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sur 956 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Se promener le soir à la fraîcheur de la lune.
Regarder le rivage à la lueur des étoiles.
Reconnaître ce chemin sous les cieux,
Sente aux mille senteurs nocturnes.
Se souvenir de ces âmes errantes, et…
Plonger du haut de cette falaise.

Entendre le coeur battre, un peu,
Puis s'effacer discrètement, ou fracassement, face à cette putain de vie,
Vie sans envie, voix sans sourire
Harmoniques du désespoir,
J'erre seul sur cette voie dans le noir,
Sombres comme mes pensées.

Se retrouver au Japon, forêts de cryptomérias,
Des moines bouddhistes récitant leurs sutras.
Voyeur, je regarde cette toison brune gémir de plaisir,
L'esprit geisha qui m'habite. Elle me prend la main.
Envieux, j'imagine ces promeneurs se tenir la main…
Avant de plonger dans le vide.

Prendre une bouteille de whisky
Se servir un verre, les pieds flottant dans le vide
La solitude des derniers instants.
Les reflets de la lune flottant sur cet océan apaisé et apaisant
D'une lueur aussi bleue profonde que celle de la profondeur de l'âme de la lune
Ouvrir les yeux et sentir le vent s'engouffrer dedans.

Cela fait quelques temps que j'ai pris ce roman,
Fidèle dans les histoires d'Olivier Adam,
Je plonge immédiatement dans la mélancolie sombre de ces vies
Je plonge dans les bouteilles de whisky aux sombres héros de la mer
Une mer qui m'emporte ou me déchiquette.
Vie amère. Amen sans rédemption.

« Falaises » bis, le coeur aimanté par cette fascination du vide
Se dire que la vie ne vaut qu'un pas,
Un pas de danse sous la lune lumineuse qu'un nuage pervers cache
Pour te masquer l'étendue vide de ta vie.
Sarah, Nathan et Natsume des souvenirs qui ne s'oublient,
Des êtres qui ont une histoire, qui sont marqués par une histoire.
J'y repense souvent à ce roman, j'y pense souvent à ces falaises.
Est-ce que j'ai été voir s'il y avait au bout du chemin des falaises ?
Trop tentant, comme de plonger dans ce roman sombre.
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Est-ce que le quotidien peut encore avoir la même signification après la perte d'un être cher ? Est-ce que l'on peut à nouveau vivre, en continuant de la même façon, après la perte d'un frère ?
Surtout si celui-ci était le parfait reflet de soi-même dans le miroir de l'existence, celui dont on sait beaucoup, dont on parvient sans mal à deviner le reste, celui dont on est tellement proche que pour l'un et l'autre, la vision du monde est la même, les mêmes pensées se tissent devant la profondeur d'une forêt, les mêmes envies de lectures s'échangent, le même regard sur la société se partage…

Sarah et Nathan étaient ainsi, deux êtres farouches, fragiles, sensibles, esseulés dans une société qui ne jure que par le profit, la performance, l'apparence, la réussite.
Eux y sont mal à l'aise, fuyant les étudiants qui les côtoient, fuyant les plaisirs et les loisirs des autres, trop onéreux pour eux, ou trop superficiels. Comme deux êtres intimement liés, ils s'enfuient, du monde, de leur propre milieu familial, de leur propre vie parfois et ce sont des escapades en forêt pour n'écouter que le bruissement des arbres, les bruits des animaux, percevoir le frôlement des oiseaux, lire des livres qu'on a volés ensemble à la librairie du boulevard, boire et fumer…

Si Sarah décide un jour de "faire semblant", si elle arrive à s'en persuader en épousant un garçon chic, stylé et bourgeois, en ayant un confort de vie qui permet d'éloigner les questions et une situation qui, même si elle fait renier les idées de sa jeunesse, la met à l'abri du besoin, Nathan, lui, refuse le compromis, refuse de transiger : au lieu d'un pavillon dans un quartier privilégié, il préfère une chambre au dernier étage d'un immeuble dans un quartier délabré, la promiscuité des petits boulots, l'incertitude des jours sans travail, le manque. Qu'importe, il écrit, il s'invente un ailleurs dans les fumées des drogues ou les vapeurs d'alcool.

Quand Sarah apprend la mort de ce frère qui était tant, elle sombre… parce qu'elle se retourne sur le passé et prend conscience quelle n'a pas toujours été la main tendue qu'il attendait, elle était parfois là, oui, mais souvent elle esquivait, elle prêtait de l'argent mais oubliait de donner de son écoute…

Elle part donc au Japon sur les traces de celui qui n'est plus, dernier périple accompli par ce frère absent.
Dernier voyage dont il est rentré comme auréolé d'une certaine sérénité, ce qui n'était guère son quotidien.
Dernière destination qui aurait pu être pour lui un lieu d'une vie plus reposée, plus douce...
Sarah veut comprendre, découvrir et aussi pansait ses propres plaies, celles du chagrin et celles de la culpabilité.
Elle va faire de belles rencontres...

Sarah n'est pas, à mes yeux, réellement cette femme engagée dans une vie qu'elle a pourtant refusée dès son adolescence, elle s'y est glissée par tranquillité, par besoin de certitude, par nécessité d'être protégée comme on endosse un imperméable les jours d'orage. Elle reste la rebelle, celle qui veut autre chose, qui porte finalement un masque qui se fissure. La disparition de Nathan crève cette bulle qu'elle s'était créée pour se protéger… Nathan qu'elle n'a pas su entendre, qui était toujours en révolte, toujours provocant. Mais jamais éloigné, toujours prêt à lui dire "Je t'aime petite soeur". Et c'est ce Nathan qu'elle a négligé qu'elle part retrouver au Japon…
Il est toujours trop tard pour ceux qui restent.


Roman de la perte, roman du deuil, du chagrin, de l'ébranlement qui suit, de l'onde sismique qui ravage celle qui reste, roman sur le fracas des êtres par la société dans laquelle les vraies valeurs ne cessent d'être piétinées au profit d'une existence trichée et superficielle. Des pages pendant la lecture desquelles on pense souvent à ce titre "Les lisières" pour le regard sur la société et la vie que les personnages choisissent d'y tisser.
"Le coeur régulier" est un roman coup de poing sur le réveil d'une jeune femme qui réalise un jour qu'elle a abandonné ses illusions et ses idéaux dans les seules mains d'un frère qui n'était pas assez solide pour les protéger et les conserver. Il l'appelait et elle ne l'entendait pas, il était sa boussole mais elle en avait bloquée l'aiguille pour suivre une autre direction. Roman de ce qui ne sera plus, récit d'une connivence à jamais disparue...



‘J'ai (…) perdu mon frère et l'enfant que j'étais auprès de lui. Je me suis perdue, sans lui désormais, il me semble que je ne me retrouverai jamais, que je suis condamnée à errer loin de moi jusqu'à la fin des jours."
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Sarah, jeune femme dynamique avait tout pour être heureuse, du moins le pensait-elle: un mari si parfait, deux adolescents adorables, une belle situation professionnelle, une agréable maison, des tas d'amis... Mais voilà, sa vie va totalement basculer le jour où elle apprend la mort de son frère, Nathan. Accident de voiture ou suicide, le doute plane sur les conditions de sa mort. Certaine qu'il s'agit d'un acte prémédité, cette dernière décide de retourner sur les pas de son frère, c'est à dire au Japon, là où il a séjourné plusieurs mois auparavant. Ayant déjà tenté de se suicider en sautant de la falaise, il a été secouru par Natsume. de ce séjour, il en gardera des traces indélébiles et ne sera plus le même. Sarah va chercher à comprendre ce qu'il a pu trouver dans ce pays, veut rencontrer son bienfaiteur mais surtout le comprendre, tout simplement. Ce frère, écorché vif, mal dans sa peau, alcoolique, écrivain à ses heures perdues, sensible, fuyait devant sa vie et ses responsabilités. Leurs chemins se sont séparés au fil des ans, elle ne l'a pas vu souffrir, s'éloigner et regrette aujourd'hui toutes ces années perdues. Trouvera-t-elle des réponses à cette quête sur Nathan et sur elle-même ?

Olivier Adam est un poète, jouant subtilement avec les mots, les phrases et les ponctuations. Il a une manière bien à lui pour décrire la perte de l'être cher, le vide qu'il laisse derrière lui, les sensations éprouvées et l'égarement dans lequel se trouvent ceux qui restent. C'est un véritable voyage initiatique dans lequel il nous plonge et une quête vers une meilleure compréhension de l'autre et de soi-même. Utilisant à merveille des mots vifs et des phrases envolées, on suit le parcours de Sarah dans ce Japon décrit dans toute sa finesse. Avec une écriture enrobée et étoffée, ce roman met en contraste tous les sentiments tels que la peur, l'espoir, l'amour, l'incompréhension, le respect, la quiétude... Olivier Adam a réussi, ici, à nous emporter avec lui intelligemment et avec une puissance étonnante au bord de ses falaises japonaises. D'une grande sensibilité, ce roman est porteur d'espoir et de renaissance.

Le coeur régulier... le mien a palpité...
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Beaucoup de profondeur et de sensibilité dans ce roman fort et poignant d'Olivier Adam. A travers ce récit, le personnage central féminin Sarah recherche la trace de son frère Nathan, au Japon, avant qu'il ne se suicide. Elle cherche à retracer les raisons de son acte en parcourant ses traces et par delà se cherche elle même, décide de prendre du temps pour elle, pour faire le point en elle. le personnage féminin ressort de cette retraite spirituelle plus forte, changée à jamais. Ce livre est aussi une invitation au voyage, à découvrir ce pays puissamment décrit qu'est le Japon avec ses paysages, ses traditions fortes en couleur. Par ailleurs l'écriture est très poétique, les descriptions sont belles. A lire...
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Même si le sujet est grave, difficile, je me suis plongée dans ce roman avec délectation. L'écriture est très belle, fluide, on s'attache à cette femme perdue, orpheline de ce frère qu'elle a tant aimé, dans l'incompréhension totale.

Le décès de celui-ci va être un révélateur sur sa vie, sur une existence qu'elle subit plutôt que de la vivre. Elle est elle-même au bord du précipice et ce voyage à l'autre bout du monde sur les pas de son frère, sur sa quête de la vérité….. d'une vérité est un long travail sur elle-même : sur ses faiblesses, sur des zones d'ombre de ce frère qu'elle croyait si bien connaître mais aussi sur sa propre famille.

Souffler, prendre une respiration dans la folie d'une existence entre travail, famille etc….

L'écriture est très belle et je me suis promenée, comme elle, au Japon, au bord des falaises, dans le temple ou chez Natsume, cet homme mystérieux qui par le simple fait d'être là, de poser la main sur l'épaule des candidats au suicide, arrive à en sauver certains…. Pourquoi ? Comment ?

Il y a sûrement de la part de l'auteur une bonne connaissance du deuil, de la perte, de la dépression et des questionnements sur la vie, la mort. La mer est également très présente ainsi que la nature, sources toutes les deux de vie…..
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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L'écriture est fluide.
L'histoire ne l'est pas.

Une femme à la recherche d'un frère mort et à la recherche d'elle-même.

Une fuite et des retrouvailles.
Un pays, le Japon, un lieu spécifique de falaises étranges connu pour ses nombreux suicides et un homme, le sauveur qui parcourt les étendues pour tendre la main aux désespérés.

Un gîte où elle se pose.
Des êtres silencieux.
Des rencontres mélancoliques.
Une adolescente à deux visages.
Des déambulations, des contemplations.

Olivier Adam utilise le je, tente de pénétrer l'âme féminine et il y réussit.
Tout est en clair-obscur, avec des flash-back qui évoquent la descente aux enfers de Sarah, la culpabilité, la souffrance, la remise en question (couple, quotidien, enfants…)

Aller sur les pas de ce frère en cet endroit, tenter de s'apaiser en sentant et ressentant ce qui fut peut-être le plus beau dans sa vie fauchée volontairement ou pas?
C'est le questionnement de Sarah.

Il y a une forme de paix qui se dessine, un accès à elle-même, au frère aimé et à la vie au-delà de la mort.

Un livre en petites touches porté par des lieux paisibles, des gestes retenus, des paroles pudiques avec le bruit de l'eau menaçante ou paisible selon les émois du coeur.
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Nos peines et nos joies régulent les battements du coeur, tantôt chamade, tantôt sourd, il se serre ou s'abandonne. C'est là le propos du coeur régulier... Sarah part pour se retrouver, pour réentendre l'écho de son coeur... Dans un Japon humide comme les larmes et au fil de ses rencontres Sarah va recouvrer sa nature profonde, son soi muet depuis trop longtemps...
Un livre qui résonnera dans l'intimité la plus secrète de chacun, qui dit des émotions apparemment ineffables, qui suggère de faire "un pas de côté" pour vérifier si la direction que l'on suit est la bonne...
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sarah est perdue depuis la mort de son frêre elle pense que se n'est pas un accident .Elle se rend dans un village au pied des falaises chez Natsume un vieil homme solitaire qui a guéri son frêre de son désespoire.Elle va revivre les derniers moments de la vie de son frêre tant aimé et éprouver les mêmes sensations Mais aussi les mêmes vertiges.
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A la mort de son frère, Nathan, Sarah quitte sa vie bien rangée pour aller sur les traces du disparu au Japon. Nathan, c'était un écorché vif qui se rêvait écrivain, cumulant les petits boulots, ne trouvant jamais sa place dans une société faite d'accommodements raisonnables. Sarah et Nathan, c'était un amour inconditionnel, malmené par les choix rangés de l'une et le rejet des conventions de l'autre. Et la mort de Nathan a ouvert en Sarah un gouffre, un trou béant qui la laisse hébétée et pantelante. Lors d'un voyage au Japon, auprès de Natsume - un vieillard qui tente d'empêcher les suicides sur les falaises de sa ville – Nathan semblait avoir trouvé une forme de renaissance. Sarah va, elle aussi, renaître à sa manière auprès des habitants et des rencontres dans cet endroit hors du temps, bercé par la nature.
Le coeur régulier est un récit empreint de douceur et débordant d'un amour quasi-passionnel, celui d'un frère et d'une soeur. Des alter ego que la vie a parfois éloignés. « Ni avec toi, ni sans toi » pourrait être leur devise. « Ni avec toi » parce que Nathan méprise la vie choisie par sa soeur : son mariage sage et fade, le moule insipide dans lequel elle s'est glissée. « Ni sans toi » car seule Sarah semblait raccrocher Nathan à la vie ; elle était son port d'attache, son amie, sa soeur, sa jumelle, son soutien financier aussi (au grand dam d'Alain, le mari de Sarah). le coeur régulier, c'est aussi un livre porté par la nature et les éléments. La nature d'un Japon décrit avec finesse par Olivier Adam et les éléments chers à l'auteur aussi, falaises battues par la mer. Un roman qui pose aussi la question de nos choix et des compromissions. Au tout début de ma lecture, je m'étais dit que ce livre-là n'aurait pas, pour moi, la même force que Des vents contraires que j'avais particulièrement aimé. J'ai refermé le livre hier et je ne suis plus aussi sûre de cela. Si les deux romans sont différents, ils contiennent une même force qui vous enveloppe et vous maintient au plus près des agitations du coeur des personnages.

Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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Lire Olivier Adam, pour moi, c'est retrouver un univers, une famille, une ambiance... Ici, l'histoire de Sarah, quadragénaire bien installée dans sa vie de mère de famille et working girl, partie sur les traces de son frère récemment décédé, et qui était parti quelque temps au Japon... Rencontre avec Natsume, un homme mystérieux qui empêche les candidats au suicide de concrétiser la chose...

Bon, l'histoire en elle-même n'est pas folichonne, mais on retrouve ici le style et les thèmes chers à Olivier Adam : de belles descriptions de l'environnement et des êtres, des phrases vives et parfois sans ponctuation, qui suivent au plus près le battement des coeurs, justement, la famille, le lent délitement des liens familiaux, la complexité des choix d'une vie, toutes les choses qui ont été et qui ne sont plus... Il ne faut pas s'attendre à de l'optimisme avec ses romans, d'ailleurs on lui reproche volontiers cette relative noirceur sociale, à la limite de la complaisance geignarde, mais moi je le défends toujours bec et ongles car je pense que sa démarche d'écrivain est profondément sincère, pétrie de convictions humaines et humanistes, et c'est ce que j'apprécie dans ses livres.
En outre, il dessine avec pudeur et brio, peu à peu, une sorte de fresque socio-familiale avec l'ensemble de ses romans, avec des échos entre les uns et les autres (j'ai noté dans "Le coeur régulier" le retour permanent du mot "Falaises", titre d'un autre roman, mais aussi, glissée, l'expression des "vents contraires"...).

Ce qui touche, au final, c'est aussi ce qui peut rebuter : la proximité extrême avec nos propres situations, nos propres peurs face au délitement des êtres et des choses, nos propres impuissances. L'impression d'être douloureusement chez soi...
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