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3,59

sur 659 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelqu'un me regarde, il y a quelqu'un dans mon dos, je me retourne, il n'y a personne, juste le voile que laisse une absence, une ombre qui se retire. Comme le creux que fait ma mère dans mon ventre, comme celui que fait mon enfance. Une empreinte, un fossé, à peine plus, à peine de quoi croire qu'il y eut quelque chose plutôt que rien. p.174
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J'ai découvert Olivier Adam il y a peu, aux travers des quelques histoires composant Passer l'hiver et je me suis dit que cet auteur méritait que j'y revienne.
C'est ce que j'ai fait avec Falaises et me voilà touché en plein coeur, bien plus encore que lors de la lecture du recueil de nouvelles qui m'avait alerté.
Falaises est une pépite de sincérité. Bien que rien ne me le permette tant nos vies sont dissemblables, je me suis reconnu à chaque page, j'ai compati constamment.
J'ai lu ce livre avec attention, comme j'aurais écouté la confession d'un ami un peu ivre et trop malheureux pour continuer de garder sa souffrance tue.
Et même si je sais que ce n'est qu'illusion, j'ai l'impression de m'être approché un peu de cet Olivier Adam qui continue de me plaire et que je vais certainement continuer le lire de près.

Lien : https://christophegele.com
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C'est ma deuxième visite chez Olivier Adam.
J'entends bien ce fracas des vagues et je ressens cet appel du vide et du néant... Même si je n'ai pas toujours tout compris de ce qu'il y a d'incommunicable dans la douleur de la perte d'une mère.
Antoine et Olivier perdent leur mère...et leur père en même temps. C'est terrifiant et d'une tristesse infinie... Quasiment inexprimable, tellement la souffrance est profonde, insondable, incompréhensible à qui ne la vit pas.
Une chanson me revient en tête, en rédigeant mon billet: Guigui, de Michel Jonasz.
Maman est morte, et papa s'enferme et s'éloigne de ses deux fils.
Les deux fils fuient: Antoine à la mer, Olivier dans la ville.
Antoine disparaît... Olivier survivra-t-il à ces falaises symboles de vide et d'obstacle quasi-infranchissable.
Olivier Adam offre au lecteur un océan de noir amer aux îles en pièces de puzzle. Peu de lumières y brillent, mais celles-ci sont précieuses en forme de miracles si ténus... Et j'en remercie Olivier Adam, que je retrouverai dans une prochaine ballade.
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Un beau roman triste et lucide dans lequel narrateur (on se demande tout au long de la lecture s'il s'agit de l'auteur lui même) raconte la douleur de vivre avec le souvenir d'une mère suicidée, il explore ses souvenirs d'enfance et rasasse des questions qui resteront éternellement sans réponse. C'est riche, sincère, ça sonne juste, ça fait mal mais ça fait du bien… Un livre impossible à lâcher !
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Un roman magnifique, triste et émouvant sur la vie tourmentée d'un jeune garçon qui perd sa mère à 11 ans. Il grandit et devient un écrivain puis un père avec cette douleur qui l'a construite.
Un livre très touchant qui ne m'a pas laissé intacte.

Difficile de m'en défaire même après avoir tourné la dernière page.
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Une nouvelle lecture d'Olivier Adam et comme à son habitude, il ne m'a pas déçu.
Olivier, revient sur sa vie alors qu'il se rend sur les falaises d'Etretat où sa mère a mis fin à sa vie alors qu'il n'était âgé que de 11 ans.
On remonte avec lui de sa mémoire, éparse, emplie de trous noirs pour partager tous ses drames et on en ressort avec un gout amer mais plein d'espoir.

Comment reprendre le fil de sa vie lorsque celle-ci est ponctuée de violences, d'absences, de mort, de fuite ?
Comment redonner une chance à la vie lorsqu'elle est a été si dure ?
Qui peut être capable de maintenir hors de l'eau un homme avec tant de fantômes en lui et si peu d'amour pour le construire ?

Lecture puissante, qui prends au coeur et au corps où les thèmes chers à Olivier Adam sont présents, l'absence, l'alcool comme remède et la mer en toile de fond; toujours sublimée par la plume sensitive de cet auteur. On se laisse bercée par les ressacs, emporté par les tempêtes et émerveillée par la plénitude des paysages.
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Je crois bien qu'Olivier Adam écrit toujours, obstinément , le même livre : celui du vide de l'absence, celui de la vie diluée dans les excès et les rencontres glauques, celui de la difficile, voire impossible reconstruction après le deuil , celui du miracle, si fragile, du retour à la vie.
J'avais d'abord lu "Les lisières", et , bien sûr, l'écriture fluide du narrateur coulait comme la parole transparente et libérée d'une psychanalyse.
J'ai ensuite lu "Je vais bien , ne t'en fais pas" , son premier livre, dont l'histoire était bouleversante.
Et toujours cette référence à l'océan, dont le rythme des vagues, l'insondable profondeur, la violence, parfois protectrice, faisaient régulièrement écho au récit...
"Falaises" contient toutes les thématiques "chères" à l'auteur, avec, me semble-t-il, un désespoir, une inadéquation à la vie au paroxysme du tragique.
Le suicide de sa mère hante le jeune adulte (Olivier) depuis vingt ans. Sa mémoire, cruelle, refuse de lui rappeler des pans entiers de son existence heureuse, celle d'avant le drame, comme une ultime punition. Ses années d'enfance et d'adolescence ne sont plus que des années d'échappatoire , ou, si l'on veut, de fuite en avant face à cette image d'un corps qui tombe du haut d'une falaise, alors qu'il n'a que 10 ans. Comme un point de non retour.
En raison de son inadaptation au monde qui l'entoure, le narrateur erre de rencontre en rencontre, sans y trouver ni réconfort, ni apaisement, mais plutôt en recherche d'êtres aussi paumés que lui. Soigner le mal par le mal : telle semble être la thérapie choisie par Olivier.
Au bout de ces années de décrochage constant, au seuil de cette lisière (mot-clé chez Olivier Adam) entre la vie subie et la vraie vie, la rencontre d'une femme et la paternité apporteront au narrateur la lumière, de façon, on l'espère, définitive.
"Je sais déjà qu'à mon réveil, quand j'ouvrirai les yeux [...] tout sera calme et lumineux."
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Le récit d'un deuil impossible...
« Il y a vingt ans que ma mère est morte. Vingt ans jour pour jour ».

Sur le temps d'une nuit, Olivier se remémore ces années passées, son parcours…
« J'ai trente et un ans et ma vie commence. Je n'ai pas d'enfance et, désormais, n'importe laquelle me conviendra. Ma mère est morte et tous les miens s'en sont allés. »

Dès les premières pages et en quelques lignes, nous plongeons avec lui.

« mon enfance enfoncée sous combien de kilos de sable ? »
Comment grandir quand il manque l'amour d'une mère ? quand tant de questions non formulées restent sans réponse ? quand l'enfant est laissé abandonné à lui-même…

« tellement d'heures, de nuits, de jours entiers dans l'obscurité »
Quand vient le temps de l'adolescence, les risques et les mises en danger vont grandissant, ici une fuite en avant, chaotique, mais marquée de l'amour fraternel pour Antoine, le frère écorché vif ; l'amitié, la vie en bande, les premiers émois, le premier amour : Lorette. Toujours cette quête d'amour inassouvie…

« les arbres montaient comme des flèches dans le ciel parfaitement bleu. Je me tenais en retrait. Une main s'est posée sur mon épaule. C'était Claire... »
Un jeune adulte traumatisé, mais qui, par instinct de survie, va prendre son indépendance, chercher à survivre et se construire malgré tout. Rencontre avec Léa ou l'acharnement du destin à lui faire rencontrer des êtres meurtris et perdus, à moins qu'il choisisse inconsciemment ces femmes qu'il pourra peut-être sauver, ce qu'il n'a pu faire avec sa mère.
Heureusement, il y aura Claire...

C'est un roman sur les non-dits, l'incompréhension entre les êtres.
C'est un écrit sur la douleur indicible pour ceux qui restent.
C'est un récit sur la folie, la violence, l'alcool, les fantômes et la mer…

Les dernières pages sont poignantes. Et si justes.

Très beau, vraiment.
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Direction Étretat.
Nouveau roman d'Olivier Adam où j'ai adoré me promener sur le bord de ces falaises, du temps où elles ne devaient pas être éclairées de nuit. Un écart et la vie bascule. La mienne, la sienne. Celle de ce garçon qui voit trop tôt glisser sa mère vers une autre lumière.
Terrible, terrifiant, même.
Comment se reconstruire ?
Alors à l'âge adulte, que lui reste-t-il entre un père qu'il méprise et un frère qui a fui cette vie ? le whisky, seul remède à ces maux. Et l'écriture. Ecrire des mots pour panser ses maux. L'amour Claire, sa fille Chloé. Si compréhensives toutes les deux qui acceptent son mal-être, ses silences.
Une fois de plus, avec Olivier Adam, je n'en ressors pas indemne. Ces falaises, et un écart qui peut faire basculer. J'adore, j'en pleure. Tristesse d'une putain de vie.

« La maison sentait le détergent, la lumière y entrait froide et crue, et le silence y faisait un bruit menaçant. »

Le froid. Je me retrouve dans cette histoire. Par moment, j'ai envie de sortir dans la nuit, respirer les embruns, mais je suis loin de la côte iodée. Me retrouver seul avec mes souvenirs pour ne pas oublier l'absence. Regarder la lune bleue illuminer cette partie de ma vie, blue moon pour ne pas oublier. La lune, les étoiles, les embruns et cette bouteille de whisky vide. Étonnant de voir le nombre de bouteilles de whisky vides quand je finis chaque roman d'Olivier Adam. Des personnages humains attachants, mais qui restent en marge de la société. Des êtres solitaires, pas par choix, mais que la vie a séparé du reste du monde. Alors, survivre. Au milieu de ces embruns, de ce froid que seule une bouteille de whisky réchauffe, le corps, le coeur, l'âme. Un disque sur la platine, finir mon verre, tourner la dernière page, et poursuivre mon chemin sans franchir le pas de ces falaises.

« Je suis une nuit noire, une bordure de falaise, une vie noyée, avec vue sur le vide et sans vertige. »
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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« Ici la nuit est profonde et noire comme le monde. »

**********

« J'ai trente et un ans et ma vie commence. Je n'ai pas d'enfance. »

Étretat, chambre 103 de l'Hôtel des Corsaires. L'auteur passe ses nuits sur le balcon ayant vue sur la falaise. Il se souvient avec douleur de l'année de ses onze ans. Sa mère venait de passer six mois en internement psychiatrique. Six mois sans la voir. Et ce jour-là, encore plus douloureux, ce moment inquiet de la revoir, de la ramener à la maison, petite femme fragile dans un corps sans vie. Quand de la fenêtre de la voiture il la vit s'avancer, lasse, une cigarette à la main et le regard absent. Et que pas même elle ne s'est retournée pour le regarder. Geste d'amour avorté dans un élan d'impuissance. Un trou béant en plein coeur de l'enfance. Puis sa main s'est refermée dans la sienne, sans dire un mot. L'auteur se souvient…

« Des années qui précèdent la mort de la mère, je ne garde qu'un flot brumeux d'images qui pour la plupart sentent la pluie et la terre mouillée. »

Il se souvient de ce jour-là, quand la voiture a roulé vers Étretat. Avec son père et son frère, ils voulaient lui offrir la fraîcheur des embruns salés, la mer à perte de vue, l'immensité de la falaise qui la surplombe ; un phare dans la nuit de sa quête. Mais elle est restée dans sa chambre… lire un peu, dormir beaucoup. Jusqu'à la troisième nuit où elle s'est levée. Elle a longé la mer jusqu'au pied de la falaise. Là où la muraille de pierre plonge dans le vide absolu. Un pas de plus, un pas de trop. Elle s'est jetée dans le vide, avalée par les eaux. L'auteur se souvient... Comment oublier?

« Les falaises se découpent dans le tissu du ciel. J'y contemple des fantômes, des corps chutant dans la lumière. Je me retourne et sur la vitre se reflètent mon visage usé, mes traits tirés, prématurément vieillis. »

Comment oublier une enfance vulnérable entre les crises de larmes et les enfermements de sa mère? Ses angoisses, ses dépressions et ses fragilités. Son manque de tendresse et ses silences. Comment oublier l'insécurité et les nuits de solitude? Sinon que les noyer dans une adolescence anesthésiée par les sédatifs. Sa mère, un pas de trop, un pas dans le vide. Et ses pas à lui, marchants aux côtés de son frère, beaucoup plus tard, en dehors du monde, hors du temps. Une complicité comme une bouée de sauvetage. Noyer les heures dans l'alcool, le sexe, quelques lignes de coke. Sans négliger d'oublier ce père dont on se serait bien passé…

« Je suis une nuit noire, une bordure de falaise, une vie noyée, avec vue sur le vide et sans vertige. »

Avec Falaises, Olivier Adam m'a flanqué une vraie gifle en pleine face. J'ai marché dans les pas de son histoire comme une funambule suspendue à la ligne mince et distendue de son enfance. Témoin du tragique, mais avec le respect des distances qui s'imposent. Son univers est vaste, il a la beauté d'avoir fleuri des épines du mal. Il nous rappelle que de tous deuils l'âme a la force de se relever. le mal est fait mais la vie est devant. Au-delà des falaises….

"J'ai trente-et-un ans et peu importe. Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse."
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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