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3,66

sur 1377 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Du plus loin qu'il s'en souvienne, Paul Steiner a toujours été en fuite. Il a fui des lieux -la banlieue grise où il a grandi, Paris et même la France-, des gens -sa famille, ses amis-, le travail -en devenant écrivain et scénariste pour ne plus être soumis ni à un chef ni à des horaires, son milieu -en quittant le monde ouvrier, et surtout il s'est fui lui-même, son mal-être, ce qu'il appelle sa « Maladie ».
La quarantaine n'a pas calmé ses démons intérieurs et sa femme s'est lassée. Depuis 6 mois, Paul est donc séparé de Sarah. Il s'est installé dans un petit appartement avec vue sur cet océan qu'il aime tant, pas trop loin de la maison familiale mais ses enfants lui manquent et il est toujours éperdument amoureux de sa femme.
Quand son frère l'appelle pour le sermonner et lui demander de venir s'occuper un peu de ses parents, c'est la mort dans l'âme qu'il retourne sur les terres de son enfance pour un voyage au pays des souvenirs.


Un livre sombre et magnifique où l'on suit un homme dans sa quête de lui-même. le retour dans la banlieue qui l'a vu naître et grandir va être l'occasion pour Paul de chercher chez ses parents, chez ses amis, les clefs qui expliquent sa vie d'adultes.
On retrouve ici les thèmes de prédilection d'Olivier ADAM: la souffrance, la perte, la famille mais aussi la Bretagne et le Japon. Les troublantes similitudes entre l'auteur et son héros amènent à se demander où s'arrête la fiction et où commence la part autobiographique. Mais qu'importe puisqu'en parlant de lui, c'est aussi de nous qu'il parle, de nos rapports avec nos parents, de la France dans laquelle nous vivons avec ses problèmes en banlieue, le racisme, la gouvernance de Sarkhozy, la classe ouvrière qui se tourne vers Marine le Pen
Paul est un héros émouvant, attachant malgré ses errances, ses erreurs. Il nous est proche quand il souffre, quand il se justifie, quand il aime, quand il espère et quand il se désespère.
Encore une fois, Olivier ADAM signe un livre magistral, juste et poignant, profond et pudique. Un coup de coeur.
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Si vous êtes dans le creux de la vague, mieux vaut poser ce roman et attendre des jours meilleurs. Méfiez-vous ! C'est le genre de livre à vous rendre aussi triste qu'une guitare sans corde. Paul Steneir ne voit que le côté noir de la vie, il patauge dans la boue avec une certaine complaisance. Il est né martyre et semble vouloir le rester. Il fuit où fait fuir les personnes qui pourraient le tirer vers le haut, le genre de type que l'on rencontre un jour de poisse. Tout, autour de lui, ressemble à une terre brûlée. Ses parents ont perdu leur sourire à sa naissance et taisent un secret qui les étouffe. Il grandit dans le non dit, sans tendresse et devient un adolescent renfermé sur lui même. Il erre dans une banlieue morne qu'il rêve de quitter. Peut être croit-il qu'il suffit de partir pour échapper à ses problèmes, illusions! Il rencontre l'amour déménage à Paris et malgré deux enfants, une vie professionnelle passionnante, il marche à l'alcool et aux antidépresseurs. Après Paris, la Bretagne, avec vue sur une mer qui se fond dans un ciel sans taches, un endroit de rêve, mais rien y fait, sa morosité, comme la rouille, bouffe son couple,et il se retrouve seul avec sa déprime. Normal qui souhaiterait vivre avec un homme aussi sinistre qu'un croque mort ?Pour améliorer l'ambiance, il fait un retour à la case départ, dans sa banlieue morbide près de ses parents vieillissants et taciturnes. Certains se seraient fait sauter le caisson au douze, pas lui, il a encore à faire et rencontre un ancien amour de jeunesse, une femme plus dépressive que lui, etc.... Vous voyez qu'il y a matière à faire chialer les âmes sensibles.
Et bien malgré tout, Olivier Adam vous tient par les tripes et vous pouvez être des plus optimistes, vous ne lâcherez pas ce livre.
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Olivier Adam m'était inconnu avant la lecture de ce livre et je ne peux que le regretter. J'ai adoré ce livre même s'il est empreint d'un pessimisme continuel distillé tout au long du roman, à ne pas lire donc si vous cherchez quelque chose de gai. Par contre, j'ai beaucoup aimé cette écriture, les sentiments des protagonistes et surtout ceux du narrateur sont très bien décrits.
On assiste au combat d'un homme, à ses relations compliquées avec sa femme, ses parents, son frère mais avant tout son mal être qu'il croyait avoir réussi à éloigner et qui le submerge à nouveau. Il flirte sans cesse en limite, en bord de lisière comme il le dit.
Par certains côtés, ce livre m'a fait penser à "Leurs enfants après eux" de Nicolas Mathieu mais surtout à "Retour à Reims" de Didier Eribon. le constat de générations, d'évolution dans la société par rapport à la classe sociale dont on est issu, le climat politique de cette période (2011), tout cela génère une trame sociologique très forte.
L'action se passe en France mais la catastrophe de Fukushima se déroule en arrière fond.
Je ne manquerai pas de me tourner à nouveau vers Olivier Adam et n'hésitez pas vous même à le découvrir si ce n'est pas déjà fait.
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C'est le premier livre que je lis d'Oliver Adam. J'ai été entraînée par sa plume si percutante, les rythmes de ses phrases où l'on ne peut pas reprendre son souffle, ce qui traduit si bien l'état dans lequel se trouve le personnage. Ce livre m'a submergé tout en rencontrant un certain écho, c'est déstabilisant et rassurant à la fois. Il ose aborder des sujets plutôt rares dans la littérature d'aujourd'hui, comme les différences de classe sociale, alors que nous le vivons tous les jours. La haine ordinaire, le racisme et ses préjugés, c'est tellement ce que l'on entend au quotidien qu'on ne lui prête plus attention, et pourtant il faut que cela continue à nous choquer, à ne rien laisser passer... Les descriptions de l'enchaînement des petits boulots en CDD, des crédits pour arriver à la fin du mois, nous collent au concret, nous rappellent à la réalité, sans jugement, et ça, ça fait du bien.

C'est un de mes coups de coeur de l'année, cela m'a vraiment donné envie de découvrir ses autres livres.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Pourtant, je le trouvais un peu triste dans les premières pages. L'histoire d'une homme déprimé suite à une rupture et la douleur de la séparation d'avec ses enfants... bref, pas très réjouissant.
Cependant, on trouve rarement un écrivain qui raconte aussi bien les sentiments, un auteur qui est capable de dépasser la sensiblerie pour laisser place à une réelle description des états psychologiques. le personnage de Paul est attachant, non pas parce qu'il est terriblement affecté, mais surtout parce qu'il parle "vrai", sans détours.

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Si j'apprécie les lectures communes c'est parce qu'elles me permettent de faire baisser ma pile à lire. Quand un livre qui est resté quelques années dans ma bibliothèque s'avère un coup de coeur, je me réjouis d'autant plus. C'est ce qui s'est passé avec Les lisières d'Olivier Adam.

Paul Steiner, le double littéraire d'Olivier Adam, jouit d'une certaine notoriété en tant qu'écrivain. Il vit en Bretagne à proximité de son ex-compagne et de ses deux enfants et souffre beaucoup de cette séparation. Il retourne chez ses parents en banlieue parisienne pour aider son père vivant seul depuis l'hospitalisation de son épouse. Pour Paul c'est l'occasion de rencontrer ses anciennes connaissances mais aussi de dresser le bilan de ces années adolescentes dont il ne garde pas un très bon souvenir.

J'ai retrouvé dans ce roman les thèmes chers à Olivier Adam; un homme solitaire et fragile rattrapé par son passé, la banlieue parisienne qu'il a fuie, les côtes bretonnes et le Japon à la fois inspirants et apaisants.

D'aucuns qualifieraient ce roman de très sombre et pessimiste alors qu'il décrit la vie telle quelle est sans l'enjoliver. Certes, le portrait de la France d'aujourd'hui dressé par l'auteur n'est pas très réjouissant mais il est tellement authentique et son analyse de l'actualité et de la société françaises est si juste.

Je me suis bien sentie en compagnie de Paul Steiner, j'ai aimé son histoire et celle de sa famille, j'ai aimé sa vision du monde qui l'entoure, sa sensibilité et sa franchise. Si j'ai énormément apprécié cette lecture c'est aussi grâce au style direct de l'auteur, si reconnaissable à sa cadence et son rythme soutenus.

Décidément, je ne me lasse pas des romans d'Olivier Adam et ça tombe bien, j'en ai encore trois dans ma bibliothèque.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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D'Olivier Adam, je n'avais lu que deux livres, que je trouvais pas mal mais un peu trop sombres et je restais sur ma faim parce qu'ils parlaient plus de ressentis au détriment d'explications, laissant du coup beaucoup de questions en suspens...

Avec Les lisières, je dois dire que mon émotion n'est pas la même.
Évidemment, Paul, le narrateur, est au bord d'une sévère dépression et a des difficultés avec le genre humain, mais, tout est approfondi.
Paul a une personnalité entière et impulsive mais il en a conscience. du coup, il se pose des questions plus ou moins profondes et tente d'y répondre à travers ce qu'il entend et apprend de ses parents, son frère, son ex-femme, ses enfants, ses amis actuels ou d'enfances, ses compagnons de bar, à travers les débats politiques du moments, et les drames de l'actualité internationale.

Ce livre ne respire pas le bonheur mais ce livre respire la vie. Parce que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, Olivier Adam, à travers Paul, nous parle avec authenticité du côté branlant de notre existence.
Lire Les lisières, c'est comme être pris dans le tourbillon de la vie.


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L'été dernier, avec Les Lisières, j'ai ouvert pour la première fois un livre d'Olivier Adam.
J'en avais bien évidemment entendu parler et savais qu'il ne s'agissait pas de littérature d'évasion, mais bien d'une confrontation directe, et peut-être brutale, avec le réel. En tout cas, je m'attendais à une certaine forme de violence et de dureté. Je m'y étais donc préparée.
Dès les tout premiers mots, j'ai pourtant été littéralement happée par l'univers du narrateur et profondément touchée par la mise à nu qu'il offrait.
Certes, le héros nous parle d'un monde que nous ne connaissons que trop bien, puisqu'il s'agit de notre propre quotidien. Comme dans un miroir, nous reconnaissons nos propres difficultés à vivre dans une société ô combien impitoyable.
Alors comment être envoûté par ce roman ? Pourquoi ne pas immédiatement le refermer et le rejeter loin de soi ?
Parce que tout l'intérêt de ce livre, selon moi, est de montrer un individu essayant à tout prix, malgré sa souffrance, de redonner du sens à ce qui n'en a plus pour tout simplement trouver un sens à sa vie. Et n'est-ce pas ce que nous tentons tous plus ou moins de faire ?
Pour cela, il présente la réalité en en retirant tous les voiles dont on l'habille habituellement afin de la rendre supportable. le narrateur pose un regard cru, sans fard, sans artifice sur notre monde et met ainsi au jour toute son absurdité.
Cela pourrait paraître insupportable. Et c'est vrai que par moment on est estomaqué. Mais il y a un ton : l'autodérision est toujours là. Ce qui pourrait passer pour de la complaisance est sauvé par ce regard sans concession que le narrateur est capable de poser jusque sur lui-même. C'est précisément ce qui le rend si attachant.
Et puis, sans vouloir révéler la fin, l'horizon semble au bout au compte pouvoir s'éclaircir. Après nous avoir fortement bousculé et nous avoir contraint à nous interroger sur nous-même, l'auteur a finalement l'élégance de nous donner des raisons d'espérer.



Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Paul Steiner, début de la quarantaine, écrivain, fraîchement séparé de sa compagne qui ne le supportait plus, dresse un portrait de sa vie, de ses errances. Sa « maladie » le rattrape (entendez-par là une dépression) et face à l'hospitalisation de sa mère, il se sent obliger de côtoyer ses parents qu'il fuit depuis l'adolescence. Un rapprochement forcé qui ouvrira certaines portes.
Paul Steiner serait-il un double de l'auteur ? Voilà une question qui se pose d'emblée. L'auteur entretient cette ambiguïté qui finalement donne une sincérité profonde au récit malgré le trouble que cela peut engendrer.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de roman aussi introspectif, c'est un genre qui me plaisait lorsque j'avais vingt ans et qui maintenant, ne m'attire plus trop. Les lisières m'a été conseillé lors d'un club de lecture et face à la controverse qu'il a suscité, j'avais envie de découvrir ce livre qualifié de nombriliste par certains et d'incontournable par d'autres et de faire ma propre opinion.
J'ai été agréablement surprise, captivée par ce anti-héros attachant malgré ses défauts. Enfin un homme qui n'a pas peur de parler de ses souffrances, de ses difficultés, de ses faiblesses.
La critique de la société qui émane de ce livre m'a touchée. J'y ai retrouvé des questionnements qui m'effleurent souvent sur cette génération qui a du mal à grandir, à trouver ses repères dans le monde dit adulte. Une génération mise à mal par des conditions de travail difficiles.
Même si le narrateur s'épanche sans cesse sur lui-même, je n'ai pas ressenti d'égocentrisme prononcé. A travers lui, il parle de ses amis, du monde qui l'entoure et de la richesse des opinions qui constituent la France actuelle.
J'ai été émue par ce récit. Néanmoins, je ne le conseillerais pas les yeux fermés. Il faut avoir envie de partager quatre cents pages avec un homme qui se sent en lisière des autres, qui justifie ses pensées et n'a pas peur de dire tout haut ce qu'il pense, parfois avec brusquerie.
La fin est belle. Juste. Pas trop sombre, pas trop édulcorée. Comme la vie finalement…
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À peine refermé, ce livre hante les pensées.
On quitte Paul, le je qui raconte, presqu'à regret tant ses mots ont percuté et provoqué des remous.

Au-delà de l'histoire personnelle douloureuse, en quête continuelle, il y a l'histoire des hommes, de leur place indécise dans une société qui les nargue et les oublie.

Hommes et femmes travailleurs, logés dans un extérieur pavillonnaire répétitif…
Hommes et femmes repoussés dans un extérieur plus lointain, la Cité, où l'avenir, dès le début de leur vie, semble condamné à quelques exceptions près.

Classe moyenne, d'où s'échapper est difficile et si cela advient, crée un fossé qui risque de s'approfondir.

Le héros de l'histoire subit les conséquences de sa réussite et se retrouve en « lisière » de son milieu familial, de son ancien cercle de vie et surtout de lui-même.
Au bord de tout jusqu'à ne plus savoir où ni comment être.

Il y a des descriptions dures voire noires mais qui reflètent une réalité observée avec une lucidité impitoyable qui fait mal voire qui peut choquer certains.
Il y a aussi des interventions cruelles et réalistes sur le ressenti des livres qu'écrit Paul, incompréhension, trahison…
Il y a l'amour pour sa femme perdue, la jalousie, la violence.
Il y a l'amour pour ses enfants, bouées de sauvetage lorsque la Maladie tourne autour de lui et en lui.
Il y a parfois une cruauté (l'amie retrouvée), un égoïsme maladif qui le rend absent aux autres, la difficulté de communiquer, le silence familial, trop de non-dits…
Il y a un regard impitoyable sur les journalistes, le milieu parisien côtoyé, la société endormie par la médiocrité (émissions, livres, consommation…).
Il y a des passages sur le racisme de bistrot, les lieux communs, les jugements hâtifs (sur les bobos par exemple), la politique, etc… qui montrent un fonctionnement de degré zéro de la pensée.
Puis il y a la magie de la nature, les ciels illuminés, la couleur de la mer en contraste de la grande ville et de la ville insipide, incolore, banale de l'enfance où déjà il se démarquait par ses attirances et ses goûts musicaux, de lecture, de cinéma.
Mais… « On n'est pas innocent quand on dérange la société » - Balzac.
Il y aussi beaucoup d'alcool, de médicaments… et la séance avec un psy caricaturé?

Magistral!
Le livre ne laisse pas indifférent, des phrases happent, touchent, mordent, émeuvent, font sourire et surtout font réfléchir.
Le style coule simple et sans fioritures, le narrateur est installé face à nous et lance sa logorrhée qui atteint son but : dire les choses, montrer et démontrer la superficialité, la dangerosité et surtout la difficulté du vivre ensemble.
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