, un gamin vient d'être abattu, sans aucun motif :

J'ai entendu et utilisé moi-même « par exemple » d'innombrables fois. Pourtant, un mot aussi insignifiant, aussi banal, envahit soudain les jours heureux de ma jeunesse et me vole le souvenir d'avoir joué au foot avec Jamal, ce Jamal dont les Juifs font un « exemple » sous mes yeux. Je vois la vie s'écouler par la blessure d'un « exemple » âgé de seize ans, et je m'étonne en constatant que des choses anodines, voire de simples mots, deviennent odieuses et impitoyables en gagnant en force, et ce malgré la raison et l'histoire.

Je vous donne aussi cet extrait qui nous éclaire parfaitement sur l'inexorable enchaînement de violences, au nom de la vengeance.

Nous étions le 31 mars 2002. le 20 mars, un attentat suicide avait fait sept victimes israéliennes en Galilée. Cet attentat voulait venger les trente et un Palestiniens tués par les Israéliens le 12 mars, à titre de représailles après la mort de onze Israéliens le 11 mars, abattus pour venger quarante Palestiniens tués le 8 mars, et ainsi de suite.

A lire absolument.
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Comme vous le savez peut-être, je suis pro-palestinienne. J'aime donc en découvrir un peu plus la culture palestinienne mais également leur histoire. Ce texte nous permet de suivre une famille palestinienne sur quatre générations au moment de la création d'"Israël".

Je m'attendais à de l'horreur. J'en ai eu. Je m'attendais à un texte dur à lire par moment. Cela a été le cas. Je m'attendais à un avis clair et net sur la guerre israëlo-palestinienne. En effet, il n'y a aucun doute à avoir.

Mais je m'attendais également à un roman déchirant. J'ai versé ma larme, j'ai ressenti la colère et la douleur de nos protagonistes. Douleur pour leurs proches. Douleur pour les membres de leur famille. Douleur pour leur pays. Leur terre. Mais je n'ai pas été bouleversée autant que j'aurais aimé l'être. J'étais peut-être déjà trop au courant de ce que ce peuple subit. On ressent cependant cette force palestinienne, cet espoir inébranlable du retour de la paix sur leurs terres.

Je m'attendais également à avoir des descriptions folles de la Palestine, de Jénine. Mais mis à part quelques oliviers par-ci par-là, on n'a peu de description de la Palestine. Pas autant que j'aurais aimé en tout cas. En même temps, notre protagoniste principal, Amal, vit une grande partie du roman aux Etats-Unis…

La plume de l'autrice cependant est fluide, immersive et permet réellement de ressentir ce que nos différents protagonistes ressentent. On s'attache très rapidement à cette famille qui vit un drame. Un drame qui touche tous les palestiniens et qui continuent encore aujourd'hui.
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Superbe livre. Poignant !
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