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sur 956 notes
Ce livre m'a semblé très annonciateur de Lisières. La narratrice, Sarah, s'enfonce dans la dépression après la mort de son frère Nathan. Incapable d'échapper à un sentiment de culpabilité exacerbé, elle quitte mari et enfant pour s'enfuir au Japon, sur les traces de son frère disparu.
Certains thèmes évoqués dans Lisières dessinent ici, en pointillés, les motifs du mal être qui ronge Sarah. Ainsi, l'incapacité des parents à communiquer avec leurs enfants tant ils sont immergés dans un quotidien gris où l'amertume se conjugue avec l'usure née du travail. Nous retrouvons aussi les incompréhensions et les mesquineries qui détruisent à petit feu les liens entre frères et soeurs. Sarah a vécu une relation fusionnelle avec son frère Nathan avant que leur mal de vivre les sépare insidieusement au fil des années, Nathan sombrant de plus en plus dans l'alcool alors que Sarah devenait une somnambule dans sa propre existence. À l'opposé, Clara, la petite soeur, est l'individu rationnel de la fratrie, celle qui a les pieds sur terre et prend en main son avenir, ce qui suscite des jalousies et reproches d'insensibilité chez Sarah et Nathan. L'auteur aborde à nouveau la question du couple bancal qui tient par habitude et conformisme : Sarah reproche à son mari d'être parfait, irréprochable, sans fantaisie, confit dans une vie confortable tandis qu'elle étouffe au travail, à la maison, dans sa famille. Bien sûr, l'alcool est toujours le refuge des âmes perdues. Nathan passe de cuite en cuite et sa soeur soutient son moral vacillant avec de l'Islay avant d'engloutir des litres de saké au Japon.
J'avoue avoir suivi avec un certain agacement la dérive de Sarah. La gentillesse de son mari la révulse, ses enfants l'agacent, ses parents l'irritent, sa soeur l'énerve etc. Par moment, on a envie de crier « Pitié !, accorde-nous un peu de répit dans toutes ces récriminations que tu déverses. » le lamento est tellement envahissant que l'on finit par manquer d'air dans ce roman pourtant très aéré. Par ailleurs, le Japon que décrit Olivier Adam devient presque anesthésiant à force de temples sereins, de nature enveloppante, de gentils autochtones, compatissants. On se dit que le vent qui souffle sur la falaise va emporter Sarah, ce qui nous évitera de sombrer avec elle dans le trou noir de la dépression.
Olivier Adam, le roi du spleen, à force d'emmailloter son roman de neurasthénie alcoolisée, nous assomme, alors qu'il sait si bien nous réveiller – parfois – par quelques habiles coups droits bien placés qui laissent le lecteur pantelant.
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J'ai découvert le coeur régulier dans sa version lue sur CD empruntée à la bibliothèque. Au passage, il me semble que l'audition d'un livre, à travers une interprétation souvent très juste des récitants, améliore la perception d'un livre. Peut-être que ce livre d'Olivier Adam m'aurait ennuyée si je l'avais lu. Écoutée les yeux clos, lors d'un voyage en train, l'histoire a pris le temps de s'insinuer en moi, bien que je ne me sois sentie proche d'aucun personnage.
C'est mon deuxième roman d'Olivier Adam après falaises. Il apparaît que les gens ne vont jamais très bien dans ses ouvrages, en tout cas dans ces deux-là. L'espoir n'est pas absent mais ce n'est pas le héros de ces deux romans. Ici une femme doit survivre à la mort accidentelle ou suicidaire de son jumeau, son ex-double qui était resté le rebelle qu'elle avait cessé d'être. le roman, très intimiste, c'est le cheminement de la pensée et les émotions de cette femme qui essaie de retrouver le sillon du frère défunt abandonné. Ce qu'elle découvre éclaire moins les mystères de son frère que ce qu'est devenue sa propre vie. L'auteur écrit juste bien que si le Japon apparaisse comme un prétexte (même si c'est sûrement vrai qu'on se suicide beaucoup là-bas). Je suis toujours très troublée qu'un auteur (donc masculin) entre aussi bien en résonance avec les sentiments de son héroïne. C'est toujours une petite fête de l'imagination, de la littérature et de l'expérience des autres. le coeur régulier est un livre lent, mélancolique, introspectif ... à éviter si on a des envies d'éclats de rire !
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J'aime décidément beaucoup l'univers et l'écriture d'Olivier Adam même si les thèmes sont souvent sombres : l'abandon, le deuil, la souffrance morale, les rapports humains difficiles…
Dans cette histoire, une femme, Sarah, part au Japon sur les traces de son frère Nathan mort accidentellement (suicide ou accident ? le doute plane…). Sarah et Nathan ont des caractères entiers et des personnalités proches, presque « jumelles » mais ont suivi des parcours très différents qui auront fini par les séparer. Sarah s'est montrée plus conventionnelle, a suivi des études, s'est mariée, a trouvé un emploi, mené une carrière, eu des enfants, acheté une maison…alors que Nathan n'a pas voulu « rentrer dans le moule sociétal », a voulu créer, devenir écrivain et s'est perdu dans les affres de la création : alcool, drogue, précarité…
A la mort de Nathan, Sarah remet tout en cause et part au japon pour essayer de renouer avec son frère et avec elle-même. Elle y rencontre Natsume, ancien policier qui s'est donné la mission de sauver du suicide les désespérés qui veulent se jeter du haut des falaises et qui a bien connu Nathan.
C'est un récit fort, puissant, posant des questions essentielles comme le sens de la vie , le rôle de l'éducation, la force de l'amour, les liens familiaux…
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Comme à chaque fois, Olivier Adam sonde l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sombre.
Ce que je trouve d' étonnant chez cet auteur, c'est que les personnages sont toujours aux prises de problèmes de conscience terribles dans les quels ils tentent de s'en sortir et finissent souvent par plonger, le tout servi par un style si limpide.
"Le coeur régulier " est construit sur le même schéma : Sarah qui se débat dans sa déprime suite à l'accident mortel, qu'elle pense être un suicide, de son frère Nathan. Elle part pour le Japon, retrouver des lambeaux de la vie de ce frère autrefois quasi comme son jumeau. Tout le livre est un perpétuel aller-retour entre les pensées de Sarah et les paysages qu'elle traverse.
J'ai trouvé ce livre plus optimiste que les précédents même si toutes ces pages décrivent la douleur psychologique d'un être qui vient de perdre un être cher. En effet, j'ai eu l'impression que même si Sarah souffrait, elle parvenait, au travers de ses épanchements, à panser, très lentement, sa plaie.
Du très bon Olivier Adam !
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On reproche à Olivier Adam de toujours tourner autour des mêmes sujets mais je ne suis pas tout à fait d'accord. Tout est toujours noir et on retrouve toujours dans ses romans un engagement politique très à gauche. C'est encore le cas ici. Mais il traite aussi deux aspects liés au suicide: la culpabilité des survivants et les tendances suicidaires elles-mêmes et je trouve qu'il le fait bien. Sarah n'est pas sympathique, elle est désagréable avec sa soeur dont elle ne veut pas comprendre la souffrance sous le prétexte idiot qu'elle avait un grand écard d'âge avec Nathan, le frère. Elle est aussi désabusée par rapport à son mari qui, même s'il n'incarne plus son idéal, me semble un mari en or et surtout très patient. Mais on comprend que cette agressivité envers les autres lui permet de se protéger contre elle-même qui n'a pas su être là quand son frère en avait besoin. Quant à ce qui fait d'un être une personne suicidaire, je trouve qu'Olivier Adam tourne bien autour de ce sujet, sans donner de réponse claire mais en développant certains personnages. J'ai moins aimé l'aspect moralisateur caricatural.

Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Pas vraiment d'action dans ce roman, juste une réflexion sur la façon dont le quotidien nous absorbe et peut nous éloigner les uns des autres, sur l'importance et la difficulté à rester fidèles à nos idéaux et donc à nous-mêmes.
Selon l'auteur, le secret réside dans une écoute sans jugement, dans une attention à l'autre, dans une manière de donner du temps au temps pour laisser les blessures cicatriser. Il fait l'éloge de la « zen attitude » sans jamais la mentionner explicitement.

J'ai aimé l'analyse fouillée des relations complexes ente le frère et la soeur, les portraits psychologiques des personnages, l'approche de la mentalité japonaise. J'ai adoré la façon dont la nature et les éléments sont dépeints. Immédiatement j'ai pensé aux estampes des maîtres japonais.
L'auteur restitue aussi avec talent les atmosphères : une station balnéaire vidée de ses touristes en fin de saison, le calme d'un temple,…
Lien : http://wp.me/p2XwSI-4W
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Sarah, quinquagénaire virée de son boulot pour manque de compétitivité sombre dans la dépression après la mort de son frère Nathan dont elle soupçonne le suicide. Nathan avait une petite amie qu'elle ne connait pas et qui est enceinte de lui.
Sarah décide de partir au Japon sur les traces de son frère pour retrouver une partie de lui qu'elle avait perdu depuis longtemps déjà....

Partagée après la lecture de ce livre, je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé ou pas.
J'ai aimé les personnages japonnais mais pas français, j'ai aimé les descriptions du Japon. J'ai aimé la description de cette société qui écrase les plus faibles mais je n'ai pas aimé les relations entre les personnages français.
J'ai été mal à l'aise dans la description des relations de la Sarah avec ses enfants.
C'est très triste.....
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Je découvre cet auteur par la lecture de ce roman et j'ai eu beaucoup de mal à déterminer si ce roman m'a plu ou non. C'est un roman très bien écrit qui se lit plutôt facilement après un début assez difficile. L'histoire ne m'a pas particulièrement emballée, mais je n'ai pas pu stopper ma lecture avant la fin.
Les personnages sont attachants. On apprécie immédiatement Sarah. Privée de son frère Nathan qui a choisi de quitter la vie, elle va essayer de comprendre pourquoi il avait tant aimé le japon et ce voyage sera pour elle l'occasion d'ouvrir les yeux sur ce qu'est réellement sa vie. C'est l'histoire de ceux qui restent. Très peu de dialogues, on est plus dans le ressenti des personnages.
Bref, un assez bon roman à lire non pas pour se détendre mais pour avoir une idée de ce que peuvent ressentir les personnes victimes du suicide d'un proche.
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Editions de l'Olivier,©2010. 217 pages. Collection Points pour mon exemplaire. Evidemment, le bandeau rouge avec “Étincelant” m'a influencée pour découvrir cet auteur dont j'entends parler régulièrement… Mais étincelant est-il le mot qui convienne ? Pas sûr.

Nathan, le frère de Sarah est mort quelques mois plus tôt après une vie faite de malchance, de tentatives de suicides, voulues ou inconscientes, vu qu'il fumait (pas que du tabac), qu'il buvait comme un trou et s'essayait à écrire un roman toujours refusé par les éditeurs… “Il finissait alors par réapparaître, à l'improviste, les yeux fiévreux, souriant mais chancelant, cramé, usé jusqu'à l'os, sec et tranchant, prêt à craquer, à prendre feu à la moindre étincelle.”

Le seul endroit où Nathan a été heureux c'est au Japon dans un petit village côtier près de Kyoto, bordé de falaises qui attirent les aspirants au suicide. Là, Natsume, un ancien flic en retraite, veille, leur murmure à l'oreille, les prend par la main et les ramène chez lui, allant jusqu'à les héberger jusqu'à ce qu'ils se sentent en état de repartir. Sarah en recherchant ce qu'elle a perdu de ce frère, va découvrir qu'elle aussi s'est perdue dans une vie convenue, bourgeoise et confortable moralement mais mortellement ennuyeuse et délétère. Ce qui la dédouanait un peu de voir que son frère n'allait pas bien, que leur relation quasi gémellaire, au fil du temps ne ressemblait plus à rien, surtout pour elle qui s'était “reniée” pour plaire à tout le monde : son mari, ses enfants, la société, son boulot.

La douleur d'entrapercevoir puis de voir ce qu'elle est devenue, son immense solitude, lui éclatent à la figure, pendant que Natsume lui parle des jours heureux de Nathan.

Construit sur des flash-back entre le Japon et Paris, ou ailleurs, là où ses souvenirs la porte, c'est l'histoire d'un deuil douloureux, de la reconstruction d'une vie qui s'est dissoute dans la bienséance, jusqu'à l'éclatement final de la famille, prévisible par ailleurs… Un thème traité avec pudeur et violence parfois, mais dilué dans d'interminables descriptions (quoique poétiques) qui m'a juste effleurée. Un style agréable, mais rien d'original. J'ai aimé les passages où Sarah se souvient de sa jeunesse avec son frère, et comment elle a pu changer à ce point, devenir indifférente aux autres et à elle-même. J'ai moins aimé globalement, la lenteur et l'essoufflement rapide du sujet qui fait “rabâché” à force… J'ai aimé les réflexions sur la littérature et le destin des écrivains maudits : “Au fond, à part la précarité réelle de sa situation, que j'adoucissais parfois, je ne pouvais m'empêcher de l'inclure dans le tableau qu'il dressait, les yeux rouges de colère, de cette sorte d'aristocratie en fin de cycle qui préférait le statut de l'écrivain à la littérature, à l'écriture elle-même. Au fond, je détestais cette prétention qui le poussait à s'ériger en artiste avant même d'avoir produit, montré, partagé quoi que ce soit.”

Un livre que je n'ai pas aimé plus que ça, tiède à mon goût, mais je comprends que l'on puisse apprécier cet auteur. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour moi… Car quand on lit l'avis de Télérama en quatrième de couverture : “Olivier Adam excelle a dire des gestes inachevés, les mots au bord des lèvres, les élans avortés, la tendresse retenue”, et bien on s'attend à une certaine fougue dans un style moins immobile, fougue et flamboyance que je n'ai pas trouvées !
Lien : http://leslecturesdasphodele..
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Avec le Coeur régulier, Olivier Adam nous livre une fois de plus une belle histoire de filiation, de fraternité, une histoire de deuil et d'apprentissage de la vie sans l'autre, une histoire sur le pardon et l'acceptation... Bref, une belle histoire qui dormira dans nos coeurs en attendant le prochain opus de ce Breton d'adoption qui nous embarque toujours dans des univers marins et pluvieux comme j'aime !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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