Voici un ouvrage que j'ai vraiment du mal à évaluer… Les réflexions menées par l'auteur sont l'une des choses que j'ai préférées. Paul Steiner, écrivain à succès dont certains titres ont été adaptés au cinéma, se retrouve à l'un des carrefours de sa vie. Son quotidien devient morne et gris. Sa femme Sarah ne l'aime plus et l'a quitté. Ses enfants ne le voient plus autant qu'il ne le désire. Sa mère perd de plus en plus sa mémoire et certaines de ses facultés. Son père est toujours aussi bourru, franc, râleur et avec des idées dont il ne se détourne pas. En se focalisant sur sa vie et son travail, Paul s'est complètement coupé des autres. Il n'a plus d'amis et connaît à peine les membres de sa famille… Même si je ne suis pas dans le même cas que ce personnage, je reconnais qu'il est facile de se perdre et de se concentrer principalement sur son emploi au point de mettre de côté certains proches… J'ai donc eu un peu d'empathie pour lui, notamment lorsqu'il a cherché à retrouver ses racines… Cependant, je n'ai pas approuvé sa façon de faire pour autant ! En effet, pour rattraper le temps perdu et se concentrer sur son passé (la seule chose qu'il lui reste), le quarantenaire décide de retrouver d'anciens amis ou des connaissances. Même si c'est mal, il n'hésite pas à réaliser certaines choses, notamment avec une femme à présent mariée qui était amoureuse de lui et qu'il a laissé filer par manque d'intérêt à son égard… Que cela blesse ou non, il décide également d'enfoncer des portes ouvertes et cherche à retrouver pied. Malheureusement pour lui, les choses ne sont pas aussi simples : plusieurs révélations lui feront l'effet d'une claque, en particulier une concernant ses parents.
Secrets de famille, réflexions sur la vie, le travail et les relations avec ses proches ou autrui,
Olivier Adam propose un récit criant de réalisme… Néanmoins, j'ai ressenti plusieurs longueurs, en particulier durant la deuxième partie liée au couple, aux amants et aux trahisons. Lors des premiers chapitres, j'ai vraiment peiné à rentrer dans le récit. En effet, les phrases sont longues, voire à rallonge ! Elles peuvent s'étendre sur trois/quatre lignes ou parfois davantage. de plus, les paragraphes sont souvent très longs, peu aérés et non espacés. Cela donne un effet « blocs » avec un alinéa toutes les deux pages… La version de poche étant déjà petite et dense, j'ai trouvé ma lecture fastidieuse. En feuilletant d'autres livres de l'auteur, j'ai constaté que c'était son style… En plus des difficultés à m'adapter à la plume, j'ai eu du mal avec le narrateur. Si j'ai pu comprendre son mal-être, je n'ai pas pu m'attacher à lui ou à un autre personnage… Paul apparaît vraiment comme quelqu'un de dépressif, pessimiste, rêveur, intellectuel, renfermé et nombriliste. Habitué à une vie modeste, il s'est mis des oeillères. J'ai eu l'impression de rester spectatrice dans cette histoire, ce qui m'a assez frustrée. À mon sens, c'est une question d'âge et de maturité. Hormis ce qui concerne sa famille, la crise existentielle et l'idée de nouveau départ, certains de ses problèmes ne me parlaient pas vraiment… C'est sans doute un roman qu'il me faudra relire plus tard, lorsque j'aurai à peu près l'âge du personnage principal… En tout cas, je reconnais que c'est un roman plein d'émotions, crédible et qui pousse à la réflexion. Nul doute qu'il plaira à la majorité.
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