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Peut-on échapper à son origine sociale ?
Liste créée par Eric75 le 31/12/2014
19 livres. Thèmes et genres : milieu social , milieu ouvrier , condition sociale , retour , sociologie

"Retour à Yvetot", "Retour à Reims"... Depuis quelques temps, les auteurs d'origine sociale modeste (ou les personnages de roman plus ou moins autobiographiques) s'interrogent sur la rupture avec leur passé et leur milieu familial, et, le plus souvent à l'occasion d'un événement familial, ils n'hésitent pas à y retourner, pour le meilleur ou pour le pire...



1. Retour à Yvetot
Annie Ernaux
3.81★ (250)

Est-ce que, moi,la petite fille de l'épicerie de la rue du Clos-des-parts, immergée enfant et adolescente dans une langue parlée populaire, un monde populaire, je vais écrire, prendre mes modèles, dans la langue littéraire acquise, apprise, la langue que j'enseigne puisque je suis devenue professeur de lettres ? Est-ce que, sans me poser de questions, je vais écrire dans la langue littéraire où je suis entrée par effraction, "la langue de l'ennemi" comme disait Jean Genet, entendez l'ennemi de ma classe sociale ? Comment puis-je écrire, moi, en quelque sorte immigrée de l'intérieur ? depuis le début, j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine, la langue de la maison, de mes parents, la langue des dominés, celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond, la question est : comment, en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ?
2. Retour à Reims
Didier Eribon
4.13★ (1728)

Après la mort de son père, Didier Eribon retrouve son milieu d'origine avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé. S'attachant à retracer l'histoire de sa famille et la vie de ses parents et grands-parents, évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son parcours d'ascension sociale, il mêle à chaque étape de son récit les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, les partis, la signification du vote, etc. Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, il s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance. Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
3. Retour à Coal Run
Tawni O'Dell
4.06★ (105)

Coal Run, Pennsylvanie. Une cité minière frappée de plein fouet par l'alcool et la misère sociale. Le paysage ? Des collines, des terrils, des bicoques avachies, des usines en ruine. Des bars et des drugstores comme seuls lieux d'évasion. 123 habitants. Et un revenant : Ivan Zoschenko. Fils d'un " poumon noir " ukrainien, mort il y a bien longtemps dans une terrible explosion, cette ancienne star du foot locale s'est décidée à rentrer à la maison après avoir reçu une lettre anonyme. Face à ceux qu'il n'a jamais pu chasser de sa mémoire, tiraillé entre désir de vengeance et culpabilité, il n'a plus d'autre choix que d'affronter, enfin, son tragique passé.
4. 33 Newport Street - Autobiographie d'un intellectuel issu des classes populaires anglaises
Richard Hoggart
4.44★ (61)

Dans cet ouvrage, Richard Hoggart entreprend de raconter sa propre histoire tout en cherchant à comprendre ce qui l'a rendue possible et, aujourd'hui, pensable. Il y évoque en écrivain son enfance dans un quartier ouvrier du Leeds des années 1920. Le récit de cette enfance, si démunie, et pourtant si riche de souvenirs, fait comprendre que les groupes les plus dominés ont encore une culture, et qu'en même temps il n'est pas de culture populaire, si repliée sur elle-même et si protégée soit-elle, qui ne soit habitée par la domination qui s'exerce sur elle. Hoggart raconte aussi comment il a réussi à sortir, grâce à l'école, de son milieu d'origine, sans rien renier de ses origines ni non plus de sa trajectoire et de sa réussite. Autoportrait d'un intellectuel issu des classes populaires, 33 Newport Street dessine en creux, et pour une fois en négatif, le portrait de l'intellectuel d'élite standard.
5. En finir avec Eddy Bellegueule
Édouard Louis
3.72★ (8066)

"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.
6. La Merditude des Choses
Dimitri Verhulst
3.91★ (309)

Bienvenue dans la Belgique profonde, chez la plus grande famille de soiffards que la terre ait jamais portée. Dimitri vit avec son père et ses trois oncles chez sa grand-mère, une sainte femme qui fait leur lessive, les laisse boire sa maigre pension et nettoie le mobilier avant le passage de l'huissier. Les Verhulst ne travaillent pas, ou seulement en cas d'extrême nécessité. Le reste du temps, ils éclusent les bars de Reetveerdegem lors de beuveries épiques, défendent à coups de poing l'honneur familial, organisent des Tours de France éthyliques ou des courses de vélo nudistes. Leur dieu : Roy Orbison ; leur déesse : la Dive Bouteille. De cuites phénoménales en tendres démonstrations de solidarité familiale, La Merditude des choses dresse le portrait d'un clan de marginaux déjantés, qui sont à la société ce que la famille Addams est aux Lequenois. Un roman hilarant et mélancolique, mais qui porte sur ses personnages le regard tendrement nostalgique de celui qui en a réchappé et, par là même, a trahi.
7. Chaque jour est un adieu
Alain Rémond
3.91★ (280)

"Je sursaute à cette seule idée : d'autres gens y habitent, dans notre maison. Et ça reste complètement insupportable. Combien de temps a-t-elle été à nous ? J'avais six ans quand on s'y est installés. J'en avais vingt-cinq à la mort de ma mère, quand elle a été vendue. Pourtant, je n'arriverai jamais à en parler autrement que de notre maison. On y a été tellement heureux et parfois, aussi, si totalement désespérés, nous tous, les dix enfants. Et nos parents. J'habite loin de Trans, maintenant, depuis longtemps, mais il m'arrive de repasser devant la maison, en tremblant. Et c'est comme si je me brûlais, en approchant de la fenêtre. Parce qu'en même temps que ce bonheur, il y a eu trop de malheur."
8. Retours sur Retour à Reims
Didier Eribon
3.82★ (47)

Quelles cordes sensibles Didier Eribon a-t-il fait vibrer en publiant en octobre 2009 son « essai d'auto-analyse » intitulé Retour à Reims ? Quels processus d'interrogation sur soi a-t-il déclenché chez ses innombrables lecteurs ? Difficile à dire ! Une chose est sûre : ce livre à la fois intensément personnel et profondément théorique a rencontré un succès et un écho considérables aussi bien en France qu'à l'échelle internationale. Salué par Annie Ernaux comme un livre majeur, discuté tout au long d'un colloque en Grande-Bretagne, cet ouvrage a suscité de nombreux commentaires et de nombreuses questions. Didier Eribon y a répondu lors de différentes rencontres, débats, conférences, séminaires... et aussi dans plusieurs entretiens dans des journaux et revues. Ce sont deux de ces entretiens qu'il reproduit ici. Il s'y explique sur les enjeux intellectuels et politiques de Retour à Reims : les classes et les identités, le vote des milieux populaires, le rôle du système scolaire dans la reproduction sociale, etc. Il y réinscrit également sa démarche dans l'ensemble de son oeuvre, en tissant les liens avec ses textes désormais classiques que sont Réflexions sur la question gay, Une morale du minoritaire, Échapper à la psychanalyse... Avec pour toile de fond l'analyse de la « honte » comme affect qui travaille tout le corps social et les relations interpersonnelles. Si bien que Retour à Reims apparaît sous un jour nouveau, éclairé et réinterprété par les réflexions de l'auteur lui-même.
9. La culture du pauvre
Richard Hoggart
4.24★ (138)

La science et la technique ne suscitent plus, aujourd'hui, le même enthousiasme que jadis. Protestation élevée, au nom de l'objectivité, contre les poncifs aristocratiques ou populistes qui s'interposent entres les classes populaires et ses observateurs, nécessairement intellectuels ou bourgeois. The Uses of Literacy relève aussi de l'autobiographie, sinon de l'auto-analyse. Mais, grâce à une attention clinique aux nuances de la vie quotidienne, l'auteur réussit à tirer de son expérience d'intellectuel issu des classes populaires tout ce que l'ethnologue averti sait tirer d'un bon "informateur". Sans nier les changements que les moyens modernes de communication ont déterminés dans la culture des classes populaires, Richard Hoggart essaie d'en prendre la juste mesure en faisant voir que la réception d'un message culturel ne saurait être dissociée des conditions sociales où elle s'accomplit. Il se donne ainsi les moyens de comprendre tout ce que la consommation culturelle doit à l'ethos de classe des consommateurs : le mythe du "conditionnement des masses" peut alors céder la place à l'analyse de l'adhésion à éclipses ou de l'attention oblique, conçues comme dispositions spécifiques des classes populaires portées par la logique de leur situation à trouver dans le cynisme narquois et une grande capacité d'indifférence leur meilleure protection contre le monde des "autres", son autorité et ses sollicitations.
10. Les Lisières
Olivier Adam
3.66★ (3004)

L'écrivain et scénariste Paul Steiner laisse ses enfants chez son ex-femme pour aller s'occuper de son père quelques semaines, le temps de l'hospitalisation de sa mère. De retour dans la ville de banlieue parisienne où il a grandi, il trouve un écho à sa sensation d'être à la marge de sa vie dans les récits d'anciens camarades de classe qu'il rencontre...
11. Pays perdu
Pierre Jourde
3.75★ (301)

Un soir de février, une voiture se dirige lentement vers un hameau isolé, au bout de l'autoroute, au-delà des collines, des friches et des bois. Dans le véhicule, deux frères. L'un d'eux vient toucher l'héritage du cousin joseph, un ermite qui vivait dans une vieille masure. Un secret espoir les anime. ce sauvage a forcément dû laisser derrière lui un magot, des bijoux, quelques pièces d'or... Pour ces citadins revenus sur les lieux de leur enfance, cette chasse au trésor va inaugurer la plus surprenante des aventures intérieures. Comme dans les anciennes tragédies, l'action e déroule sur deux journées d'un hiver qui semble ne jamais vouloir finir. Les dieux qui régissent cette terre où il n'y a rien à faire sont grotesques et terrifiants. On les nomme Alcool, Hiver, Solitude... Ce " pays perdu " où l'on n'arrive qu'en s'égarant, ne se dérobe-t-il pas depuis toujours ?
12. Les armoires vides
Annie Ernaux
3.80★ (1766)

«Ça suffit d'être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence... Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n'y a que moi.» Un roman âpre, pulpeux, celui d'une déchirure sociale, par l'auteur de La place.
13. La Honte
Annie Ernaux
3.67★ (2638)

«J'ai toujours eu envie d'écrire des livres dont il me soit ensuite impossible de parler, qui rendent le regard d'autrui insoutenable. Mais quelle honte pourrait m'apporter l'écriture d'un livre qui soit à la hauteur de ce que j'ai éprouvé dans ma douzième année.»
14. La place
Annie Ernaux
3.69★ (11295)

«Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide. Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche. Puisque la maîtresse me "reprenait", plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que "se parterrer" ou "quart moins d'onze heures" n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : "Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps !" Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancoeur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent.»
15. Sorti de rien
Irène Frain
3.40★ (212)

[Suggéré pas KRISS45] Ce récit personnel et biographique, nul mieux qu'Irène Frain ne peut prétendre le présenter : "Un jour, un journaliste m'interpelle : Vous qui êtes sortie de rien?". Quel rien ? La misère qui fut celle de mon père ? Je retourne en Bretagne. Le fil du passé n'est pas encore rompu, les gens se souviennent, un monde stupéfiant ressuscite, un lignage archaïque dont j'ignorais l?existence, rudesse et merveilles, austérité et truculence, cocasserie, poésie. L'esprit même de mon père, l'humilié qui ne plia jamais devant l'adversité. Une colère ancestrale prend alors la parole et me dicte, sans me laisser d'issue : "Cherche donc ce qu'il fut, ce Rien dont tu es la fille. Et dis-le". Je m'incline, je croise ce passé avec ce qu'il me reste de mon père : ses récits, sa légende, ses carnets, toutes ces lettres qu'il écrivit lorsqu'il était prisonnier des nazis. Des énigmes s'expliquent, des secrets se dévoilent. Oui, mon histoire, jusqu'à mon prénom, est bien fille de la sienne : le combat d'un Breton "sorti de rien". Combien sont-ils encore, sur la planète, à vouloir sauver comme lui le seul trésor qui vaille : la dignité ?".
16. La névrose de classe
Vincent de Gauléjac
3.62★ (67)

[Suggéré pas diablotin0] Dans nos sociétés modernes éclatées, où l'individu n'a plus de statut déterminé, le déplacement social à multiples visages - promotion et régression sociales, changement de métier et de lieu - influence de façon certaine la personnalité des gens, confrontés à des ruptures et à des conflits difficiles à assumer. Lorsque ces conflits font échos à des conflits plus personnels, ce " mal de vivre " deviendra une névrose, que l'auteur désigne comme " névrose de classe ". Démarche qui permet de clarifier les rôles respectifs des facteurs psycho-sexuels, des facteurs sociaux et familiaux. Des " Histoires de vies " explicitent le propos et surtout la référence à des personnages romanesques ; l'héroïne de " La Place " d'Annie Ernaux, du " Fils de la servante " de A. Strindberg ou de " A. Bloyé " de Paul Nizan. Pour la recherche en sciences humaines la " Névrose de classe " apporte un éclairage nouveau : une autre façon d'articuler les conflits psychologiques et sociologiques, dans une alliance riche en perspectives
17. Antoine Bloyé
Paul Nizan
3.84★ (161)

Elève consciencieux et intelligent, Antoine Bloyé ira loin. Aussi loin que peut aller, à force de soumission et d'acharnement, le fils d'un ouvrier et d'une femme de ménage. Ce n'est que parvenu au faîte de sa dérisoire ascension sociale qu'Antoine Bloyé constatera à quelles chimères il a sacrifié sa vie. Dans un style dont la sobriété fait toute la puissance, Antoine Bloyé constitue un portrait féroce des mœurs et des conventions de la petite bourgeoisie de la IIIe République.
18. Le Fils de la servante
August Strindberg
3.73★ (55)

- Pouvez-vous vous figurer cela, lui dit-elle un soir, ils prétendent que je vous aime. - Ils disent cela de tous les gens de sexes différents, qui sont amis. - Croyez-vous qu'il puisse y avoir de l'amitié entre un homme et une femme? - Oui, j'en suis sûr, répondit-il. - Merci, dit-elle en lui tendant la main. Comment moi, qui ai le double de votre âge, qui suis laide et malade, pourrais-je être amoureuse de vous? et de plus je suis fiancée!
19. Bol d'air
Serge Joncour
4.06★ (59)

En pleine faillite, harcelé par les créanciers et les liquidateurs judiciaires, Philippe a décidé d'aller prendre un grand bol d'air chez ses parents, des agriculteurs avec lesquels il pense plus rien avoir en commun.
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